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285130 novembre 2017 – Nous ne commencerons nullement par le dernier tir en date du missile terrible de Kim-le-fou ; on verra ça plus loin. En attendant, nous nous attachons à nos moutons favoris qui nous permettent de faire de ce énième paroxysme de crise de la Corée du Nord un épisode intéressant et un événement illustratif très à-propos...
Il a fallu un certain laps de temps avant que certains organes de presse ne commencent à réagir devant la situation créée par les déclarations de généraux de Strategic Command (StratCom) annonçant qu’ils pourraient refuser un ordre de tir d’une arme nucléaire émanant du président des États-Unis s’ils jugeaient cet ordre “illégal”. (Ces déclarations, justement à propos d’une hypothèse d’affrontement avec la Corée du Nord.) C’est là ouvrir ce que nous désignerions comme “la crise de la décision nucléaire” que nous identifions dans notre texte de “rétrospective du 19/11” de première page, annonçant l’analyse que nous développons ici, avec la référence des trois textes déjà publiés sur ce site, en partie ou complètement consacrés à l’affaire des généraux de StratCom :
« Un autre sujet important qui parcourt cette période, qui n’est plus conceptuel mais directement opérationnel et dont à notre sens l’importance a échappé à nombre d’observateurs, y compris antiSystème, c’est ce que nous nommerions la “crise de la décision nucléaire” aux USA, – nous promettant d’y revenir dès que possible. (Le 17 novembre 2017, le 19 novembre 2017 et le 20 novembre 2017.) »
Nous avons notamment identifié deux textes qui reviennent sur les déclarations citées et s’interrogent sur la possibilité de refuser un ordre de tir d’une arme nucléaire, un texte de BBC.News, un autre de TruthOut, tous deux du 26 novembre 2017. Ces deux textes étudient la procédure conduisant à un tir éventuel d’armes nucléaires, et implicitement, la possibilité et la légalité de refuser un ordre de tir comme l’ont évoqué d’une façon très péremptoire les deux généraux de StratCom, Keyser et Hyten (successivement, chef de StratCom en 2011-2013 et actuel chef de StratCom). Deux points au moins apparaissent à cette lecture, qui déjà se dessinaient indirectement dans noss textes précédents où les problèmes de procédure et d’autorité n’étaient pourtant pas abordés directement :
1). L’extrême incertitude quant à l’autorité opérationnelle du président, la façon dont il peut intervenir, directement ou non, et finalement la légalité elle-même de son intervention qui est soumise à des conditions générales nombreuses mais extrêmement imprécises.
2). L’extrême complexité de la perception de la procédure plus que de la procédure elle-même. Après avoir lu les deux textes, basés sur des témoignages d’officiers généraux, de juristes, de parlementaires, etc., on ne sait pas littéralement comment un ordre de tir est transmis ni commet il peut être appliqué, de même qu’il semble bien que la chose soit très confuse chez les témoins eux-mêmes, consultés séparément et dans des conditions différentes, et ayant tous des compétences et des expériences professionnelles pour en parler.
Dans ce cadre très complexe, on comprend bien entendu que cette question de la “légalité” ou non de l’ordre présidentiel puisse être contestée, alors que cette contestation nous semble du point de vue principiel complètement aberrante. Mais l’on se trouve aux USA, où le check & balance règne partout, c’est-à-dire où tout pouvoir est soumis à la surveillance d’un autre pouvoir, y compris le pouvoir suprême qui ne l’est donc pas vraiment, et les USA où il n’existe pas de principes forgés par le passé, par l’histoire, voire par la transcendance puisque tout est régi par la Loi qui a créé ce pays, avec tous les manuels de manipulation de la Loi qui vont avec...
Ainsi, dans le texte extrêmement significatif, dans Truthout, de Marjorie Cohn qui est certes une activiste mais chargée de nombre de qualités professionnelle dans le domaine de la loi et de la légalité. (Marjorie Cohn est professeure emerita à la Thomas Jefferson School of Law, ancienne présidente de la National Lawyers Guild, secrétaire générale adjointe de l’International Association of Democratic Lawyers et membre du conseil d’administration de Veterans for Peace.) ... Voici comment est abordée la question du droit du président à donner un tel ordre d’utilisation des armes nucléaires :
« Le général Hyten a raison. Pour ceux qui sont dans l'armée, il y a un devoir légal d'obéir à un ordre légal, mais aussi un devoir légal de désobéir à un ordre illégal. Un ordre d'utiliser des armes nucléaires – sauf peut-être dans une circonstance extrême de légitime défense lorsque la survie de la nation est en jeu – serait un ordre illégal. [...]
