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4607Pour savoir les choses dans cette époque où la communication est absolument essentielle et absolument insaisissable, on peut, par exemple, “procéder par les sites”. L’on parle ici, au premier abord, de la démission du directeur de la CIA, la star-Système par excellence qu’est David Petraeus.
On connaît les grandes lignes de l’affaire, autour d’une liaison extraconjugale du général, d’ailleurs révélée d’une façon abrupte et peut-être surprenante, par le général lui-même ; cette liaison présentée d'une part comme le motif d’une honte immense, quelque chose d’insupportable moralement, d'autre part comme un risque considérable de sécurité nationale, après l'une ou l'autre affaire d'e-mail de la part de la partenaire du général, de quoi précipiter la CIA sur les genoux, etc. D’une certaine façon, l’affaire s’est déroulée d’une façon aussi clean que l’aspect cliniquement professionnel et “très propre sur lui” du général Petraeus. Mais, toujours selon les lignes de l’aspect physique de Petraeus comme révélateur du caractère, on sait que le visage du général présente des traits assez fins et, dit-on, affinés par quelque plasticien bien en cour, pour traduire une réelle habileté dans la maniement et la maîtrise des méandres bureaucratiques de Washington et du bon usage du système de la communication (médiatique, etc.)… Ainsi en est-il de sa démission, clean effectivement, mais avec un arrière-plan assez riche, qui mérite d’être signalé, éventuellement visité.
Ce qui est assez remarquable, c’est que les sites habituellement inclinés à développer des théories, disons “complotistes”, ne se sont nullement précipités sur cette affaire. (Par exemple, Infowars.com ne s’intéresse d’une façon substantielle au cas Petraeus que le 10 novembre 2012, et encore en reprenant une suggestion d’une source très ouverte, le présentateur de talk-show John Baxter, de CNBC.) D’une façon assez différente, nous avons repéré l’un ou l’autre qui ont quelque peu dérogé aux attitudes que nous leur connaissons. Nous développons ces deux exemples.
• D’abord, le site Antiwar.com, dans une de ses synthèses, le 9 novembre 2012. Ces synthèses, très bien faites, sont en général très factuelles, bien sûr avec l’orientation dissidente et anti-guerre du site. Cette fois, c’est l’auteur lui-même (Jason Ditz) qui observe ce qu’il peut y avoir, sinon de suspect, dans tous les cas d’intrigant (de “bizarre”) dans cette démission.
«In a bizarre turn of events, CIA Director David Petraeus has tendered his resignation today after the FBI discovered he was having an affair with his biographer, Paula Broadwell, who is under investigation for improperly accessing classified information… […]
»The sudden resignation of Petraeus means he will no longer be testifying to Congress in relation to the September Benghazi fiasco, and rather that Morell, as his (at least temporary) successor will be doing so. Military officials insist Petraeus’ resignation has nothing to do with Benghazi. The timing of the resignation is also telling, as indications are this FBI investigation has been ongoing for quite some time, but the resignation waited until immediately after the presidential election. President Obama has been a vocal supporter of Petraeus in numerous roles, and the revelation that he appointed a leader of the nation’s most visible spy agency who couldn’t even keep an affair under wraps would certainly have been politically damaging if it came out before the vote.»
• Ensuite, le site DEBKAFiles. On connaît notre jugement sur DEBKAFiles : crédibilité “extrêmement moyenne” (il faut inventer cette sorte d’oxymore pour exprimer les jugements paradoxaux auxquels invite cette époque), parce que DEBKAFiles poursuit un but extrémiste évident, qui, par exemple, lui fait considérer Netanyahou comme beaucoup trop “mou” ; on y trouve pourtant, parfois, des choses intéressantes à notre sens, qu’il faut prendre soin de distinguer. DEBKAFiles a la technique de citer de très nombreuses “our military and intelligences sources” et d’échafauder des thèses prévisionnistes impératives concernant des évènements marqués qui servent ou intéressent sa cause. Concernant la démission de Petraeus, DEBKAFiles, en suivant de cette façon sa ligne directrice (type “il se trame quelque chose”), aboutit pourtant à un texte mesuré, où rien n’est tranché, où aucune affirmation ou prévision mirobolante n’est avancée. Ajoutons, pour le caractère inhabituel, que cela est fait à propos d'une affaire qui n’est pourtant pas immédiatement et directement un événement intéressant pour “sa cause” (de DEBKAFiles),
« Republicans and many US media have called loudly for an inquiry into allegations of a cover-up hatched by the administration to keep a major security debacle dark before it damaged Obama’s campaign for reelection and marred the kudos he won as a valiant crusader by finishing off Osama bin Laden.
