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313422 août 2016 – Depuis quelques jours, à mesure qu’on digère ce courrier inattendu, partout apparaissent des détails et même ce qu’on pourrait nommer “le style” des entreprises mondiales de Georges Soros. Je ne résiste pas à la nécessité que je ressens d’en parler pour mon compte, et pour ce cas en allant dans tel ou tel détail révélant ce “style”, c’est-à-dire dans tel ou tel point des messages internes échangés entre lui (Soros) et son organisation et dont un hacker compatissant nous a généreusement arrosés à l’occasion d’une ce ces fuites qui remplissent nos instants de loisir. Époque bien intense, mais où l’on sait faire lorsqu’il s’agit à la fois de l’instruction et de la détente de l’esprit et de l’âme poétique, – le phénomène d’un accès direct et quasi-immédiat par rapport aux normes du genre à la correspondance de quelques-uns des grands de ce monde ... Dont George Soros, certes.
Il est vrai que cet être incertain, entre simulacre habile et simulateur puissant, me fascine... J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises dans ce Journal-dde.crisis, dont une fois fort abondamment (le 14 mars 2016). A une autre occasion, parlant de Albright et de sa laideur telle que la décrivait l’héroïque Edouard Limonov, j’ai rapproché le portrait de celui de Soros, dans ces termes qui permettent d’engager le propos dans le style qui convient (tout en convenant expressément qu’Albright n’est qu’une pâle succédanée de Soros s’il faut une mesure de l’importance respective des deux ; il va de soi que pour moi, Soros est le maître tandis qu’Albright n’est qu’une comparse de passage, sans le moindre intérêt) :
« [...L]a photo que nous montre RI nous dit qu’Albright pourrait être un Soros déguisé en vieille sorcière mitonnant mécaniquement la dernière recette du Diable, tandis que certaines photos de Soros nous font soupçonner que Soros pourrait être Albright déguisée en vieil imprécateur au service du Diable. »
Effectivement, Soros est laid, mais de cette laideur si particulière que vous n’en pouvez aisément détacher les yeux parce qu’elle est dynamique et mouvante, et apparaît essentiellement dans l’expression qui est reflet de l’esprit plus que dans les traits qui ne sont que fixité de la représentation ; laideur racoleuse et méprisante à la fois, sardonique, ricaneuse, que dis-je moi, – persifleuse oui, voilà le mot ! Il est étonnant que l’on parle de La Beauté du Diable, alors qu’il serait plus juste de parler de sa laideur paradoxale, qui est fascinante et nullement repoussante ; et pour qui sait s’y prendre, fascinante comme le chant des sirènes dont le rusé Ulysse avait compris qu’il ne pouvait l’écouter qu’en prenant les précautions qui lui interdiraient d’y céder. Ainsi doit-il en être de notre démarche vis-à-vis de Soros : reconnaître la fascination qu’exerce ce personnage et disposer des précautions qui importent pour s’en garder...
Bref, j’en parle à nouveau en n’espérant pas trop me répéter (je n’irai pas voir pour le vérifier, ce n’est pas mes habitudes pour le Journal, – à mes risques et périls). Il est vrai que le sujet est un peu différent que Soros lui-même, parce qu’il exprime Soros, je dirais “opérationnellement” selon un des termes affectionnés par ce site dans la mesure où il (ce terme) exprime bien l’activation concrète de tendances déstructurantes-dissolvantes aux effets immédiats et à tendance de néantisation. Donc, il s’agit des documents fuités venant de la correspondance de l’organisation tentaculaire de Soros, l’Open Society Foundation (OSF, qui pourrait aussi bien signifier, encore plus symboliquement qu’opérationnellement, je m’en avise, “Opérations Sans-Frontière”) ; des e-mails, bien entendu, tant il est vrai que l’e-mail, “courriel” en français mais pour ce cas restons-en au terme anglais, a décidément acquis une deuxième fonction, “hyper-opérationnelle” celle-là, qui est d’être devenue une arme antiSystème redoutable par la grâce de la méthode de la fuite, et cette arme bien occupée à dévaster le champ multinational des manigances de corruption, d’illégalité et de complot du Système.