» Le Code uniforme de justice militaire (UCMJ) exige que tout le personnel militaire obéisse aux ordres légaux. L'article 92 de l'UCMJ dispose : “Un ordre ou un règlement général est légal à moins qu'il ne soit contraire à la Constitution, aux lois des États-Unis ...” De plus, les Principes de Nuremberg et le Manuel de terrain de l’Armée [des forces armées US] créent un devoir de désobéissance à des ordres illégaux.
» L'article II de la Constitution stipule : “Le président sera le commandant en chef de l'armée et de la marine des États-Unis et de la milice des divers États, lorsqu'il sera appelé au service effectif des États-Unis.” Cependant, l'article I précise que seul le Congrès a le pouvoir de déclarer la guerre. Pris ensemble, les articles indiquent que le président commande les forces armées une fois que le Congrès autorise la guerre.
» Le président ne peut utiliser la force militaire qu’en état de en légitime défense ou pour prévenir une attaque imminente. Il doit exister “une nécessité d'autodéfense, instantanée, écrasante, ne laissant aucun choix de moyens, et aucun moment de délibération”, sous la référence bien établie du Caroline Case. Un président n'a aucune autorité légale pour ordonner une attaque nucléaire de première frappe... »
Cohn cite d’autres législation à l’appui de sa thèse, notamment l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice de juillet 1996 « concernant la licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires (Requête pour avis consultatif présentée par l'Assemblée générale) ». Elle rapporte en détails l’intervention du général Hyten et observe qu’il cite plusieurs arguments pour apprécier une éventuelle illégalité d’un ordre de frappe nucléaire du président, selon quatre sortes d’argumentation qui étonnent considérablement chez un militaire US (surtout de l’USAF), au vu des campagnes que mènent les armées américanistes, à peu près de tous temps et particulièrement dans la période actuelle, notamment pour ce qui est de leur attention pour les pertes civiles qu’ils causent avec un dynamisme roboratif : distinction (des civils par rapport aux militaires ennemis), proportionnalité (des pertes civiles occasionnées par rapport aux pertes militaires), nécessité (d’une frappe d’un objectif par rapport aux dégâts, notamment dans la population civile, qui seraient entraînés) et souffrance inutile (de la population civile).
Outre le Manuel des forces armées US (FM27-10 : Law of Land Warfare), Hyten cite à plusieurs reprises la Convention de Genève pour justifier impérativement cette bienveillance et cette mansuétude pour le sort des civils en général, notamment ceux qui se trouvent du côté de l’adversaire, qui figurent ainsi comme des arguments essentiels, humanitaires cette fois, pour juger de l’illégalité de l’ordre présidentiel. « Le général Hyten, qui a déclaré avoir été formé au droit de la guerre pendant de nombreuses années... [...] a dit qu'il offrirait des conseils juridiques et stratégiques, mais qu'il ne violerait pas les lois de la guerre simplement sur la foi du président [si celui-ci ordonnait une frappe nucléaire]. »
Outre (suite...) ces divers et puissants arguments, Cohn cite spécifiquement une “adaptation” d’un des “principes de Nuremberg” déterminés pendant le fameux procès des dirigeants nazis, qui recommande explicitement de refuser un “ordre d’un supérieur” s’il est évident que cet ordre conduira à commettre un “crime de guerre” ou un “crime contre l’humanité”. Là encore l’argumentation est contenue dans la législation militaire US : « L'article 509 du Manuel de terrain 27-10, codifiant un principe de Nuremberg, précise que “suivre des ordres supérieurs” ne constitue pas un moyen de défense contre les crimes de guerre, à moins que l'accusé «ne sache pas et ne pouvait raisonnablement savoir que acte ordonné était illégal.” » (D’où la remarque de Hyten lors de sa conférence sur son peu d’appétence pour terminer sa vie en prison, s’il choisissait de suivre l’ordre du président dont l’application conduirait à des “crimes de guerre” et des “crimes contre l'humanité” .)
