Le fonds Soros et le silence du 4ème pouvoir

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Le fonds Soros et le silence du 4ème pouvoir

On connaît bien maintenant la fuite du fonds-Soros de plus de 2.500 e-mails, qui détaillent les activités, les conceptions, les théâtres d’opération du milliardaire activiste et de sa principale organisation, l’OSF (Open Society Foundation). Un aspect extraordinaire de cette fuite est qu’elle est quasiment passée sous silence par toute la “grande presse” US, ce que nous nommons presse-Système, dans ce qu’elle de plus pompeux, de plus arrogant... Le site Investors.com notait, le 19 août :

« On Saturday [13 August], a group called DC Leaks posted more than 2,500 documents going back to 2008 that it pilfered from Soros' Open Society Foundations' servers. Since then, the mainstream media have shown zero interest in this gold mine of information. We couldn't find a single story on the New York Times, CNN, Washington Post, CBS News or other major news sites that even noted the existence of these leaked documents, let alone reported on what's in them.

» Indeed, the only news organization that appears to be diligently sifting through all the documents is the conservative Daily Caller, which as a result has filed a series of eye-opening reports... »

Cela était écrit le 19 août. Le 22 août, toujours pas de nouvelles, comme le constatait le Daily Caller, commentant à son tour l’information qui le mettait en scène comme l’un des seuls réseaux de communication à avoir donné les premières indications sur la fuite et sur le contenu du fonds-Soros. Les principales grandes voix de la presse-Système, avec leurs non moins grandes plumes, restaient muettes pour ce qui concernait le fonds-Soros.

« By Sunday night, those news sites still hadn’t even acknowledged the existence of the leaked Soros documents, much less their content.

» As noted by The DC, the 14-member advisory board for OSF’s U.S. operations includes members of the media, as well as Ivy League professors, members of the Soros family and progressive activists. Washington Post columnist Danielle Allen, for example, serves on OSF’s board. Steve Coll serves on the board as well. Coll is a staff writer for the New Yorker — which also has yet to mention the existence of the Soros hack — as well as the dean of Columbia’s journalism school. »

Les causes de ce silence ? Pour Investors.com, il ne fait aucun doute qu’il s’agit du sort d’Hillary Clinton, qui est étroitement lié à celui de Soros. Par ailleurs, l’activisme de Soros aux USA, tel qu’il est détaillé, pourrait sans aucun doute suffire comme explication, mais ce qu’on observe est qu’il rencontre constamment le destin de Soros... Il y a bien là ce duo diabolique dont nous parlions il y a quelques mois, où Soros n’occupe certainement pas un strapontin. Comme l’écrit avec une juste concision Investors.com, “lorsque Soros parle, Hillary écoute”. Et ainsi tout y passe, y compris BlackLivesMatter, dont les affirmations des liens de cette organisation avec Soros avaient été dénoncées à plusieurs reprises comme une “théorie complotiste”, une de plus certes.

« Here at home, they show that Soros proposed paying the Center for American Politics $200,000 to conduct a smear campaign against conservative activists. More recently, an October 2015 document came to light showing that Soros' Open Society U.S. Programs had donated $650,000 to “invest in technical assistance and support for the groups at the core of the burgeoning #BlackLivesMatter movement.” Since then, several BLM protests have turned violent. That same document details how this group successfully used its “extensive networks” to pressure the Obama administration into increasing the number of refugees it would take to 100,000, despite concerns that Islamic terrorists could use the refugee program to infiltrate the U.S.

» A separate memo details how Soros tried to use his clout to sway Supreme Court justices into approving President Obama's unilateral effort to rewrite immigration law. “Grantees are seeking to influence the Justices (primarily via a sophisticated amicus briefs and media strategy) in hopes of securing a favorable ruling in U.S. v Texas,” the memo, dug up by the Daily Caller, states.

