L’étrange “menace” dont Poutine est l’objet

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L’étrange “menace” dont Poutine est l’objet

16 octobre 2016 – L’émission 60 Minutes de NBC consacrée à Joe Biden, gaffeur impénitent pour une fois sérieux comme un pape (mais cela lui a-t-il évité une gaffe ou l’autre ?), est diffusée aujourd’hui. Peu importe, tout le monde connaît. Elle a été montré en pré-diffusion à la presse et a fait un bruit extraordinaire avant d’être devenue officiellement document public. Biden annonce un très sévère “avertissement” à Poutine qui consiste à dire, grosso modo, “nous allons vous attaquer”, – ou bien “nous vous menaçons de vous attaquer”, cela n’est pas très clair et c’est du Biden pur, –  “parce que vous êtes en train d’interférer et de changer complètement le résultat juste et démocratique (ditto, l’élection d’Hillary) de la présidentielle USA-2016”. Certains (Eric Zuesse, on le verra plus loin) ont d’abord cru qu’il s’agissait d’une menace d’attaque nucléaire, rien de moins. En visualisant attentivement l’émission, Zuesse avait compris que Biden déclarait qu’il y aurait une réaction de l’administration Biden si Trump gagnait l’élection (évidemment à cause des fraudes de Poutine, cela va  de soi), et que le peuple US serait ensuite informé des causes de cette réaction (même s’il s’agit d’une attaque nucléaire ? Alors, disons “ce qu’il reste du peuple US”).

Mais il y a eu un prolongement différent et l’on a vite appris par les habituels “officiels” qu’Obama affirmait préparer une cyberattaque massive, contre la Russie pour ses interférences également massives, archi-prouvées, condamnées, mises à jour, etc., dans le processus électoral, et notamment et pour commencer ses diffusions de courriels divers par le biais de WikiLeaks, autre marionnette (en plus de Trump) dans les mains pleines de doigts du “maître du Kremlin”. (On peut et doit rappeler que, dans l’esprit de la très sérieuse direction-Système à Washington D.C. qui ne parle jamais pour ne rien dire ni dire le faux, la classification d’une cyberattaque est celle de l’équivalent d’une opération de guerre. Autrement dit, la “menace” lancée contre Moscou porte sur une opération de guerre, c’est une agression militaire contre la Russie.) Il fut donc annoncé que le président avait donné l’ordre à la CIA de préparer cette “opération secrète” qui serait éventuellement déclenchée, – suprême habileté, – “à l’heure de notre choix”. Cela fit donc largement sourire Edward Snowden, qui est toujours à Moscou, également marionnette obéissante de qui-l’on-sait :

« L'avertissement du vice-président américain Joe Biden, qui a menacé de lancer une cyber opération secrète visant la Russie a bien amusé le lanceur d'alertes Edward Snowden. La dernière déclaration de Joe Biden a bien été du goût de l'ancien employé du renseignement américain Edward Snowden : le vice-président américain a affirmé “envoyer un signal” au président russe Vladimir Poutine lorsqu'un journaliste de la chaîne NBC lui a posé une question au sujet d'une possible réponse américaine aux attaques des hackers “russes”.

» Ainsi, M. Biden a promis de préparer une cyber opération secrète en réponse — mais de quel niveau de confidentialité parle-t-il ? “ Il me semble que personne n'a expliqué à Joe Biden ce que signifie l'expression ‘opération secrète’, a ironisé Edward Snowden sur Twitter. En effet, on se demande bien à quoi cela peut-il servir de prévenir qu'une attaque secrète est en préparation… M. Biden, lui, semble le savoir.” »

Snowden ajoute qu’une telle opération ne devrait évidemment pas confiée à la CIA mais à la NSA, ce qui est effectivement l’évidence. Une explication de cette affirmation avec quelque chose d'un peu fantaisiste de l’administration Obama via ses “officiels” est que la NSA était très réticente à être impliquée dans une “opération secrète” qui a également un pied dans le cirque électoral politique US (un pied dans la tragédie, un pied dans le bouffe). D’autre part, certains des “officiels” qui ont révélé le projet présidentiel ont précisé que, si une telle cyberattaque “de la CIA” (?) ferait beaucoup de mal à la Russie, la riposte russe, qui est évidemment prête puisque tout le monde est au courant de l’“opération secrète”, en ferait autant (du mal) au côté américaniste.

