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2373Le départ de la Maison-Blanche de Bannon s’est imposé comme un événement majeur dans le chaos qu’est devenue la situation politique à Washington D.C., comme Washington D.C. est devenue “D.C.-la-folle”. Nous disons “s’est imposé” parce que nous ne pensons pas qu’il le soit vraiment, majeur, parce qu'événement annoncé et selon une situation déjà en marche ; mais dans ce cas comme dans bien d’autres sinon comme dans tous les autres, la perception règne puisque règne la communication et que la réalité est désintégrée comme référence acceptable par tous. Alors, acceptons l'interprétation d'“événement makeur” et nous en discuterons le sens.
... “Le départ de la Maison-Blanche de Bannon s’est imposé...”, etc., de même que la situation aux USA s’impose d’elle-même comme la chose la plus importante au monde, de notre point de vue comme nous le disons souvent, d’où pour nous la nécessité d’en parler à mesure. C’est un peu comme le constat que fait Dimitri Orlov lorsqu’il écrit (le 15 août 2017, traduction du Saker francophone le 22 août 2017) :
« Franchement, je préférerais écrire sur d’autres sujets, mais ce qui se passe actuellement sur notre seule et unique planète, c’est qu’il y a un certain pays assez important et toujours influent qui perd son esprit collectif. Après avoir étudié et observé les États-Unis au cours des 40 années passées, et les observant maintenant à une distance respectable de près de 8 000 km, je ne pense pas qu’il y ait actuellement un sujet plus important à discuter, même si j’espère revenir à des sujets plus agréables, paisibles et plus proches du localisme dans quelque temps... »
Le premier point qui reste toujours le plus intéressant est de savoir si l’ampleur extraordinaire que la communication donne à tel et tel événement, particulièrement lorsqu’il s’agit de “la crise des crises” en cours aux USA, est une complète construction de cette communication, avec l’artificialité que cela suppose, ou si cette ampleur extraordinaire n’est finalement que la révélation d’une importance qui nous était cachée à l’origine. C’est là continuer à tourner de la question de la vérité et de la réalité, question qui a toujours existé certes mais qui est devenue aujourd’hui singulièrement essentielle dans la mesure où la réalité s’est désintégrée ces dernières années, justement sous les coups de cette communication maniée dans tous les sens et de toutes les façons, avec comme seule dénominateur commun la puissance de cette communication.
Pour notre cas, notre choix est fait. La communication parle comme elle le fait parce qu’elle règne, et contre cela nous ne pouvons rien. Il reste à jouer son jeu, ou plutôt selon les règles que nous impose son jeu. Par conséquent, le départ de Bannon est en vérité (vérité-de-situation) cet “événement majeur dans le chaos qu’est devenue la situation politique à Washington D.C., comme Washington D.C. est devenue ‘D.C.-la-folle’”.
(Selon la logique du jugement, il ne devrait pas être cet “événement majeur...” parce qu’il est annoncé comme probable depuis un certain temps, parce que Bannon a joué un rôle mineur dans l’action chaotique de Trump depuis l’installation du nouveau président, parce que sa position n’a cessé de se dégrader à partir du seul événement où il a exercé une influence considérable [le discours d’inauguration du 21 janvier, absolument populiste], etc. Autrement dit, nous constatons que la communication est faussaire par rapport à la vérité-de-situation des sept premiers mois de l’administration Trump, mais nous reconnaissons que cet aspect faussaire est lui-même, tactiquement et relativement parlant, une vérité-de-situation du simulacre, – et donc, ainsi le faux est-il vrai comme il sied à la situation d’un simulacre...)
