Jupiter et le “règne de la quantité”

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Jupiter et le “règne de la quantité”

Reprenons l’expression adoptée dans le titre et suggérée dans notre chapeau de présentation, en réaffirmant la fameuse formule guénonienne : le règne de la quantité. Tout effectivement est à l’aune de la quantité dans le comportement de Macron, et particulièrement son “Grand-Débat” qui a épuisé la communication ces dernières semaines, et tout autant l’“hyper-Grand-Débat” que le Jupiter élyséen accordait à 65 intellectuels français, le 18 mars 2019 en soirée, au long d’interminables heures où l’hôte de ces lieux élyséens put à loisir épancher sa logorrhée... Le règne de la quantité dans la parole, évoquant en général des banalités fort intelligentes dans un torrent inépuisable, semble de plus en plus la marque du gouvernement du personnage pour affronter les crises (logorrhée crisique) qui se succèdent comme effets de son gouvernement

(Le terme est employé à dessein par rapport à l’une de nos thèses. Une définition médicale prise au hasard nous dit par exemple ceci : « La logorrhée est un flux de parole incessant. Il s'agit d'un symptôme fréquent dans la phase maniaque du trouble bipolaire ou dans l'aphasie de Wernicke. Cette forme de trouble du langage n'est pas toujours perçue par la personne elle-même, mais plutôt par son entourage ou l'interlocuteur. [...]La logorrhée vient du grec “logo”, qui signifie la “parole” et de “rheî”, qui signifie ”couler”. Il s'agit donc d'un torrent de parole qui ne s'arrête jamais (une “diarrhée verbale”). » Cela renvoie à notre thèse sur la « Maniaco-dépression du monde », selon laquelle nos dirigeants, dans les conditions déstructurantes qu’on connaît en raison de l’action directe du Système depuis 9/11, sont enfermes par le Système, d’une façon de plus en plus accentuée, dans un épisode maniaque, caractérisé chez Macron par la “logorrhée” [voir dans le texte référencé « L’épisode maniaque emprisonne la direction politique dans le Système »].)

Intéressons-nous donc à cette soirée, sorte de version hyper-postmoderne et donc totalement invertie des “salons littéraire” dont il y eut pléthore à partir du XVIIIème, mais plutôt selon le banal critère d’alors de la qualité. Cette soirée-“salon” s’est présentée comme tous les actes de cette présidence, dans le sens de la communication, réglé par la communication, répondant aux impératifs de la communication, saluant la communication. Certains se sont aperçus, mais un peu tard (les y reprendra-t-on ?), qu’il s’agissait d’un piège de plusieurs et interminables heures, comme l’illustre ce passage désormais fameux et cité par Sapir d’un article d’une des victimes, Dominique Méda, dans Libération : « Comme les maires [durant le “Grand-Débat” standard], nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir. »

Nous imaginerions volontiers qu’il s’agissait d’un match entre l’égo du président et son double, les deux vainqueurs par KO de la logorrhée crisique (Gilets-Jaunes & Cie) qui secoue le royaume, avec la claque respectueuse qui s’exécutait. Nous avons choisi pour illustrer cet événement d’une rare importance et d’une originalité sans égale parce que la quantité parvient toujours à faire pire et à nous étonner, deux textes qui, chacun à leur façon, ne sont pas tendres à l’encontre de notre “divin Achille” si jupitérien. Cette absence de tendresse a dû être immédiatement cataloguée, par les divers Benalla qui conseillent le président, dans la catégorie des “jaloux-parce-qu’ils-n’ont-pas-été-invités”, – sous la rubrique “Macron a toujours raison”. 

On n’imagine pas président plus de son temps que l’actuel-en-fonction. Avec cet exercice de direction politique au plus haut niveau déployé durant ces deux derniers mois, avec ce paroxysme de la soirée élyséenne consacrée à l’intelligence française exécutée en un solo vertueux et virtuose, le susdit président confirme qu’avec lui, tout est vraiment possible dans le sens de l’inversion. Il est possible que le président Macron parvienne à nous conduire à une addition quantitative impressionnante de catastrophes se terminant en une apothéose catastrophique.