On en est à peu près là alors que la seule chose qui compte en vérité dans cette étonnant épisode, c’est l’élection USA-2016, c’est-à-dire l’élection d’Hillary Clinton par tous les moyens possibles. Certains continuent d’ailleurs à penser que, au-delà du machin sur la cyberattaque, les manipulateurs officiels et assermentés de cette élection jouent sur la corde raide de la possibilité d’un conflit nucléaire avec la Russie, – rien que ça et pas moins, – pour assurer l’élection d’Hillary. Le pétulant Alex Jones, spécialiste des complots et false flags, et donc comme un poisson dans l’eau par les temps qui courent où une simple averse passagère pourrait être soupçonnée, y compris par Team Obama, d’être un false flag de l’Alt-Right pour faire élire la marionnette de Poutine, Alex Jones, donc, en tient pour sa menace de guerre nucléaire fomentée par Obama pour avant ou après le 8 novembre, c’est selon (selon “l’averse passagère”, peut-être) :

« Hillary answers to foreign, multinational groups who want to permanently wound America and merge it into their global power structure which only they control. To accomplish this, the globalists will likely try to steal the election for Hillary and start a military conflict with Russia. Both strategies are complimentary.

Notice how the U.S. is now staging a cyber attack against Russia, despite the fact that Russia doesn’t have anywhere near the cyberwarfare capability of the U.S. government. This is intended to create a public narrative that Russia poses a major cyber threat that will give the globalists an opportunity to blame Russia for “hacking the election” and respond with warfare. »

Allons allons, est-ce sérieux, Alex Jones ? Euh euh, pas tellement moins qu’un Biden venu nous annoncer ce qu’il est venu nous annoncer ou qu’un Obama classant la Russie comme menace n°2, derrière Ebola et avant Daesh, en septembre 2014 à l’ONU (voir plus loin, le rafraîchissant rappel de cet épisode). D’autre part, il faut bien convenir qu’Eric Zuesse, historien bien plus sérieux que le saltimbanque Jones, n’est pas loin de tenir le même langage sur le fond... En fait, Zuesse écrivit son texte après avoir visionné l’émission 60 Minutes de NBC, et avant que ne répandent les premières “rumeurs officielles” concernant la possibilité d’une cyberattaque lancée contre la Russie. Il envisageait notamment l’hypothèse la plus extrême, qui était et reste l’attaque nucléaire (le 14 octobre : « President Obama Threatens President Putin with Nuclear War ») : « Todd again interrupted his interviewee, and said, “So, a message is going to be sent. Will the public know?” Biden replied, “Hope not.” Of course, that “Hope not” could mean many things. It might mean: A blitz nuclear attack in line with our government’s belief that we now enjoy Nuclear Primacy (an idea that was first published by the Council on Foreign Relations in 2006, and which has never yet been renounced by the U.S. government, during the decade since). »

Il s’avère qu’il s’agit plutôt, et pour l’instant puisqu’avec eux il ne fait pas désespérer, d’une cyberattaque de la Russie. Pour autant, l’argument de la logique que développe Zuesse reste tout à fait valable et se résume à ceci : si Trump l’emporte, il y aura une réaction de l’administration parce qu’elle tiendra la Russie pour responsable, une riposte-surprise ; Zuesse ajoute, ayant donc mal interprété certains propos de Biden ou bien, – et c’est peut-être le plus vraisemblable, – Biden ayant été “doublé” par le président avec des fuites appropriées, que l’administration agira d’abord puis s’expliquera ensuite publiquement à propos de cette action. Il est tout à fait possible, effectivement, que Biden n’ait su qu’une partie du “message” qu’il avait à transmettre et que les services de communication d’Obama, eux qui déterminent la politique, aient agi autrement en rendant publique le contenu de “la menace”.