Pour certains, donc, ce départ consacre un tournant décisif de l’administration Trump et la complète capitulation de Trump. Certains parmi ces “certains” sont encore plus précis, par exemple lorsqu’ils estiment que l’administration Trump est devenue désormais une machinerie entièrement sous le contrôle de Goldman-Sachs. C’est l’avis de Michael Krieger dans Liberty Blitzkrieg du 19 août, extrêmement affirmatif et qui fait des prédictions très rapprochées que l’on pourra vérifier :
• Le “coup” a réussi, le populisme de Trump est mort (ou plutôt, le faux-populisme de Trump est apparu pour ce qu’il est) et c’est bien une structure basée sur Goldman-Sachs qui détient le pouvoir. Il n’est plus nécessaire d’ennuyer le président Trump, de l’attaquer, de le mettre en question et, désormais, il n’est plus question de destitution : ainsi en a décidé Goldman-Sachs (ou le Deep State, si vous voulez)..
• Désormais, la presseSystème va cesser ses attaques contre Trump puisqu’il est complètement rentré dans le rang. Le président va avoir les mains libres pour se conduire conformément aux instructions du Deep State.
« The removal of Bannon is the end of even a facade of populism. This is now the Goldman Sachs Presidency with a thin-skinned, unthinking authoritarian as a figurehead. Meanwhile, guess who’s still there in addition to the Goldman executives? Weed obsessed, civil asset forfeiture supporting Jefferson Sessions. The Trump administration just bacame ten times more dangerous than it was before. With the coup successful, Trump no longer needs to be impeached.
» Here’s another prediction. Watch the corporate media start to lay off Trump a bit more going forward. Rather than hysterically demonize him for every little thing, corporate media will increasingly give him more of the benefit of the doubt. After all, a Presidency run by Goldman Sachs and generals is exactly what they like. Trump finally came out of the closet as the anti-populist oligarch he is, and the results won’t be pretty. »
Ensuite, Krieger renverse complètement son propos et le cours de sa pensée en discréditant sans la moindre réserve l’équipe qui a pris le pouvoir et en annonçant la possibilité d’un rassemblement populiste d’une extrême puissance. Ce mouvement réunirait les populistes de droite déçus par Trump et les populistes de gauche qui parviendraient à desserrer l’emprise des idéologues progressistes-sociétaux et le clan démocrate pourri jusqu’à l’os, à l’image des gens qui gravitent autour de Trump et labellisés “républicains”. Dans ce sens, Krieger cite Noam Chomsky qui ressuscite, passée l’amertume de l’élection USA-2016, cette même alliance populiste gauche-droite vers laquelle nombre de raisonnements partis de prémisses divergentes se retrouvent.
« Election 2016 has been extremely bittersweet for me. On the positive side, through both the Bernie Sanders and Donald Trump grassroots movements, we have seen clear proof that a huge number of Americans accurately understand that the current system is totally rigged and simply not working for them. These people didn’t migrate toward these two candidates for some tweaks to the system here and there, their supporters want full scale paradigm level change. »
Comme on le voit, dans toutes ces réflexions, on passe Bannon aux profits et pertes. On sait que ce n’est pas notre avis quant à l’avenir de Bannon, et qu’à notre sens, au contraire, il a la possibilité d’un très grand rôle à jouer. Cela ne contredit d’ailleurs pas nécessairement la possibilité d’un rassemblement populistes droite-gauche tel que l’annonce et le souhaite Krieger. Cela confirme qu’on peut obtenir la même conclusion à partir de prémisses complètement différentes, c’est-à-dire aboutir dialectiquement à de mêmes buts stratégiques selon des tactiques différentes. Cela signifie qu’on peut difficilement déboucher sur une issue qui n’implique pas un très-grand bouleversement.
A côté de cela et selon notre point de vue cette fois, il apparaît manifeste que Bannon est loin, très loin de ne plus compter dans la lutte en cours à “D.C.-la-folle” et donc il n’est pas juste de tenir pour acquise la défaite immédiate des populistes-nationalistes qu’il représente. Il a été annoncé, dès son départ de la Maison-Blanche et sa reprise enthousiaste de la direction de Breitbart.News, son intention de lancer une chaîne de télévision qu’on situerait politiquement à droite de FoxNews. Il n’est pas encore précisé si cette chaîne sera simplement diffusée sur l’internet ou si elle s’installera sur les canaux normaux, parmi les chaînes d’audience nationale. Bannon est soutenu financièrement par le milliardaire Bob Mercer, qui est son ami et un soutien financier traditionnel et puissant de la tendance que représente Bannon.