»Next Thursday, Nov. 15, the Senate Intelligence Committee begins its hearings on the Benghazi affair. Heads of US security organizations and senior White House advisers on terror will be summoned to testify. Petraeus was bound to be on the list in his capacity as CIA director. However, some hours after his resignation was made public, it was announced that he would not be called to testify. This was confirmed by the committee chair, Sen. Feinstein. The announcement followed speculation that he may have quit for the sake of protecting the president from embarrassing disclosures he was bound to make on the Libyan incident.
»This theory ties in with Sen. Feinstein’s first response to Gen. Petraeus’ decision to step down, which was to criticize her fellow Democrat in the White House. “I wish President Obama had not accepted this resignation,” she said. “I wanted him to continue. He was good, he loved the work, and he had a command of intelligence issues second to none…”»
Pour en finir sur ce cas précis de Petraeus, il est remarquable, comme l’indique DEBKAFiles, que la première source à émettre implicitement des doutes sur les causes réelles de la démission est une sénatrice au pedigree-Système impeccable, la démocrate Dianne Feinstein, la présidente de la commission des affaires de renseignement au Sénat. Comme on l’a lu, elle déplore aussitôt cette démission et laisse entendre qu’elle la juge injustifiée :
«I wish President Obama had not accepted this resignation. I wanted him [Petreaeus] to continue. He was good, he loved the work, and he had a command of intelligence issues second to none…»
Ayant très vite conclu, selon des contacts discrets et directs, que rien ne serait changé dans les premiers événements de cette affaire et que, notamment et surtout, on ne reviendrait pas sur la décision, – qu’elle soit de Petraeus directement ou “recommandée” à Petraeus, – de l’absence de témoignage de Petraeus jeudi prochain, Feinstein laisse courir sans plus intervenir, ni insister. Ainsi était la situation dimanche soir, près de trois jours après la démission. (On observera ici que cet aspect de l’affaire n’est pas nécessairement bouclé. Le Washington Times indiquait hier, 11 novembre 2012, que les républicains n’entendaient nullement laisser échapper Petraeus, et qu’ils feraient ce qu’il faut pour le conduire tout de même à témoigner, – ce qui ne présente guère de difficultés, notamment à la Chambre des Représentants où ils sont majoritaires. On verra.)
Quels que soient les arguments et explications avancés pour présenter la chose, notamment tout ce qui concerne l’accès de sa maîtresse à une partie de sa messagerie, il reste que la démission de Petraeus prend effet à un moment opportun. En démissionnant au moment où il le fait, Petraeus 1) ne met pas Obama dans l’embarras avant l’élection, et 2) évite en principe l’audition au Sénat dans l’immédiat, c’est-à-dire dans une ambiance chargée d’électricité. On observera de toutes les façons que le cas nous conduit irrésistiblement à l’affaire de Benghazi, qui est citée partout à propos de la démission de Petraeus.
On a déjà pu mesurer l’importance extraordinaire qu’a prise cette affaire dans le monde washingtonien. Ce fut le sujet principal de chuchotement rythmant la campagne présidentielle du risque d'un scandale, au point qu’il fut le seul que tout le monde attendait à ne pas sortir dans cette campagne présidentielle. C’est une thèse courante d’observer que Sandy-Frankenstorm est intervenu à point pour éviter ce déballage, et l'on sait que certains vont jusqu’à affirmer, avec force détails, que l’ouragan a même été artificiellement gonflé dans ce but (voir Richard Cottrell, le 7 novembre 2012). On pense ce qu’on veut de telles thèses, mais on retient l’importance de l’affaire de Benghazi.