L’autre face de la pièce, selon l’image courante aussi bien que selon un symbolisme de théâtre, concerne l’homme qui se servirait de ce processus, en l’occurrence aujourd’hui le président Donald Trump. C’est bien entendu autour de sa personnalité, dans le cadre des attaques constantes qui sont portées contre lui et de son attitude dans la crise nord-coréenne, que tout ce problème a été soulevé. On a déjà vu plusieurs avis sur la question théorique des pouvoirs réels du président (voir notamment le 17 novembre 2017), et l’on a pu constater combien il est difficile d’obtenir une appréciation structurée, assurée et sans aucune imprécision... Cela continue dans ce sens, sous la plume de Cohn, ou des témoignages qu’elle a rassemblés.
« Le mois dernier, le président du Comité des relations étrangères du Sénat, Bob Corker (R-Tennessee), craignait que Trump ne menât les États-Unis sur la voie de la Troisième Guerre mondiale. Le 14 novembre, M. Corker convoqua la première audience du Congrès sur le pouvoir du président d'utiliser des armes nucléaires depuis 1976. Le Sénateur Chris Murphy (D-Connecticut) y déclara : “Nous sommes préoccupés par le fait que le président des Etats-Unis soit si instable, et qu’il y ait un processus de prise de décision tellement risqué qu'il pourrait ordonner une frappe d'armes nucléaires sans aucun rapport avec les exigences de la sécurité nationale des États-Unis.” [...]
Le Professeur Peter Feaver de l'Université de Duke a témoigné que le président ne peut simplement pas appuyer sur un bouton pour lancer des armes nucléaires. Il ne peut que donner qu'un ordre à d'autres... [...] Cependant, bien qu'il ne puisse pas “appuyer sur un bouton”, le président dispose d'un pouvoir considérable pour manipuler les circonstances de manière à lui permettre de lancer ces missiles.
» Brian McKeon, conseiller politique principal au Pentagone dans l'administration Obama, a témoigné que si un commandant rechignait à exécuter un ordre de lancement, le président pourrait ordonner au secrétaire de la défense d’ordonner au commandant réticent de lancer les missiles. “Et puis, si le commandant résiste encore,” ajouta McKeon, “soit vous avez un nouveau secrétaire de la Défense, soit vous avez un nouveau commandant.” D'une façon ou d'une autre, a déclaré McKeon, le président obtiendra ce qu’il veut. Là-dessus, Bruce Blair, ancien officier de lancement des missiles nucléaires et cofondateur du groupe anti-nucléaire Global Zero, dit à l’Associated Press qu'un président pouvait envoyer un ordre d'attaque nucléaire directement à la salle de guerre du Pentagone. Ce ordre, dit Blair, “irait aux hommes et aux femmes qui disposeraient des capacités de tourner les clés de lancement”. »
On voit que nombre des arguments sont sérieux et que la question “légalité”-“illégalité” n’est pas une rhétorique vide. On voit que les réformistes (les anti-Trump, nécessairement) n’hésitent pas à faire appel à des législations internationales, ce qui est auxUSA une sorte d’anathème inacceptable et monstrueux pour les anti-globalistes, les nationalistes, etc. On remarque en passant que toutes ces références, si elles sont prises en compte, frapperaient les forces armées US elles-mêmes de plein fouet, elles qui pratiquent en toute tranquillité et toute impunité, depuis des années et depuis des décennies, le viol des principes de Nuremberg dont le premier est la condamnation de la guerre d’agression (voir l’Irak, la Libye, la Syrie, etc.), l’illégalité et le mépris de toute légalité internationale, les violations diverses conduisant à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, qui massacrent des civiles avec un cœur singulièrement léger, qui d’ailleurs ont adopté comme politique officielle de ne plus décompter les morts civils qu’elles provoquent, – comme ça, décision ex abupto.