Cette nouvelle diffusée par le site Axios.com a été très largement reprise, sans le moindre démenti, et présente toutes les apparence d’une information sérieuse. Une nouvelle chaîne de télévision implique une intensification maximale de la guerre de communication en cours aux USA, d’autant plus qu’une chaîne de cette orientation politique attirerait sans aucun doute divers présentateurs TV d’audience nationale qui se trouvent très fortement contraints à la réserve à cause des politiques suivies par les grandes chaînes classiques de la presseSystème.
La nouvelle citée ci-dessous donne également un aperçu de la tactique très agressive (voir certains textes de Breitbart.News comme celui-ci) mais également très modulée de Bannon selon les engagements ou les désengagements de Trump par rapport à ses promesses électorales...
« Unshaven and working from home in cargo shorts as he moves into “Bannon the Barbarian” mode, Steve Bannon is thinking bigger than Breitbart. Axios' Jonathan Swan hears Bannon has told friends he sees a massive opening to the right of Fox News, raising the possibility that he's going to start a network.
» • Bannon's friends are speculating about whether it will be a standalone TV network, or online streaming only.
» • Before his death in May, Roger Ailes had sent word to Bannon that he wanted to start a channel together. Bannon loved the idea: He believes Fox is heading in a squishy, globalist direction as the Murdoch sons assume more power.
» • Now he has the means, motive and opportunity: His chief financial backer, Long Island hedge fund billionaire Bob Mercer, is ready to invest big in what's coming next, including a huge overseas expansion of Breitbart News.
» On Day 1, Bannon declared he's taking his West Wing infighting to the outside, telling Bloomberg Businessweek's Josh Green that he's “going to war for Trump against his opponents — on Capitol Hill, in the media, and in corporate America.”
» • The reality is that Bannon will go nuclear on former colleagues he calls “West Wing Democrats”: economic adviser Gary Cohn, Jared and Ivanka (“Javanka,” as he calls them) and Deputy National Security Adviser Dina Powell.
» • The revved-up Breitbart operation is also likely to target Speaker Ryan, as it did before Trump.
» Why it matters: The country's national political conversation is about to get even uglier, if you can imagine. It's going to be dark, and toxic, with a fight on the right that may be more bitter and personal than hostilities between Republicans and Democrats.
» • Bannon signaled his subtle approach in a for-the-ages Weekly Standard interview: “The Trump presidency that we fought for, and won, is over … I feel jacked up … Now I'm free. I've got my hands back on my weapons. … I am definitely going to crush the opposition. There's no doubt. I built a f***ing machine at Breitbart. And now … we're about to rev that machine up.”
» • His restoration as executive chairman of Breitbart News was announced less than five hours after the White House confirmed his "mutually agreed" departure as chief strategist. (Translation: He was told he wasn't long for the West Wing.)
» • Bannon made a “conqueror's return” to a Breitbart editorial conference call last night, and laid out the battle ahead for the staff.
» • Josh Green — author of “Devil's Bargain,” the book that helped get Bannon fired because Trump hates sharing the spotlight — tweeted: “Bannon sounded like he'd just consumed 40 Red Bulls … At least [he] didn't say he's leaving to spend more time with his family.”
