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3447Je m’arrête à des remarques de notre lecteur GEO, à propos du texte du 13 juillet 2011, remarques figurant dans le Forum de ce texte, ce même 13 juillet 2011. Je reprends ici, intégralement, ces remarques.
«Vérité, consensus, inconnaissance ????
»En quoi le choix de l’inconnaissance se distingue-t-il du maniement post moderne de la vérité qui voit le système passer de la vérité scientifique au consensus utilitaire type GIEC ?
»(Sans discuter ici la valeur de ce consensus.)
»N’êtes vous pas devenu aussi ultramoderne ou post-moderne qu’un déconstructeur Type Dérida ?
»“Notre propos est à la fois celui de l’observation, du savoir dans cet immense bouleversement en cours, de la résistance, – c’est-à-dire de l’action, – contre ce que nous percevons comme le Mal acharné à notre perte. Nous sommes nous-mêmes un exemple et une illustration de notre propos ; en parlant du bouleversement du monde, nous parlons de nous-mêmes notamment, comme si la crise était notre miroir, et cette chronique une façon de s’y mirer. Par conséquent, en décrivant la façon par laquelle nous tentons de tenir ‘notre rang’ dans ces événements, nous procurons à notre lecteur une réflexion conséquente d’un principe de résistance plongé dans l’action. ”
»L’aventure de “de defensa” ainsi caractérisée est bien ce qui m’attache a sa lecture, reste que sur ce chemin l’inconnaissance peut être une fausse sécurité.
»Exemple : “Si les adversaires de la thèse de la responsabilité humaine l’emportaient demain, l’activité industrielle et les forages sans restriction redoubleraient, les forêts amazoniennes seraient rasées, la moitié des espèces animales seraient liquidées pour non conformité aux usages du Système, Mobil Exxon, Wall Street et le libre échange triompheraient... Le seul choix qui nous resterait serait d’applaudir à la nouvelle légitimité du Système. Très peu pour nous.”
»Et si dans cinq ans nous sommes confrontés à l’évidence d’un refroidissement que restera-t-il de la validité des deux démarches, celle du consensus utilitaire et celle de l’inconnaissance ?»
…Le 14 juillet 2011, sur le même Forum, il y eut un second message de GEO, toujours sur le même sujet. Bien que ce second message soit parvenu après que j’ai rédigé un texte de réponse, je l’inclus dans l’ensemble, dans la mesure où, justement, ce second message m’a conduit à retravailler le texte initial, sinon clairement refaire un nouveau texte, qu'on trouve ci-dessous.
«J’insiste mais je m'explique.
[…] Sur un scénario de refroidissement voir: http://www.pensee-unique.fr/froid.html
»De la validité de ce scénario, non plus que de celui du GIEC, je ne peux juger : tout le monde n’est pas geophysicien ou climatologue. Cette situation s’appelle ignorance, et non inconnaissance.
»Si je combine cette ignorance avec les nombreuses bonnes raisons de se méfier des experts et contre-experts labellisés ou pas, je peux me lancer dans le procès en corruption des sceptiques.
»Le procès en corruption (pas forcément vénale) des protagonistes de la thèse orthodoxe (depuis 2005 ou 2006 ) ne me semble pas être moins acceptable.
»Cette situation ne se sublime pas en “inconnaissance” par simple décision, ou bien l’inconnaissance n’est elle qu’un grand mot pour désigner la prise de position polémique jugée la plus destructrice en contexte d’ignorance ?
»En quoi valons nous mieux alors que les “militants intellectuels” postmodernes qui estimaient devoir cultiver des théories “stratégiques” plutôt que véridiques. (Doit-on nier l’histoire du cannibalisme africain par anti-impérialisme?)
»A ce type de questions, qui ne me semblent en rien ridicules, j’ajoute que des contrecoups ou retours de manivelles, ou “blowbacks” si on veut ou mieux retours de réel, guettent cette inconnaissance stratégique, par principe en quelque sorte, son fond réel étant ignorance non assumée, ou mal.»
Ces remarques et ces questions, notamment par les implications critiques que je crois y distinguer, méritent des réponses qui serviront à éclairer un peu plus le propos sur l’“inconnaissance”. Comme je le dis, j’avais, entre les deux messages de GEO, déjà terminé un texte répondant au premier. L’ayant remanié profondément et développé à mesure après le second message, je me suis aperçu qu’il devient finalement, ce texte, un énorme mammouth, et une sorte de manifeste de PhG/dedefensa.org. Prenez-le donc de cette façon car c’est bien de cela qu’il s’agit, et remercions GEO de l’avoir suscité, même si involontairement.