On comprend par conséquent dans quelles eaux dangereuses nous conduit le débat dont on fait état ici. En temps normal, on dirait qu’on noiera le poisson dès qu’on s’apercevra des conséquences possibles. Mais nous ne sommes pas dans un “temps normal“. La haine domine tout, à “D.C.-la-folle”, et notamment, et singulièrement la haine contre Trump. C’est là, aujourd’hui, le moteur des événements.
« Ben Cardin (D-Maryland), membre du Comité des relations extérieures du Sénat, a préconisé la réaffirmation de l'autorité par le Congrès. Il a dit qu'ils ne devraient pas faire confiance aux généraux ou à un ensemble de protocoles pour agir comme un contrôle sur le président, ou compter sur les individus embauchés par le président pour résister à un ordre illégal. “Donald Trump peut lancer une guerre nucléaire aussi facilement que son compte Twitter”, a averti Cardin.
» Le 27 octobre, le représentant John Conyers (D-Michigan) a présenté le H.R. 4140, la loi de non-inconstitutionnalité contre la Corée du Nord. Le projet de loi bipartite, qui compte actuellement plus de 60 co-sponsors, interdirait l’utilisation de fonds fédéraux pour lancer une frappe militaire contre la Corée du Nord ou pour introduire les forces armées américaines dans les hostilités avec la Corée du Nord avant que le promulgue une autorisation pour l'utilisation de la force militaire en Corée du Nord. »
Et Cohn de conclure : « Contactez votre membre du Congrès et insistez pour qu'il ou elle s’inscrive en tant que co-sponsor à la proposition de loi H.R. 4140. »
Tout ce qui est écrit précédemment le fut avant et un peu pendant, – mais sans connaissance ni intérêt pour la chose, – le tir d’un missile nord-coréen jugé aussitôt comme stratégique et intercontinental par la sommités expertes américanistes-occidentalistes du genre. (C’est à voir, quant à la véracité de la chose, mais comme dit l’autre “ceci est une autre histoire”.) Ces circonstances étant bien comprises, il s’avère que l’initiative du président nord-coréen, le jeune-Kim tombe à merveille, – c’est une façon d’écrire comme une façon de parler, – pour illustrer le propos précédent et le soumettre à des pressions contradictoires considérables, – dans tous les cas pendant quelques jours, le temps de ce nouveau paroxysme crisique.
Tout ce qui a été écrit et décrit précédemment, qui concerne un problème aux conséquences absolument considérables malgré le désintérêt et l’incompréhension de nombre de commentateurs, l’a été à partir du comportement tonitruant de Trump vis-à-vis de la Corée du Nord. On comprend qu’alors resurgit l’écume du débat et ce qui dans lui ressemble tout de même à un simulacre, et par conséquent la difficulté de traiter d’une manière raisonnable au moins en apparence, – décidément la spécialité du Congrès, l’apparence, – une matière à la fois si importante et si volatile. En effet, comment concilier d’une part cette poussée du législatif pour se réapproprier des pouvoirs de guerre et priver la présidence du pouvoir exclusif ultime de la guerre, ce qui est nécessairement pour le temps du débat une situation de confrontation entre les deux (l’exécutif et le législatif) et de quasi-paralysie de la décision ; avec, d’autre part, une situation soudainement apparue où un esprit aussi éclairé que le sénateur Graham, qu’on ne s’étonnera de se trouver là avec ses conseils également éclairés, s’exprime en ces termes devant des auditeurs respectueux et approbateurs :
« Les États-Unis entreront en guerre avec la Corée du Nord “si les choses ne changent pas”, a déclaré le sénateur Lindsay Graham, reconnaissant que “beaucoup de gens seraient blessés et tués”. [...] “Si nous devons faire la guerre pour arrêter cela, nous le ferons”, a déclaré mardi le sénateur républicain à Wolf Blitzer, de CNN. “S'il y a une guerre avec la Corée du Nord, ce sera parce que la Corée du Nord l'aura voulu, et nous nous dirigerons vers une guerre si les choses ne changent pas”. Graham a déclaré que ni lui ni le président américain Donald Trump ne voulait une guerre, mais il a souligné que “nous n'allons pas laisser cet homme fou en Corée du Nord avoir la capacité de frapper la patrie”. »
On comprend que cette urgence proclamée par Graham est, dans la rapidité des choses, l’enthousiasme illuminé de l’alarme et la contraction du temps caractéristiques de notre époque crisique, au milieu des tirs de missiles fort menaçants selon les experts qui ridiculisaient les prétentions nord-coréens il y a deux mois et sonnaient la même alarme qu’aujourd’hui deux mois auparavant encore, on comprend que cette urgence est en opposition frontale disons avec le projet de loi HR.1440. Ce projet qui obtient tant de soutiens, qui est bien entendu le fruit d’une volonté de réforme d’un processus par essence très difficile à embrasser et à détailler, qui demande du temps et promet des polémiques sans fin, implique, – lisons entre les lignes, – que “l’homme fou” serait plutôt Trump que Kim.
