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3386Nous ne détestons nullement que les signes d’origines éloignées et de logique rationnelle différente permettent des rencontres chronologiques et symboliques qui renforcent notre propos habituel où nous faisons bon usage, dans un cadre rationnel utilisé comme outil du développement, d’un symbolisme maîtrisé avec éventuellement des référence mythologiques des Anciens ou d'autres à l'esprit proche. Voici une occurrence correspondant parfaitement à cette description. La NSA examine désormais Pluton & Cie sous toute ses coutures, grâce au vaisseau New Horizon qui est le premier véhicule spatial ayant atteint cette planète pour l’observer avec minutie. Charon, la plus grosse “Lune” de Pluton, n’a pas échappé à ce zèle identificateur. Sur Charon a été mis en évidence une “zone noire” extrêmement caractéristique, dépositaire d’une sorte de mystérieux “black material”. La NASA, qui fonctionne essentiellement sur un catalogue d’identification nominative puisant dans la mythologie des Anciens, a choisi le nom caractéristique de Mordor comme identification de cette zone. Ce nom, qui ne fait pas partie de cette mythologie des Anciens, tient une place maléfique universelle dans l’œuvre de Tolkien ; pour les scientifiques, il y a une volonté (renforcée par d’autres facteurs, qu’on verra plus loin) de se soucier d’une image objective cohérente avec le reste des noms de Pluton, sans conséquence particulière du point de vue de la communication, pour eux qui aiment que les choses soient aussitôt mises en ordre ; pour les observateurs qui ne détestent pas les références mythologiques et ésotériques fondamentales comme indicateurs de certaines hypothèses fondamentales, – et particulièrement pour nous dans ce cas, – on trouve de facto la suggestion d’une dimension bien différente. (On ajoutera bien entendu que les deux noms impliqués dans cette circonstance évidemment cosmique, Pluton aussi bien que Charon, désignent des entités qui, dans la mythologie des Anciens, renvoient au Royaume de l’Ombre, aux Enfers, etc.)
Voici d’abord quelques informations sur le fait lui-même, la façon classique dont la NASA a usée pour son identification. Le Monde donne une longue explication scientifique et technique, avec référence, citations et avis d’astronomes français, ce 16 juillet 2015... Voici le passage consacré à Charon/Mordor, qui nous dit notamment, à nous piètres béotiens, cette chose principale : Charon, que l’on croyait astre mort, est en fait bien vivant, – idem pour Mordor par voie de conséquence, ce qui nous est une bien précieuse indication...
«Passons à Charon, cette lune sans atmosphère de 600 km de rayon. “Elle ne nous a pas déçus, indique Cathy Olkin (Southwest Research Institute, Boulder, Colorado). On s’attendait à voir des terrains anciens, constellés de cratères.” Mais c’est un tout autre paysage qui se dessine : une série de falaises qui s’étirent sur 1 000 km, suggérant une fracture de la croûte, résultat probable d’événements internes. Des canyons géants, profonds de 8 km, qui ridiculisent ceux de l’ouest américain, non pas creusés comme eux par l’érosion, mais par des processus géologiques qu’il va aussi falloir comprendre. Enfin des zones lisses, presque exemptes de cratères, l’accumulation de ceux-ci au fil du temps donnant généralement une idée de l’ancienneté de la surface. Leur quasi-absence peut être interprétée comme le signe d’un “ressurfaçage” récent, avance Cathy Olkin.
»“C’est pour moi le plus intrigant, commente Emmanuel Lellouch, astronome à l’Observatoire de Paris. Il faut imaginer qu’il y a une activité géologique, alors qu’on considérait généralement Charon comme un astre mort.” Autre surprise, la zone la plus sombre, au pôle Nord, baptisée “Mordor” par l’équipe de New Horizons en référence à la région des forces des ténèbres du Seigneur des anneaux : “On y devine quelques points clairs, causés peut-être par des impacts, ce qui pourrait indiquer la présence d’un voile fin couvrant la glace”, avance Cathy Olkin. Ce qui amène à une hypothèse assez audacieuse : ce voile sombre pourrait être le résultat de l’irradiation par le rayonnement solaire d’une partie de l’atmosphère d’azote et de méthane qui fuit de Pluton, et serait capturé par son astre compagnon !»
