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223306 décembre 2016 – ... J’exagérais peut-être, mais à peine ... Bon, je me suis dit, pour le titre : “ne parlons pas d’effondrement mais certainement une poussée d’un bon rhume d’une trouille galopante, si vous voulez une rhinite allergique, comme on dirait ‘allergique au Tweet-Trump’ comme d’autres disent qu’ils sont allergiques au pollen”... Les valeurs de Boeing Aerospace ont donc brusquement chuté à la réouverture de Wall Street, selon la nouvelle donnée par ZeroHedge.com le 6 décembre à 09.06 PM, après que Trump ait tweeté, le 6 décembre à 02.52 PM :
« Boeing est en train de fabriquer un nouveau 747 Air Force One pour les futurs présidents , mais les coûts sont hors de contrôle, plus de 4 $milliards... Qu’on annule la commande ! » (« Boeing is building a brand new 747 Air Force One for future presidents, but costs are out of control, more than $4 billion. Cancel order! »)
Cette auguste publication (dedefensa.org) avait déjà signalé, avec le cas Farage/ambassade UK à Washington D.C., quels effets & conséquences pouvaient avoir les tweets du président-élu, annonçant, ou souhaitant, ou menaçant, ou évoquant telle ou telle décision, – qui le sait, justement ?, – et là justement se trouve l’enjeu très particulier de cette pratique inédite dans l’expression du président-élu. Parce que, enfin, nul ne sait s’il s’agit d’une annonce, d’un souhait, d’une menace ou d’une simple évocation ; et Boeing, lui, le malheureux, ne sait pas s’il ne doit pas s’attendre, après le 20 janvier 2017, à l’annulation de la commande prestigieuse et infiniment coûteuse du nouvel avion si nécessaire au POTUS pour maintenir la présence hégémonique et exceptionnaliste des USA... Qui irait si bien au teint du président Trump, mais vraiment infiniment coûteuse
(Bien, le nouveau Air Force One coûtant le prix d’un porte-avions il y à peu près deux décennies, – tant il est vrai qu’entretemps, bien entendu, les porte-avions ont de leur côté grimpé de $4-$5milliards à $15-$20 milliards, sinon $25 milliards, out-of-control également… Et encore, par pudeur je me force à ne pas évoquer le JSF, comme je ne le fais pas à l’instant en écrivant ce que j'écris, comme si l’on ne pouvait pas s’attendre à ce que The-Donald tombe par hasard sur une note ou un article à ce propos et proclame-tweete “qu’on abandonne illico ce programme pourri et qui pue !”...)
Trump va-t-il poursuivre cette pratique, surtout lorsqu’il sera devenu président si cela se fait effectivement ? (Avec une hypocrisie consommée et sans doute un éclat de rire rentré, il a déjà tweeté [le 5 décembre] “c’est de votre faute si je tweete, pas de la mienne” : « If the press would cover me accurately & honorably, I would have far less reason to "tweet." Sadly, I don't know if that will ever happen! ») Comme on l’observe, le résultat de ce comportement absolument inédit, qui s’apparente à une sorte de simulacre d’irresponsabilité tout en gardant en réserve les pouvoirs présidentiels qui constituent l’extrême de la responsabilité, c’est le fameux “la discorde chez l’ennemi” qui est semé ; cela, par le désordre et l’incertitude injectés par petites doses habiles et peu amènes, du type torture chinoise, dans le Système qui est selon moi l’ennemi en question ; désordre & incertitude pour son propre chef, qui sont les deux choses les plus horribles qui puissent exister pour le Système qui n’aime rien tant, lui, que semer désordre & incertitude chez ceux qu’il attaque.
Bien entendu, les actions Boeing vont remonter si ce n'est déjà fait, on va préparer un dossier épais et d’un poids considérable pour démontrer 1) que le nouveau Air Force One est absolument nécessaire, et 2) que les coûts ne sont pas du tout hors de contrôle, qu’ils ont simplement quadruplé, ou quintuplé ou l’on ne sait quoi, parce que c’était raisonnablement inévitable du fait du coût des technologies, des délais de livraison, des maladresses des sous-traitants, du prix du caoutchouc, de l’âge du capitaine... Tout s’apaisera jusqu’à ce qu’un jour très-proche, à nouveau, Trump tombe sur le prix et tweete à nouveau, et peut-être sans effet de sa part, ou bien peut-être suivi effectivement d’une décision d’annulation.
Je disais à l’instant à un interlocuteur bien à propos, justement à propos de ce tweet : “Trump, c’est le fou du roi !”, et il me rétorque aussi sec “Oui, mais qui est à la fois le fou du roi et le roi”, ce qui me conduit à compléter pour essayer d’avoir le dernier mot : “Et en plus, le roi n’est pas fou”... Tout cela est on ne peut plus juste et vrai. Le Système déteste ces choses-là, il est capable de nous faire une nervous breakdown.
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