Mais l’essentiel de la thèse de Zuesse est surtout, – et là peu importe le contenu de la “menace” et qu’elle soit connue ou pas du public avant d’être exécutée, ni même qu’elle soit réelle, – que cette “menace” de leur président s’adresse d’abord à la population, aux votants, puisque le “marché” revient à leur dire : élisez Hillary Clinton sinon vous aurez une grande part de responsabilité dans la “menace” que je mettrait à exécution contre Poutine, – que je serais obligée de mettre à exécution à cause de votre vote fautif et catastrophique. Peu importent ici les diverses contradictions, notamment celle qui consiste à tenir les votants comme responsables alors qu’on accuse par ailleurs Poutine d’interférer dans le processus du vote, de le fausser et de le détourner complètement à l’avantage de Trump, il reste que l’interprétation de Zuesse est très intéressante, notamment dans ce qu’elle révèle de volonté de faire élire Hillary Clinton par tous les moyens, y compris le chantage indirect auprès des votants, – mais certes, chantage éminemment démocratique on l’a compris.

Voici le passage où Zuesse expose son argument, et bien entendu il est toujours question du constat dépassé selon lequel on ne dévoilera pas ce que recouvre cette “menace” avant qu’elle ait été mise à exécution : « Whatever Biden’s assignment here actually was from Obama, one thing about it is clear: this President is determined that Hillary Clinton be his successor, and Obama will target anyone who gets in his way if he doesn’t win his way on this. And Obama wants the American public to know that this is how he feels about the matter.

» This Biden-interview is really intended, in that sense, to be a threat aimed at America’s voters, telling them, telling each one of us: Vote for Hillary Clinton, or else! He’s not telling us what that “or else!” is going to be — and maybe he himself has no accurate idea of how far it will ultimately cycle and go. Ultimately, whatever he thinks it would be, might not turn out to be the last step in this cycle of escalation — unless it’s going to go directly to a blitz attack against Russia.

» Obama is thus coercing us, before he coerces Putin. He’s telling us: If we vote against Hillary Clinton — if she loses this election — then President Obama has something in mind that we won’t like — and he won’t wait until the next President is inaugurated on 20 January 2017 to do it, whatever ‘it’ might be. Obama here is threatenting not only Vladimir Putin, but the American people. Even if Obama truly believes that he alone possesses all the power, he does not, unless he possesses the power to terrorize America’s voters to elect Hillary Clinton, even if we otherwise would not. »

Les choses ayant été mises au grand jour, les Russes ont réagi avec la stupéfaction et l’indignation qui s’imposent, mais sans doute, nous l’espérons pour eux, sans trop de surprise (ils devraient commencer à s’habituer). Le porte-parole du président Poutine, Dimitri Pechkov a donc fait ses doléances : « Le fait est que l’imprévisibilité et l’agressivité des USA ne cessent de grandir et de telles menaces contre Moscou et la direction de notre pays sont sans précédent, parce que la menace est annoncée au niveau du vice-président. Bien entendu, en raison de cette imprévisible agressivité, nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger nos intérêts, quelle que soit la réalité du Risque... Une telle imprévisibilité est dangereuse pour le monde entier. »

... Pendant ce temps, c’est à noter pour se convaincre un peu plus de la solidité des intervention de l’administration et de son président, et en général du sérieux de cette affaire qui a constamment deux facettes, tragédie et bouffe, USA et Russie, dans le chef de leurs ministres des affaires étrangères avec d’autres, ont discuté samedi à Lausanne de leur mutuelle bonne volonté pour trouver quelque amélioration à la situation Syrie. (On a tendance à l’oublier, cette affaire, dont un épisode avait soulevé le monde d’une répulsion antirusse capable d’ébranler le cosmos, à cause des victimes uniquement civiles que seuls les Russes sont capables d’anéantir avec une cruauté sans bornes, – oui, oui, le cosmos soulevé de dégoût, – mais, certes, il y a à près de 4-5 jours, et donc l’on comprend que le souvenir s’estompe malgré son horreur uniquement-russe.) Les choses ne vont pas trop mal mais pas si bien dans ces entretiens, a dit laconiquement Lavrov ; au fait, comment s’arrange-t-il de si bonnes volontés partagées avec son quasi-copain John Kerry ? (Les deux étaient assis côte-à-côte.) “Alors, John, il paraît que vous allez nous attaquer ?” Et John, comme il l’a déjà fait selon les révélations de Lavrov d’alors, et montrant ainsi sa souplesse à passer d’une position à l’autre puisqu’il recherche toujours un accord avec Lavrov sur le cessez-le-feu avant et après avoir dit aux “résistants” syrien qu’il est à 120% partisans d’une attaque militaire contre Assad, – John répondant « Pay it no mind », toujours lorsqu’il s’agit des discours et autres déclarations d’Obama, y compris celui d’une attaque délibérée contre la Russie... (Comme dit Hillary selon un document WikiLeaks : “Il faut avoir une position privée, et puis une position publique sur les problèmes”, différentes certes, jusqu’à 180°.)