Coïncidence pour notre coïncidence (“les coïncidences”, ça n’existe pas, ricane une voix intérieure bien à-propos), — depuis le 4 juillet 2015, nous employons le terme “orque” (ou “Orque” majusculé) pour désigner le Système dans les chef de l’un de ses bras armés, l’Union Européenne qui s’est révélée ces dernières semaines sous cette forme monstrueuse, avec à la manœuvre son “matériel humain” regroupée sous la forme de la Secte” ; tout cela dans le cadre de la crise grecque qui a montré toute l’ignominie qu'est capable de produire l’Orque, désormais absolument authentifiée dans cette forme affreuse (nous avons rajouté le gras par rapport à notre texte initial présentant l’UE comme un Orque) : «Nous sommes la muleta que le torero agite devant le taureau furieux pour l’inciter à la charge fatale, – qui sera fatale pour lui car nous serons des Manolete puisque nous sommes des antiSystème. Mais l’image s’arrête là car le taureau est un noble et courageux animal et l’on peut à juste titre pleurer sur sa mort comme l’un des nôtres, alors que le Système est une monstruosité hideuse comme un Orque sorti des entrailles du Mordor de Tolkien, et qui ne mérite que l’anéantissement.»
On se doute bien que les explications scientifiques n’ont pour nous guère d’intérêt, – quelles que soit le puissant intérêt qu’elles recèlent par ailleurs, dans leurs domaines. Ce qui nous intéresse, c’est le croisement du symbolisme que suit la NASA et des évènements qui ont inspiré chez nous un symbolisme de même type ... Le nom de “Mordor” constitue une dérogation de la NASA, – la première d’importance et selon une évolution référentielle systématique, on va le voir, – à son processus d’identification, puisque ce n’est pas un terme de l’Antiquité ni un terme disons scientifiquement pertinent, puisqu’il s’agit d’un terme relevant d’une œuvre de fiction du XXème siècle. Pour être parfaitement loyal, en effet, il doit être dit que le choix de ce mot qui abandonne la classification et l’indentification selon des termes de la mythologie des Anciens inaugurerait une nouvelle politique de baptême de la NASA, dans tous les cas pour Pluton & Cie, qui ferait appel à la fiction littéraire/science-fiction, voire hollywoodienne (on ne doute de rien) selon une démarche non pas mythologique et tragique, mais bien conforme au goût pub-RP de cette époque si basse ; on comprend que c’est pour rendre la chose publiquement plus attractive, plus populaire (référence à la série des films du Seigneur des Anneaux), et par conséquent les budgets de la NASA plus faciles à faire passer au Congrès. Dans ses Lettres plutoniennes du 16 juillet 2015, Le Magazine Littéraire observe à l’occasion du choix du Mordor : «Survolée, photographiée, la surface de Pluton présente de nombreuses irrégularités qu’il s’agit maintenant de nommer. La Nasa s’y emploie, en puisant dans le patrimoine littéraire, et en proposant aux internautes de choisir. La sonde américaine New Horizon – la plus rapide jamais lancée – a permis de récupérer les premières photos de Pluton et de ses satellites (Charon, Hydra, Nix, Kerbéros et Styx). A présent, la Nasa propose aux internautes de nommer les lieux observés sur la planète et sur les astres de son système. Le site présente une liste de noms qui pourraient bien devenir les désignations officielles de ces régions spatiales. Dix catégories de noms ont été ainsi décidées.
»L’une concerne les “explorateurs fictifs”, tels Candide et Pangloss, Don Quichotte et Sancho Pança, le Achab de Melville… Une autre catégorie est dédiée aux “lieux imaginaires”: le nom du pays de Mordor, inventé par J.R.R Tolkien, a été ainsi donné à une zone ténébreuse de la surface plutonienne, où il voisinera peut-être avec le pays d’Oz ou le Neverland de Peter Pan, proposés par les internautes. Enfin, de très nombreux écrivains sont pressentis pour peupler Pluton. S’y retrouvent tous les grands auteurs de science fiction : Ray Bradbury (“Chroniques Martiennes”), Arthur C Clark (“2001”), Frank Herbert (“Dune”), Kurt Vonnegut…. Et de nombreux grands écrivains portés sur l’aventure et/ou l’imaginaire, réunis sans souci des époques et des langues d’écriture: Saint-Exupéry, Arthur Conan Doyle, Chrétien de Troyes, Lewis Carroll…»
Bien, de cette amoncellement où le pas-si-mauvais côtoie l’incongru pour ce qui est de l’usage qui en sera fait, retenons ce qui nous importe, que le premier nom choisi, et choisi pour baptiser une chose à la fois mystérieuse et mystérieusement noire comme les abysses du Mal que nous décrit Tolkien, est bien celui de Mordor, peuplé de ces orques monstrueux. Le choix est effectivement d’un extraordinaire symbolisme par rapport à la situation présente telle que nous la décrivions, notamment, et ce n’est pas rien, parce que Tolkien est bien plus que Le seigneur des Anneaux tel que l’hollywoodisme, pour une fois effleuré par quelque chose qui le dépasse grâce à l’ampleur et à la puissance du sujet, nous l’a laissé entendre malgré ses efforts habituels pour réduire tout ce qui est grand. Tolkien est un immense conteur, créateur d’un univers mythique plein du Mystère de l’histoire du monde dans sa dimension cosmique, où l’histoire formidable et tragique qu’il nous rapporte est celle du combat suprême mené contre le Mal, avec toute son approche fondée sur une proximité de la Tradition dans le sens de la Philosophie Première rassemblant l’essentiel des mystères de l’univers cosmique et de la création divine. Quelle que soit la suite, la NASA, avec le baptême de Mordor (qu’elle aurait bien entendu ignoré s’il n’y avait eu la série de films hollywoodiens), a ainsi évoqué une circonstance mythique qui est directement en rapport avec une interprétation ésotérique et eschatologique de l’actuelle situation de Grande Crise d’effondrement du Système.