Naturellement, j’ai choisi le moyen d’un texte structuré et travaillé pour le faire, ce qui est devenu “une sorte de manifeste” ; et j’ai choisi Ouverture libre (avec redoublement dans Notre Situation) pour le recevoir, parce que cette rubrique est, notamment, prévue pour cette sorte de cas. Il est dommage, à mon sens, que cette rubrique ne soit pas assez utilisée, au profit du Forum, parce que son usage conduit à la recherche d’une mise en ordre, d’un rangement que la formule “Forum” ne favorise guère. Comme on le comprend, je n’apprécie que modérément la formule “Forum”, qui favorise à mon avis bien des travers, les citations accusatrices hors de leur contexte, les anathèmes expédiés, la spontanéité facile et l’irresponsabilité qui va souvent avec, aux dépens du travail, de l’engagement structuré, bref de la responsabilité. Le “Forum” par rapport au texte structuré et travaillé, cela me semble un produit parfait de Derrida, Deleuze & Cie (on verra plus loin) refaisant le monde, c’est-à-dire le défaisant et renvoyant Platon et Nietzsche au garage… (J’ajoute aussitôt que le “Forum” de dedefensa.org, s’il n’est pas extraordinairement fréquenté, tend souvent à éviter les effets de ces faiblesses, ou à les minimiser. Il tendrait à troquer le quantitatif pour le qualitatif, il faut sans aucun doute lui reconnaître cela.)
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Voici donc mes réponses à GEO transformées en une sorte de manifeste général. On y trouvera une certaine vigueur parce que le sujet le mérite, qui est une approche de notre position par rapport à la crise à la lumière de trois thèmes différents. Il (le sujet de la chose) est tout simplement fondamental et, pour mon compte, participe à son heure au règlement de l’existence, de l’orientation et des ambitions de ce site. Toutes les précisions à cet égard, y compris sous une forme appuyée, sont bonnes pour permettre au lecteur de mieux se situer par rapport à dedefensa.org, en fonction de la lecture qu’il fera de cet article. Il se décidera alors en connaissance de cause.
Je suis à peu près l’ordre des sujets abordés par GEO dans son intervention, sous forme de trois “rubriques” : la question de l’inconnaissance (définition, usage et utilité, etc.) ; la question de l’“ultramodernisme” de dedefensa.org (et de moi-même, par conséquent) ; la question de la polémique sur le climat. Mais ce classement est pour la facilité, et l’on verra que la réflexion, venue de l’inconnaissance qui n’est attaché à aucune chapelle de la “connaissance” terrestre, sait prendre ses aises quand cela lui importe. Bref, il s’agit bien d’un texte d’une portée générale, et qui doit être pris comme tel par les lecteurs.
L’inconnaissance est une posture intellectuelle fixée et non un maniement quelconque de quelque réalité que ce soit. Son avantage absolument fondamental est d’être en dehors du Système, pour éviter l’emprisonnement par le Système, c’est-à-dire l’emprisonnement dans un espace mental, une conception, une pensée désertées par la vérité. L’inconnaissance est le refus d’une “connaissance” où l’objet de cette connaissance lie le sujet recherchant cette connaissance à lui-même, jusqu’à la déformation et, dans les conditions présentes, à la subversion ; dans le cas de la “connaissance” du Système, qui est ce qui m’importe, et la seule chose à la fois possible et sérieuse aujourd’hui, je serais ainsi irrémédiablement lié à ce que j’estime être le Mal, et sans aucune chance de pouvoir résister efficacement à cause de sa surpuissance. Le refus de cette connaissance se fait au profit du savoir, qui contient ou reçoit des connaissances maîtrisées, qui dispose de l’expérience et, par-dessus tout, qui est éclairé par l’intuition (l’intuition haute) ; et, grâce à cela, préservant toute l’indépendance et l’autonomie du sujet et assurant sa position en dehors.
Effectivement, l’essentiel dans l’inconnaissance est que le savoir permet de se situer en dehors du Système, au contraire de la connaissance. Le fait de vouloir se situer en dehors du Système présuppose le jugement (qui est le mien) que la vérité a déserté le monde puisque le monde est devenu le Système et que le Système est par définition, pour moi, antinomique à la vérité, ou, plus substantiellement, qu’il est la non-vérité puisqu’il est, comme je l’affirme, représentation du Mal sinon le Mal lui-même. En me tenant en dehors, appuyé sur mon savoir, je peux espérer retrouver la vérité et lutter contre le Système, situation impossible dans le cas de la connaissance où je suis en dedans le Système. Il n’est nulle part question d’“ignorance” dans tout cela, cette absence étant contenue par ailleurs absolument dans la définition du concept, – “inconnaissance” signifiant “ni ignorance, ni connaissance”. (S’il est question d’apprécier qualitativement, – justement, – la question de la connaissance, je dirais évidemment que l’inconnaissance refuse la “connaissance” quantitative au profit de la connaissance qualitative, déterminée grâce à l’existence des autres composants du savoir situés hors du Système, dont le couronnement que constitue l’intuition haute.)