« Parlant de ce fameux discours de l’ONU [d’Obama à l’ONU en septembre 2014] et de ce non moins fameux classement [menace n°1 le virus Ebola, menace n°2 la Russie, menace n°3 Daesh] Lavrov a expliqué aux députés qui l’auditionnaient qu’il avait demandé des explications à Kerry, le secrétaire d’État, lors d’une de leurs rencontres récentes : “qu’est-ce c’est donc que cette affaire de mettre la Russie en deuxième menace mondiale, après Ebola et avant ISIS ?” La réponse de Kerry fut, selon Lavrov, du type “aucune importance”, ou bien “n’en tenez aucun compte”, ou bien “ce truc n’a aucun intérêt ni aucune signification” – selon l'humeur qu’on en a. Sputnik, du 19 novembre 2014, rapporte : “[Kerry] said: ‘Don't pay any attention’”. Russia Today (RT) du 19 novembre 2014 donne une autre traduction (en anglais) pour aboutir au même propos : “[Kerry] answered, ‘Pay it no mind’” »

Bien, ce rappel Lavrov-Kerry fait partie de l’aspect bouffe de cette tragédie-bouffe dont on comprend bien qu’elle n’affecte pas seulement l’élection USA-2016, mais d’une façon générale toute l’activité échevelée et de communication à multiples facettes tenant lieu de politique et de diplomatie par les temps qui courent diablement vite. Reste et persiste l’aspect purement tragique.

L’opération “frontières-ouvertes”

Pourquoi cette vaste offensive à la fois étrange, extraordinaire et dont on a du mal à soupeser la cohérence, d’une menace d’agression contre la Russie, quasiment décrite comme déjà lancée, minutée, etc. ? Est-ce parce que nous approchons de l’échéance de USA-2016 ? Est-ce parce que les zombies de la direction-Système, dont tous les sondages sont absolument et grossièrement faussaires en faveur d’Hillary, ne savent plus très bien où en est le sentiment populaire et les réelles projections des résultats, et qu’ils craignent une énorme surprise (pour eux) type-Brexit, de l’élection de Trump ?

(Il faut garder cette dernière hypothèse à l’esprit : à force de truquer les prévisions statistiques comme ils le font et en s’en tenant à eux parce qu’ils s’auto-désinforment eux-mêmes, ils en arrivent à n’avoir plus que des précisions truquées pour avoir une idée des résultats, et lorsqu’on leur annonce une avance confortable sinon royale d’Hillary, ils se disent dans un éclair de lucidité “Oui mais c’est truqué”, et alors ils ne savent plus, et peut-être bien que l’autre, The-Donald... Nous ne savons pas s’il existe aux USA, comme en France avec le ministère de l’intérieur, un service de sondages secrets qui doit fonctionner sans aucune interférence ni pression politique, pour donner au ministre et au Président l’image statistique réelle de l’élection, surtout lorsqu’on est proche du vote. Nous faisons par contre l’hypothèse péremptoire qu’un tel sondage s’il existe, notamment s’il est alarmant, ne franchirait pas, par définition, la narrative infranchissable qui protège la Maison-Blanche, comme le général Flynn en a fait l’expérience à propos de Daesh. Comme Hamlet, Obama est donc seul et isolé, avec des sondages triomphants pour Clinton, dont ils sait qu’ils sont faussés, sans savoir comment et dans quelle mesure, peut-être disent-ils vraiment faux ou même, qui sait, faussement vrai... To Win or Not To Win... Dans le doute, Obama tape très fort, en envoyant le peloteur professionnel et inquisiteur implacable des écarts pré-sexuels de Trump, Joe Biden, au casse-pipe.)