Cette importance est résumée par Flynt Leverett, dans cette analyse dont nous donnons des extraits le 10 novembre 2012. Parlant de la politique US vis-à-vis du “printemps arabe”, qu’il juge comme constamment et de plus en plus désastreuse, Leverett continue :
«And so the established policy, which was “[n]ever very well thought through,” is “clearly failing.” As Flynt observes, “the United States can live with failing policies for a long time in the Middle East.” But this brings him to the second—and, in some ways, more immediate—concern driving the Obama administration’s current flailing over Syria. Flynt calls this, “for shorthand, the ‘Benghazi effect’.” Amidst the controversy in Washington over the chronology and extent of the CIA and U.S. military response to the attack on the U.S. consulate in Benghazi on September 11, 2012, there is a critical point which pundits, for the most part, have not raised, but of which the Obama administration is very mindful: “that the U.S. ambassador to Libya may have been killed by a group which was armed, supported by the United States or its allies… [Administration officials] know that jihadi groups are playing an increasingly important role on the ground in the Syrian opposition” and Washington wants to get in front of this problem.»
Des complexités diverses, des mystères, des étrangetés, il n’en manque pas dans l’affaire de Benghazi, du 11 septembre 2012. Justin Raimondo nous en instruisait, le 4 novembre 2012, dans sa tribune d’Aniwar.com. Le texte, farci de références et d’acteurs incertains et insaisissables, commençait comme un film mi-espionnage, mi-thriller de sécurité nationale…
«A reporter found the evidence of our folly in the ruins of the American consulate in Benghazi, scattered on the floor where it had been overlooked by looters. Amid the rubble and ashes were documents left there since the attack — clearly State Department correspondence — including “two unsigned draft letters” both dated Sept. 11: the missives “express strong fears about the security situation” and dissatisfaction with the response from higher ups. The Rosetta Stone, so to speak — the key to understanding how and why our ambassador was murdered along with three other Americans — turns up in a letter “written on Sept. 11 and addressed to Mohamed Obeidi, the head of the Libyan Ministry of Foreign Affairs office in Benghazi,” which says in part:
»“Finally, early this morning at 0643, September 11, 2012, one of our diligent guards made a troubling report. Near our main gate, a member of the police force was seen in the upper level of a building across from our compound. It is reported that this person was photographing the inside of the U.S. special mission and furthermore that this person was part of the police unit sent to protect the mission. The police car stationed where this event occurred was number 322…”»
Et ainsi de suite, comme il est habituel d’écrire… Il n’y a pas d’affaire récente, ni même sur le plus long terme, qui ait donné lieu d'une façon si durable et comme structurelle à tant de spéculations, à tant de versions, même officielles et venant de la même source (l’administration Obama), et donc manifesté une telle considérable importance. Tantôt, il s’agit d’un complot de cette administration ; tantôt d’un complot des républicains contre Obama ; tantôt c’est l’occasion d’un complot des militaires (US) pour abattre l’administration Obama ; tantôt, c’est l’occasion pour l’administration Obama de se débarrasser de certains militaires. (Voir notamment notre texte du 30 octobre 2012, autour du destin du général Carter Ham, commandant African Command.)
