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245025 novembre 2014 — Décidément, BHO donne de plus en plus d’espoir, car il pourrait être bien parti pour un “sans faute” d’ici la fin de son mandat. A ce rythme, avec cette impeccable fermeté dans l’orientation et la valeur de ses décisions, cette splendide volonté habitée de faire toujours pire, il est effectivement sur la voie de devenir non pas l’un des pires, mais le pire, le vraiment pire, le pire des pires présidents que les USA nous aient donnés. Le départ de Chuck Hagel est en effet un des très grands exploits catastrophiques dans cette présidence-second terme. Il marque l’enfermement de l’administration réduite au président dans une bulle de haute technologie accouchant d’une trajectoire catastrophique tracée par les créatures-Système du domaine, les neocons ou “R2P” pullulant autour d’Obama ; il nous promet que l’administration ne changera pas, qu’Obama ira jusqu’au bout de sa destinée complètement invertie.
Le départ de Hagel est marqué par l’hypocrisie et la grossièreté, – hypocrisie du président saluant la démission de Hagel qui est en fait un licenciement ignominieux pur et simple orné de ces fleurs fanée de la rhétorique de type Prisunic qui est devenue sa marque de causerie ; grossièreté de son porte-parole commentant le départ de Hagel par un message qui nous annonce in fine, hors des arguments de convenance, que ce type (Hagel) est totalement incompétent pour mener la grande politique-fantasy-narrative de guerre et d’agression annoncée dans un grand déploiement de fanfare qui n’accouchera que de quelques fausses notes maigrelettes ...
«New US Department of Defense (DOD) Secretary needs to be better prepared to face the emerging international threats that the departing Pentagon head Chuck Hagel did not consider when he took office, White House press Secretary Josh Earnest has said during a press briefing. “The priorities at the Department [of Defense], or of the new secretary have changed given changes in the international community,” Earnest said Monday. “It doesn't mean that secretary Hagel hasn't done an excellent job of managing these crises as they've cropped up, but… another secretary might be better suited to meet those challenges.”» (Sputnik.News, le 25 novembre 2014.)
Les observations s’accumulent également pour nous faire comprendre que Hagel, outre son “incompétence” pour les grandioses tâches à venir, se trouvait complètement marginalisé par l’équipe constituée autour d’Obama, faite pour “protéger” Obama des échos agaçants des diverses vérités de situation du monde. Accessoirement (!), cette équipe avait (a) complètement pris en main la politique du Pentagone et ainsi est-il implicitement reproché à Hagel de n’avoir pas su faire ce qu’on lui interdisait de faire, au nom de quoi il est jugé “incompétent” pour faire ce qu’on attend désormais du secrétaire à la défense, et qui continuera d’ailleurs à lui être interdit de faire... La logique rationnelle de la démarche donne le vertige par sa rigueur vigoureuse.
«Some experts say Hagel's power and relevancy had waned in recent months. The White House's own national security team has aggressively managed the Defense Department policies. At the same time, the top uniformed officer, Gen. Martin Dempsey, has emerged as key spokesman regarding the war operations in Iraq and Syria. [...] “It's a real tragedy,” said Larry Korb, a defense expert at the Center for American Progress. “He was in an impossible position from the day he got there. He had to deal with sequestration, which is predecessors pretended didn't exist. And it was almost impossible for him to be effective.” “He wasn't a part of Obama's inner circle and he had to deal with the military that was not happy about the way things went in Iraq and Afghanistan.”» (Defense News, le 24 novembre 2014.)
Le malaise est tel que le sénateur McCain a publié un communiqué officiel concernant le comportement et l’état d’esprit de Hagel. Les rapports McCain-Hagel sont du genre paradoxal. Le fou McCain a les options qu’on connaît bien du “fou de guerre”, le sage Hagel est un modéré affirmé, ennemi des aventures guerrières et des effets dévastateurs de la politique-Système. Pourtant, les deux hommes ont des liens très étroits d’amitié et restent, l’un pour l’autre, des confidents ... Ainsi McCain se croit-il justifié, ou bien es-il autorisé dans ce sens par Hagel, de publier un communiqué qui constitue une accusation à peine déguisée de l’administration Obama pour le traitement qu’elle faisait subir à Hagel. Le paradoxe de cette intervention de McCain est qu’en venant implicitement à le rescousse de son ami Hagel, il explique que ce dernier était en désaccord avec la politique trop belliciste d’Obama, ce qui pourrait laisser croire que McCain est sensible à cette position de critique d’une politique trop belliciste alors qu’il juge l’administration d’Obama pas assez belliciste...