Il me semble bien contestable de définir cela comme “une sécurité” (puisqu’il est question dans les remarques citées de “fausse sécurité” pour caractériser l’inconnaissance), alors que je parle, moi, d’un socle solide où s’appuyer, pour résister, et résister avec tant de force qu’on puisse passer d’une posture défensive à une posture offensive (c’est dans le texte extrait de dde.crisis). La résistance, ce n’est pas une “sécurité”. Ceux qui débattent dans la basse-cour (dito, le Système), en pleine “connaissance” et “vérité scientifique” paraît-il, sont bien plus “en sécurité” ; ils sont ministres, experts, publicitaires, grands chefs de grandes entreprises, habitués de Davos en janvier de chaque année, ou alors ils sont en vacances. Une “sécurité”, l’inconnaissance ? Qu’on vienne à ma place, et on goûtera le sentiment de “sécurité” que l’on y trouve. La résistance, une “sécurité” ? Cela, sur le sens des mots, c’est du Derrida, Deleuze & Cie. (Voir plus loin.)
S’il fallait donner une référence psychopolitique concrète à l’inconnaissance, je dirais qu’elle fait partie du domaine des “antimodernes”, bien connu par ici. (1) La phrase fondamentale de l’antimoderne, les lecteurs de ce site le savent, c’est «Celui qui peut dire “nous modernes” tout en dénonçant le moderne». L’inconnaissance peut dire “je connais le Système par mon savoir et je refuse de m’y compromettre sous prétexte de ‘connaissance’, pour pouvoir mieux le combattre et le dénoncer”.
Ce qui enchaîne bien entendu sur ce qui suit…
Bien entendu, il va de soi que je ne suis pas “aussi ultramoderne” qu’un type-Derrida (et je dirais plutôt, pour aller au plus radical et au plus “habité” à mon avis, et avis venu des bonnes lectures : qu’un “type-Deleuze”). Tout cela, ce jugement à l’emporte-pièce d’être “ultramoderne”, excusez-moi, est un peu gratuit, un peu dérisoire, – un peu, comment dirais-je, – c’est cela, un “jugement ultra-moderne”. J’en dis quelques mots puisqu’il le faut, mais surtout pour introduire la pièce de résistance du propos, j’ai nommé notre “plat du jour”, Derrida, Deleuze & Cie. D’abord, le constat évident que si j’étais “ultramoderne” (ou “postmoderne”), je ne voudrais pas déconstruire (déstructurer) ce monde lui-même postmoderne puisque ce monde répondrait à mon attente, et d’ailleurs je n’en aurais pas l’idée puisqu’étant postmoderne et “croyant” de la chose, je ne croirais pas une seconde que ce monde fût structuré puisque postmoderne, et par définition déstructuré.
Mais revenons aux réalités. Je suis contemporain («Qui est du même temps que quelqu’un ou quelque chose») d’un univers (un Système) qui s'est développé en une période de temps fulgurante, sous la forme désormais affichée d’un Système anthropomorphique, selon les descriptions prémonitoires des Derrida, Deleuze & Cie, comme s'ils étaient les scribes zélés et extrêmement accommodants d’un développement qui nous dépasse tous, et eux en premier sans aucun doute, – ils exécutent, c’est tout. Etant contemporain sur le tard de cet univers Derrida, Deleuze & Cie, je choisis de me placer en dehors de lui (inconnaissance) pour tenter de le déconstruire. Si cela semble à certains la même méthode que celle de Derrida, Deleuze & Cie, peu me chaut, mais je sais d’évidence, d’intuition et de savoir assurés, que cela est contre leur univers. Ainsi s’établissent des systèmes antiSystème.
De même et pour clarifier en prenant un peu d’air par un exemple que j’affectionne, je considère Nietzsche, d'une façon relative, comme un critique quasi-nihiliste de la modernité (philosophie “à coups de marteau”). Cela n’en fait pas un nihiliste au sens épouvantable du mot ; c’est un nihiliste relatif, tactique, qui attaque avec son “nihilisme” le nihilisme du monde moderne, ce qui est nécessairement fécond selon la fameuse équation (“moins plus moins égale plus”). C'est la tactique du contre-feu : déclenchez un incendie secondaire contrôlé au devant de l'incendie principal qui avance, et vous ferez cesser l'incendie principal qui arrivera sur la zone déjà brûlée.
On ne juge pas la postmodernité sur la tactique (la méthode de la déconstruction) mais sur la stratégie (l’objet de la déconstruction et de la destruction, c’est-à-dire toute ontologie, toute hiérarchie, tout ordre cohérent inspiré de la Tradition). On peut observer avec une humeur désapprobatrice la tactique que je juge la mieux appropriée dans mon propos mais on ne peut en aucun cas en déduire le jugement d’un renversement de ma stratégie. Ce serait verser dans le sophisme, ce qui n’est pas raisonnable, – d’ailleurs, la place est déjà prise… Et là, en enchaînant sur ce qui suit, on aura une excellente identification de moi-même, par simple rapport antinomique, qui est une posture essentielle par les temps qui courent.
