Notes sur la Grande Guerre de la Globalisation

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Notes sur la Grande Guerre de la Globalisation

6 juillet 2018 – Les premières mesures protectionnistes contre les produits commerciaux chinois sont entrés en vigueur hier à minuit, heure de Washington, inaugurant symboliquement ce qui doit être manifestement considéré comme une guerre commerciale, sinon la Grande Guerre Commerciale du monde globalisé, – ou, n’hésitons pas pour la grande pompe, la Grande Guerre de la Globalisation. L’événement est remarquable, à la fois d’ampleur et de symbolisme, car tout renvoie à cette “globalisation” qui concerne, enveloppe et emprisonne à la fois la planète. Il va sans dire, et encore mieux en l’écrivant, qu’il s’agit là d’un aliment de très haute qualité, hors-droit de douane, de la GCES (Grande Crise d’Effondrement du Système).

Techniquement donc, depuis minuit hier, les USA imposent des droits de douane sur $34 milliards de produits en provenance de Chine, conformément à la section 301 du US Trade Act, de 1974. On trouve aussitôt de nombreuses déclarations pour souligner l’inévitabilité des effets d’entraînement, de diversification et d’incontrôlabilité de ce conflit entre les deux plus grandes puissances économiques du monde une fois qu’il est lancé, – puisqu’il s’agit effectivement d’une mesure conflictuelle selon les annonces déjà faites par ceux qui sont touchés. 

« Une fois que les tarifs commencent à entrer en vigueur, il est clair que le conflit est réel. Si nous ne trouvons pas de porte de sortie, cela accélèrera comme une boule de neige descendant une colline », observe Robert Holleyman, ancien vice-représentant américain au commerce dans l'administration Obama. Lors d'une conférence de presse à Beijing hier, le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng, a déclaré: « Les États-Unis tirent des coups de feu sur le monde entier, y compris sur eux-mêmes. » Monsieur Bruce Blakeman, qui est un cadre supérieur du géant agricole américain Cargill, nous a informé également que « [l’]impact des conflits commerciaux aura de graves conséquences pour la croissance économique et la création d'emplois et fera du tort aux personnes les plus vulnérables dans le monde entier. »

La Chine a déjà déclaré qu’elle réagirait immédiatement, « sur une échelle égale, avec une intensité égale », avec des objectifs majeurs où l'on trouve le soja et les véhicules utilitaires de sport (VUS). L’une des principales inconnues tactiques de cette Grande Guerre Commerciale est donc pour l’instant de connaître ce que va être la réaction des États-Unis aux contre-mesures chinoises. Dans la guerre de communication qui a été menée jusqu’ici et a conduit à l’action décidée hier par les USA, on a noté que Trump avait menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires sur des produits chinois allant jusqu'à $400 milliards si Pékin ripostait contre les États-Unis. Les interconnexions entre les deux plus grandes économies du monde, la forme structurelle quasiment informe de la globalisation, c’est-à-dire hors de toute logique stratégique, des intérêts nationaux, des alliances, etc., signifie que cette escalade de la guerre commerciale impliquera des entreprises à travers le monde entier.

Nous y voici donc... Et nous y voici avec l’inévitable spectre, qui projette son ombre sur toute crise économique grave.

Le spectre classique de la Grande Dépression

Toute une école économiste, sur laquelle s’est depuis appuyée la rhétorique de la nécessité du libre-échange à l’échelle mondiale (la globalisation), estime que la Grande Dépression qui suivit le krach de Wall Street (octobre 1929) mais ne lui est pas directement, ou chronologiquement liée, est la conséquence directe d’un tournant protectionniste très affirmée des USA avec le vote par le Congrès en juin 1930 de la loi Smoot-HawleyCette préoccupation est très grande dans les milieux économiques néo-libéraux depuis que Trump a ouvert sa communication sur l’établissement de droits de douane, ce qu’on désigne en général comme du protectionnisme.