» Anyone with this much power and influence demands close media scrutiny. Particularly when he has extremely close ties to the would-be next president of the United States. This year alone, Soros has given $7 million to the Clinton-supporting Priorities USA super-PAC, and a total of $25 million to support Democrats and their causes, according to Politico. And when Soros speaks, Clinton listens. A separate email released by WikiLeaks shows Soros giving what read like step-by-step instructions to then-Secretary of State Clinton on how to deal with unrest in Albania in early 2011, including a list of people who should be considered as candidates to become an official mediator sent to that country. Days later, the EU dispatched one of the people on Soros' list.

» Thomas Lifson, writing in the American Thinker blog, said “Soros got the U.S. and other accomplices to intervene in the internal affairs of a sovereign state…. How is this not huge news?” »

Bien sûr, on s’attache ici à Soros, dont l’on sait l’intérêt que nous avons pour ce personnage, pour de bien étranges raisons. Mais le sujet essentiel, finalement, dans le cas exposé ici, c’est l’attitude stupéfiante d’unanimisme de la presse-Système. Bien entendu, ce n’est pas la première démonstration de son attitude dans ces élections présidentielles. Des études précises ont été effectuées par des centres de la presse alternative/antiSystème, qui ont montré l’exceptionnelle conduite de cette presse-Système (anti-Trump, pro-démocrates/Clinton) : cette campagne de la presse-Système doit rester, à coté de l'exceptionne campagne présidentielle USA-2016, comme un archétype fondamental de la façon quasi-robotique mais également quasi-hystérique, à la fois, dont fonctionne cette presse-Système.

Ainsi, un autre exemple était donné le 29 juillet par Rich Noyes, de NewsBusters.org, rendant compte d’une étude de la couverture des deux conventions pour la nomination des candidats, la républicaine et la démocrate, par le Media Research Center, essentiellement pour ce qui concerne les réseaux télévisuels qui travaillaient le plus souvent en direct et en commentaires en temps réel. Nous donnons ici l’introduction de l’article de Noyes, qui détaille le travail à la fois de couverture quantitative, à la fois de couverture qualitative avec l’emploi de la technique courante chez les désinformateurs à ciel ouvert, dite du “double standard”. On y trouve même un détail des expressions de simple présentation employés par les commentateurs divers, positives lorsqu’il s’agit de Clinton et des démocrates, négatives dans l’autre cas.

« With both the Republican and Democratic conventions now concluded, it’s time to judge the news media on how fairly they covered the two parties. Media Research Center analysts looked at various aspects of coverage, all of which demonstrate that journalists obviously favored the Democratic gathering.

» By a 12-to-1 margin, journalists spent far more time deriding the Republican convention for its negativity, even as their reactions to Democratic speakers were consistently positive and often enthusiastic. Cable news had its own unique biases: MSNBC carved out time on each night of the GOP convention for interviews with top Democratic officials, but — despite promises to the contrary — aired no such interviews with Republicans during the Democratic convention. Meanwhile, CNN devoted more than an hour of airtime during the Democratic convention to airing 18 party-produced videos, but only included three such videos during the GOP convention. »

L’ancien maire de New York Rudolph Giuliani, en général perçu et reconnu comme un personnage-Système typique et un républicain de l’establishment avec tous les caractères qui vont avec, a montré une fidélité et un allant inhabituels pour se battre en faveur de Trump depuis qu’il a choisi de soutenir le candidat républicain ; faisant ainsi une excellente analyse de la situation, il disait récemment, lors d’un talk-show télévisé qui parlait du comportement de Clinton dans la campagne, qu’« Hillary Clinton n’a pas besoin de mener une campagne, puisque la presse unanime s’en charge et fait sa campagne pour elle ». On ne peut mieux dire. (Trump lui-même en vient de plus en plus à considérer la presse comme son principal adversaire, encore plus que Clinton. Le slogan “Crooked Hillary” est de plus en plus souvent remplacé dans sa bouche par le slogan “Crooked Medias.)