Plus haut : “Je suis contemporain («Qui est du même temps que quelqu’un ou quelque chose») d’un univers (un Système) qui s'est développé en une période de temps fulgurante, sous la forme désormais affichée d’un Système anthropomorphique, selon les descriptions prémonitoires des Derrida, Deleuze & Cie, comme s'ils étaient les scribes zélés et extrêmement accommodants d’un développement qui nous dépasse tous, et eux en premier sans aucun doute...”
…On me comprendra si je pense, à ce propos de ce “qui nous dépasse tous”, au “déchaînement de la matière” et à l’“idéal de puissance” passant de l’Allemagne aux USA. Je crois qu’il y a une filiation directe entre les entrepreneurs en déconstruction Derrida, Deleuze & Cie, et l’évolution des USA, de leur politique, etc., bref du Système, depuis les années 1970, puis depuis 1989-1991, et enfin décisivement depuis 9/11. Le triomphe de la “French Theory” (Derrida, Deleuze & Cie) aux USA dans les années 1970, le triomphe de la “politique de l’idéologie et de l’instinct” après 9/11, et après une bonne préparation, me conduiraient bien à écrire prochainement pour dedefensa.org à propos de la filiation entre tous les coqs de cette basse-cour. Mais, d’ores et déjà, puisque l’occasion m’en est donnée, je développe un peu…
«En quoi valons nous mieux alors que les “militants intellectuels” postmodernes qui estimaient devoir cultiver des théories “stratégiques” plutôt que véridiques?», – autre remarque qui m’arrête. Cette remarque me paraît étrange, sinon incompréhensible. On semble mettre en balance “stratégie” et “vérité”, ce qui n’a aucun sens ; en quoi une “stratégie” pourrait ne pas être “vraie” (ou “fausse”, bien sûr) ? On ne peut proposer un jugement basée sur une alternative entre deux termes dont l’un est géniteur de l’autre (la “vérité” détermine une stratégie “vraie” ou une stratégie “fausse“, – une “stratégie” ne peut désigner le “vrai” ou le “faux”, à moins d’être identifiée comme “vraie” ou “fausse” par la “vérité”). Là-dessus, si l’on me dit que la chose vient de Derrida, Deleuze & Cie, me voilà rassuré, sinon conforté pour le propos qui va suivre, et tout rentre dans l’ordre.
Je n’ai pas lu Derrida, Deleuze & Cie, sinon par fragments épisodiques, et ne compte certainement pas m’y mettre, – pas de temps à perdre, puisque du parti de l’inconnaissance. J’ai lu en son temps (1996) L’imposture intellectuelle, de Sokal-Bricmont, qui démolissait les prétentions scientifiques de cette “école” ; j’ai lu French Theory, de François Cusset (2003), panégyrique de Derrida, Deleuze & Cie partis comme Tintin à la conquête de l’Amérique dans les années 1970, avec quelques explications hallucinantes sur leurs thèses et ce qu’en ont fait les Américains ; enfin, et surtout, et par dessus tout, je lis et relis le fabuleux Etranger et Simulacre, de Jean-François Mattei, dans sa Cinquième Partie. (2) Pas facile à lire, car chaque mot pèse son poids de substance et d’intuition, un texte qui se lit phrase par phrase, et qui se relit, etc, – et l’on en apprend bien plus qu’en cent volumes à propos de la bande Derrida, Deleuze & Cie. (Surtout Deleuze, certes.) Mattei est le grand spécialiste français de Platon, et il décida, dans ce bouquin, après les quatre premières parties qui composent sa thèse sur Platon, de s’attacher précisément à Deleuze, – ce qui vaut pour lui (Deleuze) vaut en cette circonstance pour les autre. Mattei, lui, a lu Deleuze, et, si j’ose dire et en espérant qu’il me pardonnera, il l’a lu pour moi. (Voilà une parfaite manœuvre de l’inconnaissance, établissant les solidarités d’esprit qui importent.)
Pour Mattei, Deleuze est simplement une réincarnation du Sophiste qui affronte Platon. («Nous ne nous trompons pas beaucoup en considérant Gilles Deleuze comme la moderne réplique de Protagoras. A l’image du grand sophiste d’Abdère, Deleuze introduit dans le discours des simulacres un brio rhétorique et une virtuosité hautaine que l’on pourrait qualifier d’aristocratiques.») (3) Toute la pensée de Deleuze revient à réaliser l’inversion de Platon, et, également, à réaliser l’inversion de Nietzsche qui figure ainsi, par jugement par antithèse, comme l’un des grands vis-à-vis de Platon, et en vérité continuateur de Platon pour qui sait le lire sans l’inverser, pour satisfaire on ne sait quel obscur dessein, – ou bien, le connaît-on trop, ce dessein ? Mattei démonte comme un horloger la dimension faussaire, et diaboliquement faussaire de Deleuze, démolisseur de toute structure identitaire, de toute ontologie, pour réduire l’humanité à des insubstances flasques, évoluant au gré d’un hasard éclaté sans préoccupation de sens, virevoltant en tous sens et sans le moindre sens, sans aucune ontologie, sans rien, – comparées à des “rats”, des “vers grouillants”, etc. (Les termes sont utilisés par Deleuze, et ainsi restitués par Mattei : «[P]oints singuliers qui s’agitent confusément, bocaux de mouches pullulantes, fromages grouillants de vers, meutes de rats indifférenciés, nous dit-on.») Voici ce passage, qui vaut témoignage d’une belle pensée, où Mattei démonte l’inversion opérée par Deleuze (dito, le “nain haineux”) de l’Eternel Retour de Nietzsche.