On en a un témoignage avec cette intervention dramatique d’un groupe de 1 140 économistes en mai dernier, auprès du président Trump... Le moins qu’on puisse constater est que cette intervention, comme celle de 1 028 économistes auprès du Congrès en 1930, n’a guère été suivie d’effets.

« Plus d’un millier d’économistes américains ont mis en garde leur Président contre la répétition des erreurs commises avant la Grande Dépression des années 1930. Le “protectionnisme économique” du Président Trump a beaucoup en commun avec les erreurs qui ont alimenté la Grande Dépression, avertit un groupe d'experts, dont 14 lauréats du prix Nobel, dans une lettre adressée au Président, observe The Guardian[Les signataires] ont également mis en garde Donald Trump contre une rhétorique sévère sur le commerce qui menace de reproduire les erreurs commises par les États-Unis dans les années 1930.

» Les 1.140 économistes ont envoyé la lettre [le 3 mai] dans un contexte d'escalade de problèmes commerciaux entre les États-Unis et l'Union européenne. Donald Trump a en effet imposé des droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium, mais a octroyé des compensations temporaires à l'UE, à l'Australie et à d'autres pays.

» En 1930, 1.028 économistes avaient exhorté le Congrès à rejeter la loi protectionniste Smoot-Hawley augmentant les droits de douane sur l'importation de biens, rappellent les auteurs de la lettre. Cette loi commerciale, selon de nombreux économistes, fut l'un des déclencheurs de la Grande Dépression. “Le Congrès n'a pas suivi les conseils des économistes en 1930 et les Américains à travers le pays en ont payé le prix. Les économistes signataires et les professeurs d'économie vous recommandent vivement de ne pas répéter cette erreur.” »

L’antiaméricanisme de l’Atlantique au Pacifique

Lorsqu’eut lieu cette intervention, il était principalement question du conflit entre les USA et ses alliés transatlantiques (Canada, UE). Depuis, on a pu suivre la dégradation des rapports entre les USA et l’UE avec les premiers droits de douane sur l’acier et l’aluminium, dégradation qui devrait se faire ressentir dans le climat du sommet de l’OTAN dont nous nous rapprochons à grands pas (11 et 12 juillet), et celui-ci suivi de la rencontre Trump-Poutine qui terrorise absolument les principaux alliés européens des USA au sein de l’OTAN, et déjà en guerre avec Washington-Trump au niveau commercial. 

 L'expérience montre qu'il vaudrait mieux se préparer à l'inattendu», observe calmement et sentencieusement le directeur de l’Institut Egmont de Bruxelles, Sven Biscot... Dans un article de Ellen Mitchell, dans The Hill du 17 juin 2018, on trouve cette citation d’un expert du distingué Atlantic Council, Barry Pavel, commentant la décision de Trump d’arrêter les manœuvres USA-Corée du Sud à l’occasion du sommet Kim-Trump : « La décision de Trump a également conduit certains [experts européens] à s’inquiéter de la possibilité que les exercices militaires américains pourraient être suspendus en Europe alors qu’il existe [selon eux] un risque d’agression russe. “Les alliés sont très inquiets et il ne s’agit pas de la seule Corée du Sud”, observe Pavel. “Il y a un sommet de l'OTAN dans quatre semaines, et je sais pertinemment qu’il y a cette préoccupation – parce qu’un haut responsable européen de la défense m’a posé la question ...‘A quel point devrions-nous être préoccupés par le même problème, si la même mesure étant pris en Europe ?’” »)

On ne manquera pas d’ajouter dans cette cohorte des querelles transatlantiques qui frisent l’affrontement majeur, le cas spécifique du Canada comme on vient de le voir ces jours derniers avec les mesures annoncées par le jeune Justin Trudeau dans ce qui est considéré comme “l’une des crises les plus graves” ayant existé entre les deux pays. Le Premier ministre canadien lance un véritable appel à la mobilisation nationale, qui est jugé diversement selon les observateurs, et avec un œil notablement et furieusement critique lorsqu’il s’agit de WSWS.org, mais qui n’en constitue pas moins un événement de fracture d’une puissance extraordinaire et complètement exemplaire de la situation régnant à l’intérieur du désormais-pseudo “bloc”-BAO/transatlantique. Jamais les deux pays si proches (USA et Canada) ne se sont trouvés en position d’affrontement aussi ouvert dans la période moderne, bien plus même qu’autour de 1930, lorsque des plans secrets d’invasion du Canada étaient préparés par les USA.

