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265118 mars 2018 – Ceci ne vous apprendra rien de nouveau mais il est intéressant de mettre en confrontation amicale mais totalement impuissante deux systèmes spécifiquement développés pour opérer l’un avec l’autre, et qui ne marchent ni l’un ni l’autre pour les opérations conjointes envisagées.
Tout le monde devrait bien savoir que le premier porte-avions de la classe USS Gerald Ford (100 000 tonnes, bien plus de $20 milliards l’unité sans qu’on puisse déterminer un prix précis) possède un système d’opérationnalisation des avions embarqués (catapulte et barrières d’arrêt) qui ne fonctionne pas. Tout le monde sait bien que le modèle d’avion embarqué qui doit équiper les porte-avions US désormais est le F-35C (*), version embarquée du JSF/F-35, et qu’il n’est pas dans l’état actuel des choses apte aux opérations embarquées selon les pilotes de l’US Navy. (Pour approcher la vérité-de-situation fiscale, je dirais que le prix actuellement débattu selon les impératifs de communication du temps du F-35C (*), que je fixerais arbitrairement mais presque précisément, se situerait selon ma vieille calculette à autour de 180-220 $millions l’exemplaire.)
C’est ce que William S. Lind désigne comme une “monade leibnitzienne” technologique, ou si vous voulez un enfermement si parfait de deux technologies complémentaires grâce à leurs imperfections et impuissances respectives et équivalentes, que les deux choses arrivent à une sorte de transmutation absolue qui finit elle-même par former une sorte d’ « Unité parfaite qui est le principe absolu [...] l’unité suprême ». Ainsi, le F-35C (*) et le USS Gerald S. Ford ne font plus qu’un, comme notre civilisation globalisée elle-même si vous voulez ; ainsi apparaît dans le monde métaphysique ce phénomène exceptionnel de la monade technologique. Pendant ce temps et fort-bien heureusement, les experts vous affirment qu’on résoudra ces problèmes parce que les experts sont là pour dire cela, ou disons plus justement, parce qu’ils sont payés pour dire cela et qu’ils ont une haute conscience, une croyance élevée, une foi dans le progrès dans le même sens, tout cela à hauteur de leur salaire mais ce n’est qu’une coïncidence.
Cela ne présage de rien, ou dit plus lestement “cela ne mange pas de pain” de dire cela, – de la part des experts préciserais-je, qui disent, et disent, et disent depuis deux décennies que le JSF est unique dans son excellence, à l’égal de la classe USS Gerald Ford. Lequel USS finira bien un jour par catapulter quelque chose, ne serait-ce qu’une pierre comme Goliath le fit contre David (version postmoderne du fait-divers, réécrite pour ne pas se montrer anti-démocratique et inégalitaire vis-à-vis de la minorité sociétale des géants).
Voici donc William S. Lind, mon cher spécialiste dans le domaine de Guerre de la 4ème Génération, dans Traditionnal Right, le 14 mars 2018 :
« Les États-Unis construisent actuellement le premier porte-avions de la classe Ford, qui ne marche pas... Les catapultes et les dispositifs d'arrêt d’appontage, de nouvelles conceptions et de haute technologie, ne fonctionnent pas ; ils ne peuvent pas être remplacés par les catapultes à vapeur classiques d’un usage éprouvé sur les autres porte-avions parce que la centrale du navire ne peut pas fournir la pression de vapeur requise. La marine américaine a parié sur un navire dont ce système n’avait pas été testé et elle a perdu. Peut-être est-ce aussi bien. Le principal appareil de combat dont le Ford doit être équipé, le F-35B, a été jugé “impropre aux opérations à partir de porte-avions” par les pilotes d'essai de la Marine. Nous avons donc la monade parfaite de Leibnitz : un avion [conçu pour les porte-avions] qui ne peut pas être utilisé à partir d’un porte-avion pour un porte-avions qui ne peut pas catapulter ou récupérer des avions [conçus pour les porte-avions]. Mais ne vous inquiétez pas : le Congrès a déjà approuvé deux autres navires de la classe Ford. L'argent continuera à couler, même si c'est dans les chiottes. »
(*) Absolument, monsieur Lecinq, qui nous faut parvenir un commentaire (voir Forum), a complètement raisison. J'avais écrit F-35B et c'est F-35C qu'il fallait, comme rectifié. Mea affreusement maxima culpa. Le F-35B des Marines se contente de griller le pont de certains porte-aéronefs des susdit Marines quand il se pose, avec la tuyère de son énorme réacteur tournée vers le bas et en pleine PC pour freiner l'appontage vertical de la chose.
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