Je n’ai pas lu grand’chose du courrier Soros-OSF offert en pâture aux mauvais esprits, d’autres l’ont fait pour moi, et je picore ici-et-là, surtout pour ne pas me laisser investir par cette sorte de détails longuement étudiés qui engage à réduire le jugement au constat d’une entreprise de subversion à but politique. Je fais confiance à cet étrange phénomène de la force du mot qui importe, qui fait qu’au milieu d’un fatras de pages et de pages soudain un mot attire comme par magnétisme votre attention, tant il est chargé d’une puissante signification qui rencontre certains aspects de votre réflexion et de vos hypothèses, de votre intuition par-dessus tout, pour en fournir une démonstration imparable ; ce sont des mots qui, là où ils sont et pour servir à ce quoi ils prétendent, découvrent l’essence même d’un puisant phénomène...
Ce que j’ai retenu de ces diverses consultations sans trop de comptabilité, c’est l’extraordinaire franchise dans l’expression, dans les remarques, dans les appréciations, du dessein que porte l’ensemble OSF-Soros ; cette franchise vient tout simplement de l’extrême simplicité du dessein, que semblent partager aveuglément les nombreux cadres de l’OSF, placés dans tous les points stratégiques du globe... Il s’agit de briser, de déstructurer, de dissoudre tout ce qui se présente comme cible à cet égard. Bien entendu, Soros-OSF est partout à pousser au feu pour qu’il y ait de plus en plus de réfugiés, plus de “révolutions de couleur”, etc., partout où c’est possible, pour que les structures d’autorité et de légitimité, ou ce qui en reste si l’on veut, soient affaiblies, réduites, dissoutes absolument, etc. Le but est bien exprimée, je dirais selon une tendance aigue de l’ambition de l’entreprise, par l’expression qui revient souvent sinon systématiquement dans la correspondance Soros-OSF, comme un mot d’ordre, une sorte de Sieg Heil si l’on veut, – l’expression de “a new normal”, c’est-à-dire une transformation totale de la situation du monde mais vers un état dont le terme ne peut être que l’entropisation-néantisation. (L’entropisation dans ce cas est l’opérationnalisation de/vers la néantisation, l’accomplissement dynamique de la néantisation qui serait un état stable résultant de la dynamique parvenue à son terme ; et cela, la néantisation, parfaitement définie en termes psychiatriques pour le composant humain qui est particulièrement visé, par le terme définissant l’affection psychiatrique d’“angoisse de néantisation” qui concerne la destruction totalitaire de l’identité, c’est-à-dire de l’ontologie [« [L’]angoisse de néantisation concerne le sentiment de soi, l'identité, et la crainte terrifiante d'une disparition du Moi, d'un retour au néant »].)
Je sors de toutes ces lectures conduites de façon éparse par l’intuition bien plus que par l’information, pour mieux en saisir le sens profond, absolument convaincu de l’erreur de vouloir à tout prix faire de l’entreprise Soros-OSF une démarche politique partisane de type classique, même marquée par l’extrémisme. Il s’agit bien d’une démarche ontologique, ou plutôt a-ontologique, dont le but est la destruction de l’ontologie, la néantisation effectivement. Les notions de “complot”, de machinations, de la recherche d’une “global gouvernance”, d’un New World Order, etc., ne peuvent en aucun cas fournir une explication satisfaisante, mais plutôt des outils souvent fantasmées convenant à l’entretien de la dynamique de l’entreprise ; non plus que l’aspect partisan qui ferait de Soros-OSF un supplétif extrêmement efficace du bloc-BAO... On peut effectivement identifier à plus d’une occasion ce qui ferait croire que Soros-OSF est un supplétif de BAO, mais on le retrouve aussi, dans d’autres circonstances, complètement dans le camp d’en face. (Et pour notre compte, dans ces occurrences, il occupe une position involontairement antiSystème ; mais il est évident que Soros-OSF se fiche du tiers comme du quart de cette sorte d’identification de situation, tendu vers le seul but qui lui importe. Il en reste une étrange occurrence qui me fait penser que l’œuvre diabolique en cours, assumée par des sapiens ou des faisant-fonction n’est absolument pas dépourvu de ces “contradictions internes” si en vogue dans les analyses marxistes... Bis et re-bis-repetitat : ne jamais oublier cette pensée fondamentale, qui résume l’avantage dont disposent les vrais antiSystème dans cette bataille suprême, ce sublime-Armageddon : « On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s'empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature...» [Guénon]).