«US Defense Secretary Chuck Hagel revealed to an old friend his frustrations with the Obama White House just days before he announced his resignation. According to a statement released Monday by Arizona Sen. John McCain, Hagel met with McCain late last week and did not hold back on voicing his gripes. Hagel, as his public remarks suggested, disagreed with President Barack Obama’s plans for fighting the Islamic State group and other aspects of his approach to global threats, McCain said. “I know that Chuck was frustrated with aspects of the administration’s national security policy and decision-making process,” McCain said.
»McCain cryptically suggested the White House might have been too heavy handed for Hagel’s liking, a charge other senior national security and foreign policy officials — including former Defense Secretary Robert Gates — have made. “Chuck’s predecessors have spoken about the excessive micro-management they faced from the White House,” McCain said, “and how that made it more difficult to do their jobs successfully. Chuck’s situation was no different.”» (Defense News, le 24 novembre 2014)
... On peut d’ailleurs conjecturer que le départ de Hagel, précipité par les pressions d’Obama poussé par sa présidente du National Security Council (NSC) Susan Rice, est sans doute une mesure de sauvegarde de la Maison-Blanche pour empêcher une démission plus spectaculaire, hors des normes, au milieu du paroxysme d’une crise par exemple, comme Hagel avait sans doute menacé de faire en août-septembre 2013, lors de la crise syrienne de l’épisode chimique. Le mois dernier, Hagel avait fait circuler un mémo ravageur sur la politique déterminée principalement par le NSC neocon de Rice ... Comme le note WSWS.org ce 25 novembre 2014 :
«Last month, Hagel reportedly wrote an irate memorandum to the White House criticizing what he regarded as the failure of the National Security Council, under National Security Adviser Susan Rice, to spell out a coherent policy in relation to the US military intervention in Iraq and Syria. He apparently had some differences, as yet not made public, with administration policy in Ukraine as well...»
Pour poursuivre et terminer cet état des situations après la démission de Hagel, – à la fois démission forcée et démission inéluctable, – on citera deux types d’observation qui concernent les événements à venir. Ces observations ne sont pas encourageantes, bien entendu, car le désordre du pouvoir washingtonien profite de toutes les occasions pour s’exprimer, y compris les seuls aspects logistiques.
• Aaron MacLean, éditeur de FreeBeacon.com, exprime son avis sur le successeur de Hagel ... Non pas tant “qui va succéder à Hagel ?” (les noms cités, tous les mêmes, encombrent les colonnes de la presse-Système), mais plutôt “qui va accepter de succéder à Hagel pour assumer cette fonction pourrie par l’équipe de la Maison-Blanche ?” (FreeBeacon.news, le 24 novembre 2014.)
«Without changes at the White House, including the departure of both Susan Rice and Ben Rhodes, how is any Secretary of Defense meant to solve the problems that Hagel, according to the White House, was failing at? Defeat the Islamic State in Iraq and degrade them in Syria—but with no resources. Prevent the Afghan government from falling to the Taliban—but with no resources. Signal a strong front to the Russians in Eastern Europe—but with no credible threat of force or even serious diplomatic cooperation in the form of tough sanctions.
»The task of the next Secretary of Defense is not enviable. This man or woman must be prepared to implement a series of overseas military campaigns that are not designed to succeed, but rather to satisfy domestic political considerations that the president be seen to be doing something about the Islamic State, the Taliban, etc. To do so while continuing to manage the hollowing out of the force through budget cuts and the implementation of social policies that are unpopular within the military. To be prepared to be micromanaged by a White House national security shop famous for its incompetence and raw politicization. To do so while maintaining total loyalty to the president and his incompetent, micromanaging aides.
»There are plenty of hacks who could do this job, but they don’t have the credentials. And as for those who have the credentials: Who would want the job?»
