Notes sur le labyrinthe de l’antiSystème

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Notes sur le labyrinthe de l’antiSystème

09 août 2017 – Nous allons traiter d’un sujet qui devient de plus en plus important à mesure que la Grande Crise de l’effondrement du Système avance avec son désordre grandissant : celui de la détermination de l’acte antiSystème, et donc de l’identification d’antiSystème qu’il faut accorder à l’un ou l’autre dans telle ou telle circonstance. A cet égard, la situation a été complètement bouleversée par rapport à, disons, il y a dix ans d’ici. Ce qui était alors un ordre de bataille assez bien identifiable est devenue une mêlée confuse où plusieurs batailles ont lieu en même temps, où les positions ne cessent de changer, modifiant à mesure l’extrême difficulté d’identifier où se trouve l’antiSystème et qui l’assume...

L’affrontement entre Système et antiSystème existe bien entendu toujours parce qu’il est l’essence même de cette Fin des Temps, mais l’identification de l’antiSystème, les querelles et mésententes entre antiSystème qui en découlent, constituent le terrain d’une bataille qui tend à supplanter toutes les autres.  On en vient à se demander dans quelle mesure il ne faudrait pas fixer à l’antiSystème une ontologie de fonction et non plus s’attacher à chercher les acteurs humains en tant qu’antiSystème.

Nos ennemis-amis et vice-versa

Commençons par un simple détail, une phrase assez éloignée du sujet traité dans un de nos textes du 22 juillet 2017 mais qui conduit à notre sujet d’aujourd’hui : « Selon le Washington Freedom Beacon, un site proche des neocons et des intérêts israéliens (voyez comme les choses sont simples) ... » Effectivement, l’article de ce site nous dévoile ce que le WaPo et le NYT se garderaient bien de faire, à savoir les prolongements détaillés disponibles sur les “réseaux anti-Trump” d’Obama, et l’implication de très hauts fonctionnaires de l’administration Obama, – Samantha Power, Susan Rice, Ben Rhodes, – dans des actions illégales sinon subversives lancées contre Trump (le candidat puis le président-élu). Conclusion, temporaire et réduite au cas de nos évolutions calibrées selon la position des uns et des autres par rapport au Système : voilà donc que les neocons sont nos amis, nous qui sommes antiSystème, et des amis précieux dans la mesure où le sujet antiSystème qu’ils abordent est de la plus haute importance... Pourtant, il est manifeste que ce sont des gens que nous avons appris à ranger parmi nos adversaires les plus acharnés et les plus dangereux... “Voyez comme les choses sont simples”, – on aura compris la nuance ironique par paradoxe affiché que nous voulions y mettre.

La même chose, quoique dans une façon un peu différente, peut être dite du site WSWS.org, dont un texte forme le sujet-prétexte de la réflexion du 22 juillet à laquelle nous nous référons. D’une façon générale, nous nous considérons en complet désaccord avec les conceptions générales de ce site, et nous considérons même qu’elles conduisent de cette même façon générale à une active quoique vertueusement inconsciente complicité avec le Système. Il n’empêche que nous utilisons largement des références à WSWS.org dont le travail documentaire et logique est en général très bien fait, malgré ses conclusions qui sont de notre part l’objet d’une ironie chaleureuse. (On aime bien les vieilles choses qui continuent à vivre dans un simulacre complètement dépassé, qui est même ridiculisé par les fabricants des simulacres courants. C’est presque comme si leur simulacre de l’ère préhistorique avaient certains aspects d’une tradition... Trotskistes tendance quasi-guénonienne, quoi.) Plus encore, dans le cas incriminé, c’est tout le texte de WSWS.org que nous mettons en cause, et pourtant nous arrivons à l’utiliser, sans le déformer, à notre avantage en en sortant un argument antiSystème.

Le cas du Jamestone Institute

Cette sorte d’occurrence peut aller très loin, c’est-à-dire dépasser le stade de l’accident, du hasard des rencontres, pour rencontrer les questions de fond. On prendra ici l’exemple d’un site et trois exemples d’articles récents. Le 20 juillet 2017 paraît un article où l’auteur donne une documentation précise sur l’état actuel de l’Europe, sur les diverses contraintes juridiques que les institutions européennes (Cour de Justice, Cour des Droits de l’homme) imposent aux États-membres. Il est ainsi démontré avec une pléthore d’arguments et de références que le système européen est construit selon une logique ontologiquement anti-démocratique, c’est-à-dire une dictature imposée par les forces qui dominent les choses du temps, soit la bureaucratie et l’idéologisation progressiste-sociétale portée par le système de la communication. L’article décrit dans cet article et avec forces détails un emprisonnement des peuples des membres de l’UE, une confiscation absolue de leurs souverainetés, un enfermement dans un simulacre odieux de démocratie conduisant à une situation d’inversion de toutes les valeurs qu’on prétend défendre, avec un mépris complet pour toute référence à quelque principe structurant que ce soit ; il s’agit d’une dictature postmoderniste imposée par une conception idéologisée de déconstruction et de destruction totales de la civilisation.