» Around the corner: Expect Bannon to use Breitbart to engage aggressively in September's policy fights. Watch for Bannon to pressure Trump to veto any government funding bill that doesn't include money to fund the building of that big, beautiful wall he promised along the southern border with Mexico... »
On a déjà eu, depuis le départ de Bannon, une séquence complète montrant ce que pourrait être le “fonctionnement” de la tactique absolument incendiaire de Bannon avec peut-être la complicité de Trump selon l’hypothèse que le président a conclu une sorte d’accord de coopération cachée avec son ancien collaborateur, que cet accord soit implicite ou explicite... Il y a déjà la phrase, désormais fameuse, tweetée par Trump le 20 août 2017, à l’attention de Bannon, peu après son départ de la Maison-Blanche : « Steve Bannon will be a tough and smart new voice at @BreitbartNews...maybe even better than ever before. Fake News needs the competition! »
Cet encouragement introduit évidemment l’idée exprimée dans notre texte d’hier : « A cet exercice du changement de cap et d’opinion, Trump a déjà monté une habileté et une très grande absence, sinon de scrupules, dans tous les cas de responsabilité ; il y serait d’autant plus à l’aise, ayant préparé le terrain par une phrase de cette sorte et d’autres signes de réserve qui pourraient filtrer d’ici là. [...] Enfin et pour explorer un autre domaine, si l’on se réfère à sa phrase d’encouragement adressée à Bannon on pourrait dire qu’il s’y prépare déjà comme s’il était prêt à un double jeu, d’autant que Bannon a prévu de jouer ce (double) jeu-là en annonçant qu’il ferait la guerre essentiellement à ceux qui ont détourné le programme de Trump et nullement à Trump lui-même. »
La déclaration de Trump annonçant le renforcement des forces armées US en Afghanistan a été accueillie avec hostilité par Breitbart.News. Il en a été d’une façon complètement différente, c’est-à-dire tout simplement inverse, du rassemblement particulièrement ultra-populiste que Trump a tenu hier à Phoenix, dans l’Arizona. L’événement a été couvert par Breitbart.News par un premier texte live, couverture “en avalanche” mêlant les tweets de personnalités et individualités diverses et les vidéos à mesure de leur disponibilité. Le chapeau d’ouverture du texte est particulièrement significatif, d’une part directement de la tactique de Bannon de choisir une position spécifique, – critique ou laudative, – de chaque acte de la Maison-Blanche, et d’autre part peut-être, et certes indirectement dans ce cas, d’une certaine connivence entre Bannon et Trump... L’approbation manifeste du meeting de Phoenix qui s’exprime par la couverture de l’événement des thèmes populistes est balancée par les allusions directes à la décision sur l’Afghanistan.
« President Donald Trump will hold a huge campaign rally in scorching Phoenix, Arizona, this evening, a day after he flip-flopped on one of his major campaign promises by sounding like a “classic neocon” during his Monday speech on Afghanistan. »
Le contenu du discours de Trump à Phoenix, au contraire de sa décision sur l’Afghanistan, coïncide complètement avec les thèmes que Bannon défend, et donc avec l’esprit et l’héritage de la campagne USA-2016 de Trump : attaque violente contre la presse antiSystème, des fausses nouvelles et la plate-forme qu’elle donne aux “discours de haine” ; appel au rassemblement contre les forces de progressiste et de gauche ; dénonciation des attaques et du saccage des symboles et des marques de l’histoire et du passé des Etats-Unis, etc.
Les réactions de la presseSystème, notamment des canaux télévisés, ont été au niveau de violence du président ; il s’agit d’une telle violence de part et d’autre que divers tweets de commentateurs ont répété, sur le ton d’une ironie persiflante, qu’on pourrait se demander si au fond Bannon n’avait pas été une force modératrice auprès de Trump tant celui-ci s’est déchaîné à Phoenix, cinq jours après le départ de Bannon (« Starting to look like Steve Bannon was actually the great moderating force in the Trump White House »). On trouve divers autres exemples de cette violence chez les commentateurs : le présentateur de CNN Don Lemon affirmant : « Trump is clearly trying to ignite a civil war in this country », ou encore ce tweet de McKay Coppins, journaliste de The Atlantic, le 22 août à 22H3, « @TheRickWilson is on CNN saying that Trump is “obviously mentally unstable ... This man is not well.” »
Il faut bien entendre que cette violence était complètement partagée, chez Trump autant que dans la presseSystème. Tout se passe comme si Trump, ayant dû céder sur les questions de sécurité nationale, se rattrapait largement sur les questions intérieures où il joue à l’ultra-populisme. Bannon et Breitbart.News s’arrangent parfaitement de cette situation de confrontation qui porte sur l’essentiel pour eux, car évidemment la bataille, aux USA même, entre Trump et le système de la communication (presseSystème) est, de loin, la bataille la plus importante.
