Il y a 3 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.
254130 décembre 2015 – ...Il est vrai que m’arrêtant sur ceci qui est comme une image pieuse du visage du Diable, le visage de Soros nous avertissant contre Trump, il m’est venu à l’esprit l’idée de me mettre à cette chronique que j’avais déjà envisagée une fois ou l’autre, tel jour ou tel autre. La chose s’attache à un sujet somme toute intéressant, qui concerne la perception et la représentation qu’il faudrait avoir, selon mon sentiment, concernant ces évènements apocalyptiques dont on nous menace. Il s’agit de “Marine & The Donald”, et de savoir ce qu’il faut en faire dans nos supputations, lorsque l’on envisage ce que constituerait l’accomplissement de leurs ambitions.
Ces deux phénomènes politiques ou démagogiques-selon-certains, semblent avoir pour à peu près les mêmes “certains” des similitudes qui invitent à aller jusqu’à l’amalgame qu’on qualifierait de circonstance ; et, pour mon compte, sans plus élaborer sur les deux personnages car dans ce propos importe peu ce qu’ils sont et ce qu’ils pensent parce que je ne parle que du Système et rien d’autre. J’ai lu ici et là des commentateurs US faisant de Trump “the US Marine Le Pen”, – sans prêter attention, curieuse ironie, qu’en allant au plus court qui donnerait “The US Marine”, l’analogie aurait de quoi tromper son monde. Devant cette sorte d’argument, la “raison ” qu’entendent conserver notamment ceux-là que je vois assez souvent comme “les vrais-faux antiSystème” échafaudent nombre d’arguments et de théories prévisionnelles, qui vont tous dans le même sens : “Attention, ne nous emballons pas !” (Ou bien l’horripilant, pontifiant et arrogant “On se calme”, qui a le don de me faire me départir aussitôt de mon calme.) Ces deux-là, – Marine & The Donald, – s’ils vous apparaissent antiSystème, disent-ils, ne le sont pas tant que l’on croit ; peut-être même cachent-ils leur jeu, pour être encore plus Système que l’on croit. J’ai de la peine, comme dedefensa.org lui-même d’après ce que je constate, à cacher l’agacement qui, souvent, je dirais même de plus en plus souvent, me prend à la lecture de ces théories argumentées qui sont de ce genre que je dirais, du type “à-moi-on-ne-me-la-fait-pas”. Leur raison fait, exactement de la même façon, la raisonneuse “à-qui-on-ne-la-fait-pas” ; mais tout cela se dit, s’argumente, s’échafaude, souvent de façon fort complexe comme si la complexité était le gage de la sûreté de la raison, dans le cadre du Système ; si bien qu’au bout du compte, il s’avèrerait que la démarche peut aussi bien se révéler être une précieuse alliée du Système.
En effet, dérouler cette sorte d’argument, certes, c’est rester à l’intérieur du Système. L’argument s’appuie sur la prévision, ou la prédiction, qu’une fois élus, l’un et l’autre ou l’un ou l’autre, ils seraient conduits à faire une politique qui s’adapterait au Système, sinon qui ferait d’eux des complices et des “idiots utiles” du Système (Marine Le Pen, souvent désignée comme “la roue de secours du Système”). L’argument est à si bon compte qu’il ne vaut même pas d’être discuté : bien entendu qu’ils feraient une politique qui ferait d’eux des complices ou des “idiots utiles” du Système, parce que nul ni personne n’a la moindre possibilité de faire autrement que d’en passer par le Système parce que le Système est notre Tout et que rien ne lui échappe à l’intérieur des règles qu’il a établies. Or, une élection, suivie d’une installation à une fonction suprême, suivie de l’application d’une politique, ne peuvent se faire qu’à l’intérieur du Système. Aussi n’est-ce pas ce qu’il faut attendre d’une Marine ou d’un The Donald. Ainsi et en d’autres mots, vous comprendrez que je laisse de côté ce débat, m’en lave les mains en n’en dit plus un mot.