Ce qui nous frappe, nous, ce n’est pas la clef de l’énigme dont, par exemple, la démission de Petraeus serait le dernier épisode (en date), parce qu’il y a bien trop de clefs pour pouvoir trancher ; ce qui nous frappe, ce sont deux choses principalement :
• L’affaire se passe dans un pays étranger (non-US), victime d’une “révolution” dont le bloc BAO a le secret pour les autres ; au cœur de toutes les spéculations possibles à propos du terrorisme international et islamiste, de groupes transnationaux idéologiques et de corruptions, de groupes privés de sécurité, etc. ; à propos d’événements que l’on s’entête à qualifier de “géopolitiques”, mais qui se manifestent d’abord dans le champ de la communication et concernent les intérêts économiques, les actions d’influence, les montages idéologiques, tout cela dans un très grand désordre, qui constitue le seul élémernt sûr ; à propos d’un événement dérisoire de communication (le film Innocence of Muslims et tout ce qui a suivi) qui a plongé le monde musulman et le monde arabe, et le bloc BAO, dans une seconde chaîne crisique, née peu avant Benghazi et prenant toute son expansion avec Benghazi, et encore plus déstabilisante que la première…
• …Et pourtant, pour ce qui nous concerne, tous les acteurs principaux de cet enchevêtrement perdu dans un imbroglio qu’est l’attaque de Benghazi, qu'il s'agisse des individus, des unités militaires, des organisations officielles et clandestines, etc., sont des citoyens ou des entités américanistes, ou liés très précisément à la nébuleuse américaniste. On dirait ainsi que, parallèlement à la “troisième vague” du “printemps arabe” (dans le brouhaha suivant Innocence of Muslims), comme nous avons nommé cette suite d’événements, a eu lieu une autre “chaîne crisique”, propre aux USA celle-là, propre à l’enchevêtrement-imbroglio que constitue la communauté de sécurité nationale, ou disons l’“infra-monde” de Washington-Système.
Dans ce cas qui devient le fondement de notre hypothèse, Benghazi n’est plus une énigme, mais une succession ininterrompue d’énigmes engendrées encore plus par les caractères même du Système (Washington-Système dans ce cas) que par les machinations et les intentions diverses des divers acteurs. Cette succession d’énigmes n’est alors nullement due aux évènements eux-mêmes, et aux machinations et intentions derrière, mais bien aux extraordinaires pesanteurs, dissimulations, cloisonnements, absences de coopération, concurrences haineuses et prédatrices, entre les diverses forces, individus et entités, du système de l’américanisme, et du Système tout court, – c’est-à-dire, pour faire court, tout ce qui “organise” la déstructuration et la dissolution du Système. C’est seulement sur ce champ de ruines “organisé” en un amas informe de type enchevêtrement-imbroglio que viennent se poser les intentions et machinations des uns et des autres, et les actes qui vont avec.
On a donc à Benghazi, d’abord, le Système se déployant dans toutes ses énormes capacités de surpuissance, mais aussi dans toutes ses contradictions, ses déconnections, ses dysfonctionnements, organisant le passage à l'autodestruction. Quoi qu’il en soit du sens de la manœuvre, s'il y a manoeuvre et si elle a un sens, il est évident qu’on a vu à Benghazi, plongée dans une action terriblement autodestructrice, une chaîne d’ignorances et de méfiances diverses entre les différents acteurs du Système. Le résultat menaçant de ce désordre-Système pour l'événement lui-même, c’est cette possibilité que suggère Flynt Leverett et qui résume effectivement la logique surpuissance-autodestruction :
«[T]here is a critical point which pundits, for the most part, have not raised, but of which the Obama administration is very mindful: “that the U.S. ambassador to Libya may have been killed by a group which was armed, supported by the United States or its allies…»
Tout cela est suivi d’une confusion à mesure, couronnée, après quelques hésitations, par l’annonce de représailles par drones et de la liquidation des coupables. Ces menaces qui allaient de soi, et qui devaient être mises à exécution pour le prestige de la “politique-Système de l’idéologie et de l’instinct”, ne l’ont jamais été, et les “coupables” (il y en a, tout de même ?!) courent toujours. (De même, le général Ham, d’African Command, offrant aussitôt une unité ou l’autre pour une intervention immédiate, se serait-il entendu, selon une interprétation, refuser l’autorisation de réaliser une telle opération.) Là encore, il s’agit d’un ou de plusieurs signes signe de l’éclatement et de la dissolution de “la machine de sécurité nationale” US, c’est-à-dire du Système dans ce cas.