Sur le même site, on peut encore mentionner, au hasard de sa consultation, un article du 21 juillet 2017 sur l’extraordinaire effondrement des autorités suédoises face à la question des réfugiés, leur traitement extraordinairement laxiste, l’islamisation en toute impunité de zones entières jusqu’à justifier la qualification de la Suède de “failed State”. Le 27 juillet 2017 on trouve un article détaillé sur sur l’activité de censure de Google au travers de ses algorithmes (on a vu ce cas le 29 juillet 2017) ; l’accent étant mis dans ce cas sur tout ce qui concerne la censure des références diverses à l’islamisme. Il y a énormément de matière sérieuse dans ces textes, qui sont des exemples et nullement des exceptions, pour recevoir l’appui d’un antiSystème en ceci qu’ils documentent certains des grands mouvements de déstructuration (déconstruction) et de dissolution que la plupart des États du bloc-BAO ont entrepris avec une alacrité absolument diabolique.

Nous en venons aux sites, le Gatestone Institute (https://www.gatestoneinstitute.org) ), extrêmement varié, publiant en de très nombreuses langues et comprenant un grand nombre de collaborateurs internationaux, avec de nombreux auteurs internationaux, par conséquent bénéficiant sans aucun doute de fort soutiens financiers. Un rapide coup d’œil aux rubriques “Qui sommes-nous ?”, “Experts”, “Collaborateurs”, etc., et l’on découvre que l’Institut est sans le moindre doute d’orientation neocon, avec de fortes attaches dans les milieux sionistes, voire israéliens avec une très forte hostilité contre l’Iran bien caractéristique de l’obsession des Israéliens extrémistes, contre les Palestiniens, la plupart des situations islamistes, etc. Dans la présidence directoriale, on trouve successivement John Bolton, qu’on connaît bien comme neocon notoire, et Nina Rozenwald qui, parmi ses titres de gloire, outre celui d’appartenir au CFR, se signale comme une des anciennes dirigeantes de l’AIPAC. Dans ce cas, un antiSystème ne pourrait que considérer ce site comme un de ces nœuds de vipère dont le Système est coutumier, disons, par exemple, à l’égal de ceux que Soros finance... Mais justement, et poursuivant notre valse des contradictions en mrttant en lumière ce paradoxe que Soros est choisi comme exemple dans cette image, les articles qu’on a signalés constituent une critique radicale, féroce, –même si elle est implicite, – de tout ce quoi vers tend l’action d’un Soros, notamment la déstructuration qu’il soutient à l’aide de flots de réfugiés incontrôlés, manipulés, conduisant à l’installation de situations où règnent l’arbitraire extrémiste, le crime organisé, l’extrémisme de la religion comme facteur de corruption des psychologies collectives et le triomphe des structures barbares de toutes les sortes de trafics illicites et de désagrégation morale. (Le Hongrois Viktor Orban accuse Soros et l’UE d’être des complices actifs, notamment avec le soutien de l’UE à la protection de l’“université Soros” établie en Hongrie, dans la même entreprise d’accélération de la “musulmanisation” de l’Europe, comme le résume un titre du Daily Caller : « Hungarian PM: Soros, EU Are Trying To Establish A ‘Muslimized’ Europe ».)

Qu’on nous comprenne bien, nous-mêmes revenant après cette description où sont apparus des thèmes sociétaux et politiques, à la question méthodologique de fond qui nous importe. Il n’est pas question ici de discuter de l’orientation de l’un et de l’orientation de l’autre, d’évaluer ce que nous jugeons être des sortes de contradictions internes, de nous en tenir au constat de cette cohabitation de thèmes complètement pro-Système et de thèmes absolument antiSystèmeetc. Il s’agit de constater combien les engagements d’étiquettes et surtout les classements d’idéologisation, les incontestables origines qui déterminent le jugement de telle ou telle tendance, deviennent à une très grande vitesse inopérants, trompeurs, dans certains domaines même s’ils demeurent, et véritables simulacres inconscients dans tous les sens (avec des nouveaux simulacres libérateurs des simulacres qui les enfantent et devenant ainsi contre-simulacres). Ces engagements et ces classmets continuent à susciter des choix, des orientations, etc., qui peuvent être totalement étrangers sinon antagonistes à ceux que doit considérer un antiSystème ; par contre, sur certains autres choix et orientations, ils deviennent complètement opérationnels dans le sens du flux antiSystème et d’une aide extrêmement précieuse dans ce sens.

