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510826 septembre 2018 – Pour mieux appréhender les derniers développements entre la Russie et Israël après la destruction de l’Il-20 dans les conditions qu’on sait, ce texte(ci-dessous) de E.J. Magnier nous paraît intéressant. Il y a d’abord la compétence, l’expérience et les sources du commentateur, que nous connaissons bien ; mais il y a aussi et surtout son point de vue, qui nous permet de mieux éclairer la situation en Syrie.
Magnier, en effet, perçoit la position de Poutine et l’intervention russe en Syrie d’une manière qui est assez peu habituelle aux commentateurs occidentaux, et notamment aux antiSystème pro-Poutine, et notamment à ceux que nous avons nommés affectueusement “hyper-antiSystème”. Pour lui, Poutine est beaucoup moins un allié de la Syrie qu’un “arbitre” dans ce conflit, – ou bien, ou mieux, disons “était” car c’est justement sur ce point que les chose sont en train de changer à une très grande rapidité... Et l’“arrogance israélienne”, héritage commun à tous les serviteurs du Système, n’y est pas pour rien.
Magnier justifie et même éclaire à notre insu cette remarque que nous avions faite dans un texte précédent, justement sur la réaction très ambiguë de Poutine, ambiguë jusqu’à paraître contradictoire à première vue, – mais qui a déjà un début d’explication avec le titre du texte de Magnier, – les Israéliens, par leur arrogance d’une stupidité sans bornes relevant de l’“idéal de puissance”, c’est-à-dire de l’hybris, ayant “forcé la main de Poutine”... Dans ce cas, en effet, le président russe s’incline complètement devant les intérêts russes, dont il a laissé le soin aux militaires de les déterminer en fonction de leurs capacités d’analyse et d’évaluation :
« Ayant eu la curiosité d’écouter sa conférence de presse où il finit par parler de la chose à l’insistance d’un journaliste (à partir de 18’20” sur la vidéo), j’ai tout de même été frappé par le contraste saisissant entre la modération de son propos, assez piètre et conventionnel jusqu’à paraître obscène aux plus fortes sensibilités, et d’autre part son insistance à citer la réaction officielle du ministre/ministère de la défense, qui accuse avec une extrême fermeté Israël (avec coup de téléphone du ministre russe au ministre israélien), en précisant que cette réaction avait été « validée » par lui-même. Je vois beaucoup plus dans cette pseudo-contradiction une tactique de Poutine qu’une contrainte subie par Poutine ; une façon de dire, habile mais éventuellement pathétique : “Je veux absolument que les choses s’arrangent mais sachez également que la Russie n’acceptera peut-être pas que l’on agisse de cette façon, en faisant mourir ses soldats, et que je m’exécuterais dans ce cas.” »
Pour Magnier, il y a d’abord ceci : la Russie n’est pas intervenue en Syrie en 2015 pour se placer au côté de la Syrie et de ses alliés, contre les terroristes, mais aussi contre Israël, contre l’Arabie éventuellement, contre la Turquie éventuellement, contre les USA et la clique de leurs porte-flingue zélés (dont la France glorieuse) éventuellement. La Russie est intervenue en 2015 en Syrie, contre les terroristes et pour protéger le principe de souveraineté en soutenant l’État syrien et en sauvegardant une alliance russe ; et aussi pour établir un nouvel équilibre de stabilisation satisfaisant pour toutes les parties parce que l’intérêt de la Russie, qui craint le terrorisme islamiste (les tchétchènes) et veut conserver la seule base russe en Méditerranée, est qu’un tel équilibre s’établisse.
