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226912 juillet 2017 – Ayant pris pendant la campagne des présidentielles l’habitude de voir les réseaux TV d’information français, j’y cède encore un peu ces temps derniers, à l’une ou l’autre occasion. Je suis stupéfait et peut-être un peu scandalisé, mais finalement pas si étonné, de voir combien la France continue plus que jamais, jusqu’à la démence dite sur un ton très professionnel, à étudier et à examiner son nombril avec une passion et une minutie peu communes. Ils sont toujours dans le paroxysme et leur crise et il importe absolument que la France s’en échappe enfin, retrouve les autres, sorte de son cloaque franco-français et bien parisien pour accomplir la réforme bienheureuse derrière laquelle elle court depuis des décennies. La question me vient candidement aux lèvres, enchaînant sur d’autres : que croient-ils donc ? Qu’ils sont le centre du monde comme ils l’ont toujours été ? Que le monde entier attend, avec fièvre et impatience, que la France rejoigne enfin le troupeau de la globalisation heureuse ?
Les Français voient-ils ce qui est en train de se passer aux USA, à Washington D.C. ? Rien du tout. Ils s’occupent de la “civilisation”, c’est-à-dire d’eux-mêmes. Ils ignorent complètement, sinon pour répéter comme des perroquets l’une ou l’autre affirmation hystérique venue de leur presseSystème bien-aimée de Washington D.C. ou bien de The House of Cards, avant de se replonger dans les délices constitutionnels de la France macronienne.
Ils ne voient rien de la crise du pouvoir de l’américanisme qui ne cesse d’enfler, de se constituer avec une puissance inimaginable, de s’établir dans la fureur déconstructrice sur la durée, je veux dire sur la durée qu’il faudra pour que tout cela enfin se volatilise en une explosion dont personne ne sait ni la composition ni la puissance. Voyez ce texte de Wayne Madsen sur la “dévolution des États-Unis”, qui prend des proportions extraordinaires, et Madsen terminant, et encore très optimiste je trouve : « C’est la situation six mois après que l’administration Trump soit en place, et les politologues doivent se demander s’il y a aura encore des États “Unis” à la fin de cette administration... » Interrogé sur le fait de savoir quand s’achèvera le Russiagate, Ray McGovern, ancien analyste de la CIA devenu dissident observe : « La probabilité, c’est que cette affaire dure au moins pour les trois prochaines années ».
C’est-à-dire que sous vos yeux se défait à une stupéfiante vitesse cette puissance énorme dont dépend toute l’architecture politique et financière, et surtout l’équilibre psychologique de notre époque et de la postmodernité d’une façon générale. Au-delà, c’est le vide, l’abysse, la terra incognita et nul ne sait ce qui surgira de ce cloaque sans fond. En attendant, voyons voir & entendre ce qu’a voulu dire le premier ministre Philippe à la tribune, et entendre & voir si les héroïques députés LR se sont divisés en trois, quatre, cinq ou six groupes constructifs.