L’antiSystème, concept fondamental et flottant

Le principe de ce constat n’est pas nouveau. Comme on le voit dans le Glossaire.dde récent sur “l’antiSystème” (le 26 juillet 2016), et depuis plus précisément encore dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, nous utilisons beaucoup ce concept phénoménologique, et depuis longtemps. Nous avons été parmi les premiers sinon les premiers à le conceptualiser d’une façon extrêmement précise, notamment opérationnellement mais aussi ontologiquement, autrement que comme une simple attitude imposée par des circonstances, sans ordre ni structure ; nous avons d’ailleurs fait évoluer son orthographe d’une façon très spécifique, extrêmement particulière, allant jusqu’à une expression invariable introduisant une majuscule à l’intérieur du mot (antiSystème) pour exprimer qu’elle est basée sur le sujet qu’est le Système, qui est invariable et majusculé puisqu’unique, – et cette expression disant “elle-même” le sens et la puissance du concept.

Cet extrait du “Journal” de PhG du 18 février 2017 explicite la chronologie et l’évolution du concept dans notre chef : « Le fait est alors que la première fois qu’est recensé l’emploi de l’expression, l’est à propos du républicain-libertarien Ron Paul, le 24 juillet 2007 (“...ce candidat “marginal” par excellence devient de plus en plus précisément le candidat anti-système, avec notamment la difficulté de rassembler sous son nom des électorats de tendances très variées, certains originaux, certains contradictoires, certains infréquentables... ”). L’emploi est anodin, sans explication autre qu’une éventuelle évidence...

» La première fois que ce qui est encore un concept peu élaboré, sous sa forme grammaticale initiale, est cité dans un titre l’est pour un texte  du 30 septembre 2008. Il s’agit de l’événement du vote de la Chambre des Représentants US contre l’aide d’urgence proposée par le secrétaire au Trésor Paulson (ancien de Goldman-Sachs) de l’administration Bush, pour venir en aide aux banques de Wall Street plongées dans la catastrophe crise financière du 15 septembre 2008. Je cite les deux derniers paragraphes, justifiant le titre (“Finalement, un vote ‘anti-système’?”), et qualifiant de la même vertu a-posteriori, en en faisant un parallèle, le vote français au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005... [...]

» A partir de là, le concept est installé, l’idée ne nous quittera plus, ici à dedefensa.org, tout en recherchant constamment à l’explorer, à la préciser, à la raffiner. Le 10 décembre 2010, il y a une évolution grammaticale décisive qui entérine ce qui avait été identifié comme un événement “anti-système” (“antisystème”) majeur, la première campagne organisée et coordonnée de diffusion de document secrets (US) par WikiLeaks, et cela en passant au terme de l’événement à l’orthographe que nous utilisons désormais : “Des ‘antisystèmes’ aux ‘antiSystème’”. Le Glossaire.dde du 27 juillet 2016, qui est une reprise pour une définition générale du concept, explique précisément cette orthographe : [...] “... Voici donc le terme essentiel d’‘antiSystème’ : nous le tenons comme invariable, nous ne nous embarrassons nullement de tiret (anti-Système) et nous tenons comme condition sine qua non que le “S” de Système est une majuscule parce qu’il s’agit “du Système”, de “notre Système”, du seul et unique, né du “déchaînement de la Matière”... Nous parlons ici, à ce point, de la ‘fonction antiSystème’”... »)

Nous savons donc depuis longtemps que des êtres, des entités, des situations, etc., peuvent passer d’une situation pro-Système à une attitude et à des actes, c’est-à-dire à la fonction structurellement antiSystème. Pour ce qui concerne les neocons, la chose avait commencé à apparaître lors de l’affaire libyenne, en 2011 (voir le 29 mars 2011) et il y a eu depuis diverses occurrences où ce désaccord interne est apparu. Vis-à-vis de Trump, par exemple, il y a clairement une partie des neocons qui le soutient, une autre qui s’oppose à lui, et nous-mêmes avons insisté récemment à ce propos en constatant que la mouvance LGTBQ tendait à remplacer la mouvance neocon comme tendance absolument complice du Système par choix total de la déconstruction. (*)

Le cas passionnant du DeepStater H.R. McMaster

On a vu le 7 août 2017 le cas de ce que nous nommions « Le labyrinthe McMaster » qui donne une mesure presque en temps constant de l’extraordinaire évolution de cette situation. Il faut avoir à l’esprit qu’un cas semblable est complètement extraordinaire, selon ce qu’on sait des acteurs, la haine sans mesure qu’entretient le Deep State contre Trump et les moyens de ce Deep State de le neutraliser ; il faut avoir à l’esprit que ce cas eût été invraisemblable et impensable il y a seulement 24 mois, sinon 12 mois. McMaster placé où il l’a été, pour faire ce qu’on suppose qu’il devait fait avec bien des arguments irréfutables, ne pouvait en aucun cas se laisser prendre à une polémique de cette envergure où aucune force de communication et d’autorité cohérente ne parvient à se mettre en place pour écarter un tel avatar ; où le Deep State, ou ce qui en tient lieu aux yeux de tous (la perception est essentielle et se suffit à elle-même), se trouve dans telle position défensive, sinon proche de la déroute à cause du désordre où il se trouve englué. Nous sommes fondés de reprendre les derniers paragraphes de notre conclusion de ce texte du 7 août 2017 qui semblent faite pour illustrer notre propos présent, – et, bien sûr, c’est le cas, nous l’avons écrit en pensant à ces Notes d’Analyse.