• Enfin, ceci qui n’est le moindre des problèmes ... Problème de logistique, certes, mais qui pourrait aggraver considérablement les conditions du départ et du remplacement de Hagel, essentiellement parce que Hagel s’en va sur un désaccord profond avec le président. Il y a simplement le fait que le Sénat 2012-2014, qui part en vacances le 20 décembre pour un retour aux affaires le 3 janvier 2015 dans le cadre d’un nouveau (2015-2017) Congrès entièrement contrôlé par les républicains, ne pourra procéder à une confirmation du nouveau secrétaire à la défense, même dans le cas extrême d’une nomination très rapide. La cause n’est ni la mauvaise humeur ni l’obstruction, mais simplement de type logistique, parce que le Sénat a un emploi du temps législatif trop chargé d’ici le 20 décembre. (Defense News, le 24 novembre 2014).
«The US Senate, with a scant amount of days left this session and a busy agenda, will leave the nomination of a new defense secretary to the next Congress, according to a senior Senate source. “It’s logistically impossible to do this during the lame duck,” a senior Senate aide told Defense News Monday, just hours after the White House confirmed Defense Secretary Chuck Hagel is resigning.
»A senior Obama administration official said earlier Monday that the White House intends to name a replacement “in short order.” Sources and media reports immediately pointed to two Obama administration veterans as the leading candidates to replace Hagel, former Undersecretary of Defense for Policy Michele Flournoy and former Deputy Defense Secretary Ashton Carter...»
Nous avons beaucoup parlé de Hagel, homme des plus honorables (dans le cadre du Système) et personnalité forte et affirmant des positions claires. Certains, – nous-mêmes d’ailleurs, – ont pensé que son arrivée au Pentagone pourrait changer certaines choses dans la politique-Système et le bellicisme US, qui n’étaient pas (qui ne sont pas) sa tasse de thé. La déception à cet égard fut complète, absolument remarquable par l’inversion de ce qui était attendu : Hagel s’est complètement dissous dans le système, ou plutôt a été dissous par le Système... Cela a parfois créé quelques cacophonies (voir le 20 septembre 2014), mais surtout conduit à examiner le cas Hagel sous cet angle de la dissolution par le Système, – tout en conservant l’une ou l’autre hypothèse d’une action possible de sa part. Nous rappelons dans cette perspective générale le “cas Hagel” (voir le 5 mai 2014).
«Le cas du secrétaire à la défense Hagel est énigmatique. Confirmé à son poste après une bataille féroce avec le lobby israélien AIPAC (voir notamment le 9 janvier 2014 et le 16 février 2014), on attendait du brillant ancien sénateur républicain, réputé pour sa mesure et son réalisme, également pour son autorité et ses conceptions fermes, une carrière brillante à la tête du Pentagone. Le contraire se produisit: la brillante étoile Hagel s’éteignit comme une bougie soufflée; à peine installé au Pentagone, on n’entendit plus parler de lui. Les plus indulgents jugèrent qu’il s’était plongé dans les tâches de gestion du monstrueux “Moby Dick” qu’est le Pentagone à l’heure de la séquestration, les plus réalistes qu’il s’y était noyé, les plus pessimistes qu’il était perdu corps et bien dans le trou noir de la bureaucratie. Depuis, Hagel a assumé, du point de vue de la communication autant que de l’affirmation d’une politique propre au Pentagone, et par rapport à ses prédécesseurs, une sorte de “minimum syndical”...
»L’on pourrait en rester là mais il existe une autre perspective. Il est vrai qu’à diverses occasions, au printemps et à l’été 2013, Hagel fit plusieurs apparitions normales pour sa fonction lors d’auditions au Congrès, accompagné du président du JCS, le général Dempsey, à propos de la situation en Syrie. C’est durant cette période (printemps-été 2013) que la tension monta autour de la crise syrienne, à l’occasion de plusieurs incidents sur l’utilisation d’armes chimiques, et que l’hypothèse d’une intervention militaire US s’imposa de plus en plus jusqu’à la crise d’août-septembre 2013. Dempsey se montra aussi effacé que Hagel durant ces auditions, comme il l’est naturellement, mais les deux hommes laissèrent néanmoins une impression générale de malaise devant les perspectives d’une possible intervention. Il était manifeste, comme ils le dirent d’ailleurs d’une façon indirecte dans l’une ou l’autre occasion, qu'ils manifestaient en réalité une opposition ferme et de nature clairement politique à une intervention US en Syrie ; et il semble bien, selon diverses sources très fiables, que cette opposition culmina par une menace de démission lorsqu’on fut proche de l’exécution de cette attaque. Nous évoquâmes cet aspect des choses, notamment le 2 septembre 2014 et le 11 septembre 2013. Dans ce dernier cas, nous écrivions:
»“Ces déclarations, d’ailleurs parfaitement coordonnées et montrant l’unité de vue entre les civils et les militaires au Pentagone (au contraire d’autres agences ou ministères au sein du gouvernement Obama), constituent une discrète mais très importante affirmation. Elles renforcent la perception d’une position très nette du Pentagone, en gros opposé à une attaque contre la Syrie, au plus extrême décidé à mettre le gouvernement et surtout le Congrès devant toutes les conséquences d’une attaque. Ces déclarations, faites au Congrès, s’adressent d’abord au Congrès dans le déroulement de ses débats actuels. Elles divergent complètement, dans la lettre et surtout dans l’esprit, de la ligne suivie par l’administration Obama pour “vendre” son projet d’attaque au Congrès et, éventuellement, de l’affirmation d’Obama qu’il peut se passer d’un accord du Congrès pour attaquer. L’un et l’autre, Hagel et Dempsey complémentairement, disent que n’importe quel type d’attaque, y compris l’attaque ‘incroyablement réduite’ selon l’affirmation inimitable de Kerry, constitue un acte de guerre, avec toutes les conséquences, législatives, politiques et militaires qu’on peut attendre. Pour l’immédiat, elles tendent à renforcer l’opposition au Congrès à un soutien à Obama; pour le terme à venir très vite, elles tiennent ouverte la possibilité d’une brèche importante au sein du gouvernement ... A posteriori, elles donnent du crédit aux rumeurs de menaces de démission de Hagel et de Dempsey en cas d’attaque sans l’accord du Congrès, qui ont pu contribuer à conduire Obama à demander au Congrès d’intervenir, et qui pourraient ressurgir dans un cas de figure de l’évolution de la situation ramenant au premier plan la possibilité d’une attaque US sans l’accord du Congrès.”»
On trouve dans cette citation le cas du secrétaire à la défense Hagel, éventuellement la tragédie de Hagel pour son compte. Il est assuré, pour ce qu’on sait du personnage, que Hagel avait à l’esprit une certaine orientation politique de cette puissance considérable qu’est le Pentagone pour la politique extérieure et de sécurité nationale des USA, et il est raisonnable de penser qu’il avait le soutien d’Obama pour cela comme condition de son acceptation de la fontion. A cette époque (début 2013), considérant les choses rationnellement, nous jugions que l’arrivée d’Hagel allait peser fortement sur la politique extérieure des USA, le nouveau secrétaire d’État Kerry étant, lui, un personnage falot et sans conception politique arrêtée. Le contraire s’est produit : on n’a parlé que de Kerry tandis qu’Hagel sombrait dans une sorte d’inexistence. Quant à Obama, que lui importait cette sorte d’appréciation ? Rétrospectivement, on peut être sûr que ce président intelligent mais doté d’un caractère de la fermeté d’un éclair au chocolat (1) n’a choisi Hagel que pour avoir un républicain dans son administration, – comme il avait eu Gates au Pentagone de 2009 à 2011, – et ainsi développer une de ces piètres manœuvres politiciennes qu’il affectionne tant et qui ne lui apporte jamais rien de décisif ni même de notable, dans aucun sens.
Hagel s’est heurté à une “garde de fer” autour d’Obama, qui s’est mise en place autour de deux neocons notoires, Susan Rice et Ben Rhodes, deux des conseillers de sécurité nationale les plus proches du président. L’extrémisme ayant naturellement et systématiquement le vent en poupe à Washington, dans la cacophonie du pouvoir et sous la domination implacable du Système, la “garde de fer” neocon n’a eu de cesse de châtrer méthodiquement Hagel de tout poids politique, rencontrant à cet égard un caractère qui déploie ses vertus lorsqu’il trouve les soutiens qui comptent pour sa politique modérée, mais qui se recroqueville sur lui-même jusqu’à ne plus paraître exister lorsqu’il rencontre les freins impitoyables et cyniques de l’extrémisme-Système. Cette “garde de fer” neocon ayant la haute main sur le président, Hagel s’est trouvé projeté dans un isolement catastrophique, dans un milieu (le Pentagone) qui lui était nécessairement défavorable puisqu’il n’avait aucune influence sur le pouvoir suprême. Le seul homme avec qui il s’entendait assez bien, – contrairement à certaines affirmations fondées sur des appréciations sollicitées des positions des uns et des autres, – fut le président du comité des chefs d’état-major, le général Dempsey, qui partageait son aversion pour les engagements militaires systématiques. (La dernière déclaration de Dempsey selon laquelle il faudrait près de 50 000 combattants US engagés sur le théâtre terrestre pour combattre ISIS/EI/Daesh a été applaudie par les Neocons et brandie comme preuve de sa mésentente avec Hagel. En fait, Dempsey ne disait cela que pour susciter une décision réaffirmée contre tout engagement terrestre puisqu’il sait pertinemment que les USA ne peuvent trouver aujourd’hui un contingent combattant de 50 000 hommes qui impliquerait, à cause de logistique, de l’appui, etc., une masse de 150 000 à 200 000 hommes. Il était et a été jusqu’au bout complètement du côté de Hagel.)
