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2576Le commentateur russe Sergei Latichev a développé un texte d’analyse d’une récente audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat US, de Wess Mitchell, assistant au Secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie (poste où il a succédé à Victoria Nuland, la fameuse architecte du coup d’État du Maidan, à Kiev, en février 2014). L’intérêt de cette audition est que rien, absolument rien n’est dissimulée des ambitions des USA, ou dans tous les cas du département d’État, de poursuivre une super-politiqueSystème (ou une politiqueSystème super-turbo, puisqu’Obama lui-même avait trouvé la formule de la politiqueSystème-turbo).
Pompeo, le nouveau secrétaire d’État-poids lourd avait déjà émis les fondements de la chose dans un discours d’une exceptionnelle brutalité, où Dieu était convoqué en urgence pour donner son absolution, – c’était rapporté sur ce site le 23 mai 2018 :
« Cela se traduit par ce que Pompeo affirme être une “agressivité justifiée par la justesse de la connaissance” (“aggressiveness born of righteous knowledge”) expliquant le volonté des USA de soumettre par la coercition (jusqu’à la force militaire s’il le faut, cela va de soi avec un joyeux entrain) les parties récalcitrantes devant cette hégémonie d’inspiration divine... Par “parties”, nous entendons cela va de soi l’Iran, la Corée du Nord, la Syrie pour les crises les plus pressantes ; bien sûr la Russie et la Chine pour la concurrence inacceptable de souveraineté et de puissance ; bien sûr aussi les allié du bloc-BAO qui entraveraient cet effort, notamment les Européens qui doivent accepter avec joie et entrain leur rôle de “vassaux privilégiés dans la pratique de la vassalité”. »
Sergei Latichev met en évidence la description opérationnelle de cette politique, présentée par Mitchell comme une quasi-nouveauté alors qu’il s’agit d’une resucée, monstrueusement amplifiée, – au plus les USA essuient défaites et catastrophes, au plus ils affirment l’ampleur maximaliste de leur inévitable hégémonie sur le monde, – de la “doctrine-Wolfowitz” (voir « To Finish In a Burlesque of An Empire », de William Pfaff, du 12 mars 1992) et des diverses éjaculations des neocons qui ont suivi. L’ambition du plan Pompeo-Mitchell est beaucoup plus massive et précise que le pensum de Wolfowitz, alors qu’entretemps il y a eu toutes ces catastrophes et l’effondrement d’ores et déjà commencée de la puissance US. La coordination et la logique sont parfaites.
Dans le propos de Mitchell, la destruction par désintégration de la Russie puis de la Chine, par tous les moyens dont pour l’instant l’étranglement économique par les sanctions, est assumée comme une inéluctable conséquence de la stratégie. Tout cela, d’une certaine façon, n’est pas vraiment nouveau, – ce qui l’est par contre, est de le dire si ouvertement.
Il y a une explication à cette audace dialectique, par ailleurs bien risquée... C’est la partie qui est finalement, – selon notre point de vue, – la plus intéressante de l’intervention de Mitchell. Il s’agit de l’intégration de cette politique extérieure de totale déstructuration par la puissante poussée du déterminisme-narrativiste de la narrative complétée, depuis 2014-2015 (“coup de Kiev” et entrée dans la course présidentielle de Trump), par le Russiagate et tout ce qui va autour, étendu à toutes les zones de tension de la terre (Syrie, approvisionnement en énergie de la Russie vers l’UE, Ukraine, etc.). Dans tous ces domaines, qui conduisent à une “riposte” de Washington, – alors qu’on sait évidemment que Washington et la politiqueSystème plus sollicitée que jamais sont les producteurs de ces désordres perçus comme des “agressions”, – les USA ont “découvert”, ou bien “perçu” enfin justement, que la “menace” russe avait une logique et un objectif complètement différents de ce que l’on croyait, qu’il s’agissait en fait d’une politique de conquête du monde et de démembrement des USA.