Nous y résumons le problème colossal d’identification des uns et des autres, de la situation par rapport à l’antiSystème où l’antiSystème lui-même est totalement insaisissable, – donc invincible d’une certaine façon, – tandis que la référence de la matrice du Système (Washington D.C.) n’est plus le Système mais le désordre... Chose incroyable, en vérité !

« Le principal enseignement d’ores et déjà évident de cette séquence, – qui n’est pas terminée, tant s’en faut, et qui nous réserve sans doute bien d’autres surprises, – est bien l’extraordinaire difficulté où l’on se trouve aujourd’hui de déterminer qui est antiSystème et qui ne l’est pas, et la vanité du jugement consistant à trancher : le Deep State tient Trump et lui fait faire ce qu’il veut ou non, untel est un DeepStater intouchable, untel ne l’est pas, Trump n’y comprend rien ou bien Trump est un fin manœuvrier, Israël fait ce qu’il veut à Washington ou bien non, les neocon soutiennent Israël envers et contre tout ou pas tant que cela, et ainsi de suite... Rien dans tout cela n’est assuré en aucune façon, dès lors qu’il est question d’acteurs humains que l’on charge d’intentions et de vertus secrètes, dès lors qu’on évoque tel complot, telle cabale, telle puissance humaine dissimulée et maîtresse de notre destin.

» (Toujours et de plus en plus pour notre compte cette tendance à minorer l’importance du facteur humain qui ne sait plus se contrôler lui-même ni comprendre ce qu’il faut et pourquoi il le fait, et encore moins distinguer les effets et les conséquences de ses actes ; toujours et de plus en plus pour notre compte cette tendance à nous référer à des forces suprahumaines pour comprendre la marche des choses et admettre non sans une réelle satisfaction qu’elle est de plus en plus défavorable aux intérêts du Système qui se résument au maintien d’un ordre qui lui est favorable, – là où règne désormais le désordre.)

» Ainsi émerge devant nos yeux le règne fondamental et la règle impérative de “D.C.-la-folle” : le désordre, toujours le désordre, encore le désordre. Il n’existe plus aucune référence permettant de se situer par rapport au Système et suivant ses instructions, et cela dans la matrice même du Système, à Washington D.C. Ceux qui apparaissent comme les plus assurés des représentants du Système, les DeepStaters les plus confirmés, nous dirions les plus certifiés, sont soumis à cette même règle de l’incertitude, de l’insaisissabilité, de l’incontrôlabilité. Pour un commentateur de l’antiSystème, la tâche n’est pas aisée, et il doit suivre ce que nous pourrions désigner comme une sorte de “principe de l’incertitude” absolument fondamental impliquant que rien n’est sûr et aucune orientation assurée... C’est une tâche complexe mais c’est une tâche assez joyeuse pour ne pas dire jouissive car elle implique une situation fondamentalement différente de celle que nous connaissions il y a quinze ans, il y a dix ans, il y a cinq ans, il y a deux ans encore, dans tous les cas jusqu’en 2016, lorsque le Système était la référence inévitable et indépassable. Aujourd’hui, le désordre a remplacé le Système comme référence. »

La ligne neocon-LGTBQ

Si nous nous sommes attachés particulièrement aux neocons, pour en rester à notre exemple central, cela ne signifie en aucune façon comme on l’a vu que seuls les neocons sont concernés : cette affirmation est tout simplement essentielle. Nous les utilisons comme exemple de la situation que nous voulons décrire parce que, dans certaines circonstances du commentaire, ils sont, et de loin, les plus exemplaires, parce qu’ils sont à la fois symboliques et à la fois assez insaisissables dans leur identification. Il y a dix et quinze ans ils étaient nos pires ennemis, à nous antiSystème qui ne nous nommions pas encore de cette façon, puisqu’ils inspiraient une politique dévastatrice de déstructuration et de dissolution conduite essentiellement par les USA ; tandis qu’aujourd’hui, nombre d’entre eux, pour des raisons diverses allant de l’opportunisme à l’idéologisation, à la passion qu’importe, tiennent des positions clairement antiSystème sans bien entendu les identifier eux-mêmes comme telle une seule seconde.