Magnier ne laisse place à aucune ambiguïté, lui, lorsqu’il analyse la position de la Russie. (Il ne faut pas oublier que les sources de Magnier sont essentiellement arabes, surtout syriennes, éventuellement iraniennes, et qu’il tend à privilégier l’analyse de ces sources, qu’il partage objectivement.) Ainsi, au contraire de notre perception en général, il situe la Russie comme un “arbitre” entre les différentes parties lorsqu’il écrit que les militaires russes ont exprimé une très grande colère en dénonçant l’“ingratitude” des Israéliens :
« Il semble bien que la Russie a énormément aidé Israël pendant toutes les années de sa présence en Syrie (depuis 2015), au détriment de “l’Axe de la résistance”, dont la Syrie. L’objectif de la Russie a toujours été de maintenir un équilibre entre cet axe et ses relations avec Israël... »
Ainsi Poutine a-t-il réagi comme nous l’avons décrit : d’abord avec des paroles qui préservaient les perspectives d’entente (avec Israël) pour conserver cette position d’“arbitre”, mais en avertissant qu’il s’exécuterait et durcirait sa position en conséquence, si la Russie (en l’espèce, les militaires, invités à prononcer un jugement technique et tactique sur l’événement) le décidait ; et ce fut bien le cas, après quelques jours d’intense analyse des militaires russes, – “la Russie n’accepte pas que l’on agisse de cette façon, en faisant mourir ses soldats”, et Poutine agit en conséquence. De ce point de vue, il s’agit d’un basculement considérable, parce que la Russie a décidé de “prendre parti” devant l’attitude israélienne, forcée à cela par le comportement israélien et aussi par ce que Magnier nomme “l’arrogance israélienne”.
Cette question de “l’arrogance israélienne” est également intéressante à considérer. Magnier nous indique une piste qu’il nous est déjà arrivé d’évoquer, et pour ce cas de la destruction de l’Il-20 lorsque nous avons noté que « les circonstances de l’“incident” du côté israélien sont loin d’être claires ».La question concerne les positions respectives des militaires israéliens et du pouvoir civil, question que Magnier effleure lorsqu’il parle de « l’État militaire assorti d’un gouvernement qu’est Tel-Aviv » et du « leadership politico-miliaire en Israël ».
Ce n’est pas une question nouvelle, celle des relations entre militaires et civils israéliens. Un documentaire passant actuellement sur la chaîne Histoire, « Six jours en juin », évoque les circonstances précédant la “Guerre des Six-Jours“ de juin 1967 et l’extraordinaire solitude où se trouvait le premier ministre et ministre de la défense Levi Eshkol, tentant d’éviter la guerre, face aux généraux israéliens tout-puissants, qui voulaient absolument “leur” attaque préventive contre l’Égypte avec la guerre à suivre, – et qui eurent l’une et l’autre. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer pour ce qui est de cette influence des militaires en raison de leur proximitéquasiment incestueuse avec le Pentagone, particulièrement au niveau des forces aériennes et de l’USAF.
On pourrait ainsi considérer qu’il y a une “arrogance israélienne” vis-à-vis de l’extérieur, mais aussi une “arrogance” des militaires israéliens vis-à-vis de leur direction civile, qui peut les avoir amenés vis-à-vis des Russes, au cours de cette opération du 17 septembre, un peu trop, ou décisivement trop loin par rapport à ce que voulait cette direction civile.
Ces diverses conditions donnent effectivement toute son importance à l’“incident” de la destruction de l’Il-20, qui marquerait le début d’une phase complètement nouvelle de la crise syrienne, où l’on passerait véritablement d’une sorte de “guerre asymétrique” comme variante de la G4G (“Guerre de Quatrième Génération”) à la possibilité d’une situation de conflit plus ouverte et plus conventionnelle, avec comme acteurs potentiels les plus importants la Russie et Israël. Il n’est pas assuré que les dirigeants israéliens, et même les généraux, aient souhaité cette sorte de prolongement. A cet égard, les commentaires et les prises de position sont très divers, et l’on remarque par exemple les observations implicitement très alarmistes du site DEBKAFiles, dont on a déjà recensé souvent les liens de proximité avec les services de sécurité israéliens (surtout les services de renseignement, Mossad éventuellement, qui est loin d’être toujours en accord avec les militaires israéliens).