Nous en sommes, nous, réduits aux hypothèses et conjectures avec un peu d’intuition espérons-nous, mais on reconnaîtra aisément que cela vaut bien plus que les déclarations officielles des zombies qui prétendent assurer la direction-Système des choses, et dont la corruption psychologique par rapport à ce qui pourrait se rapprocher, même de très loin, d’une vérité-de-situation, est absolument suffocante, – comme si la moindre proximité de cette vérité-de-situation constituait une insupportable torture. Cela posé, il nous semble qu’un grand événement est intervenu dans la campagne, par le bais d’une fuite WikiLeaks (lisez : Poutine).

On sait que la philosophie de la candidate Clinton est qu’il faut “avoir une opinion privée, et puis une opinion publique sur les problèmes”, ou bien disons une opinion sincère pour ceux qui sont d’accord (qui, en général, ont le portefeuille facile) et une opinion fabriquée pour le public qui doit voter pour elle. Or, plusieurs documents WikiLeaks, dont un discours rétribué à sa juste valeurs de quelques centaines de milliers de dollars datant du 16 mai 2013 devant les dirigeants, cadres et amis de la Banco Itaù brésilienne, viennent de sortir sans grand fracas mais avec un écho de profondeur qui va laisser des traces, pour nous dévoiler les pensées intimes, ou “opinion privée” de la candidate Clinton sur le grand problème de la globalisation par rapport au statut des nations. Son “rêve”, c’est “frontières ouvertes” et “commerce sans aucune entrave”. Dans un autre document,– discours cette fois plantureusement gratifié puisque destiné à l’honorable Goldman-Sachs, –  elle va même jusqu’à exprimer l’avis que tout citoyen américain qui s’oppose à ces conceptions et donc s’affirme partisan de la protection de la souveraineté de son pays est, de façon étrange, qualifié selon l’expression fameuse du temps du McCarthysme, “Un-American, un mot qui sonne pire qu’“antiaméricain” de notre point de vue puisqu’il suppose une opposition par complète négation à la culture conformiste de ce pays. (Clinton ne fait que suivre à cet égard l’opinion du maître puisqu’Obama a employé ce terme le 14 septembre 2015 pour qualifier une opinion anti-immigration : il y a donc une parfaite continuité entre les deux.)

Ce point, cette mise à nu de la position de Clinton, est perçu comme une occurrence extrêmement dangereuse par le parti qu’elle représente : une politique de “la frontière ouverte” est, selon le sénateur de l’Alabama Jeffrey Sessions, a “smoking gun” (une preuve décisive) contre l’orientation générale, sociétale, culturelle, globaliste et anti-souverainiste de la candidate Clinton. La question va au cœur de la crise de la globalisation qui touche les USA comme nombre d’autres pays du bloc-BAO, et les projets de Clinton vont dans le sens dont l’Histoire appréciera l’ironie de faire des USA/de l’Amérique du Nord/de l’Amérique, une UNA/UA (Union Nord-Américaine/Union américaine) à l’image de l’UE ; inversion parfaite par rapport à ce temps où les beaux-diseurs et habiles-discoureurs nous berçaient du projet de faire de la CEE devenue UE des États-Unis d’Europe...

Sessions, chronologiquement l’un des premiers partisans de Trump, a mis en évidence ce fait fondamental lors d’une interview à la station de radio de Breitbart.News (Breitbart News Daily sur SiriusXM 125 The Patriot Channel)... « Years ago it finally dawned on me: I used to say, and still do, the Democrats and liberals will pass any immigration bill as long as it doesn’t work... What does that mean? It means they have never wanted a lawful system of immigration. They have frustrated it at every turn. They say they do, for 30 years they have promised and Republicans have promised to produce a lawful system of immigration. They’ve had multiple opportunities to do so with the American people supporting them overwhelmingly. But have they done it? No. Why? Just what that email reveals. She doesn’t do it because she believes in open borders.