Il y a aussi ceci que je mentionne en passant, vraiment en passant parce que je me demande bien comment l’on peut encore s’attarder à de telles choses... “Fascisme”, “populisme”, “racisme”, “xénophobie”, voilà les mots dont on parle et dont tant de personnes parlent à leur propos. Quand je les entends sérieusement proférés, je sens comme un vertige qui me prend ; dans quel monde se croit-on pour employer de tels mots qui arrangent si bien le Système en détournant la critique antiSystème, s’emporter à leur propos, pinailler, argumenter, théoriser, discutant ainsi du sexe des anges noirs sans mesurer que ces anges noirs sont devenus des eunuques d’un autre temps ? Sait-on précisément de quoi le monde craque aujourd’hui, cette menace de sa destruction jusqu’à la néantisation par une puissance qui nous dépasse tous, et croit-on que les “eunuques d’un autre temps” méritent ne serait-ce que cinq minutes de discussion au Café du Commerce pour avoir une bonne mesure de la pureté, ou plutôt de l’impureté de ceux qui sont soupçonnés d’en être la réincarnation ? Enfin, qu’on me pardonne, je mentionnais ces circonstances en passant ; certes, cela ne fait pas très sérieux mais il fallait bien en dire un mot, de ces mots-là. Voilà, il est dit.
Car ce qui compte n’est pas ce qu’ils (“Marine & The Donald”) sont en vérité, ni ce qu’ils feront, ou plutôt ce qu’ils ont l’intention de faire s’ils sont élus et toute cette sorte de choses, mais ce que le Système a fait d’eux désormais, quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent. Que cela soit vrai ou non n’importe pas puisque seule compte, dans les termes impératifs de la communication qui domine tout et détermine tout, la représentation-Système dans un événement organisé par le Système et destiné à se passer à l’intérieur du Système. Nous sommes obligés d’emprunter cette voie d’accès à des perspectives éventuellement libératrices parce que tout le reste a échoué même si cela n’a pas été inutile (révolution, prise de pouvoir par la violence, insurrection, Occupy quelque chose, Tea Party et Ron Paul, les divers “indignés”, etc.), et échouera désormais à cause justement de cette puissance totalitaire du Système dont nous pouvons aujourd’hui comprendre et mesurer, à la fois l’hermétisme total en général et la potentialité explosive de lui-même dans certaines circonstances, dans un moment privilégié qu’il faut savoir reconnaître. Le nœud gordien de mon propos est effectivement l’identification de ce moment qui ne peut être qu’un Moment métahistorique où, ayant emprunté cette voie d’accès, et soudain désignés par ce qu’ils appellent “le suffrage du peuple”, ou “la volonté du peuple” qui est cette célébration de l’imposture imposée par le Système, ils sont élus (le duo “Marine & The Donald”). Je ne dis même pas “où ils accèdent à la fonction suprême...” (encore moins “où ils installent un gouvernement”, “où ils annoncent une politique”, etc., ces choses complètement insensées à envisager) ; je parle du fait même de l’élection au sein du Système d’une Marine ou d’un The Donald, qui ne peut être perçue par le Système que comme une imposture insupportable, une trahison épouvantable, à cause de la représentation absolument hermétique, impossible à modifier qu’il (le Système) a faite d’eux.
... Je parle ici, outre la liberté du propos ou à cause d’elle, en termes généraux, envisageant l’une ou l’autre élection, ou l’une et l’autre élections, bien entendu sans souci de chronologie, bien entendu sans le moindre intérêt d’analyse politique. Je parle dans les termes d’une symbolique qui constitue la respiration même du Système, et le cours même du déchaînement de ses instincts et de sa folie, qui est le seul style dialectique qui puisse le représenter pour ce qu’il est. Je parle en termes symboliques de sa potentialité explosive, de cette force brute déjà déchaînée et prête à se déchaîner encore plus, de cette fureur noire comme le Mordor qui, soudain, perd tout contrôle de soi, dans son déchaînement sans fin. Je veux mettre le Système littéralement hors-de-lui, éructant d’une fureur inimaginable que quelque chose, quelqu’un, quelque circonstance, – qu’importe qu’il en soit lui-même le créateur ! – viennent le défier selon des règles qu’il a lui-même édictées, pour bien définir ce qu’est un défi et comment ils le considèrent. Il faut que le Système hurle absolument de fureur devant ce qu’il a enfanté qui est en même temps ce qu’il a permis de se présenter à lui comme un défi.