D’une façon générale, DEBKAFiles estime que la mesurela plus importantedécidée par les Russes est la livraison vers la Syrie de matériels de guerre électronique, notamment les stations Krashuka-4 qui, dans l’architecture électronique que les Russes ont mis en place en Syrie, pourraient se révéler comme un élément déterminant en réduisant considérablement sinon radicalement les capacités d’action israéliennes (le Saker-US parle d’une “no-fly-zone” de facto). Le site assortit cette considération de l’annonce que Netanyahou, qui rencontre Trump aujourd’hui à New York, va sans doute lui demander que les USA offrent des concessions à Poutine pour que la Russie retire ses Krashuka-4qui ont d’ores et déjà commencé à être déployés en Syrie...
« Les militaires israéliens insistent surtout sur les huit batteries de S-300 promises aux Syriens[par la Russie]. On fait très peu mention du duel de guerre électronique avec la Russie qui attend l’armée israélienne. Les militaires israéliens et notamment la force aérienne, connaissent le système Krasukha-4 mais ne l’ont jamais affronté. Par contre, les Américains ont expérimenté ses capacités. Il est probable que le premier ministre Netanyahou demandera au président Trump, lors de leur rencontre[aujourd’hui] aux Nations-Unies qu’il [les USA]offre certains avantages à Vladimir Poutine en échange du retrait de cette menace de guerre électronique. Il y a fort peu de chance qu’un résultat soit obtenu. Nos sources estiment que Poutine ne lâchera rien du tout à moins d’obtenir le retrait des forces US de Syrie, ce que le président Trump n’acceptera pas. » (DEBKAFiles, le 25 septembre 2018.)
On notera qu’en quittant hier matin un conseil national de défense de son gouvernement sur cette affaire, avant son embarquement pour New York, Netanyahou a tenu à préciser d’un air à la fois guerrier et guilleret, en faisant un magnifique grand écart sémantique pour tenter de rassurer ses troupes :
• qu’Israël continuerait à lutter contre les tentatives d’installations des Iraniens en Syrie avec les missions aériennes qui vont avec d’une part ;
• qu’Israël continuerait d’autre part à se coordonner avec les Russes comme cela s’est fait avec tant de succès (voir le Il-20) depuis trois ans, cette dernière affirmation accompagnée de la précision d’une conversation téléphonique récente avec Poutine, qu’un Netanyahou plein d’entrain forcé décrirait volontiers comme chaleureuse, avec arrangement pour un prochain rendez-vous entre militaires russes et militaires israéliens.
Il est vrai que les Israéliens ne sont pas vraiment à l’aise dans cette situation qu’ils ont eux-mêmes rendue assez confuse... Il est vrai que, malgré les moustachues menaces de Bolton dont on pourrait être tenté de faire grand cas, il n’est nullement assuré que les USA, et notamment les militaires du Pentagone et des théâtres extérieurs, aient une envie folle de se précipiter au secours des Israéliens, surtout compte tenu de l’environnement électronique que décrit DEBKAFiles, implicitement assez critique de la coinduite de cette opération par les militaires israéliens.
... A ce sujet des possibilités et des désirs d’intervention des forces militaires US, on rappellera ce qu’il était ditrécemment, en mai 2018, des capacités de guerre électronique des Russes telles que les forces US les ont expérimentées et les expérimentent en Syrie, – et cela comme conclusion temporaire d’une situation qui n’a pas fini d’évoluer et qui se trouve désormais à un très haut niveau d’intensité et d’enjeu :
« On a déjà noté l’importance de l’intervention du général Thomas, qui assure le commandement des Special Operations des forces armées US. Cet officier général parlait devant une audience de connaisseurs du domaine du renseignement, essentiellement dans le domaine de l’électronique (reconnaissance, identification, surveillance, guerre électronique par brouillage, etc.). Dans sa rubrique Tourbillon crisique du27 avril 2018de son Journal-dde.crisique, PhG notait après avoir cité le passage désormais fameux pour les spécialistes de l’intervention de Thomas :
» “‘Actuellement, en Syrie, nous nous nous trouvons, du fait de nos adversaires, dans l’environnement de guerre électronique le plus agressif que l’on puisse trouver dans le monde. Ils nous attaquent chaque jour, interrompant nos communications, désactivant nos AC [EC ?]-130, etc...’ [...]