…Et peu nous importe, en fait, les raisons de tels manquements et éventuels volte-face, qui pourraient être tout à fait justifiés. (Vertu de l'inconnaissance, certes.) Le seul point qui compte dans ce cas est bien qu’il y a eu ce qui ne peut être perçu que comme des manquements et des volte-face. A cet égard, le Système se met lui-même en position de se désigner lui-même comme fautif et impuissant, – surpuissance accouchant de son autodestruction.
Même si la perte d’un ambassadeur constitue effectivement un drame, comme nul n’en doutera, il y a eu et il continue à y avoir quelque chose de disproportionné dans ce que Leverett nomme l’“effet-Benghazi”. Cet événement est salué par un «How could this happen?» stupéfait de la secrétaire d’État, comme si le ciel tombait sur la tête d’Hillary. Il est aussitôt identifié par certains comme un “nouveau 11 septembre”, ce qui est peu aimable pour la référence, selon ce qu’on a fait de 9/11 en matière de monstruosité mythologique, sinon pseudo-métaphysique. Depuis qu’il a eu lieu, la plupart des événements-Système essentiels lui sont directement connectés, de la campagne présidentielle à la démission de Petraeus. Pourquoi tant d’honneur, alors que l’événement, selon son apparence, ne semble être que ce qu’il est ?
La réponse est donc simple, comme si elle coulait de source : simplement, l’événement considéré est donc bien plus que ce qu’il est, ou semble être, et il ne peut être réduit à ce qu’il semble être. Dans ce cas, de quoi s’agit-il ? Nous avançons l’hypothèse qu’il s’agit d’un événement opérationnel qui manifeste dans toute sa puissance ce que nous nommerions le “point Oméga” du Système, mais un point Oméga inverti… C’est à dire, un point décrivant une erreur, une malformation, une inversion complète de toute la puissance déchaînée du Système, au travers de tous ses réseaux, de tous ses services, de toutes ses opérations secrètes, manipulations, machinations, corruptions, etc.
C’est ainsi que nous utiliserions la définition que donne le Wikipédia US du “point Oméga” de Teilhard de Chardin, parce qu’elle correspond mieux à notre pensée que la définition française, trop détaillée et, par conséquent, fixée dans le détail de la pensée de l’auteur. La définition dit notamment :
«[A] maximum level of complexity and consciousness towards which he [Teilhard] believed the universe was evolving»…
Il s’agirait, bien entendu, d’une définition à interpréter selon le caractère inverti du Système. Cela nous donnerait “un niveau maximum de complexité antagoniste et de conscience faussaire” d’ores et déjà atteint par le Système, et spécifiquement par le système de l’américanisme, avec la surpuissance basculée en autodestruction (cette autodestruction substantivée par l’assassinat de l’ambassadeur Stevens).
Dans cette hypothèse que nous proposons, et qui explique les extraordinaires conséquences de “l’effet-Benghazi”, il s’agirait de la première occurrence où un tel “point Oméga inverti” serait atteint. Il s’agirait de ce moment où les diverses tensions, mesures, décisions, avec chacune leurs conséquences négatives inhérentes à leurs fonctions-Système, atteignent un niveau d’accumulation ou de masse qui est un point de basculement et de fusion, où l’affaire concernée prend des dimensions impressionnantes dans ses effets peu à peu révélées et s’incarne pour les aggraver dans les événements qui suivent. Il s’agirait d’une spécificité du système de l’américanisme, à l’intérieur du Système, travaillant selon le mode d’une évolution constante de la surpuissance vers l’autodestruction.
La question passionnante serait de savoir, bien entendu, si ce “point Oméga inverti” est un accident, une répétition générale forcée par la métahistoire, ou d'ores et déjà l’amorce d’une tendance affirmée. Bien des indications vont dans le sens de la troisième option, sans négliger la séduction sophistiquée de la deuxième. Il serait intéressant, et excitant pour l’esprit dissident moyen, de voir l’idée du “point Oméga inverti” devenir un des caractères fondamentaux de fonctionnement du processus d’effondrement du Système.