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2386Dans ces temps de complète inversion, même le théâtre de l’ONU nous montre des situations exposées en pleine lumière et sans aucune retenue de cette complète inversion par rapport aux thèmes classiques du véritable théâtre. Le titre que nous donnons à ce Bloc-Notes renvoie par analogie au titre de la pièce de Jean Giraudoux, La folle de Chaillot, écrite pendant l’Occupation et crée en 1945 (avec Louis Jouvet et Marguerite Moreno), et qui déployait un riche sens politique, philosophique, et même un sens prophétique selon le compte-rendu qu'on en retrouve : « Cette pièce est tout à la fois folklorique, ethnologique, écologique, politique, poétique, antipsychiatrique et d'amour. Elle apparaît aujourd'hui comme une pièce prophétique : “Ce qu'on fait avec du pétrole. De la misère. De la guerre. De la laideur. Un monde misérable.” » L’héroïne de la pièce, une comtesse excentrique qui s’oppose dans le premier acte, à une terrasse de café, à un groupe d’industriels préparant avec rapacité l’exploitation catastrophique des richesses naturelles du monde, est ainsi surnommée ironiquement “la folle de Chaillot” ; puis avec un second acte où “la folle de Chaillot”, repliée dans une cave qui est comme l’antre de comploteurs, monte avec quelques amis un procès contre les exploiteurs et les destructeurs de la planète ; et tout cela se terminant par cette déclaration très-optimiste de “la folle”, qui a obtenu le jugement mérité des exploiteurs au profit d’un retour des forces du Bien rétablissant l’équilibre et l’harmonie du monde : « Il suffit d'une femme de sens pour que la folie du monde sur elle se casse les dents ! ».
Aujourd’hui, c’est le contraire, l’inversion absolue : “la folle de l’ONU”, c’est Samantha Power, une des Harpies d’Obama, et sans doute la plus proche dans le groupe d’une pathologie clinique de la démence compulsive, avec en plus le symbole sordide de ce que le féminisme guerrier (autre inversion) a fait de certaines femmes lorsqu’on compare “la folle de l’ONU” à “la folle de Chaillot”. C’est elle, Power, qui a tenu comme à son habitude le rôle des destructeurs de la planète de la pièce de Giraudoux, lors de la dernière séance du Conseil de Sécurité, sur plainte des Russes concernant l’attaque de l’USAF contre des troupes syriennes du fait d’une “erreur très-‘déplorable’”, selon l’affirmation du Pentagone lui-même. Power a tenu un discours complètement incohérent, furieux, grossier et totalement indifférent à la plus éclatante évidence de la vérité-de-situation, accusant les Syriens d’Assad d’être les principaux sinon les seuls violateurs du cessez-le-feu.
(En passant, mais qui s’en soucie vraiment, cela reviendrait implicitement à reconnaître que l’attaque de l’USAF était délibérée, justifiée, conforme au bien général selon la logique du Système. “Mais qui s’en soucie vraiment” car qui parmi les personnes sensées attache encore la moindre importance au sens des discours de “la folle de l’ONU” ? De toutes les façons, tout le monde sait parfaitement ce qu’il importe de penser de la notion d’“erreur” chez ces gens, les dirigeants-Système US et leurs exécutants, qui agissent comme des barbares en offrant une définition postmoderne du mot qui surpasse tout ce qui a été fait jusqu’ici, rejoignant ainsi une parfaite substantification de ce que Jean-François Mattéi désigne dans son livre de 1999 comme La barbarie intérieure.)
Certes, ce qui doit d’abord nous arrêter, c’est la démence de l’intervention, d’une ampleur et d’une grossièreté jamais vues dans une enceinte diplomatique, avec l’ambassadrice des États-Unis dans le rôle d’une véritable folle, obsédée par la tuerie compulsive et maniaque. Voici le récit que fait Jason Ditz, sur Antiwar.com, le 18 septembre, de cette séance qu’on pourrait qualifier d’“historique” au point où l’on en est, qui a vu le représentant de la Russie, furieux, quitter la séance avant sa conclusion ; et cette séance devant, dans tous les cas, rester dans nos mémoires comme le symbole éclatant de cette époque de totale inversion et de démence où l’administration Obama tient le rôle-vedette sur la scène.
« The calamitous fallout from today’s US airstrikes in Deir Ezzor, a blunder which killed at least 83 Syrian troops, continues to mount, as not only did it amount to a major US violation of the ceasefire, not only may it end up handing the entire oil-rich Deir Ezzor Province to ISIS, but it is also creating a major diplomatic blowup with Russia.
» Russia responded to the bombing by calling an emergency UN Security Council meeting, leading US Ambassador to the UN Samantha Power to publicly blow up, furiously slamming the meeting as “a magician’s trick” and “a stunt,” insisting the Syrian government is fully to blame for what’s happening in Syria, and the meeting is a “diversion from what is happening on the ground.”