Avec lui et son “Nouveau-Monde”, tout est possible dans le sens de la quantité pour raffermir son règne (celui de la quantité), et il représente certainement une production exceptionnelle et inédite du Système pour tenter d’endiguer les vagues et les violentes tempêtes qui secouent leurs désormais inconfortables certitudes. Peut-être même espère-t-on avoir avec lui une sorte d’arme secrète, d’arme absolue : face à ces éléments déchaînés, ne peut-on imaginer que la logorrhée finisse par avoir raison de la tempête, à noyer la tempête sous son abondance, sous son flot tumultueux, sous sa quantité extraordinaire ? Tempête, tais-toi, recule et disparaîs, je le veux, – un peu comme l’autre fit s’ouvrir la Mer Rouge pour permettre à son peuple de cheminer à pieds secs.

On nous pardonnera si nous ne parvenons pas à traiter plus sérieusement que cela un personnage si complètement sérieux qu’il puisse parler des heures et des heures de la façon de gouverner, de la façon d’être intelligent, de la façon d’être légitime, de la façon d’être démocratique, de la façon d’être heureux, même si c’est aux dépens d’une sorte de torture de ses auditeurs

(On notera que ce n’est pas vraiment inédit pour l’esprit de la chose : certains témoins, dont Chostakovitch dans ses mémoires, ont rapporté que les discours-fleuve et d’une extraordinaire monotonie de Staline lors des rassemblements du Parti étaient des exercices de torture, car il était impossible de montrer qu’on s’ennuyait, et extrêmement risqué, au risque d’être envoyé au Goulag si l’on était le premier à cesser d’applaudir.)

... Dans tous les cas, nous croyons distinguer un peu de cette ironie à laquelle nous avons cédé dans les deux textes ci-dessous : le premier, de l’économiste et historien Jacques Sapir dans Spoutnik-français le 22 mars, le second de Marie-Hélène Verdier, Agrégée de Lettres Classiques, dans BoulevardVoltaire le 19 mars. Pour clore cet impressionnant dossier et parce qu’il importe que l’Histoire soit informée, la liste des 65 intellectuels qui étaient, dans la journée du 18 mars, attendus à l’Élysée.

dedefensa.org

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Un dîner en ville qui passe mal

Emmanuel Macron a convié 65 “intellectuels” pour discuter avec lui à l’Élysée dans le cadre du “Grand Débat” le lundi 18 mars. L’acte est assez insolite en France pour mériter l’attention.

La réunion s'est prolongée fort tard, notre Président ne résistant pas à l'envie de s'épancher en long, en large, et parfois en travers. C'est même l'une de ses caractéristiques, comme il l'a montrée à loisir dans le “Grand Débat”. Au-delà de ces péripéties, l'acte comme la méthode s'avèrent très révélateurs d'une conception et d'une pratique du pouvoir et nous permet de lire la personnalité d’Emmanuel Macron. Le choix des personnes invités, l'organisation de cette rencontre, tout porte la marque d'un homme, ou plus précisément d'un adolescent, en recherche de reconnaissance.

Un débat très organisé

Emmanuel Macron avait ainsi convié 65 personnalités du monde de ce que l'on appelle la science et les lettres. [voir ci-dessous].

Remarquons tout d'abord le mélange des genres. Les “écrivains” et membres de centre d'influence (les «Think Tank» en franglais spoken) ne se situent pas au même niveau que d'autres scientifiques, aux qualités indiscutables. Il convient de noter le faible nombre de juristes (3 seulement, et peu représentatifs) par rapport aux économistes (pas moins de 12). Macron avait-il peur que des théoriciens et des praticiens du droit lui reprochent certaines de ses pratiques et de ses commentaires ? Ou bien se sent-il au-dessus de ce genre de considérations ? On ne le saura jamais.

Notons au sein des économistes invités l'absence quasi-complète de ceux que l'on qualifie d’“hétérodoxes”. Pourtant, la France a donné beaucoup à la pensée économique. L'absence de noms tels ceux de Michel Aglietta, de Robert Boyer, d'André Orléan, de Piketty, de Bruno Amable, voire, et même si je désapprouve ce qu'il écrit, de Jean Tirole, est caractéristique d'une méthode. Celle de choisir des “copains”, ou des gens dont on le sait proche comme Aghion, Cette, Pisani-Ferry qui ont travaillé pour lui.