Dans tous les cas, on ne voit rien qui aille dans le sens de ce qu’annonce Michael Krieger, notamment dans le sens de l’apaisement de l’affrontement entre Trump et la presseSystème, avec un freinage des attaques de la seconde contre la première. Ce constat doit nous apparaître comme complètement logique et rendre les exclamations de triomphe avec la décision sur l’Afghanistan des divers représentants et porteurs d’eau du Deep State, notamment les antiquités type-neocon, complètement décalées et hors de propos. La cause essentielle en est que la politique d’agression et d’expansionnisme n’a plus vraiment d’importance et qu’elle est d’ailleurs de plus en plus paralysée sur ses divers fronts par les faiblesses de l’appareil militaire US, par les divisions entre les services et les agences, par les divisions entre pays du bloc-BAO, par la puissance des positions installées par les Russes et leurs alliés...
On pourrait concevoir que le schéma ayant notamment eu comme principal effet le départ de Bannon renvoie à un modus vivendi entre les forces du Deep State et Trump qui n’est pas du tout un arrangement négocié mais plus simplement un effet de constat du rapport des forces existant à la Maison-Blanche et d’une façon générale dans l’administration et à “D.C.-la-folle”. Le Deep State tient tous les outils de la politique extérieure et de sécurité nationale, et sur ce plan il place Trump en état d’impuissance et de paralysie.
Trump répondrait donc par un activisme renouvelé, extrêmement violent, en s’adressant directement à la population, selon un schéma activiste contre lequel le Deep State ne peut rien à moins de l’éliminer d’une façon ou d’une autre, comme président ou même comme personne physique. Mais il sait bien, le Deep State, qu’une telle élimination, dans l’atmosphère actuelle, reviendrait à déclencher quasi-automatiquement une véritable guerre civile où il a tout à perdre. C’est pour cette raison que le “marché” supposé de Michael Krieger, s’il a certes du sens, nous semble tout simplement impossible à réaliser. L'option “American Gorbatchev”, dans un sens ou un autre, n'est jamais bien loin.
Le point qui apparaît de plus en plus fondamental, qui a été esquissé plus haut, est bien l’importance décroissante, et décroissant à à une vitesse vertigineuse de la politique extérieure, de l’agression expansionniste type-neocon ; non seulement, comme on l’a dit, pour des raisons stratégiques, technologiques et politiques objectives, mais également pour la raison fondamentale qu’on atteint aujourd’hui aux USA, dans le cours de la crise évidente de la situation intérieure, à l’intensité, à la puissance, à la signification ontologique et eschatologique du cœur de la Grande Crise Générale d’effondrement du Système.
Finalement, le America First de Trump n’a rien à voir, ni avec une politique extérieure restreinte, ni avec une sorte de néo-isolationnisme, mais d’abord et essentiellement avec l’affirmation que “l’Amérique d’abord” désigne ce pays comme le banc d’essai premier et unique dans son exceptionnalité, et le modèle final du champ de bataille de la postmodernité, entre tradition et conception identitaire d’une part, progressisme-sociétal et déstructuration-déconstruction d’autre part ; entre structurationnisme-principiel d’une part et déconstructionnisme-globaliste d’autre part... Certes, entre antiSystème et Système finalement, puisqu’on y revient, et America First signifierait alors aussi bien Armageddon-First.
Peu importe qui est Trump, quelle est sa politique, quel est son jugement, ses partis-pris, etc. Il reste qu’il est d’abord et reste plus que jamais un “cocktail Molotov humain” comme l’avait baptisé Michael Moore, pour une fois si judicieusement inspiré dans l’identification d’un symbole fondamental portant non sur un jugement idéologique mais sur la perception d’une situation eschatologique. Bannon semble avoir compris cela, si l’hypothèse est bonne, et calculé que la situation générale pourrait encore mieux se servir d’un Trump dans cette position avec lui-même hors de la Maison-Blanche.
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