(Comme exemple de “complètement dans le camp d’en face”, il y a le cas “amusant” d’Israël, qui est tout de même, pour tant de jugements, une part essentielle du “complot” du bloc-BAO, et même pire encore. La chose est notée le 18 août 2016, par RadixJournal.com : « One amusing thing to come from these revelations is the work the Open Society Foundation is doing to promote “human rights” and generally big (L)iberalism in Israel. Which would only lead to the sort of self-doubt and weakness that would lead to the fall of an ethnically homogenous Jewish state. Ha! » La remarque concerne un article qui est dans l'esprit absolument furieux de Bloomberg.News du 16 aout. (Imaginez ce que Michael Bloomberg, cet incontestable milliardaire et ô combien ami d’Israël, ennemi de Trump et soutien d’Hillary, peut penser de telles activités de Soros-OSF qui alimente tous les projets droitsdel’hommiste et libéraux humanitaires, ou bien de simple actes d’une contestation absolument justifiée, adversaires de Netanyahou et de sa politique brutale aussi bien que de l’intégrisme quasi-maniaque de l’extrémisme religieux juif...) : « In this respect, Open Society is treating Israel the way it treats autocratic countries like Russia or Iran, as an adversarial abuser of human rights. [...] This is not to say Israel doesn't have its problems. It faces boycotts on college campuses and frosty relations in Europe, and some businesses are wary of investing in the West Bank. But in a Middle East upended by civil war and revolution, the region's one open society has not become a pariah or ended its occupation of the West Bank. Despite the best efforts of George Soros and his foundations. »)
Mais finalement la chose qui résume tout, d’un point de vue symbolique bien plus qu’opérationnel, je l’ai trouvée dans un article de Russia Insider qui s’attache à des e-mails concernant la Russie, avec ce passage éclatant d’une lumière qui nous fait comprendre de quoi il s’agit : « Here is a damning quote from the leaked files of Soros’ Open Society Foundation: “Our inclination is to engage in activities that will ... counter Russian support to movements defending traditional values”. » Le mot est essentiel, qui renvoie directement au concept universel de “tradition”. Ainsi, la cible de Soros-SOF, ce n’est pas le fascisme, l’esprit réactionnaire, le populisme, le conservatisme, l’intégrisme, etc., non la cible c’est la tradition. Là vraiment, le Diable est nu, encore plus que ne l’est le roi d’habitude.
Je prends le mot “tradition” exactement pour ce qu’il signifie dans ma démarche, – sans la moindre connotation religieuse, culturelle, politique, etc., qui n’en sont que des attributs secondaires plus ou moins contestables, sans aucune référence non plus au concept de “traditionalisme” qui décrit un mouvement politique trop défini. Il s’agit de la “tradition” au sens pur avec son continuum ésotérique naturel, comme le dit sa racine latine (« du latin traditio, tradere, de trans “à travers” et dare “donner”, “faire passer à un autre, remettre” »), ce qui fait de moi un “passeur”, comme tout être à mon sens devrait se sentir, à l’inverse complet de l’individualisme-moderniste qui est une rupture du reste par son isolement et son renfermement sur soi et sur son hybris, une inversion d’ontologie par trahison du sens, une âme perdue par négation de quelque passé que ce soit, qui ne conçoit le passé que comme création artificielle de chaque présent, pour justifier le présent et rien que cela. La tradition, ou la Tradition dans le sens le plus large et au plus profond d’elle que nous puissions explorer, voilà, dans cette époque de désarroi de l’esprit et de folie de la psychologie, la seule chose dont nous puissions espérer encore faire une référence de sauvegarde... S’y attaquer de cette façon qu’on voit dans la courte phrase citée du machin Soros-OSF, nommément, en parfaite conscience de l’identification de la chose, comme si l’on devinait qu’il s’agit de la seule référence possible, c’est vraiment aller au terme de l’agression de néantisation qui nous presse, nous accable et nous menace absolument.