Sergei Latchev exprime justement ce phénomène de cette façon : « Il y a des passages extrêmement curieux dans le discours de Mitchell. En discutant de la politique de la Russie mais sans avoir la possibilité de savoir de quoi il s’agit en vérité, il applique aux actes de la Russie la logique et les méthodes de politique étrangère des USA... » On retrouve alors aisément, mais poussé à l’extrême obsessionnel et paranoïaque d’une situation de paroxysme développée à partir de l’attaque 9/11, ce que PhG décrit pour exposer « L’Américain vu par Sartre ». Cela ferait que Poutine institué “méchant catastrophique” et “axe du Mal” à lui tout seul, aurait produit en vérité une politique qui obéit à une conception américaniste totale de la politique (cette découverte servant elle-même à justifier et à donner son impulsion à la politique US, qui serait de la même forme, mais par définition vertueuse et productrice de Bien au contraire du Mal poutinien) :
« Cette “identité” de l’américanisme est, par un processus d’inversion qui est devenu une démarche constante de notre époque, une “non-identité”, destinée à être universelle, où chacun est personne puisqu’il peut être tout le monde, et bien entendu et avec enthousiasme, vice-versa. (Ainsi comprenons-nous mieux comment, pour l’Américain, le “Rest of the World” n’existe pas puisqu’il est lui-même, en même temps, l’Amérique et le “Rest of the World” ; que, par conséquent, le “Rest of the World” ne peut-être que l’Amérique ; qu’il n’y a, par conséquent, rien d’autre à en attendre et y comprendre que ce qu’il sait de l’Amérique.)[...]
» “Au contraire [des Français, des Européens, de toutes les grandes nations du “vieux monde”], la spécialité de l’Américain c’est de tenir sa pensée pour universelle.” »
Cela conduit donc à une description générale de la politique russe comme un “double” de la politique US (voir Russiagate), mais chronologiquement inversée et moralement invertie... On pourrait aussi bien faire dire aux américanistes que “ce sont les Russes qui ont commencé les premiers, nous obligeant, nous Américains modestes, retenus et respectueux des us et coutumes du droit international, à intervenir avec vigueur pour empêcher l’irréparable” (la réussite de l’offensive générale de subversion de Poutine et de “sa” Russie) : « Notre stratégie est animée par la prise de conscience du fait que la menace russe a évolué au-delà de la simple menace externe ou militaire. [Nous avons observé que cette menace] comprend des opérations d'influence sans précédent, orchestrées par le Kremlin [...] sur le sol de nos alliés et même ici chez nous aux États-Unis.
» ...La menace des opérations d'influence russe [aux USA même] existait bien avant notre élection présidentielle de 2016 et se poursuivra longtemps après ce cycle électoral, et après le prochain, et après le prochain... », etc., etc...
Ainsi, tous les fondements de la politiqueSystème que suivent les USA, à l’origine depuis le document-Wolfowitz de 1992, puis avec le 11 septembre, cette politiqueSystème à l’origine de toutes les guerres, interventions, etc., ayant tourné au “chaos” après les multiples échecs US, étant transformée en une “stratégie cohérente” (la fameuse “stratégie du chaos” à laquelle rêvent nombre d’analystes, surtout et pseudo-antiSystème, pour déchiffrer dans ce magmas de désordre américaniste une cohérence stratégique et une pensée “complotiste” venue de loin), – tout cela finit par être rétroactivement mis au compte, au crédit ou au débit c’est selon, de Poutine lui-même ! (En fait, avant même qu’il soit au pouvoir, si l’on remonte à la doctrine-Wolfowitz...) C’est bien lui qui a conduit, forcé, contraint les USA, également dans la conception et la réalisation de cette “stratégie du chaos” ; tout cela est fort bienvenu, puisque permettant d’habiller d’habits somptueux et de vertus extra-lucides le nombre incroyable d’échecs et de catastrophes américanistes enregistrés au moins depuis 9/11... « Ayant accusé la Russie moderne d’utiliser les méthodes “bolchéviques” et “soviétiques” conduisant à l’affrontement géopolitique avec l’Amérique, Mitchell fait de Poutine le “père” de la doctrine et de la politique étrangère américaine, “une stratégie du chaos pour un effet stratégique”. »
Ainsi le simulacre de la politiqueSystème à la sauce Russiagate est-il imputé, par le biais de la narrative développée par “D.C.-la-folle” et ses divers scénaristes, à Poutine qui devient lui-même un simulacre forgé pour être le péché originel de cet affreux désordre mondial que les USA veulent bien, une fois de plus, prendre en charge pour le bien de tous, – une fois Russie et Chine réduites en une (grosse) poignée de bantoustans de circonstance..