» That’s where they want to take our country. They don’t believe in borders. This is a deep philosophical question and the answer is crystal clear. You can’t operate in this world today with open borders. Give me a break. You could spend hours explaining why. They never say it publicly because they know they can’t defend it. So this is an incredible revealing statement that she is going to the American people right now claiming that Donald Trump made errors 10 or 20 years ago whereas she is perpetuating one of the greatest false campaigns ever saying she is going to have a lawful system of immigration when she has no intention whatsoever to do so. »

Le passage destiné à être fameux du discours de Clinton devant le vertueux public de Banco Itaù, sorte de “I Have A Dream” de Martin Luther King (pas sûr qu’il eût apprécié l’analogie) transposé en Globanovlangue, nous dit « Mon rêve est un marché commun de l’hémisphère, avec le commerce ouvert et les frontières ouvertes, quelque part dans le futur avec une énergie aussi verte et durable que possible, nous donnant croissance et opportunité pour chaque individu dans l’hémisphère » (« My dream is a hemispheric common market, with open trade and open borders, some time in the future with energy that is as green and sustainable as we can get it, powering growth and opportunity for every person in the hemisphere »)... Surprise ? On croirait entendre une midinette du militantisme bon chic bon genre et un peu écolo, ce qui nous montre, puisqu’il s’agit bien de son sentiment intime, que notre héroïne est une personne à la psychologie épuisée, complètement corrompue par l’affectivisme, au moins autant que par le fric. (D’ailleurs soutenue dans ses convictions par Wall Street, le Corporate Power, les 0,1%, bref le Système et Soros bien entendu, effectivement partisans de “frontières ouvertes” ; cela donne ses lettres de noblesse au principe d’l’immigration.)

Ainsi en est-il d’Hillary Clinton, tous comptes faits (encore nos hypothèses), et pour ce qui en est de sa personnalité et de ses conceptions. Cette femme totalement corrompue a certainement beaucoup moins de cynisme qu’on croit, de celui qui forme les caractères des crapules, et l’on croirait bien que c’est là le plus grave défaut de sa cuirasse, qui en fera une présidente catastrophique, faible, incapable d’affirmer son autorité si elle est élue, peut-être la présidente idéale pour accélérer l’effondrement du Système.

En attendant, il ne fait guère de doute pour nous, – conviction et hypothèses, toujours avec espoir d’intuition, – que c’est bien là, avec ce smoking gun, qu’on trouve la genèse ultra-rapide de la folle entreprise lancée par Obama (la menace de cyberattaque contre Poutine), – c’est-à-dire la crainte que Trump ait trouvé, avec ce smoking gun du vice fondamental de sa concurrente ainsi brutalement exposée au grand jour quelque chose qui puisse envoyer Hillary ad patres et au tapis pareillement. Dès lors, manœuvre de déflection classique, plus c’est gros plus c’est plantureux : pour faire oublier le concertino “frontières ouvertes”, on fait tonner l’opéra wagnérien de la menace d’attaquer la Russie parce que la Russie manipule tout, en tous sens, qu’elle est coupable de tout et de n’importe quoi (“Accusez la Russie, si vous ne savez pas pourquoi, elle, elle le sait certainement”). Joe Biden, l’homme qui a dix fois plus de mains que Trump pour palper les dames, se chargera de l’affaire... “Plus c’est gros plus c’est plantureux”, et parfois c'est un peu gros.

La campagne USA-2016 n’en finit pas de prendre tout son sens, justifiant chaque fois un peu plus l’importance qu’on lui accorde. Elle est, par son caractère plusieurs fois sacrilège, aussi “déplorable” que les bandes de gueux trumpistes, mais on sait désormais de quoi elle est l’enjeu. La bataille ne fait que commencer mais l’on sait désormais pourquoi l’on se bat.