Chez les sociologues, on avait sélectionné des noms certes un peu plus pluralistes, mais dont on savait bien qu'aucun ne poserait de véritable problème. Remarquons, enfin, l'absence de toute une partie importante de la communauté scientifique française, les anthropologues, les ethnologues et les démographes. Ainsi Maurice Godelier, Françoise Héritier, Emmanuel Terray, Marc Augé, Alban Bensa mais aussi Emmanuel Todd ou Michelle Tribalat n'ont pas été jugés “dignes” de s'entretenir avec la Président. De même, on ne relève aucun géographe, alors que tout le monde s'accorde pour penser que dans la crise actuelle des Gilets Jaunes, il y a une profonde dimension géographique.

Ces absences sont significatives. On discute dans l'entre-soi. Cela montre aussi une méconnaissance profonde des causes de la crise que nous vivons. Mais, l'objet de cette réunion n'était justement pas d'analyser les causes de la crise, mais de faire de la communication

Du débat au “non-débat”, aux ébats d'égo

Certains des participants l'ont dit et écrit. Il n'y a pas eu de “débat”. Dominique Méda l'a souligné. Dans une tribune écrite pour le journal Libération, cette dernière écrit : « Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir. »

On ne saurait mieux dire. Tout avait donc été mis en place pour flatter l'égo du maître des lieux. Le Président a donc resservi sa soupe, ce brouet refroidi qu'il ressert dans les différentes réunions où il apparaît.

Non qu'il n'y ait eu des questions acérées. Ainsi, Michel Wieviorka a-t-il lancé au Président : « Êtes-vous l'héritier d'une longue décomposition du modèle politique ? ». Question fort juste ; Macron n'est pas arrivé au pouvoir par hasard. Question pertinente ; être l’héritier d'une décomposition (et non en “avoir hérité”) signifie aussi que l'on en fait partie. Le Président aurait pu répondre. Il n'en a rien été. De questions pertinentes, il y en eut d'autres, mais il faut bien l'avouer pas beaucoup. Irène Théry a fait la liste des reniements du Président, chose utile, mais, il faut bien l'avouer, insuffisante. Et cela révèle aussi une autre dimension de ce soi-disant “débat”. Car, si le Président avait tout organisé pour se mettre en valeur, avait tout organisé pour que cette réunion soit une promotion de sa personne, bien des participants sont tombés dans le panneau. Flattant son égo, Emmanuel Macron ouvrait aussi la porte aux égos des autres. Et cela révèle aussi un aspect, plus déplaisant, des pratiques de la communauté scientifique : la déférence envers les puissants, la fascination pour les fastes et les ors du pouvoir.

Car, quand Dominique Méda écrit : « Nous étions son faire-valoir » disons-le, elle aurait pu s'en douter. Et, le fait est important, aucun de ces chercheurs, des ces intellectuels, se rendant compte du piège dans lequel il était tombé, ne s'est levé et n'a quitté la réunion. Cela signe, aussi, le degré de corruption, même si cette dernière est largement implicite, qui atteint la communauté scientifique.

Osons un rapprochement…

On peut, alors, tenter un rapprochement pour montrer ce qu'une telle réunion aurait pu être. Car, si la pratique de ces réunions est pour tout dire peu fréquente en France, il n'en va pas de même dans d'autres pays. Ainsi, au début de l'année 2000, Vladimir Poutine, alors Président de la Russie par intérim (il remplaçait Boris Eltsine, démissionnaire, et ne devait être élu que quelques semaines plus tard) s'était rendu à une réunion du Presidium de l'Académie des Sciences de Russie pour y parler de la guerre en Tchétchénie et de la situation au Caucase du Nord. Ces sujets étaient brûlants, et l'on se souvient de la situation, alors dramatique, qui existait en Russie.

Vladimir Poutine ne convoqua pas des scientifiques, dûment triée sur le volet, mais il se rendit devant une assemblée de l'Académie des Sciences, sans prétendre pouvoir choisir des contradicteurs. Rappelons ici que l'Académie des Sciences de Russie est un organe purement scientifique, une sorte de méga-CNRS. Poutine était venu avec d'autres responsables, et notamment le Ministre de la défense Igor Sergeyev, le responsable du service fédéral de sécurité (FSB) Nikolai Patrushev et le Ministre des affaires fédérales et des nationalités, Alexander Blokhin. La discussion, dont des aspects ont été révélés de manière tant officielle qu'officieuse put être qualifiée de “franche”. Vladimir Poutine essuya des critiques, tant de formes que de fond. Il ne s'en offusqua pas. Car, son objectif n'était pas de faire de la “communication” mais de rassembler des éléments susceptibles de l'aider dans sa politique.