Ce qui nous arrête est bien sûr le fait de la coïncidence, au moment où il nous paraît de plus en plus judicieux, pour mieux illustrer notre démarche analytique constante, de faire de l’UE cet Orque monstrueux qui revient sous notre plume, donc la chose surgie du Mordor. Nous n’allons pas nous enflammer comme sous le coup de la Révélation soi-même, ni risquer de nous perdre une seule seconde par un chemin de traverse emprunté par inattention dans les aventures de l’ésotérisme de bazar qui pullulent dans notre temps, entre New Age et Église de la scientologie, même si l’une ou l’autre vérité de situation de glisse parfois par effraction dans l’une de ces entreprises au fonctionnement si fortement postmoderne (l’archi-anti-Tradition derrière le discours à forte prétention universelle). Nous allons simplement signaler, ajouter plutôt un signe dans une époque toute entière faite de communication où le symbolisme et le mythologique ont une place considérable, – un signe de plus pour nous confirmer qu’il s’agit bien de cette époque où la raison est totalement impuissante à seulement approcher les réponses des grandes questions eschatologiques qui pèsent sur nous, – voire à seulement concevoir qu’il existe de ces “grandes questions eschatologiques”.
Parler de l’Orque comme représentation de l’UE alors qu’on trouve à des millions de kilomètres un espace profond faite d’une étrange matière noire, qu’on s’empresse de baptiser Mordor, conduit, hors du jeu habituel de l’espace-temps lui-même faussé par nos activités illicites et d’une bassesse à ne pas croire, à observer que la chose n'est pas indifférente selon notre perception et notre intuition. Sollicitée et ronchonnant, la raison, qui a connu tant de déboires ces dernières années et ces dernières décennies par rapport à ce qu’elle nous annonçait comme lendemains qui chantent selon ses propres critères, finit par admettre : “Peut-être, peut-être bien n’est-ce pas complètement indifférent...”,– avant de retourner à ses exercices ,sans espoir d'explication rationnelle de l'effondrement du monde
On se gardera d’en dire plus d’une façon concrète et soi-disant rationnelle, parce que cette sorte d’occurrence n’a d’éventuelle vraie valeur que si elle est interprétée par un ensemble de capacités où l’intuition, ce qu’on nommerait “l’âme poétique”, le sens du tragique, ont autant leur place que la raison bien entendu. Traduire tout cela directement en langage rationnel représente une considérable difficulté et doit être entrepris avec d’infinies précautions pour ne pas effaroucher les âmes farouches et les gardiens du temple (y compris antiSystème)... On se gardera pour l'instant d’en plus tout en rappelant que notre époque, dans l’immensité de la catastrophe qu’elle est en train de développer sans que l’ombre d’aucune réaction salvatrice ne se dessine, sans que l’esquisse de la moindre raison concernant cette catastrophe ne soit autorisée ni acceptable par la pensée-Système, doit nous faire nous sentir de plus en plus autorisé à “à aller voir ailleurs”. C’est-à-dire, l’“ailleurs” des domaines échappant à la subversion du Système, dont la raison-subvertie est la première ... Par conséquent, tout en conservant à l’UE son image entreprenante d’orque sortie des abysses et des immondices, observons avec intérêt que la science, pour identifier une mystérieuse entité noire, profonde, sombre et catastrophique sur un résidu de planète lointaine, n’a pas hésité une seconde à choisir le nom de Mordor. Il est vrai que le système de la communication, par rapport aux films d’Hollywood, l’y invitait, comme il est vrai que le système de la communication est un Janus dont nul ne sait ce qu’il en peut sortir.
Mis en ligne le 17 juillet 2015 à 11H15
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