» ”... l’infériorité sévère des forces US dans le domaine de la guerre électronique. [...] Un débat essentiel est en train de s’ouvrir, concernant les capacités électroniques des forces armées US dans un conflit de haute intensité, face essentiellement à la Russie dont les progrès considérables sont désormais actés. Ce débat, avec les propos du général Thomas, sonnent, dix jours après, comme une confirmation implicite de la version russe de l’attaque du 13-14 avril, et des interprétations qui ont donné un rôle essentiel dans l’interception des cruise missiles aux capacités de guerre électronique des Russes, soit pour repérer et informer les batteries syriennes, soit pour interférer directement dans le vol des missiles.” »
» D’autres interprétations assorties de commentaires annexes insistent dans le même sens du constat de cette faiblesse considérable des forces armées US dans un domaine si essentiel. Sur son site Dance with Bears, John Helmet ajoute, le 28 avril 2018, donc toujours à propos des déclarations du général Thomas et autour :
» “ En outre, le général Thomas a souligné que pour le moment, les capacités de guerre électronique de la Russie ne fonctionnent pas à pleine capacité en Syrie. Si la Russie décidait de le faire, les États-Unis perdraient toutes leurs capacités de communication dans la région. L'ancienne chef de la guerre électronique pour l’US Army, Laurie Buckhout, confirme que les États-Unis n'ont pas de capacités de guerre électronique aussi étendues que la Russie. “Nous avons une très bonne capacité de renseignement par écoute-radio et nous pouvons tout écouter. Mais nous n’avons pas le dixième de leurs capacités offensives [des Russes], notamment pour désactiver le fonctionnement de l’équipement électronique adverse”. »
On trouve donc ci-après le texte de Elijah J. Magnier, du 25 septembre 2018, sous le titre complet de « L’arrogance israélienne force la main de Poutine sous l’œil attentif de l’Iran » (traduction sur le site de Daniel G.)
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La Russie a décidé d’expédier son système S-300 VM en Syrie et a déjà commencé à livrer des Krasukha 4 qui brouillent les radars et d’autre équipement connexe. Ces installations témoignent de l’état des relations entre Moscou et Tel-Aviv. La capacité d’Israël de détruire le nouveau système russe en Syrie n’est pas en cause. Israël pourrait toujours trouver un moyen d’y parvenir. Sauf que tout geste en ce sens serait perçu comme une atteinte directe au statut de superpuissance de la Russie.
La Russie a démontré sa patience stratégique à maintes reprises : lorsque deux de ses avions ont été abattus (le premier par la Turquie en 2015), lorsque les USA ont lancé 59 missiles de croisière au-dessus de sa tête et lorsque les USA ont bombardé des positions syriennes et des volontaires russes à Deir Ezzor. Sauf que la dernière des nombreuses provocations israéliennes risquait de faire paraître la Russie plus faible qu’elle ne l’est. Ce faisant, Israël a ainsi forcé la Russie à réagir fortement.
La décision russe de livrer ces systèmes de missiles perfectionnés, capables de neutraliser toute cible ennemie dans un rayon de 200 km, ne veut pas dire que la Syrie commencera à s’en servir dès demain et qu’elle pourra ainsi abattre tout avion qui viole son espace aérien et celui du Liban. La Russie est reconnue comme lente à livrer la marchandise et voudra avoir le contrôle sur la gâchette en raison de la présence de ses forces aériennes dans le ciel qu’elles partagent avec celles de la coalition des USA.
L’arrogance israélienne a poussé le président Vladimir Poutine à sortir de sa zone de confort en prenant cette décision. Le commandement russe a exprimé sa colère sans ambages en qualifiant Israël de « très ingrat ». Il semble bien que la Russie a énormément aidé Israël pendant toutes les années de sa présence en Syrie (depuis 2015), au détriment de “l’Axe de la résistance”, dont la Syrie. L’objectif de la Russie a toujours été de maintenir un équilibre entre cet axe et ses relations avec Israël.