Mais aujourd’hui, il est surtout question de l’entrée en vigueur des mesures prises contre la Chine, et dès lors toute l’attention se porte vers le côté asiatique du globe. L’on peut suivre le constat que rapporte le commentateur Ivan Danilov concernant la formation ultra-rapide d’un bloc asiatique où s’inscrivent nombre des alliés des USA, aboutissant ainsi par le biais économique au résultat exactement inverse à celui que recherchent les USA depuis plusieurs années : au lieu d’isoler la Chine en Asie, regrouper l’essentiel des pays de la zone autour de la Chine, contre les USA

Bloc asiatique sur les ruines du TPP

Même le traité de libre-échange TPP (TransPacific Partnership), lancé par Obama pour formaliser cette stratégie antichinoise,se retourne contre les USA après le retrait du TPP des USA décidé par Trump. Ce retrait a entraîné l’éclatement ou éventuellement la transmutation du projet, pour fournir le cadre d’une structure économique du même type, mais cette fois complètement antiaméricaine et au profit de la Chine ; l’urgence de la pression protectionniste US est telle que l’on voit ainsi des pays qui n’apprécient guère la Chine et se méfient de ses possibles ambitions régionales, se ranger à ses côtés, réalisant ainsi l’inverse de ce que mettaient en place les USA.

La situation est devenue si inquiétante que les USA envisageraient, selon le Wall Street Journal, de ne pas infliger de sanctions à l’Inde et au Japon si ces deux pays continuent à acheter du pétrole iranien, ce qui est le cas, en espérant qu’ils adouciront leur position antiaméricaine dans le bloc, ce qui a fort peu de chance d’être le cas...

Voici le récit de Danilov sur l’évolution de la situation asiatique ces derniers jours : « ...Non seulement les principaux rivaux des États-Unis dans la guerre commerciale actuelle — la Chine et l'UE — n'ont pas l'intention de déposer les armes, mais à présent même leurs proches alliés dans la région Asie-Pacifique commencent à rejoindre la coalition économique antiaméricaine. [...]  L'agence américaine Bloomberg rapporte que les ministres du Commerce des 16 pays asiatiques qui entament la phase finale des négociations sur la création du plus grand bloc commercial de la planète — dont les USA ne feront pas partie — se sont réunis le 1er juillet à Tokyo. Les organisateurs de ce nouvel espace de libre-échange sont l'Inde, la Chine et le Japon, ce qui préoccupe forcément Washington. La communauté d’experts américaine plaçaient beaucoup d'espoirs dans l’Inde et dans le Japon pour contenir la Chine au profit des États-Unis, ainsi que dans le recours aux différends traditionnels et à la concurrence entre l'Inde et la Chine, ainsi qu'entre le Japon et la Chine pour “étouffer Pékin par le biais des autres”. Mais, dans la pratique, les alliés américains en Asie — l'Inde et le Japon, avec la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande — changent leur position proaméricaine au profit d'approches plus pragmatiques de la politique étrangère.

» Bloomberg cite le ministre japonais du Commerce Hiroshige Seko, qui a expliqué aux journalistes pourquoi un nouveau bloc commercial était créé. Il a même fait allusion à celui contre qui les pays asiatiques comptaient s'unir : “La voie vers la signature d'un accord à la fin de l'année s'est libérée. Compte tenu de l'inquiétude accrue à cause du protectionnisme, il est important que la région asiatique avance sous le drapeau du libre-échange”. [...] Le ministre du Commerce de Singapour a exprimé la même position, mais formulée autrement: “Le système du commerce international fait face en ce moment même à de sérieux défis. Ils représentent une motivation supplémentaire pour que nous obtenions un résultat substantiel lors de ces négociations”. [...] 