«Le parasite ontologique utilise alors sans vergogne l’Eternel Retour nietzschéen afin de simuler la philosophie de la maîtrise et faire triompher les fantasmes. Très remarquable à cet égard apparaît la vision deleuzienne de l’Eternel Retour, qui dénature complètement l’intuition de l’auteur de “Zarathoustra” pour en faire un instrument de combat contre la maîtrise elle-même. Désormais l’Eternel Retour (répétition vêtue, verticale, asymétrique) n’affirme plus un oui sacré à l’existence mais un “non” haineux à tout ce qui se hausse, à tout ce qui s’élève ; il ne chante plus le retour du Même mais son errance. Que Nietzsche parle nommément de l’“Eternel Retour du Même” demeure indifférent au nain qui aplatit toutes choses, expulse et dépèce l’esquisse d’une simple identité… »
Sortant de cette lecture, avant de m’y replonger avec délice, j’ai le sentiment assez frustre que, pour Deleuze, le monde est un considérable morceau de gruyère dont l’intérêt exclusif se trouve dans ses trous. On en déduira ce que je suis conduit à percevoir de Derrida, Deleuze & Cie, mais surtout de Deleuze, et sans l’avoir lu ni aucune nécessité de le lire, absolument, puisqu’il s’agit d’abord du monde-Système à la mise en place duquel ils ont contribué ; et l’on comprendra que, oui, j’ai une “stratégie” et j’affirme qu’elle est vraie (c’est-à-dire qu’elle est “véridique”, qu’elle satisfait à la vérité dont elle est la recherche). Face à cet univers-Système proclamé déstructuré d’aujourd’hui, institué grâce à Derrida, Deleuze & Cie, avec quelques autres puissants alliés œuvrant dans le même sens (la politique-Système, le capitalisme du chaos, les néoconservateurs de Murdoch, les escadrons d’“interrogateurs” de Guantanamo et autres bocaux grouillants du genre), – face à cet univers-Système qui est obligé pourtant de se structurer (on trouve constamment cette contradiction chez eux, évidemment, – voir l’Eternel Retour selon Deleuze), ma stratégie est bien celle de la déstructuration de leur univers et j’affirme absolument qu’elle répond à la vérité. (Je répète : “On peut observer avec une humeur désapprobatrice la tactique que je juge la mieux appropriée dans mon propos mais on ne peut en aucun cas en déduire le jugement d’un renversement de ma stratégie.”)
Le climat ? Parlons du climat, puisque cela se fait et que l’on y est souvent invité.
La question du climat est pour moi le type même de la connaissance qui enchaîne à l’objet, – un véritable débat deleuzien. Nul n’est sûr de rien, les chiffres abondent, auxquels tout le monde fait dire ce que chacun veut, des forces énormes de pression et d’intoxication liées au Système croisent et recroisent dans le débat à pleine vapeur, et pas moins chez les climatosceptiques (Mobil Exxon et les pétroliers, le groupe Murdoch, les partisans de libre-échange en mode turbo, une très forte majorité des élus républicains US si bien qu’on peut dire que les climatosceptiques ont la majorité au moins à la Chambre des Représentants du Congrès, etc.). La polémique est aussitôt de la partie et, avec elle, dans un tel cadre, la manipulation, et l’on est emporté dans ce piège qui colle comme de la glu, qui est le Système. Le tour est joué, tellement prévisible, – il ne s’agit plus du climat mais du Système, c’est-à-dire du Mal. Voilà pour la connaissance dans ce cas ; si je cédais à descendre dans l’arène, je ne suis sûr que d’une chose, pour mon compte, – je serais enchaîné au Système, broyé, concassé, parce qu’il est infiniment plus surpuissant que moi. Donc, je refuse cette “connaissance”-là de leurs débats sur le climat.