Mais voilà que Kim réapparaît comme “l’homme fou” du genre... Et alors, Graham, tel que nous l’entendons parler pour illustrer le réflexe de nombre de parlementaires qui changent d’opinion comme de version des faits parce qu’ils n’ont au fond nulle opinion et se foutent des faits quelle qu'en soit la version, ne dit pas autre chose, le temps pressant et HR.1440 étant renvoyé aux calendes grecques, que “Regroupons-nous derrière le président et soutenons-le face à ‘Kim-le-fou’”. Cela revient, dans ce temps de “très-grand-danger” pour au moins quelques jours, à exalter à nouveau le rôle du président, – Trump ou pas Trump, – comme chef de guerre. On a une démonstration en temps réel de l’énorme difficulté de conduire le processus de réforme profond des pouvoirs de guerre, de la “crise de la décision nucléaire”, alors qu’on sait bien que, du fait de la personnalité de Trump et surtout de l’extraordinaire haine de lui qui anime les progressistes-sociétaux en général, la presseSystème et les démocrates par ailleurs en déroute sur tant d’autres fronts, cette “crise de la décision nucléaire“ comme le reste dans le “tourbillon crisique” ne désarmera pas et continuera à amplifier et à peser sur “D.C.-la-folle”.
Il est incontestable que tous les débats que nous avons signalés plus haut contribuent avec une puissance considérable, même si l’écrasante majorité des commentateurs les ignorent en tant que tels, à la décrédibilisation, c’est-à-dire à la délégitimation du président comme détenteur du pouvoir de guerre suprême ; mais aussi à la même décrédibilisation-délégitimation du Congrès et des anti-Trump qui se retournent vers le président dès que se réactivent certaines crises ; mais aussi et enfin, pour résumer le constat, ces d"ébats contribuent à la décrédibilisation-délégitimation du pouvoir en général à “D.C.-la-folle” pour cette occurrence.
...C’est à croire que Kim aurait compris que la période est excellente pour lui pour jouer avec leurs nerfs (à “D.C.-la-folle”) et que, loin de faire l’unité de l’adversaire, il contribue magistralement, par les alertes répétées qu’il provoque, à la dissolution du pouvoir washingtonien pour ce qui concerne ce qu’il y a de plus haut, de plus grave, de plus fondamental comme objet de ce pouvoir, – le “pouvoir de guerre suprême” et son extrême dans “la crise de la décision nucléaire”.
Il y a un demi-siècle, on aurait parlé d’une crise gravissime, – il n’y en aurait pas eu de plus grave imaginable, – de la crédibilité de la dissuasion. Aujourd’hui, on ne s’aperçoit de rien, et l’on poursuit parallèlement les deux facteurs qui concourt à cette crise qui peut véritablement liquider le pouvoir washingtonien et décisivement la puissance de l’empire : d’un côté, miner le processus de décision de l’acte de guerre suprême, de l’autre menacer Kim des choses les plus terribles grâce à la décision de l’acte de guerre suprême. On est bien loin des palinodies complotistes et des sarabandes de simulacre autour du thème “Deep State-contre-Trump” et du Deep State cherchant à neutraliser Trump. On est en plein dans le cœur de la Crise Générale d’Effondrement du Système puisqu’il s’agit de la crise générale d’effondrement du pouvoir de l’américanisme, et que ce pouvoir est la principale courroie de transmission du Système.
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