Le dilemme de la Russie réside en la difficulté d’assurer un tel équilibre dans ce conflit complexe. Les USA ont pris une position claire en faveur d’Israël. La Russie tentait aussi de s’aligner sur Israël, malgré le fait que l’État militaire assorti d’un gouvernement qu’est Tel-Aviv ne porte aucun intérêt à ce genre d’équilibre. Le comportement récent d’Israël n’est rien de moins qu’une tentative de rabaisser et de ridiculiser la Russie en tant que superpuissance.
Le leadership politico-miliaire en Israël ne s’est pas gêné pour informer la Russie une minute seulement avant sa frappe visant l’entrepôt de Lattaquié où sont fabriquées des pièces de rechange pour les M-600 syriens, l’équivalent des missiles de haute précision à combustible solide Fateh-110. Tel-Aviv a en outre mal informé le centre de coordination russe à Hmeimim, en prétendant que l’attaque israélienne viendrait de l’est. Sur la foi de ces renseignements, le commandement russe a ordonné au IL-20 de se diriger vers l’ouest et d’atterrir à l’aéroport pour éviter d’être pris dans le feu croisé. Sauf que les F-16 israéliens sont arrivés non pas de l’est, mais de l’ouest, ce qui a causé la perte du IL-20 et la mort de 15 militaires russes.
Les efforts de la Russie en vue de parvenir à une position équilibrée se sont heurtés à l’abus de confiance d’Israël. Lors de leur dernière conversation, le président Assad a dit à son homologue russe qu’Israël, sous le prétexte de frapper des convois d’armes du Hezbollah, détruit l’infrastructure de l’armée syrienne, l’empêchant ainsi de se reconstituer. Le premier ministre Netanyahu décrédibilise Poutine pour le punir de la neutralité que le président russe cherche à maintenir.
L’attitude agressive d’Israël l’a amené à commettre une erreur tactique. Israël est aujourd’hui aux prises avec une crise stratégique due à sa condescendance, qui pousse Poutine à armer davantage la Syrie. Mais la décision la plus grave, ce n’est pas la livraison longuement retardée du S-300 VM, mais celle de fermer l’espace aérien syrien et d’empêcher tout avion hostile de le violer. À cet égard, la Russie pourrait ne pas être en mesure d’éviter un affrontement direct avec les USA dont les forces (avec celles du R.U. et de la France) occupent le passage frontalier d’al-Tanf entre la Syrie et l’Irak, ainsi que la province d’Hassaké et une partie de la province de Deir Ezzor.
Le S-300 VM peut protéger la côte syrienne, y compris Alep, Homs et Damas, ce qui devrait suffire à protéger aussi la présence iranienne au Levant. Cela amènera inévitablement Israël à renchérir, et même à utiliser ses chasseurs furtifs F-35 pour éviter toute interception par le système de défense antiaérienne syrien. Mais ce serait là un autre défi ancé directement à la Russie.
« L’Axe de la résistance » observe les choses de loin et a décidé de ne pas intervenir, pour ne pas s’immiscer dans la décision de Poutine. Il voit celle-ci d’un œil positif, comme une première étape l’écartant de sa neutralité. La décision est également perçue comme malvenue par « l’ingrat » Israël.
La décision russe n’est pas tombée des nues, mais résulte des effets cumulatifs des actions israéliennes visant à paralyser la capacité de l’armée syrienne alors que la Russie cherche à la reconstituer. La décision de Poutine va au-delà des relations entre Israël et Moscou. Une guerre régionale et internationale se joue au Levant. Toutes les armes sont utilisées sur le théâtre syro-libano-iranien, hormis les bombes nucléaires.
« L’Axe de la résistance » surveille les choses de près et récolte les fruits des erreurs des USA et d’Israël. Mais le dernier chapitre de cette guerre n’a pas encore été écrit. Un jour ou l’autre, il ne restera plus qu’Hassaké et al-Tanf à libérer, que les forces américaines occupent. La guerre syrienne demeure une boîte à surprises et les dangers risquent de se multiplier à tout moment.
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