Ainsi, pour moi, le jugement ne fait aucun doute, sans appel possible : Soros est bien le Diable remarquablement incarné. Son but n’est ni la fortune, ni la destruction des miettes dérisoires de l’ordre établi à la dérive, – lequel était d’ailleurs, déjà et dès l’origine d’il y a deux siècles, une création du Système. Son but est la destruction de tout ce qui est transmission et pérennisation : ce cas est vraiment hors de l’ordinaire des péripéties terrestres, et les vilenies des outils du Système sont mises à son service. Soros fait de la spéculation et de l’usure pour alimenter la machinerie Soros-OSF qu’il a mise en place avec une détermination hors des standards, et qu’on qualifie évidemment de “diabolique”. (Pour l’efficacité et l’intelligence de l’acte, c’est vraiment une autre affaire rejoignant “la signature” du diable, et c’est là qu’est notre chance...)
Ce sapiens, Soros, est un exemplaire unique, au-delà du sapiens et même du sapiens-Système, et il le restera. On commence à parler de ses enfants, intervenant à des postes de responsabilité dans Soros-OSF. J’ai vu une photo de l’un ou l’autre, ici ou là. Aucun ne me donne l’impression de pouvoir succéder au père, de pérenniser son action dans le sens, et surtout avec la densité, la puissance que Soros lui a mise. D’où ma conviction que Soros n’est pas né tel qu’il est ; à un moment, il s’est transformé en Soros-OSF, lorsqu’il a été choisi et investi pour devenir ce qu’il est. Pour ce coup-là, la Diable a tout misé dans cette incarnation, et pour cette raison Soros-OSF ne parvient pas à prendre sa retraite malgré les annonces diverses qu’il a faites à ce propos. Le Diable ne prend jamais sa retraite ; il clame son triomphe bien entendu et lorsqu’il sent, car il hume fort bien le vent, sa fortune tourner il laisse tomber comme une vieille chaussette trouée la chose qui lui servit d’incarnation et qui, pour son temps, se prit pour le Roi du Monde. Soros est un sapiens choisi, donc sorti de sa condition de sapiens à un moment de choix mais qui reste un supplétif dans sa fonction d’incarnation et, à un autre moment de choix, retournera à sa condition originelle pour être mis en bière.
A cette lumière et pour conclure heureusement l’aventure, et de manière complètement invertie, et vertueusement invertie, je constate par l’évidence que Soros est par-dessus tout l’acteur involontaire et l’interprète de la « ...quelque sottise, qui est comme sa signature [du Diable]...». C’est lui qui a poussé l’entreprise trop loin, c’est lui qui, en se découvrant, a découvert l’œuvre du Diable dans toute sa puissante nudité, et l’a définie par ses actes, cette œuvre, comme l’architecture monstrueuse de la néantisation, – et donc lui et nul autre suscitant la riposte de l’antiSystème et la mise en marche d’une machinerie qu’on ne peut arrêter. (Ironiquement, cela se dit “faire sortir le diable de sa bouteille” avec conséquences.) Dans son outrance, dans sa pseudo-efficacité qui accouche des catastrophes et la globalisation de son entreprise, Soros est l’exposition même du dessein du Diable ; il croit servir le Système mais il le trahit en le découvrant ; maladroit, car en plus il se fait piquer ses e-mails... Le Diable avait créé le Système, il devait s’y tenir ; trop pressé, il a créé Soros, et tout est apparu à jour ; “le Diable est nu” et le Système menacé décisivement par la sottise de son créateur, « qui est comme sa signature ». Cela, cette signature, soulignée de la mention “Pour acquit”.
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