» Il est difficile de surestimer les conséquences de la formation de l'alliance commerciale asiatique, qui avait été initialement pensée comme un Partenariat transpacifique dans lequel les USA devaient jouer un rôle central et duquel ils comptaient tirer les principaux bénéfices. L'administration Trump a enterré ce pacte commercial dont la Chine avait été intentionnellement exclue afin qu'elle soit isolée au niveau continental et encerclée par des pays dont la politique commerciale était déterminée par Washington. L'administration Trump a pensé que le bénéfice des USA dans ce pacte n'étaient pas suffisants et qu'il était possible d'obtenir de l'Asie davantage de concessions et de préférences en faisant pression sur chaque pays de la région séparément. Le résultat fut contraire à ses attentes : l'isolement de la Chine a échoué et à présent, avec l’Inde et le Japon, elle travaille à la création d'une alliance commerciale d'une taille et d'une force sans précédent, qui englobera environ un tiers du PIB de la planète et près de la moitié de sa population.

» Sur le plan pratique, suite à la création de cette union, la politique américaine de pression économique sera confrontée à des difficultés imprévues et très importantes. Par exemple, les taxes rédhibitoires contre un pays membre à part seront pratiquement sans effet à cause de la possibilité de libre réexportation de certains produits via d'autres pays du bloc commercial. En d'autres termes, par exemple, les taxes antichinoises seront soit inutiles, soit devront s'appliquer aux 16 pays de la nouvelle alliance — y compris le Japon, l'Inde, l'Australie et ainsi de suite. Cela ne serait certainement pas un obstacle pour l'administration Trump, mais les graves problèmes commenceraient à l'étape des contremesures, qui seraient très douloureuses parce qu'elles priveraient les exportateurs américains de l'accès à un tiers du marché mondial. Chacun des pays membres de la nouvelle alliance commerciale est plus ou moins vulnérable face aux sanctions économiques que Washington préfèrent camoufler sous l'apparence de taxes, mais ensemble ils constituent une force capable d'infliger un préjudice irréparable aux compagnies américaines, ce qui change foncièrement les chances de gagner dans les guerres commerciales mondiales. »

L’incendie de la globalisation

La globalisation existe, nous sommes en train de la rencontrer dans un choc d’une brutalité frontale. Elle n’est jamais plus efficace que dans la diffusion de l’incendie, tant les pays, les acteurs, les coactionnaires sont interconnectés entre eux. Cette situation est celle d’une interdépendance générale dans tous les sens ; c’est, si l’on veut l’“interdépendance dans l’interdépendance” au lieu du fameux “l’indépendance dans l’interdépendance” qui était le formule trouvée par Edgar Faure en 1955 pour définir le nouveau statut de la Tunisie.

Si cette situation de liens indéfectibles et d’effets inarrêtables ne garantit nullement des avantages équitables pour tout le monde, tant s’en faut, par contre il garantit au bout du compte une certaine égalité dans la répartition d’une catastrophe quand c’est le cas... Cela conduit à l’effet qu’un changement brutal de politique de l’une des puissances installées dans ce dispositif contre les règles de cette globalisation (même si cela se fait au nom d’arguments qui ne sont pas tous faux), se répercute absolument partout, y compris chez celui qui a lancé ce changement brutal, selon une pente dont l’aspect catastrophique devrait très vite se révéler à nos yeux.

Nous sommes donc en train de commencer à tester, en grandeur réelle et en temps réel, la capacité de la globalisation à déclencher ce processus de diffusion maximale de la catastrophe, avec la question de savoir si cette catastrophe le sera seulement pour le dispositif de la globalisation même en passant par une phase d’intense brutalité, ou si elle le sera pour le commerce mondial en général, avec un effondrement de l’économie à la clef.