« Faut-il se préparer à la troisième guerre mondiale ?
» D’une façon générale et quoi qu’on fasse, il a été acté par Mitchell que les États-Unis se préparaient à un conflit universel, une nouvelle guerre mondiale et que “l’objectif principal de la politique étrangère de l’administration est de préparer notre nation à relever ce défi en renforçant systématiquement les moyens et les fondements politiques du pouvoir américain ”. La voie vers la victoire est la destruction de la Russie, contre laquelle il faut, selon le plan du Département d’État, incliner et unir ses voisins en les faisant danser au son de la flute de Washington et des vassaux américains en Europe.
» La diplomatie, selon Mitchell, est un élément mineur dans les relations avec la Russie, que les cercles influents de Moscou refusent obstinément de reconnaître, car ils ont l’illusion de pouvoir parvenir à “s’entendre” avec Washington sur autre chose que la capitulation... »
Ainsi est complètement justifiée, par une nécessité défensive contre les ambitions d’hégémonie mondiale de la Russie (et de la Chine pour suivre, pour sûr), la politiqueSystème que suivent les USA, et dont le but fondamental est la destruction, si possible par fracturation et désintégration, des deux grands ennemis, la Russie et la Chine... Enfin, lorsque nous écrivons “les USA”, il nous paraît possible que l’expression soit un peu ambitieuse et il n’est pas assuré que cette politique soit celle du président. Par contre, on peut être sûr que John McCain, – paix à son âme, – l’aurait approuvée dans les termes où elle est dite par Mitchell.
(Tout le monde oublie, dans ce concert de vociférations, que l’entreprise mondiale de déstructuration et la “stratégie du chaos” avec au bout la désintégration de la Russie et de la Chine en passant par une Troisième Guerre mondiale bien tempérée, est, parallèlement, et à un rythme ébouriffant, en train de dévorer “D.C.-la-folle” et les USA eux-mêmes, et c’est alors comme si ces menaces nous venaient d’un Mitchell confortablement installé dans un transat, sur le pont déjà très fortement incliné du Titanic...)
Le Saker-US a mis en ligne le 1erseptembre, en même temps que le site Stalkerzone.org, le texte de Sergei Latichev publié d’abord en russe et traduit par Ollie Richardson et Angelina Siard sous le titre « The US State Department Openly Outlined Its Plans to Guarantee America’s Global Primacy ». (Nous avons adapté le titre pour des raisons techniques.)
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Speaking in the Senate Foreign Relations Committee, the assistant to the Secretary of State for Europe and Eurasia Wess Mitchell stated that the US punishes Russia because Moscow prevents Washington from establishing control over Eurasia in order to restore its world supremacy…
The US, at last, openly admitted why they fight against Russia, and that they won’t accept any other outcome in the current confrontation with Moscow besides its capitulation, because America’s world supremacy is impossible without total control over Eurasia, which so far they don’t have.
All of this isn’t the conjectures of “conspiracy theorists” or “Putin’s propaganda”, but the quintessence of the policy of the US stated the other day by the assistant to the Secretary of State for Europe and Eurasia Wess Mitchell in his speech in front of members of Senate Foreign Relations Committee.
Mitchell explained to the Senators that the State Department’s financing depends on the essence of the US’ policy towards Russia. He named the “recognition that America has entered a period of big-power competition” as “the starting point of the National Security Strategy”, having emphasised that the previous administrations weren’t sufficiently prepared for this and didn’t prepare the country for victory in this competition.