Alors, on peut porter le jugement que l'on veut sur cette politique, mais on doit reconnaître que la méthode avait une autre efficacité, et une autre dignité, que le triste spectacle l'on a vu le lundi soir 18 mars à l'Élysée. Verrait-on Emmanuel se présenter avec ses proches collaborateurs devant une réunion des directeurs de recherches du CNRS ?

Poser la question, c'est – hélas – y répondre.

Jacques Sapir

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Faire cour à l’Élysée : le grand débat des intellos …

Après le grand débat dans les régions, c’était, lundi, le “grand débat à l’Élysée”. Après faire rond-point, on a fait France. Juste au lendemain de la casse du siècle sur la plus belle avenue du monde ! Décidément, Emmanuel Macron fait de sa vie une œuvre d’art. Rien que du beau linge de méninges : 64 intellos “venus de tous les horizons”. Huit heures de débat autour de tables blanches, avec leurs carafes d’eau cristalline : des laboratoires de la pensée en marche.

Le choix des invités était le fait du prince selon Machiavel. De manière qu’on dise : pourquoi lui et pas moi ? Il y avait, c’est vrai, les incontournables : Pech, Boucheron, Frydman, le « papa » d’Amandine, Cédric Villani, le chouchou à l’araignée. Il y avait du lourd avec Brague, Kepel, Gauchet, Darcos. Toutes ces têtes pensantes, si l’on peut dire, étaient descendues de leur Aventin, sauf Finkielkraut retiré à l’étranger, Sylviane Agacinski, peu satisfaite des conditions du débat, et Lordon qui avait boycotté. Tous les domaines de la pensée étaient représentés : sociologues, politiques, économistes, mathématiciens. Un air de Nouveau Monde flottait avec des “politistes” dont Agathe Cagé, présidente de l’agence conseil Compass Label, ancienne “directeuse” adjointe du cabinet des ministères (j’écris comme je veux car la langue m’appartient : c’est mon droit). De quoi a-t-on parlé ? Mais de tout, absolument de tout. Samedi ? Je faisais du ski ? Le ministre de l’Intérieur ? Oui, dans une boîte de nuit.

Nos intellectuels avaient été priés de sortir de leur vision de vieux schnocks englués dans l’invective permanente. De laisser dans leurs poches “leurs propos assassins” et “de cesser de faire du bruit avec leurs vieux instruments…” De “faire action” et non commentaire pour une “en vision commune”.

Peu de choses ont filtré de cette « grande partouze de la pensée », selon l’expression savoureuse d’Élisabeth Lévy dans Causeur. De quoi on a parlé ? De tous les grands thèmes du moment, pardi : de l’inégalité climatique à la démocratie scientifique, du pognon de dingue des happy fewaux victimes du destin français. De tout et, en même temps, de rien : de tout et de rien. Des casseurs qui cassent le samedi sur l’air de “casse toujours” ; du statu quo de la loi de 1905 parce que ça chauffe côté islamo-catho-facho. De la culture en France et non de la culture française. De Hegel et de moi, de la nouvelle politique de santé mentale. L’essentiel, c’est qu’on ait fait parole. Ce qui s’appelle “faire logos”.

Notre Président aime le décorum : les grandes eaux de Versailles avec les GAFA, la Sorbonne avec Richelieu, la tour Eiffel et Donald. Il aime faire peuple en périphérie et faire roi au milieu d’une cour. De quoi a-t-on parlé ? Encore cette question ? De toute manière, il y aura un grand rapport de ce grand débat, sur un site dédié consultable en ligne. Ce qu’on appelle “une mise en abîme” dans le Grand Théâtre du monde.

Marie-Hélène Verdier

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Annexe : les Heureux-Élus

D’après France-Culture du 18 mars 2019, le carnet mondain prévu avant le haut-“Grand Débat”. On pourra aussi jeter un coup d’œil sur « Les intellectuels qui ont refusé l’invitation à débattre avec Macron », dans Libérationdu 19 mars 2019.