Dans ce cas alors, les réactions du Système face à ce (ces) monstre(s) qu’il a inventés lui-même, dont il a fait des repoussoirs, des faces d’absolue imposture pour son compte, ces réactions sont totalement imprévisibles. Tout peut arriver, plus aucune borne ne le retient, plus aucun sens tactique, plus aucune opportunité de manœuvre. Il est ivre de fureur et aveugle, et il déchaîne sa surpuissance dans tous les sens et là, dans une telle confusion, il peut avoir raison de lui-même en s’autodétruisant. C’est cela qui importe et nullement une fine tactique et une stratégie pensée, et un programme de gouvernement, et une réforme audacieuse, etc.
Marine et The Donald en même temps, dans l’esprit de la chose avec 2016 équivalant à 2017, leurs possibilités parallèles correspondent à un paroxysme évident de la crise d’effondrement du Système, et leur rôle n’est que et ne peut être que celui de détonateur pour activer ce paroxysme, – et avec eux et après eux le désordre, le déluge-Système ! Je ne dis pas une seconde, je m’en garderais bien, qu’ils réussiront parce que j’ai égaré ma boule de cristal quelque part en 1989-1991, entre le Mur et le Golfe ; je dis qu’ils sont des allumettes prêtes à être craquées, et si elles n’enflamment pas la mèche il y en aura d’autres car aujourd’hui la mèche est bien là, qui ne demande qu’à brûler ; plus précisément, je dis qu’ils sont les allumettes les plus sérieuses rencontrées jusqu’ici, et que c’est de cette façon qu’il faut les considérer. Peut-être feront-elles long feu, mais on ne s’interroge pas sur les possibilités de ceci et les possibilités de cela, ni sur les suites de ceci et les suites de cela dans cette situation où nous sommes, où la seule alternative concevable à l’acte de la tentative que je décris ici est la destruction jusqu’à la néantisation du monde, – non, rien de tout cela, on se contente de craquer l’allumette lorsque l’on en a une.
Il n’y a qu’une seule issue, une seule stratégie, un seul but, une seule possibilité : la destruction du Système, et toutes les techniques, toutes les possibilités sont bonnes à prendre. Peu m’importe ce qui arrivera ensuite car rien ne peut être pire que ce qui est train d’arriver si rien n’arrête cette course folle. La seule chose qui m’importe est ceci que seul le Système a assez de puissance pour se détruire lui-même, et que cette puissance soudain invertie contre lui-même ne peut venir que d’une fureur de lui-même atteignant à la folie que susciterait un événement extraordinaire dont il aurait été lui-même l’instigateur… Et encore ceci en effet, qu’il a fait, le Système, dans un acte prémonitoire, en sorte que ces créatures qu’il a habillées de sa propre représentation apparaissent comme ces allumettes enflammées prêtes à allumer la mèche de l’explosion de lui-même.
... Et là enfin, je m’arrête, comme épuisé par ma propre fureur, la fureur que fait naître en moi cette chose immonde et monstrueuse, le Système-et-sa-fureur, avec son effet de mimétisme antagoniste, fureur-pour-fureur, tant je sens d’intuition impérative que là et nulle part ailleurs se trouve la source du Mal. Déjà l’apaisement me gagne. Je songe à mon texte de demain, dans ce Journal dde.crisis, pour une fois préparé, déjà présent dans mon âme poétique et qui déjà chuchote à ma plume son inspiration. Ce sera sur “2016 et ma nostalgie” et je sais que j’y trouverai, le temps de cette confidence, l’harmonie, l’équilibre, une douceur infinie, comme un chant de gloire apaise l’âme et lui donne la beauté de sa sublime essence poétique. C'est une autre façon d'avoir raison du Système, et aucune ne doit être négligée, et toutes doivent être utilisées.
Forum — Charger les commentaires