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577210 mars 2019 – Que Wayne Madsen, dans sa vindicte pour ne pas dire sa haine (vraiment, il n’aime pas Trump !), en soit néanmoins remercié, pour mon compte dans tous les cas. Grâce à lui et parce qu’il y a toujours une part d’inculture en nous, pour mon compte donc puisque je n’en connaissais rien du tout, voici un mot de plus, moi “qui passais sans le voir“, que je glisse avec délice dans mon arsenal dialectique, ce par quoi les guerres se gagnent aujourd’hui ; voici la kakistocratie...
(« De l’anglais kakistocracy, attesté en 1644 chez Paul Gosnold. Emprunté au grec ancien κάκιστος, kakistos (“pire”), superlatif deκακός, kakós (“mauvais”), avec le suffixe cratie(“gouvernement”). Gouvernement par les pires personnes, ou par des personnes considérées comme particulièrement médiocres. » [Selon Wiki, Ave.])
L’expression est employée par Madsen dans la conclusion d’un texte où il développe, documente et analyse la formidable entreprise de chantage et d’extorsion de fonds qu’est devenue la politique générale des États-Unis, cette gigantesque Guerre Mondiale du racket. Tous les procédés employés en général et avec brio par le crime organisé sont ici porté à leur zénith sans le moindre souci de dissimulation par le gang-Trump, comme s’il existait désormais une légalité internationale du racket (chantage + extorsion de fonds), l’affirmation absolument invertie de la production d’une sorte de souveraineté elle-même complètement invertie, de dimension mondiale, produite en tant que telle, sans le moindre effort d’argument ou d’artifice d’une logique structurante, sans la moindre peine d’affirmation d’une une “hégémonie bienfaisante”, ordonnée, d’un “ordre nouveau”, New World Order...
Contrairement aux comportements de ses inspirateurs (le crime organisé) et de ses prédécesseurs (les présidents précédents), le gang-Trump n'a strictement aucun souci de la forme, de ce qui est convenable même si pour la seule apparence ; il est à l'image de son chef, “brut de fonderie” comme l'on dit, sans le mondre doute de ses actes ni de l'effet bénéfique qui en résultera (Great Again). Ce n'est pas le DeepState ni les neocon qui ont phagocyté Trump, c'est Trump qui les a phagocytés, imposant ses méthodes et ses comportements importés de sa propre histoire, sans aucun souci ni connaissance de l'Etiquette qui est, dans sa définition la plus cohérente, la dissimulation des actes du désordre et de l'illégalité naturels à l'homme derrière l'apparence d'un théâtre social, ou dit avec majesté l'Etiquette qui affirme une structure qui se veut ou se voudrait souveraine. Effectivement, Trump ne connaît pas Louis XIV, il connaît tout de la téléréalité et rien du théâtre.
Bref (façon d’écrire), les USA Made-in-Trump comme hyper-Syndicat du Crime inspiré du temps de Luciano & Costello, habillé en Empire de rapine, de chantage et de piraterie, affirmé comme tel, sans la moindre gêne et beazucoup plus grossier que son inspirateur, légalisant absolument l’illégal et portant comme valeur politique essentielle, comme vertu politique dirais-je même cette pratique. MAGA ? On s’est trompé d’acronyme, puisqu’il faut lire Make Cosa Nostra Great Again. (*)
Après avoir détaillé plusieurs cas fameux et en cours, dont celui du Venezuela bien entendu, Madsen, conclut par son jugement général sur l’administration Trump, effectivement qualifiée de “kakistocratie népotique” parce que les intérêts de la “Famille”(Trump’s Familly)sontle fondement moral de cette activité, selon une sorte de morale dont Trump, Trump-le-moraliste, est le créateur achevé grâce aux moyens de la communication brutale et totalitaire et au sens de la téléréalité qui caractérisent son activité. (C’est du Butler avec la guerre-téléréalité, du Everything is a racket encore plus que War is a racket.) Voici cette conclusion de Madsen :
« La punition par les tarifs douaniers et les sanctions produit des effets incontrôlables et déstabilisants, surtout lorsque les USA imposent des tarifs douaniers à la Chine, au Mexique, au Canada, à l’Europe et dans d’autres pays, et des sanctions contre l’Iran, Cuba, la Syrie, la Russie, la Biélorussie, le Venezuela, le Nicaragua, le Soudan, le Zimbabwe, la Corée du Nord, la Bosnie-Herzégovine, le Myanmar, l’Iraq, Le Yémen, le Burundi, le Qatar, le Koweït, le Liban, la Crimée, l’Érythrée, le Liban et Chypre. M. Trump peut bien croire s’il le veut qu’il a le pouvoir de brandir son sceptre et sa foudre de la guerre économique à son gré et sans réfléchir aux conséquences de sa politique, il reste que le monde apprend de plus en plus à contourner Washington et à mener ses relations internationales sans devoir supporter le souffle fétide des insultes de Trump. Qui plus est, la kakistocratie népotique de l’administration Trump, c’est-à-dire le président et ses porte-flingues, tels le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin, le secrétaire au Commerce Wilbur Ross et le secrétaire d’État Mike Pompeo, a veillé à accorder des exemptions aux tarifs et aux sanctions quand elles profitent personnellement aux entreprises de Trump et de sa famille. Tout cela sera pris en compte lorsque des actes de destitution attendus de longue date seront finalement mis à la charge du président Trump par la Chambre des Représentants des États-Unis. »
Le titre de cet article du 7 mars 2019 sur Strategic-Culture.org est : « Trump: The Warlord of Economic Savagery ». Le mot “sauvagerie”, qui comprend dans ce cas l’addition des caractères de la barbarie, de la cruauté et de l’inhumanité, convient sans aucun doute à la description objective que fait Madsen de cette “Guerre Mondiale du racket”que conduit Trump ; dans son outrance, dans le galvaudage fait à tous les usages, les règles et les principes, cette activité constitue une nouvelle production extrême de la postmodernité, et donc un nouvel échelon dans la Grande Crise de l’Effondrement du Système.
Cela ne dévalorise en rien le rôle de démolisseur et de créateur du désordre dans les structures du Système que nous reconnaissons à Trump, bien au contraire, et avec force. Trump a atteint le sommet de sa fonction d’antiSystème, bien entendu par totale inadvertance et en complète inconscience : il a inventé la barbarie de déstructuration du Système.
(*) Selon notre conception des hiérarchies et notre culture des bas-fonds portant beau, le terme de Mafia, outre son emploi commun sans majuscule, désigne l’organisation sicilienne fameuse de l’origine. Cosa Nostra, ou Syndicat du Crime, ou “crime organisé” est disons spirituellement et ethniquement, l’émanation américaniste de la Mafia. Essentiellement composé d’Italo-Américains au temps de sa splendeur (années 1930-années 1970), avec des capi aussi glorieux que Luciano, Costello, Genovese, Gambino, et des fous-tueurs tels que Capoine ou Anastasia, Cosa Nostra fut un modèle d’organisation, d’intégrité et de moralité dans toutes les activités illégales du crime. Bon mari et bon pères de famille, les capine manquaient jamais de donner leurs fastueuses oboles à l’Église du coin (celle de Rome, bien entendu).
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