The senior representative of the State Department further emphasised: “Contrary to the hopeful assumptions of previous administrations, Russia and China are serious competitors that are building up the material and ideological wherewithal to contest US primacy and leadership in the 21st Century”.
And after that Mitchell detonated a bomb. However, this will be a surprise only for those who don’t understand that Russia is already in a state of active hybrid war with the US:
“It continues to be among the foremost national security interests of the United States to prevent the domination of the Eurasian landmass by hostile powers”.
And here Mitchell detonated an atomic bomb, with terrible destructive consequences, and not just an ordinary bomb.
Firstly, establishing total control over Eurasia is declared as the most important task for the US. A claim is made for the clear victory of the civilisation of the Sea over the civilisation of Land, the center and the only pillar of support of which is Russia. Secondly, Washington openly declared a priority of the most strictest demands of geopolitics of the most catastrophic character (The Sea must flood the Land) over any human rights trivialities used in “public diplomacy”.
Thirdly, a challenge is laid down to the very existence of Russia – it can stop its domination in its own geographical area of existence only having become fragmented or being divided into small puppet states. Fourthly, Russia is called a “hostile” country. This implies that hybrid war was declared to it long ago, and that the Americans will try, as Mitchell noted earlier, to win. Thus, he recognised that Moscow’s attempts to reach an agreement with Washington can be welcomed only if it is a question of capitulation.
Well and, lastly and fifthly, Mitchell’s mention of “hostile powers” in plural can only mean that he meant the strategic ally of Russia – China, the only independent power on the periphery of Eurasia. The US considers China to be its main economic competitor and military threat, which in some respects is just as mighty as the Russian threat, and in the long term even more dangerous. Thus, “preventing the domination” also of China in the open spaces of Eurasia provides this same scenario as for Russia: dismantling the Celestial Empire into which that compete for the attention and favor of Washington, and which don’t lay down any claims concerning geopolitics.
That’s the scale of things.
In general, whatever one may do, Mitchell declared that the US prepares for a universal conflict, a new world war, and “the central aim of the administration’s foreign policy is to prepare our nation to confront this challenge by systematically strengthening the military, economic and political fundaments of American power”. The way to victory in it is the shattering of Russia, against which it is necessary, according to the plan of the State Department, to incline and unite its neighbors dancing to the tune of Washington and the American vassals in Europe.
Diplomacy, according to Mitchell, is a minor element in relations with Russia, which, by the way, influential circles in Moscow stubbornly refuse to recognise, cherishing the illusion to “agree” with Washington about something besides capitulation. The senior representative of the State Department clearly designated that “our Russia policy proceeds from the recognition that, to be effective, US diplomacy toward Russia must be backed by ‘military power that is second to none and fully integrated with our allies and all of our instruments of power'”.
Mitchell bragged that for the last one and a half years (when, we will add, the “Russian agent” Donald Trump was already sat in the White House) the US obtained from allies in NATO a $40 billion increase in military expenditure and “achieved virtually all policy objectives” in this direction, including the establishment within the framework of the North Atlantic alliance of two new Commands, the implementation of hybrid war preparations, and “major, multi-year initiatives to bolster the mobility, readiness, and capability of the Alliance”. Moreover, here it obviously means offense and not defense. And it is not only about NATO countries.
The language of Mitchell reveals that the US considers its policy towards Russia in military categories: “We have placed particular emphasis on bolstering the states of frontline Europe that are most susceptible to Russian geopolitical pressure. In Ukraine and Georgia, we lifted the previous administration’s restrictions on the acquisition of defensive weapons for resisting Russian territorial aggression”. The Caucasus, the Black Sea region, even Central Europe is called by Mitchell zones of geopolitical combat against Russia, competing “for hearts and minds”.