Économistes

• Philippe Aghion est économiste, professeur au Collège de France et spécialiste de l'innovation et de la croissance. • - Daniel Cohen est professeur à l’ENS Ulm et vice-président de l’Ecole d’économie de Paris - il est aussi l'un des participants de l'Esprit public sur France Culture. • - Bernard Gazier est un économiste français et membre de l’Institut universitaire de France. Il est spécialiste des politiques de l’emploi. • - Jean Pisani-Ferry est professeur d’économie à Sciences Po, à la Hertie School de Berlin et à l’Institut universitaire européen de Florence. • Elie Cohen est directeur de recherche au CNRS. Ses recherches portent sur les marché et sur les crises économiques. • Gilbert Cette est professeur associé à l’Université d’Aix-Marseille (AMSE). Il est spécialiste du marché du travail, des temps de travail et de la productivité. • Yann Algan est spécialiste de l’économie collaborative et numérique. Il est doyen de l'École d'Affaires Publiques (EAP) et professeur d'économie à Sciences Po Paris. • - Jean-Claude Casanova est l'ex-président de la Fondation nationale des sciences politiques. Il dirige la revue Commentaire. • - Philippe Martinest professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. Ses principaux travaux de recherches portent sur l’économie internationale et la géographie économique. • Christine Erhel est directrice du Centre d’Études de l'Emploi et du Travail, au CNAM. Elle étudie notamment les différentes politiques de soutien à l'emploi en Europe. • Magali Talandier est une économiste et spécialiste de l’aménagement du territoire. Elle est également professeure à l’Université Grenoble Alpes. • Claudia Senik est est économiste et professeure à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et à l'Ecole d'économie de Paris. Elle est également membre de l'Institut universitaire de France.

Sociologues 

Luc Boltanski est sociologue français et directeur d’études à l’EHESS. • Julien Damon est sociologue et professeur associé à Sciences Po. Il est spécialiste des questions sociales et urbaines. • Dominique Méda est sociologue et philosophe. Professeure de sociologie à Paris-Dauphine, elle est également directrice de l'Institut de Recherche Interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO). • - Louis Chauvel,professeur à l'Université du Luxembourg, chercheur à Sciences Po Paris. Il est membre de l’Institut Universitaire de France. • Jean Viard est directeur de recherche associé au Cevipof et au CNRS (Centre de recherches politiques de Sciences Po). • Irène Théry est une sociologue spécialisée dans la sociologie du droit, de la famille et de la vie privée. Elle est directrice d'étude à l'EHESS. • Olivier Galland est sociologue et directeur de recherche au CNRS. • Michel Wieviorka est directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et directeur du CADIS /Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (EHESS/CNRS). • Dominique Schnapper est sociologue et politologue, directrice d'étude à l'EHESS. Ancienne membre du Conseil constitutionnel, Dominique Schnapper a été également présidente de la mission sur la laïcité. • Gérald Bronner est sociologue et professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot.

Philosophes

• Monique Canto-Sperber est philosophe, membre du Centre de recherches politiques Raymond-Aron de l’École des hautes études en sciences sociales. Elle intervient dans l'émission L'Esprit public sur France Culture. • Frédéric Worms est philosophe et professeur de philosophie contemporaine à l’ENS. Il est également directeur adjoint du département des Lettres et membre du Comité consultatif national d’éthique, et producteur de l'émission "Matières à penser" sur France Culture. • Pierre-Henri Tavoillot est philosophe et maître de conférences en philosophie à l'université Paris-Sorbonne. Il est président du Collège de philosophie et ancien membre (2004-2013) du Conseil d'analyse de la société auprès du Premier ministre. • Bernard Maninest spécialiste de la pensée politique. Il est directeur d’études à l’EHESS et professeur à la New York University. • Myriam Revault d’Allonnes est philosophe, chercheuse associée au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) professeure émérite des universités à l’École pratique des hautes études. • Marcel Gauchet est philosophe et historien. Il est directeur d'études à l'EHESS et rédacteur en chef de la revue Le Débat. • Rémi Bragueest philosophe, professeur à la Sorbonne et membre de l'Institut de France. • Souad Ayada est philosophe, spécialiste des questions d’éducation et présidente du Conseil supérieur des programmes.