L’extraordinaire attitude de la presse-Système relève, comme on l’a dit, d’une attitude “quasi-robotique” qui correspond à des orientations générales et à l’influence énorme du Système en pleine dynamique de surpuissance. A notre sens, il s’agit moins de consignes précises que d’une ambiance de communication, d’un “bruit de fond” comme nous disons parfois, qui désigne Hillary Clinton comme la candidate-Système ; cela, sans le moindre mystère ni interrogation, tant sa position, ses pratiques de corruption, sa pratique constante de l’illégalité et du mépris des lois, de mensonge et d’arrogance avec son refus de reconnaître sa responsabilité dans des cas cent fois démontrés (le scandale de l'emailgate) correspondent à la norme des directions-Système d’une façon presque parfaite ; tant sa carrière, et notamment ses activités comme secrétaire d’État en faveur d’un maximalisme de toutes les agressions humanitaires et bellicistes possible, complètent parfaitement le stéréotypes.

Mais nous avons noté qu’en plus de cette attitude “quasi-robotique”, il y a une attitude “quasi-hystérique” qui correspond à une psychologie absolument exacerbée. Cette pulsion est si puissante que, malgré certains engagements rationnels des médias eux-mêmes, tout le cède à cet affectivisme, comme le note Royes lorsqu’il remarque le comportement de MSNBC (« ...but — despite promises to the contrary [MSNBC] aired no such interviews with Republicans during the Democratic convention »). Il s’agit là d’une attitude d’un extraordinaire affectivisme, comme celui qu’Hillary Clinton a montré elle-même comme secrétaire d’État, d’autant plus exacerbée avec l’argument qu’il s’agit d’une personne du genre féminin. De ce point de vue, le facteur sociétal joue un rôle fondamental, au point qu’on peut dire que le seul véritable atout de Clinton est d’être une femme parce qu’ainsi son élection ferait avancer, peut-être et même certainement espère-t-on, le rêve postmoderniste d’égalitarisme absolu et de nivellement complet des principes au profit des “valeurs” convoqués pour ces grands événements symboliques, enfin de transformation de la nature des choses et du monde selon le diktat postmoderniste... Cette situation complète l’adhésion “quasi-robotique” en substantivant le fait postmoderne qui se manifeste essentiellement au niveau sociétal, et également quasi-hystérique pour la psychologie, l'hystérie agissant alors comme une drogue.

Il est inutile de noter que, dans ce pays arriéré que sont les USA, la possibilité d’avoir une femme au pouvoir suprême est un événement extraordinaire, alors que tant d’autres pays, et parmi les puissants ont eu plus d’une fois une femme à la fonction suprême, et qu’il y en a actuellement un certain nombre. Nous évoluons dans la postmodernité, et dans le pays de l’unique référence de la postmodernité, laquelle se caractérise par l’absence totale de la véritable référence historique et dans une situation où le passé n’existe qu’en fonction de ce qu’en fabrique le présent, pour justifier et renforcer ce présent. (Présent ou “éternel présent”, ou “The Big Now”.)

C’est dire si l'idée même des références qui existèrent tant bien que mal jusqu’à ces dernières années, au moins jusqu’à 9/11, et bien qu’elles aient été si souvent transgressées, ces références de la presse comme “quatrième pouvoir” en vertu de son indépenance des autres pouvoirs n’existent plus. L’idée même du “quatrième pouvoir” n’a plus aucune signification dans l’univers-Système, où tout est Système, où tout se conçoit à l’aune du Système, où la réalité n’existe bien entendu plus. Cette situation est sans précédent et dépasse tout ce que le monde a connu en fait de propagande, de désinformation, etc., de tout ce qu'on a pu faire dans le domaine. Son avantage paradoxal est que les personnes et les mécanismes engagés dans ce processus ne distinguent absolument plus les limites rationnelles à respecter pour ne pas perdre tout contrôle de leur action, et éviter des réactions extrêmement dommageables. Ce schéma est d’ailleurs en marche, bien évidemment, avec la presse antiSystème, les “réseau sociaux”, etc., et l'activité exacerbée de la presse-Système hors de contrôle ne faisant qu’exacerber elle-même, toujours plus, l’attitude robotique-hystérique extrême de cette partie du système de la communication, l’exposant de plus en plus à des contrecoups extrêmement sévères et à une dé-crédibilisation très dangereuse.

 

Mis en ligne le 23 août 2016 à 15H12