Puisque nous en avons parlé plus haut, disons un mot des LGTBQ justement : eux aussi, qui viennent d’entrer de plain-pied dans la bataille politique au côté du Système, chaperonnés par le Système, parce qu’ils sont devenus le centre, l’enjeu et l’outil de cette bataille, eux aussi pourraient rapidement rencontrer des circonstances où certains d’entre eux basculeraient dans l’antiSystème. Lorsque l’islamophilie voire l“islamôlaterie” (sont-ce des néologismes ? Il valent le détour...) caractérisant l’idéologisation par le Système des politiques migratoires donneront leurs pleins effets en fonction des attitudes traditionnelles de l’Islam vis-à-vis des homosexuels et des femmes, – nous ferons le point et suivrons avec intérêt leur évolution, aux LGTBQ...

Dans d’autres domaines qui pourraient apparaître plus stable pour une classification antiSystème, le même désordre règne. Le cas évident, qu’on connaît bien et qui a déjà été abordé plus haut avec “le labyrinthe McMaster” est celui du monde politique de Washington D.C., bien entendu, et ce site est farci depuis des mois de cas et de crises exemplaires à cet égard. Dans le cas de Washington D.C. à l’heure de Trump et du Russiagate bien plus qu’ailleurs et dans une mesure que nous tenons pour absolue et finale dans notre Grande Crise Générale, l’orientation idéologique et sa progéniture décadente de l’idéologisation par simulacre ne jouent plus qu’un rôle d’outil, complètement marginalisées sinon pour servir d’outil, sans signification aucune, aussi vide de substance que peut l’être un simulacre du Système ; le rôle central et irrésistible est dévolu au désordre, aux interférences chaotiques, à la désorganisation et aux manœuvres tactiques sans stratégie, dans un environnement où les contours indécis du simulacre, jouent un rôle majeur, sinon écrasant.

Il faut observer et dire que Washington D.C., dans son état d’extraordinaire désordre qui lui fait largement mériter le surnom de “D.C.-la-folle”, est aujourd’hui le centre même de production de l’incohérence, de l’irresponsabilité, du montage et de la manipulation propre au simulacre, et cela de quelque côté que l’on se place (Trump et antitrumpiste). Cela en fait le centre effectivement producteur de l’impossibilité d’identifier et de fixer d'une façon stable et durable ce qui est antiSystème et ce qui ne l’est pas.

L’action surpuissante de la politiqueSystème

Quoi qu’il en soit de ces exemples mais en s’appuyant fermement sur le plus remarquable et de si loin du point de vue du désordre (Washington D.C., “D.C.-la-folle”), il reste pour l’essentiel qu’ils illustrent un constat qui est celui du désordre considérable existant dans le travail d’identification des antiSystème, et même y compris l’extrême difficulté pour soi-même de fixer une ligne d’action, pour tel ou tel cas, qui soit réellement antiSystème. Cette situation très difficile n’est nullement illogique, bien au contraire si l’on admet le fait que nous nous trouvons dans la phase finale de la bataille qu’a engagée le Système depuis qu’il s’est constitué comme le bras opérationnel de cette dynamique d’origine satanique qu’est le “déchaînement de la Matière”.

Pour expliciter décisivement notre conception, nous dirions que nous nous trouvons dans un cas de production maximale (et ultime par conséquent) de ce que nous nommons la “politiqueSystème”. Sa définition, tirée du Glossaire.dde du 23 janvier 2017 qui mettait à jour justement la définition du concept, définit parfaitement sa puissance et son aveuglement par indifférence de tout objectif logique. La seule chose, le seul objectif, la seule dynamique qui intéressent la politiqueSystème sont la déstructuration-dissolution (ou déconstruction) dans le but d’atteindre à l’entropie. Tous les simulacres que monte aujourd’hui la politiqueSystème ne se dissimulent plus en rien de cette sorte d’objectifs, abandonnant tout faux-nez d’apparence de cohérence logique...

« La “politique-Système” rompt décisivement et sans retour avec tout cela. Elle opérationnalise, dans une “politique” qui devrait être ainsi définie par inversion comme une “antipolitique” ou une “non-politique”, l’absolutisme et le totalitarisme du Système, son homogénéité qui s’obtient par la décomposition des parties qu’il absorbe, notamment la décomposition identitaire et principielle. Cette “politique-Système“ est déstructurante pour celui qui s’y inscrit comme pour celui qui voudrait lui donner forme humaine ; de même, la “politique-Système” elle-même est déstructurante pour les objectifs qu’elle poursuit selon une course mécanique et aveugle, puisqu’elle voit l’ennemi dans tout ce qui est structure, et, au-delà, dans tout ce qui est principe, et qu’elle ne voit par conséquent comme objectif de destruction dans l’ennemi que la structure et le principe. Par conséquent, la “politique-Système” ne répond, selon nous, à aucun des critères d’efficacité habituels pour une politique, elle diffère totalement dans ses buts et ses objectifs. Elle est incompréhensible et absurde encore plus que nihiliste selon notre logique historique habituelle, celle qui a marqué toutes les grandes politiques classiques dans l’histoire, aussi bien les politiques déséquilibrées de conquête que les politiques sages d’équilibre.