Hagel s’est usé dans son opposition muette, dans son affaiblissement constant du fait de l’action des neocons de l’administration, véritable employés directs du Système. Il a épuisé sa psychologie dans cette obligation de suivre une politique-Système qu’il désapprouvait, encore plus vite que certains de ses prédécesseurs brisés également par les exigences du pouvoir (Forrestal, dépressif profond et suicidé au printemps 1949, McNamara dépressif et démissionnaire au printemps 1968). Il a été littéralement laminé et liquidé par le Système, sans avoir la moindre aide d’un président qui se satisfait absolument des palinodies de son hybris exprimé en dialectique poussive... Bien entendu, cette liquidation est perçue par ceux qui croient encore à la puissance US comme la porte ouverte à de nouveaux engagements et de nouveaux conflits, comme si Hagel avait pu empêché quoi que ce soit dans ce domaine.
Certes, son départ n’inaugurera rien de plus en matière d’engagements concrets, ni même de vitupérations neocons, contrairement à ce que nombre de commentateurs laissent entendre. Les raisons sont multiples, d’abord celle que le maximum au niveau des moyens et par rapport au climat politique a été donné durant toutes ces années ; ensuite que Obama reste plus que jamais le Hamlet-des-faubourgs qui suit une politique guerrière du type écrevisse frustrée, – deux pas un quart en avant, deux pas et demi en arrière, avec parfois des nuances au niveau des dixièmes..., – une politique guerrière qui s’exprime par sa la communication, allumée par ses conseillers neocons bien entendu. Enfin, une autre raison est le bien peu d’appétit des militaires pour tout ce qui peut ressembler à une guerre, ce qui est une donnée constante de l’équation washingtonienne depuis 9/11.
... Par contre, oui, le départ de Hagel, principalement à cause du désordre et de l’impuissance du pouvoir si on le considère objectivement et hors de son échec personnel, ne fera qu’accroître ce désordre, peut-être encore plus vers l’hyper-désordre qu’on sait bien désormais. D’abord, il y a cet intermède qui risque de s’allonger, entre Hagel et son successeur, qui risque d’approcher les deux mois avant que ce successeur soit officiellement adoubé par le prestigieux Sénat. Pendant ce temps, on aura donc un Secrétaire à la défense officiellement désavoué, chargé de collaborer à une politique qu’il a quasiment officiellement refusée, alors que le temps presse puisque, paraît-il, nous sommes au bord de nouvelles expéditions guerrières. Ce ne sont pas les conditions idéales pour l’efficacité des actes et pour la crédibilité de la politique. A l'intérieur de ce laps de temps, il y aura l'épisode de la confirmation du successeur de Hagel, devant un Sénat majoritairement républicain qui pourrait prendre la mouche devant l’élimination d’un ministre républicain, – même si ce ministre républicain est d’une conception largement opposée à celle de la majorité des sénateurs républicains, – mais rien n’arrête personne du côté républicain lorsqu’il s’agit de mettre des bâtons dans les roues d’Obama.
Pauvre Hagel, au visage creusé de mille rides. Il est l’image vivante qu’à Washington, le Système règne et que nul ne peut rien contre lui, et de moins en moins chaque jour ; ce dont il ne faut nullement s’affliger puisque, comme chacun sait ou devrait savoir, seul le Système a assez de cette fameuse surpuissance pour détruire le Système, et ainsi tout ce qui marque un supplément de sa surpuissance renforce la mécanique nécessaire à sa destruction.
(1) Le vice-président Teddy Roosevelt sur le président McKinley : «Il a autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat.» La colonne vertébrale transformée en éclair au chocolat comme image du caractère...
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