Cela n’implique en rien ni l’indifférence ni l’ignorance, puisqu’il est question d’inconnaissance. Sur cette question du climat, le savoir me dit ceci… L’effondrement du monde, notamment avec son “eschatologisation”, avec la terrifiante dégradation de l'environnement et la perception du désordre du climat par rapport à notre organisation, avec d’autres multiples phénomènes chaotiques qui commencent par la crise de notre psychologie (le plus grave), l’effondrement du monde n’est pas l'objet d'un débat pour mon compte ; c’est un fait évident de tous les jours, une évidence colossale et écrasante que j’observe de ma position d’inconnaissance, la dévastation du monde qui a tout à voir avec le désordre de la modernité, et rien avec le classement scientifique en degrés centigrades dans un sens ou l'autre, et en pourcentage de responsabilité humaine ou autre. L’évidence, c’est-à-dire la vérité du monde, cela existe pour l’inconnaissance, c’est même ce qui lui permet de s’affirmer comme telle puisque cela fait partie de son savoir.
Plus encore, vu de mon observatoire d’inconnaissance, j’ai deux remarques à faire. On verra qu’elles n’ont nul besoin de la “connaissance” ni de leurs débats sur la “vérité scientifique”, – laquelle est, au vu de l’histoire réelle, qui ne s’interdit pas de remonter au-delà de la Renaissance, une aventure sacrément impudente qui prend parfois des allures, elle aussi, de simulacre. (“Vérité scientifique”, – doux oxymore, quand tu nous tiens…)
1). Le débat se fait d’abord, dans sa rage polémique la plus extrême, autour de l’idée du “réchauffement climatique du aux activités humaines”. Bel exemple de sophisme, que Deleuze ne démentirait pas, – et ils en sont tous coupables, de ce sophisme, des partisans du réchauffement dans ces conditions aux climatosceptiques. Car cet intitulé est faux, archi-faux, une imposture, une inversion comme seul notre Système sait en accoucher… Le Système, justement ; le seul intitulé qui vaille est bien : débat pour ou contre “le réchauffement climatique du aux activités du Système”. La différence est apocalyptique.
Tout le débat-polémique sur le climat est complètement subverti par cette imposture sémantique. Je suis sûr qu’elle n’a pas été voulue, parce qu’on fait chez les robots beaucoup moins dans le complot qu’on ne croit et que le sens des mots, finalement, on s’en fout ; même les “institutionnels” n’y voient que du feu, de Al Gore (pour) à Mobil Exxon (contre), – sauf qu’ils auraient une mauvaise surprise si le pot aux roses leur était révélé, et qu’on leur annonçait qu’ils débattent, horreur, pour ou contre “le réchauffement climatique du aux activités du Système”. Quant aux purs, ceux qui croient vraiment à la “vérité scientifique” et s’écharpent en son nom, ils ont toute mon affection et toute mon affliction, car ils sont prisonniers de leur “connaissance”.
(Détail “opérationnel” : si j’ai tendance à prendre en compte, sans me battre pour elle, certes, la thèse des pro-“réchauffement climatique…”, c’est d’abord parce que c’est elle qui me rapproche le plus d’une mise en accusation du Système, – et alors qu’elle n’est tout de même pas une monstruosité insupportable par rapport à la “vérité scientifique”, référence immensément vertueuse découverte par le groupe Murdoch autour de 2006, avec la montée médiatique des climatosceptiques. On retrouve la ligne de ma pensée.)
2). La chose effective et concrète qui m’importe effectivement dans cette affaire, ce n’est ni le réchauffement, ni le refroidissement, ni le “tout va très bien, misses la marquise”, etc., tous ces jugements à l’emporte-pièce pour le temps présent et dépendant de chiffres, lesquels sont tordus jusqu’à ce tout le monde leur fasse dire ce que chacun veut … La seule chose qui m’importe, c’est le désordre qu’introduit cette prévision ou cette appréciation du dérèglement climatique (voilà une expression plus sérieuse, – quoiqu’il en soit du climat), désordre qui est déjà dans les psychologies. Pas besoin de “connaissance” du sujet pour constater cela, l’intuition fait l’affaire : ce désordre est psychologique et il est déjà là, bien présent, lancinant… Confirmation statistique ? (Les statistiques confirment toujours, des années plus tard, fort pompeusement et à prix élevé, l’invention du fil à couper le beurre.) Voici que 44% des citoyens US croient à la “théorie” du réchauffement climatique, contre 51% en 2009 et 71% en 2007 ; la même année que celle des 44% (2011), on nous dit que 77% croient à un redoublement des tempêtes, de l’instabilité climatique par rapport aux tendances admises, donc du désordre. Et dès qu’il y a une tempête aujourd’hui, gémissent les climatosceptiques, on l’attribue au “changement/réchauffement climatique du/indu aux activités humaines” ; eh oui, et qui t’a fait roi ? Voilà la deuxième chose très importante de la polémique du climat : le désordre psychologique est parmi nous, quand on mélange la perception du désastre et le “tout va très bien, misses la marquise”.