» La “politique-Système” possède sa logique propre, qui est la logique spécifique du Système. Il s’agit d’une logique déstructurante, qui recherche la dynamique déstructuration-dissolution de tout ce qui diffère du Système, c’est-à-dire la déstructuration-dissolution absolue puisque le Système devrait être, dans l’absolu de sa logique, déstructuration-dissolution lui-même, et de lui-même, jusqu'à l’entropisation absolue. Ce dernier point est essentiel, capital et décisif : la question est en effet de savoir s’il peut y parvenir, s’il ne va pas se détruire (dissolution) lui-même en évoluant vers la déstructuration-dissolution, selon sa logique absolue renvoyant à cette situation. Si la réponse est négative, et sans doute puisque la réponse est négative, comme on en fait l’hypothèse, alors on se retrouve totalement la logique de la dynamique surpuissance-autodestruction. » 

Naufrage de la raison, de la logique, de la géopolitique

Il nous semble que nous avons atteint ces dernières années, particulièrement depuis le début de la crise ukrainienne (février 2014), le régime infernal ultime du développement de la politiqueSystème. D’un point de vue opérationnel, cela signifie que plus rien dans cette politique ne semble avoir de sens logique, que dans tous les cas plus rien ne répond à quelque logique humaine que ce soit. La politiqueSystème est devenue ce qu’elle est au plus fondamental d’elle-même, sans plus rien chercher à dissimuler : une force brute, furieuse, un déchaînement aveugle par la simple évidence qu’elle n’a nul besoin de regarder ni de voir pour se déchaîner, parce que moins elle voit et plus elle se déchaîne, et parce que si elle ne regarde rien son déchaînement est absolue et sans limite... Ainsi sont rencontrés son désir et sa nécessité suprêmes d’atteindre à sa surpuissance totale.

Cette politiqueSystème ainsi parvenue à son point de fusion absolue n’a strictement plus aucune orientation géopolitique, ni la moindre cohérence du point de vue de ce domaine géopolitique (et les activités allant avec, comme la diplomatie). Cela est “normal” selon ce que nous disons de cette politiqueSystème dans la mesure où la géopolitique répond à une logique des rapports de force tels qu’ils sont évalués par la raison humaine, et en fonction de ce que cette raison s’assigne comme objectif par rapport à l’analyse qu’elle fait de la situation et des intérêts du parti, de la nation, de la puissance qu’elle représente. Cette réduction ultra-rapide de l’importance, sinon de l’existence même de la géopolitique en tant qu’acteur substantiel, est d’autant plus évidente que, après ces 15-20 dernières années du traitement qui lui a été imposé par les politiques les plus aventuristes et les plus déstructurantes (d’ores et déjà la politiqueSystème était à l’œuvre même si encore en partie), la géopolitique a été emportée dans un processus de déstructuration et d’incohérence qu’elle a favorisé et qui l’a réduite elle-même à rien. (Surpuissance-autodestruction...)

Pour ajouter à cette évolution, la géopolitique, qui est une matière mouvante et instable dans son opérationnalité selon les différences de situation, a vu sa cohérence, sinon sa pertinence et même sa raison d’être, complètement mises en question jusqu’à la complète négation par la puissance et le triomphe de la communication comme activité première de la matière politique générale. Pis encore et pour achever le propos, la transformation de la situation générale en un simulacre complet, notamment et surtout grâce à la communication, a achevé de réduire à néant le rôle de la géopolitique, et donc de la perception rationnelle de cette situation politique générale ; il lui reste la piètre consolation de séduire la rationalité des experts un peu à la façon d’une bouée de sauvetage à laquelle on s’accroche ou de telle poussière avec laquelle Montherlant nous invite à aller jouer, puisque hors la géopolitique ces experts ont appris minutieusement à ne rien comprendre de la situation du monde.

“La référence n’est plus le Système mais le désordre”

En atteignant son régime de surpuissance qui le fait échapper à tout contrôle humain, la politiqueSystème a orienté ses attaques principalement vers la cohésion même de l’espèce, dans tous ses aspects, essentiellement à la confluence de la culture, des mœurs et de la psychologie, ce qu’on désigne après tout comme le “sociétal” (y compris ce qu’il y a de sociétal dans les religions) qui fournit actuellement la plupart des arguments d’affrontements. Cette attaque ultime se fait dans un monde complètement éclaté et déstructuré par la globalisation et le désordre qu’elle entraîne, et particulièrement dans ce domaine sociétal où par définition le fait structurel a peu d’attraits parce que ce domaine est fait d’équilibres en constants changements et mouvements et de déséquilibres heureux de leurs sorts et bien décidés à y subsister.