» Power continued to rave against Russia, insisting the Russians were trying to score “cheap points” by making so much of the US killing scores of Syrian soldiers who were defending the Deir Ezzor airport from ISIS, and saying that the only way forward was for Russia to stop criticizing the US and instead start demanding the Syrian government participate in the ceasefire. This was in spite of Syria’s government not being accused of a ceasefire violation here, and again, the US already having admitted to directly, albeit mistakenly, attacking and killing scores of Syrian troops on a Syrian military base.
» While Power came out of the meeting looking like an absolute monster to most, she did succeed in derailing the meeting on US airstrikes bolstering ISIS, as her Russian counterpart, Vitaly Churkin, stormed out of the meeting, saying he has “never seen such American heavy-handedness” on the international stage. Churkin added that Russia continues to have serious concerns about the incident, and that he personally views the timing of the US attack as “suspicious.” »
... Mais en vérité, Obama s’en fout. Pendant que des événements à assimiler à des attentats, islamistes ou pas, avaient lieu à New York et dans le New Jersey, il mettait la dernière main à son smoking de gala puisqu’il avait la mission très-urgente pour un chef d’État de cette qualité de présider une réunion de donateurs d’Hillary Clinton, – le fric, le fric, le fric, brother... Alors, vous comprenez, la Syrie ! Samantha fera bien le boulot ; elle l’a fait conformément à la philosophie d’action de cette administration qui termine ses huit années de mandat dans l’irresponsabilité absolue et la démence de comportement, assorties du cynisme inconscient et de l’arrogance de comportement qu’on trouvait jusqu’ici, seulement dans les hôpitaux psychiatriques.
Si l’histoire a encore un sens et un certain goût de l’équité et de l’honnêteté, – ce qui reste à prouver, de plus en plus chaque jour dans cette époque d’infection intellectuelle, – elle rendra à Obama l’hommage qui convient : le pire président de l’histoire des USA après tout, même si “premier président africain-américain” de l’histoire des USA (ou, selon la blague qui court, inversion pour inversion : “Qu’est-ce que cela vous fait, monsieur le prédisent, d’être le dernier président africain-américain de l’histoire des USA ?”) ; mais surtout puisque les élites-Système ne cessent de se gargariser de la chose, le pire traître à ses brothers, vendu au Système et esclave dans l’âme, que la communauté africaine-américaine ait nourri dans son sein... C’est dans tous les cas, outre le nôtre, l’avis d’une personnalité africaine-américaine, démocrate devenu républicain, partisan de Trump le bigot et le raciste (“What else ?”), le révérend Jesse Lee Peterson qui a confié à Daily Caller, le 17 septembre, le jugement méprisant et furieux qu’il avait, notamment, du président Obama, brother...
« The Congressional Black Caucus Annual Legislative Conference ended Sunday, and Rev. Jesse Lee Peterson, a former Democrat who grew up on an Alabama plantation, named the Congressional Black Caucus one of many “race hustlers” that work to “keep black Americans angry and demoralized for power and wealth to themselves.” “They keep them in a state of anger and confusion so they can use them for their personal gain,” Peterson said. Other named “race hustlers” are President Barack Obama, the NAACP, many black preachers, Rev. Jesse Jackson, Louis Farrakhan and more.
» Peterson believes Obama’s legacy will be “a failure. He’s a socialist. He has not impacted the lives of black Americans for the good.” He continued, “He will go down in history as the worst, the most resented president we have ever had thus far.” »
Contrairement aux apparences, nous ne sommes nullement éloignés de la Syrie avec ce détour, bien au contraire, car ce que nous explorons c’est un pouvoir-simulacre aux USA, le montage le plus grossier jamais réalisé et d’une inefficacité stupéfiante pour le Système lui-même puisque fondé sur la démence compulsive, qui s’achève effectivement dans la démence et l’irresponsabilité. Plus personne, – le Pentagone en premier, – n’obéit à Obama, lequel s’en fout parce qu’il va récolter du fric, du fric, du fric.. A côté de cela, que vaut la tragédie syrienne avec ses centaines de milliers d’hommes dont les USA et le bloc-BAO sont responsables à 90%, – disons cela, pour être extrêmement modéré ? De toutes les façons, USA/bloc-BAO portent la responsabilité du chaos général que nous connaissons et des souffrance engendrées, qui sont à mesure.
... La seule chose qui alimente sans cesse notre étonnement, c’est l’extraordinaire patience des Russes devant un “partenaire” si évidemment atteint de démence et impérial pratiquant de l’irresponsabilité. Il s’agit de la patience absolument frustrante de l’être responsable devant l’irresponsable, et qui doit assumer ainsi une double responsabilité, pour lui-même mais aussi pour son “partenaire” qui en est totalement dépourvu. Bien entendu, cette situation ne pourra durer longtemps et l’élection du 8 novembre est la date-butoir, celle qui va décider de tout, dans un sens ou dans l’autre. Bien entendu, les Russes attendent Trump, mais si c’est tout de même le débris-Clinton qui est élue, c’est-à-dire le “féminisme-guerrier” avec tous les pouvoirs, la patience n’aura plus aucune possibilité de s’exercer, ni d’ailleurs aucune possibilité d’exister tout simplement. Les Russes savent cela.
Mis en ligne le 19 septembre 2016 à 06H51
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