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241122 avril 2016 – Depuis quelques heures pour moi, depuis deux jours me semble-t-il dans sa vérité-de-situation (depuis la rencontre OTAN-Russie du 20 avril), l’atmosphère du monde comme je la ressens est soudain devenue d’un poids extraordinaire. Pour mon compte, ceci, du nouveau SACEUR (*), au Sénat US hier après-midi, lu ce matin (ces “quelques heures”), répondant à l’inévitable McCain qu’en cas d’incident type Cook-Su-24, il faudrait “riposter” (« Top U.S. commander says it’s time to give Russia a taste of its own tactics »), cette déclaration a cristallisé cette tension qui pèse d’un tel poids. L’incident entre le Cook et les Su-24 est d’une importance qu’on n’appréciait pas nécessairement au premier chef, je le crois chaque jour davantage ; la clique américaniste est dans une fureur noire mais aussi, plus sérieusement encore, les Russes ont montré leur détermination. D’une façon plus générale : la haine du Système pour la Russie est quelque chose d’inouïe, d’indescriptible, qui passe toute raison et toute description.
Pour l’instant, je ne sais comment analyser ce sentiment à la lumière des nouvelles, d’une manière structurée, éventuellement rationnelle, éventuellement avec quelques éclairs d’intuition si je suis dans un bon jour. Alors, je m’en tiens à cette intrusion dans la série “humeur de crise”, qui ne relève pas comme à l’habitude de la pure psychologie de l’auteur qui a absorbé certaines perceptions et les a malaxées à sa sauce, mais qui traduit un fait de la même psychologie confrontée directement à la perception de certains évènements de communication.
“Quelques heures”, pas plus. Je viens de lire le Weekly Comment d’Alastair Crooke, qui est lugubre comme une fin des temps et prévoit que quelque chose sera tenté pour que le/la futur(e) président(e) US se trouve engagé(e) dans un conflit avant même d’entrer en fonction. Sputnik donne une interview du dramaturge allemand Rolf Hochhuth, qui publie à 85 ans son livre Ausstieg aus der Nato oder Finis Germaniae (quelque chose comme “l’Allemagne doit sortir de l’OTAN ou elle sera détruite”). Dans la psychologie, dans l’humeur, voire dans l’esprit même, la perception de la tension se déplace comme la flamme d'une traînée de poudre... Rien n’est dit, c’est peut-être un feu de paille, il y a eu tant d’évènements psychologiques de cette sorte depuis que nous sommes dans cette époque folle ; pourtant, c’est chaque fois un peu plus fort, chaque fois la flamme gronde plus haut, chaque fois l’on se dit avec toujours plus d’insistance que “quelque chose doit se passer”. La puissance de cette haine, de cette fureur, de cette hystérie du rien, – “Something’s got to give”...
(*) Le général Curtis Scaparrotti, de l'US Army, à la place du Général Breedlove, de l'USAF.
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