Ce faisant en s'adaptant si parfaitement à la postmodernité, la politique Système s’aligne tout aussi parfaitement sur la démiurgie totalement invertie et démoniaque qui fait fonction pour le Système de simulacre d’essence. Pour toutes ces raisons, ses attaques paraissent chaotiques, inexplicables et incompréhensibles. Cela vaut particulièrement pour ceux qui se jugent liés au Système, qui favorisaient la politiqueSystème jusqu’alors, et qui sont les premiers à n’y plus rien comprendre parce que leurs pauvres esprits en sont restés à la rationalité de leur triste hybris (conquête, hégémonie, suprémacisme) et qu’ils sont ainsi conduits à adopter des positions changeantes, fluides, souvent versant dans l’antiSystème sans qu’ils le réalisent. Il en résulte que les positions de la fonction antiSystème ne cessent de changer et demandent une attention constante si on veut les déterminer et les suivre.

Cette situation insaisissable, incontrôlable et incompréhensible d’abord aux partisans du Système, l’est d’autant plus qu’elle ne peut se faire qu’à l’aide d’énormes simulacres type Russiagate dont on sait que leur absence totale d’être (par conséquent, opérationnellement leur absence de structure ou d’architecture) les rend extrêmement flexibles et perméables, et permettant de passer aisément vers des postures antiSystème. (Raphaël Enthoven : « Les simulacres dont le philosophe [Mattei] dénonce l’instabilité sont des illusions produites par des formes pérennes vers lesquelles l’esprit peut remonter. ») Cette même situation permet aussi bien aux esprits qui ne sont pas insensibles à la réalisation même d’un instant de la catastrophe en cours de s’échapper, même parfois pour un instant, d’un Système littéralement devenu fou, et à cet instant de devenir un instant antiSystème. Il en résulte une instabilité, une fluidité permanente, c’est-à-dire le désordre absolu ; alors, effectivement et très logiquement, et tous ces instants s’additionnant pour former une sorte de Temps Nouveau et de “nouveau paradigme”, nous en sommes venus à cette situation fondamentale et révolutionnaire où “la référence n’est plus le Système mais le désordre”.

Il s’ensuit que le nœud de la puissance dans la résistance désormais, c’est la conscience de se placer le plus souvent possible, le plus durablement, dans son ontologie d’antiSystème, – d’où la nécessité de constamment identifier la posture d’un antiSystème si changeant sans s'embarrasser du scrupule des contradictions et des paradoxes. Cette conscience en constante recherche ontologique de l’être antiSystème, qui semblerait une faiblesse n’est qu’une difficulté dont la tension qu’elle demande crée une pression psychologique collective qui finit par exercer une pression fondamentale d’influence antiSystème sur le Système, le conduisant à verser de plus en plus de la surpuissance vers l’autodestruction...

Le Moment-glasnost du Système

Si l’on veut une analogie de situation (et non d’évènements), nous dirions que nous sommes arrivé au “moment-glasnost” du Système, en référence à la fameuse campagne lancée par Gorbatchev dès l’automne 1985. Contrairement à une opinion souvent répandue, et d’ailleurs par l’acteur de la chose lui-même (Gorbatchev), selon laquelle c’est la perestroïka (nouvelle politique économique) qui fut l’acte fondamental de sa période dite-réformiste (1985-1991) aboutissant à l’implosion de l’URSS et du fait communiste, c’est selon notre appréciation et notre expérience vécue la glasnost qui en fut l’acte révolutionnaire et fit de cette “période réformiste” une période rupturielle, eschatologique et catastrophique au sens métahistorique. Elle pulvérisa les dernières structures psychologiques d’un régime déjà tombé dans le désordre de la corruption et de l’irresponsabilité. La glasnost commença d’ailleurs très vite, quelques semaines après la prise du pouvoir par Gorbatchev, et à pleine vitesse dès l’automne 1985, presque sans que Gorbatchev l’ait voulu ainsi, par pure dynamique antiSystème... (Voir notre texte du 12 mai 2008, reprenant un article de PhG datant de mars 1986 : dès cette époque du début 1986, les échos de la glasnost parvenaient quasiment “en temps réel” en Occident...)

La glasnost peut être définie comme une “libération de la parole” avec une action essentiellement sur la psychologie, et c’est bien à cette situation que nous faisons référence pour l’actuelle période où « ... le désordre a remplacé le Système comme référence ». Nous disons bien “libération de la parole” et non expression d’une soi-disant Vérité retrouvée, c’est-à-dire la parole échappant à la police du puritanisme-marxiste, comme la parole tend aujourd’hui à échapper de plus en plus à la police du “puritanisme-sociétal” des progressistes-sociétaux du fait même du débat furieux qui permet aux adversaires de ce puritanisme, sommés de s’expliquer et qui s’expliquent en contre-attaquant de plus en plus radicalement, de s’exprimer dans des termes qui deviennent de plus en plus sacrilèges et destructeurs de ce puritanisme-sociétal.