Je parle, moi, du Système et pas du climat, car c’est lui, le Système, qui règne et règle tout dans les conditions que je décris par ses caractères (son hermétisme, son monopole de surpuissance), et qui constitue les données essentielles de ma réflexion. Si les climatosceptiques l’“emportaient” (hypothèse farfelue, que j’évoquais dans dde.crisis pour l’image développée, car personne n’emportera rien dans ce débat), cela ne signifierait pas que le climat est conforme à leurs calculs fiévreux mais que l’équilibre au sein du Système a penché vers eux, c’est tout, et cela sans que le Système ne change rien de sa course, et cette modification de fortune de l’équilibre interne grâce aux activités médiatiques notoirement efficaces et vertueuses du groupe Murdoch, au temps de sa splendeur et maintenant. Je ne participe pas à ces débats-là, parce que j’estime qu’une participation serait une marque d’allégeance au Système, donc une victoire du Système sur moi, – outre que ces débats m’abaisseraient considérablement parce que ce sont des débats réglés par le Système, pour poursuivre son simulacre type-Derrida, Deleuze & Cie. De là l’inconnaissance : je n’ai pas besoin de prendre connaissance de ces débats au sein du Système, et de “me situer” (de me compromettre) par rapport à eux, qui n’ont aucune réalité ontologique (Derrida, Deleuze & Cie, entrepreneurs en destruction d’ontologie par définition). Je ne veux pas m’exposer sans défense, dans mon humaine faiblesse dont je ne peux être tout à fait assuré, au piège de la séduction de la fascination du Mal, car c’est bien cela que représente le Système. (Pour écouter les sirènes, rappelle Mattei, Ulysse avait bien pris soin de se faire lier au mat.)… J’ai mes priorités, dont l’essentielle est de résister. Je réserve mon attention à d’autres choses plus importantes, qui dépendent du savoir et de l’intuition haute que privilégie l’inconnaissance, où l’on peut fermement s’appuyer ; et enfin c’est être en dehors, alors que c’est désormais et nécessairement en dehors du Système qui tient le monde dans ses griffes que se trouve la vérité.
Je veux refuser absolument l’idée d’une substance du Système, lui dénier absolument la moindre essence et le moindre sens, lui opposer, du dehors, hors de portée de sa subversion, une fermeté intraitable, qui le fasse hurler de rage, – et puis, le renvoyer au grand magasin des simulacres, avec ses proches, Derrida, Deleuze & Cie. Cela ne m’empêche pas, inconnaissance et savoir aidant justement, de ne pas ignorer à qui j’ai affaire, et comment... (On peut se reporter à dedefensa.org au jour le jour, ci-dessous.) L’important est d’opposer une frontière à l’imposture.
«Et si dans cinq ans nous sommes confrontés à l’évidence d’un refroidissement que restera-t-il de la validité des deux démarches, celle du consensus utilitaire et celle de l’inconnaissance?» Je dois avouer que, pour mon compte (l’inconnaissance), je ne comprends pas le sens de cette question ; quant au “consensus” dont il est question, je le cherche vainement dans cette basse-cour étourdissante de caquetage qu’est devenu le commentaire dans notre Système, et particulièrement dans le contexte du “climate change”, qui est une abracadabrantesque foire d’empoigne.
L’inconnaissance n’est absolument pas ignorance et elle n’en est en rien une opinion dépendant de l’évolution de l’objet de cette opinion (ce qui est le cas, au contraire, de la “connaissance”). C’est, au contraire, une position permettant l’adaptation à l’évolution des événements, selon le savoir qui est en nous. Je n’ignore pas la question du climat ni même les diverses hypothèses, et j’ai même les convictions qu’on a vues là-dessus. L’inconnaissance n’implique rien d’une position dogmatique d’opinion, ce serait évidemment n’y rien entendre ; elle ne procure aucune paralysie en quoi que ce soit, bien au contraire puisqu’elle est libre, puisque située en dehors. Elle ne procurera aucune paralysie si nous avons une période glaciaire dans 5 ans ou si c’est la fin du monde le 12 décembre 2012 comme l’annonce le calendrier Maya ; franchement, ces hypothèses n’ont pour moi aucun intérêt dans ce débat ; le moment venu, je saurais m’y adapter, j’en ai vu d’autres, ou bien je ne le saurais pas si c’est mon destin… (Pour la fin du monde, en effet, c’est tout de même une expérience très particulière, y compris pour l’“inconnaissant”.)
Je peux, par contre, décrire des actions et des évolutions qui, chez dedefensa.org, sont le produit le l’inconnaissance. Là, je redescends sur terre car ces exemples sont, comme on dit, “basiques”, et cela pour montrer que l’inconnaissance n’est en aucun cas une sorte de fuite dans l’éther de l'abstraction en toute “sécurité”. Je prends deux exemples très spécifiques, le reste des sujets considérés suivant la même démarche : Ce que nous avons fait sur le JSF (depuis 2002 pour le site) et sur Ron Paul (depuis 2007) ressort de l’inconnaissance. Dans le travail sur ces deux sujets, j’estime qu’il y aurait à décompte intuitif entre 10% (pour Ron Paul) et 15% (pour le JSF) de “connaissance” (c’est-à-dire des informations venues du sujet et qui m’enchaîneraient au sujet si j’en restais là), le reste étant fait d’expérience et d’intuition qui relèvent absolument du savoir, – y compris la décision de considérer ces sujets comme extrêmement importants, et d’intérêt universel, cette décision essentiellement dues à l’intuition.