(Il est évident que cette association des 16 pays asiatiques en formation accélérée, avec libre-échange entre eux, est une de ces initiatives prises pour tenter d’éviter à toute une région de se trouver dans une grande situation de vulnérabilité à cause de sa déstructuration. Par contre, comme le note Danilov, la puissance qui est à la base de cet ébranlement, qui espérait retirer des avantages d’avoir à traiter sur autant de bases bilatérales qu’il y a de pays, se trouve soudain devant la présence hostile d’« une alliance commerciale d'une taille et d'une force sans précédent, qui englobera environ un tiers du PIB de la planète et près de la moitié de sa population... »)

Déstructuration de la déstructuration du monde

... Ce qui est remarquable, c’est que l’offensive protectionniste US devrait être selon la logique théorique et symbolique des choses, la chose la plus inattendue et la plus improbable dans la mesure où elle attaque directement cette globalisation qui est le grand’œuvre des États-Unis depuis 1945. Nous laissons ici de côté les causes et arguments des uns et des autres, les jugements sur Trump et sa singulière façon de gouverner, les appréciations sur les comportements d’affolement, de surprise terrorisée, de colère furieuse, essentiellement de la part des “alliés” des USA. C’est que, justement, il n’y a plus d’“alliés”...

Ce n’est pas pour dire seulement, ce qui est discutable, que ce chambardement aboutit à du “chacun du soi”, puisqu’on voit bien, par exemple avec le cas asiatique, qu’il y a des regroupements accélérés qui se font. C’est pour dire surtout que toutes les lignes classiques d’alliances, d’influences, de servilité, d’intérêts plus ou moins bien compris, toutes ces lignes sont brusquement rompues, tordues, privées de toute signification. Les mesures frappent aveuglément malgré qu’elles soient au départ exactement ajustées, parce que la globalisation est une dynamique d’aveugle. L’on vise un pays, une puissance, que l’on touchera effectivement, mais l’on en touche dix, vingt autres, jusqu’à se toucher soi-même, puisque la globalisation est une dynamique extraordinairement puissante mais fluide et aveugle justement, qui essaime sans autre référence que le “profit” avec tout ce que ce terme a d’insaisissable et de complètement instructuré, et un “profit” qui par définition n’a pas de frontières, pas d’alliances, et surtout pas de références principielles. La globalisation est par sa nature même, sa philosophie, un processus complet de déstructuration de l’ordre du monde, lorsque l’ordre répond à des principes et aux logiques qui en découlent.

De là le constat que nous nous trouvons avec la globalisation dans une situation complète de déstructuration (ou ce qu’on pourrait nommer une “structuration informe”) et que l’attaque lancée par les USA, qui est partout dénoncée comme une attaque de déstructuration, conduit en réalité à un processus de déstructuration de la situation de déstructuration qu’est la globalisation. “Déstructurons la déstructuration”, voilà le mot d’ordre de cette guerre singulière...

Toutes les simili-structures de la globalisation vont en sentir le contrecoup, et bien entendu dans tous les domaines et pas seulement au niveau commercial. Ainsi découvrira-t-on que tous les grands réseaux d’alliances, les proximités “au nom des valeurs”, et toutes ces sortes de choses qui caractérisent l’état catastrophique et la situation de simulacre où nous nous trouvons, sont eux aussi gravement menacés par cette attaque, – et qu’ils ne sont au fond et en vérité, que des simulacres dédiés au dieu-Globalisation.

On va donc finir par croire que Trump est en train de nous faire un sans-faute et qu’à défaut d’un Prix Nobel de la Paix qui fait assez commun et qui est en général décerné à des individus douteux et à des organisations de type mafieux, on ferait bien d’inventer pour lui, qui est l’homme des tours, quelque chose d’assez chic, comme le Prix Nobel 9/11. Le véritable déconstructeur des tours de la globalisation, c’est bien lui.