C’est bien à cette époque de la glasnost-Gorbatchev que nous faisons référence pour notre propre époque où la presseSystème est si complètement dans le simulacre qu’elle finit par produire elle-même la critique et le ridicule de ses affirmations en le suscitant chez ses adversaires ; où le gouvernement de cette énorme puissance (“D .C.-la-folle”) est devenu un tourbillon de folie où plus personne ne sait qui est qui et qui fait quoi ; où le président gouverne comme l’on joue à la roulette, en s’exprimant dans des termes qui défient le puritanisme-sociétal ; où le Congrès vote des lois surréalistes sans la moindre conscience de leurs effets et de leurs conséquences ; où la parole-Système n’a plus de référence ; où enfin chacun et tout le monde, dans ce désordre, peut se retrouver antiSystème du jour au lendemain, pour un moment ou pour un instant, puis recommençant quelques temps plus tard.

Notre intuition est qu’une telle situation psychologique attaque la surpuissance du Système d’une façon dévastatrice comme la glasnost attaqua psychologiquement le “système” en URSS jusqu’à sa dissolution complète sous le coup des vérités-de-situation qui ne cessaient de surgir d’elle-même avec assez de puissance de tous côtés du fait même de la confrontation entre ceux qui étaient alors les équivalents de l’antiSystème versus le Système. La façon et le sujet entre les deux époques sont différents : la confusion et le désordre qui s’introduisent sont similaires...

Ainsi importe-t-il plus que jamais de savoir qui est antiSystème à tel ou tel moment où l’on en est de telle ou telle crise et, le plus difficile en vérité, à veiller à rester soi-même antiSystème dans cette même “telle ou telle crise”. Il s’agit d’entretenir une tension, de la renforcer, de la tendre toujours plus comme l’on fait de la corde d’un arc avant de décocher sa flèche. Il s’agit de ne plus laisser un seul instant de répit au Système, à son puritanisme-sociétal, à sa police du puritanisme qui se trouve plongée dans l’affolement puisque, pour eux tous également, « la référence n’est plus le Système mais le désordre ».

 

Note

(*) Cet article du 20 juin 2017 nous a valu quelques reproches larmoyants ou abrupts et sans réplique (dans le Forum de ce texte) où nous nous retrouvions qualifiés de “siphonnés paranoïaques” et de “lamentables” une fois de plus, signant ainsi l’arrêt de mort du site dedefensa.org face à la marche de l’Histoire : « ...c'est juste consternant. Les LGBTQ tentent de survivre dans un monde blanc, hétéro et raciste… Et toute tentative de faire comme si cette minorité menaçait la stabilité spirituelle du monde quand elle ne menace que quelques siphonnés paranoïaques… bon sang… c'est vraiment consternant » ; « cet article est lamentable, et c'est pas le premier ». Nous compatissons bien entendu pour ces âmes sensibles, ou ces âmes de fer assurées de leur vertu, mais ne reculons pas d’un pouce, et même complètement au contraire, y compris avec une pointe d’humour. (Décrire les LGTBQ aujourd’hui comme “tentant de survivre”, il faut oser, – et de conclure par conséquent que les LGTBQ “osent tout” désormais, à l’image de la maxime d’Audiard.) Les LGTBQ sont entrés dans la bataille politique : c’est leur droit et ils ne sont pas les premiers. (Voir les homosexuels allemands qui constituèrent la puissante SA de Röhm et verrouillèrent le triomphe national-socialiste qu’ils avaient inspiré en bonne partie, – occurrence que nos commentateurs préfèrent ignorer, par un réflexe, que nous comprenons bien volontiers, d’élégance et de prudence de l’idéologisation par rapport aux consignes du Système. Même cas d’ailleurs pour la communauté homosexuelle française qui fut l’un des segments d’influence et d’activisme le plus pro-allemand, sinon pro-nazie durant la collaboration [voir 1940-1945, Années érotiquesVichy ou les infortunes de la vertu, de Patrick Buisson, p.337-396]). Seul nous importe le fait que les LGTBQ sont entrés dans la bataille politique en choisissant ce qu’il y a de plus extrême, – le parti du simulacre et de la déconstruction d’où l’on ne revient pas sinon en rompant complètement parce qu’il est l’ontologie même du Système ; donc, puisqu’ils sont entrés dans la bataille ils assument. Ils ne peuvent avoir dans la même assiette le beurre (la vertu virginale de la cause sociétale) et l’argent du beurre (le droit de démolir ceux qui ne sont pas de leur camp en gardant leur vertu car, dans ces conditions, cette vertu n’est plus virginale du tout puisqu’elle n’est plus vertu en soi à partir du moment où elle se salie les mains en cherchant à écrabouiller l’adversaire ; ayant perdu cette protection magique, ils entrent dans la mêlée et ils essuient et essuieront des horions).