…Depuis 2002 et 2007, les faits (drôle de mot au royaume de Derrida, Deleuze & Cie) ne nous ont pas donnés tort, c’est le moins qu’on doive dire ; qu’on considère la “couverture” de ces deux sujets par dedefensa.org, et dans quel sens, et de quelle façon, et qu’on fasse le rapport au reste, notamment les “spécialistes” de ces choses, ceux qui sont plongés dans leur “connaissance” (presse-Système ou presse-Pravda et “spécialistes” plus ou moins institutionnalisés, “vérité scientifique” pour le JSF et “vérité politique” pour Ron Paul). On m’en dira des nouvelles, et à la pelle encore. On pourra faire le rapport entre “connaissance” et “inconnaissance”. (Ce ne sont évidemment que des exemples, qui n'en interdisent aucun autre. On peut voir ce que nous disons de l’activité de l’inconnaissance, par rapport à la “connaissance” et la “vérité médiatique”, et autres, de la crise Murdoch, dans le F&C de ce 15 juillet 2011.)
Cette démarche permet une complète liberté vis-à-vis du Système. Ce n’est pas une méthode d’information, c’est un choix existentiel dans le cadre du système de la communication qui nous est imposé ; cela permet, c’est l’essentiel, de rester complètement en dehors du Système.
Si je peux tenir le discours que je tiens, qui écarte les séductions de la raison subvertie dans et par le Système, c’est parce que je crois et que je sais que cette raison humaine, à laquelle certains s’accrochent comme à une bouée de sauvetage, erre, désespérée, comme le lieutenant Drogo attendant les barbares du Désert des Tartares, alors que le barbare est en elle (4), qu’elle s’est laissée subvertir par lui lorsqu’il a pris le masque de la modernité et qu’il s’est révélé être le messager du Système et la marque infamante du “déchaînement de la matière”. Si je peux tenir le discours que je tiens, c’est parce que je crois que le sapiens, par bonheur, ne tient pas tous les fils de son destin.
Il faut dire qu’il a fait récemment, le sapiens, bien assez de sottises. (On connaît, du “misérable petit tas de secrets” de Malraux au “Va jouer avec cette poussière” de Montherlant.) Il est temps qu’il aille au piquet pour quelques temps. (Qu’on note bien, pourtant, que je ne lui en veux pas fondamentalement, que je ne hurle certainement pas : “Tous pourris !” Fidèle à mes conceptions, je ne conçois pas qu’il y ait du Mal dans le sapiens, la grande ombre du Système se chargeant absolument de la chose. Non, c’est simplement qu’il est faible, sapiens, infiniment faible, entre ses vanités exigeantes et ses pompeuses certitudes moulées dans le conformisme des gloires-Système, – bref, – humain, trop humain…)
(1) A l’occasion de ce texte présent, qui renvoie dans ce cas à un texte sur les antimodernes présenté comme une caractérisation de dedefensa.org, et qui date de 2005, je m’aperçois qu’il y aurait une nécessité d’un certain dépoussiérage. Je pourrais bien m’y mettre sous peu, disons avant la fin du monde, et offrir une définition plus avancée et précisée des antimodernes, selon dedefensa.org, à la lumière des événements, tout en gardant la première (celle de 2005) comme témoignage de l’évolution des choses. Peut-être, sans doute, ce texte, ici même, contribuera-t-il à un approfondissement du “Qui sommes-nous ?” de dedefensa.org.
(2) Mattei suggère de formidables idées sur la bande Derrida, Deleuze & Cie, dans son essai L’Etranger et le Simulacre (PUF, 1983), dans sa Cinquième Partie, au travers d’une critique qui pulvérise Deleuze et le met à la place qu’il doit occuper, d’auxiliaire fondamental d’un Système dont on découvre, un peu tard, qu'il représente le Mal, qui est aujourd’hui en pleine exposition de sa vraie nature. Je crois que je dois beaucoup et que je devrais encore et encore, au fil des lectures et relectures, à Mattei. (Et je dois remercier ici mon ami Daniel Cohen, qui m’a mis en demeure de lire la chose.)
(3) Les soulignés avec emploi de gras dans les citations de Mattei sont de l’auteur.
(4) J’emprunte cette image au début de la conclusion de La barbarie intérieure, – Essai sur l’immonde moderne, du même Jean-François Mattei, déjà cité (PUF, 1999 [2006]). (Le souligné en gras est dans le sous-titre original.)
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