And here the US State Department according to him, finds itself on the front line: all 50 American diplomatic missions in Europe and Eurasia “develop, coordinate and execute tailored action plans for rebuffing Russian influence operations in their host countries”. In this regard the Balkans merited a special mention, where “American diplomacy has played a lead role in resolving the Greece Macedonia name dispute and is engaging with Serbia and Kosovo to propel the EU-led dialogue”.
It is unlikely that serious people had even the slightest doubts about who Russia and Greece owe for the crisis in their relations, that it’s not at all that Russian diplomats tried to disrupt mutual understanding between Athens and Skopje, and that they “bribed” someone, sometimes using for this purpose “spies in cassocks”. The official representative of the Russian Ministry of Foreign Affairs Maria Zakharova, for example, directly pointed a finger at the Americans as the creators of the diplomatic scandal, declaring: “we know”. And now it is also Mitchell who confirmed that it is the State Department that did everything, and not the despised by Greeks Prime Minister Alexis Tsipras, who simply ran across to the side of Russia’s enemy.
“In tandem” with these efforts aimed at shattering Russia, according to Mitchell, the US carries out a whole series of events of an economic nature: 217 Russian physical and legal entities are under sanctions, six diplomatic missions are closed, “60 spies [were] removed from U.S. soil”, and the State Department “closely and effectively coordinated with European allies”. Here, by the way, Mitchell involuntarily admitted for what reason Anglo-Saxon intelligence agencies needed the “Skripal affair” and who organised this provocation.
The senior representative of State Department expressed satisfaction with the course of the economic war with Russia: “on average, sanctioned Russian firms” lose about a quarter of their operational revenue, the total asset evaluation of such a company falls by 50%, and it is thus compelled to reduce its staff by a third. According to the estimates of State Department experts given by Mitchell, “our sanctions, cumulatively, have cost the Russian government tens of billions of dollars on top of the broader impact on state-owned sectors and the chilling effect of U.S. sanctions on the Russian economy”. Mitchell gave the situation with the RUSAL company, and also attacks on the Russian ruble, which strongly lost weight for this reason, as an example of successful hybrid war against Russia.
However, if Russia stops resisting the US’ expansion in Eurasia – first of all, in Ukraine, stops countering the US’ policy in Syria – which Mitchell characterised as “Russian aggression”, and we will wave the white flag, then America will be ready to negotiate capitulation: “But in all of these areas, it is up to Russia, not America, to take the next step. Our policy remains unchanged: steady cost-imposition until Russia changes course”.
There are some more curious moments in Mitchell’s speech. By arguing about the policy of Russia, but without having the opportunity to know what it really consists of, he attributes American logic and its foreign policy methods to the actions of Moscow.
Here are quotes:
“Our strategy is animated by the realization that the threat from Russia has evolved beyond being simply an external or military one; it includes unprecedentedly brazen influence operations orchestrated by the Kremlin (in reality – Washington – ed) on the soil of our allies and even here at home in the United States”.
“The threat from Russian influence operations existed long before our 2016 presidential election and will continue long after this election cycle, or the next, or the next. As the recent Facebook purges reveal, the Russian state has promoted fringe voices on the political left, not just the right, including groups who advocate violence, the storming of federal buildings and the overthrow of the U.S. government. Russia foments and funds controversial causes – and then foments and funds the causes opposed to those causes. Putin’s thesis is that the American Constitution is an experiment that will fail if challenged in the right way from within. Putin wants to break apart the American Republic, not by influencing an election or two, but by systematically inflaming the perceived fault-lines that exist within our society”.
Having accused modern Russia of using “Bolshevist” and “Soviet” methods in the geopolitical standoff with America, Mitchell made from Putin the “father” of the leading for quite some time US’ foreign policy doctrine – “a strategy of chaos for strategic effect”.
Thanks, Mr Mitchell, for your frankness.
In general, it is worth being grateful to the prominent State Department employee. Mitchell not only outlined the purposes of the US’ foreign policy, but also revealed the methods that Washington intends to use to put them into practice, he showed everyone who is ready to look at the truth in the eyes what a frightening danger the US constitutes for the rest of the world and, first of all, for Russia.
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