Scientifiques 

• Jean Jouzel est climatologue et glaciologue, membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). • Amy Dahanest mathématicienne et historienne des sciences. • Jean-François Delfraissy,médecin et professeur de médecine. • René Frydman est médecin, obstétricien, et producteur de l'émission "Matière à penser" sur France Culture.  • Catherine Bréchignac est physicienne, ancienne secrétaire perpétuelle de l'Académie des sciences. • Aurélie Jeanest docteure en sciences et experte en mathématiques appliquées. • Serge Haroche est physicien, prix Nobel pour ses travaux en physique quantique. • Jules Hoffmann est biologiste, Prix Nobel de physiologie et de médecine. • Cédric Villani est mathématicien, lauréat de la médaille Fields en 2010 et député LREM de l’Essonne. • Claude Cohen-Tannoudji, physicien et prix Nobel de physique. • Boris Cyrulnik est neurologue et psychiatre, il enseigne l'éthologie humaine à l'université du Var.

Ecrivains, essayistes, responsables de think tanks

• Olivier Mongin est écrivain, essayiste et éditeur. Il est directeur de la publication de la revue Esprit. • Jacques Julliard est journaliste et essayiste français, historien de formation et ancien responsable syndical. Il est également éditorialiste au journal Marianne. • Pascal Bruckner est romancier et essayiste. • Jean Birnbaum est journaliste au Monde, rédacteur en chef du "Monde des livres". • Laetitia Strauch-Bonart est essayiste et journaliste. • Xavier Darcos est latiniste et Chancelier de l'Institut de France. • Thierry Pech est essayiste et directeur général de la fondation Terra Nova. • Hakim El Karoui, essayiste français, est professeur d’anthropologie juridique sur l’islam à la Sorbonne. • Laurent Bigorne est un essayiste français, directeur de l’Institut Montaigne depuis 2010. Il est spécialiste des questions d'éducation et d'enseignement supérieur.

Historiens

• Denis Peschanskiest historien et directeur de recherche au CNRS. • Hervé Le Bras est historien et démographe, spécialiste en histoire sociale et démographique. Il est  directeur d'études à l'INED (Institut national d'études démographiques) et enseignant à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). • Benjamin Stora est historien et président du Conseil d’orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée - Musée de l’histoire de l’immigration. • Frédéric Régentest historien, maître de conférences en Histoire moderne à l’Université de Paris et spécialiste de l’histoire de l’esclavage. • Valentine Zuber, historienne, est directrice d'études à l'École pratique des hautes études. Elle est spécialiste de l’histoire de la liberté religieuse en Europe. Elle était l'invitée du journal de 12h30 de ce lundi[de France-Culture] pour s’expliquer à ce propos. • Perrine Simon-Nahum est historienne, directrice de recherches au CNRS. Ses recherches portent sur l’œuvre de Renan, des philologues français et allemands mais aussi sur l’histoire des intellectuels ainsi que sur le judaïsme français aux XIXe et XXe siècles.

Politologues

• Dominique Reynié est professeur des Universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. • Gilles Finchelstein est directeur général de la Fondation Jean-Jaurès et directeur des études chez Havas. Il a été conseiller technique dans des cabinets ministériels du gouvernement Lionel Jospin. • Agathe Cagé est politiste, présidente de l’agence de conseil “Compass Label”. Ancienne directrice adjointe du cabinet des ministres de l’éducation nationale de 2014 à 2017. • Rachid Benzine est politologue et islamologue et chercheur associé au fonds Paul Ricœur. Il enseigne au collège des Bernardins et à la faculté protestante de Paris. Ses travaux portent sur l’herméneutique coranique. • Gilles Kepel est géopolitologue. Il est directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à l’École normale supérieure et professeur à Sciences Po. • Réjane Sénac est politologue. Docteure en science politiques, elle a beaucoup travaillé sur la question des rapports homme/femme. 

Juristes

• Olivier Beaud est juriste et universitaire, spécialiste de droit constitutionnel, professeur de droit à l'Université Paris 2. • Marthe Fatin-Rouge Stefanini est une juriste spécialisée en droit comparé sur les questions de justice constitutionnelle et de référendum. • Mireille Delmas-Marty est juriste et professeure au Collège de France.