Notes sur les tribulations complotistes

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Notes sur les tribulations complotistes

Si le New York Times en parle, cela doit être important, dans tous les cas pour les Américains. Voilà qui pourrait nous donner un point de départ acceptable. Ainsi faut-il parler du récent (22 juin) article de Alan Riding sur le livre de Thierry Meyssan, l'effroyable imposture. (Riding traduit par The Horrifying Fraud. James Ridgeway, dans The Village Voice du 3 avril, traduit par The Frightening Fraud. Mais non, il semblerait que le titre choisi pour la version US du bouquin sera The Big Lie. La version US, effectivement, est en route.)

On constate que rarement la presse internationale aura parlé aussi longuement (depuis février-mars), avec autant d'arguments péremptoire, avec autant la référence de la vertu démocratique comme argument sous-entendu mais principal, avec autant d'appréciations assurées de professionnels agacés par l'usage jugée inconsidéré de la plume, d'une chose généralement considérée avec peu d'aménité, et si douteuse qu'elle semblerait devoir se discréditer d'elle-même. C'est le sentiment qu'on éprouve à observer l'appréciation généralement perceptible dans les jugements portés sur ce livre. Ce comportement général et international pourrait alors sembler comme un marteau-pilon globalisé frappant et frappant encore pour écraser une mouche imprudente. Celle-ci est diversement qualifiée de négationniste, de complotiste, jugée peu sérieuse et ''pas nette'' selon l'expression consacrée, et ainsi de suite. Par curiosité, nous sommes allés solliciter notre habituel Yahoo ! et avons trouvé, à ''Thierry Meyssan'', pas moins de 2.580 liens au 24 juin 2002. C'est énorme. C'est quasiment un classique du Web, comme une étape obligée de la curiosité on-line. Par ailleurs et pour confirmation, on apprend que le classique dépasse les 200.000 exemplaires vendus en France, qu'il est déjà traduit de-çi de-là, qu'il va l'être aux USA comme on l'a dit, et ainsi de suite. C'est la gloire. Gloire frelatée ? Bah, pas plus frelatée que celle d'Enron.

Nous vivons une drôle d'époque. Pourquoi tous les commentateurs qui écrivent que cette chose ne vaut rien, qu'elle ne vaut même pas la peine qu'on la lise, s'échignent-ils à écrire à son propos, avec comme résultat de faire lire le livre ? Quand vous n'avez rien à dire, quand vous ne voulez rien dire, ne dites rien ; ou, dit autrement selon une parole célèbre : « on se la ferme. » Eux pas. Pourquoi ?

• On avancera d'abord qu'il y a la consigne, la non-dite, la non-écrite, l'impérative. Dès qu'un des curés de notre paroisse globalisée en a parlé avec sa componction et sa plume démocratiques pour dire son horreur, tout le monde convient par devers soi qu'il faut démocratiquement s'aligner et chacun se juge dans le devoir sacré de dire, en l'écrivant, son égale horreur, et d'ajouter qu'il ne faut rien écrire à ce propos parce qu'écrire à ce propos c'est faire lire. L'absence pathologique de liberté dans ces activités dites de communication, aujourd'hui, conduit au résultat remarquable d'en priver les acteurs, qu'ils se nomment journalistes et commentateurs, du bon sens, de la spontanéité, du naturel le plus élémentaire. En d'autres mots, et pour notre compte : nous-mêmes ne savons pas exactement ce que vaut sur le fond l'effroyable imposture, et cela même après l'avoir lu, mais nous savons bien ce que valent les divisions de dévots qui ont pris la plume pour accueillir ce livre avec tant d'effroi.

• On avancera ensuite qu'on a finalement et (à peine) paradoxalement pris au sérieux la thèse puisqu'un autre livre (L'effroyable mensonge) s'est chargé de la décortiquer, de la manière la plus critique possible. Tout cela, le débat, etc, est éminemment démocratique. Cela donne du crédit à la thèse qu'on attaque. Cela la légalise en quelque sorte. Cela fait aussi marcher le commerce. Constatons tout cela sans pour autant prendre position.

• On avancera enfin que ce qui précède n'explique pas tout. Il est vrai que le bouquin l'effroyable imposture a fait preuve, du point de vue de la notoriété et de l'écho médiatique, d'une endurance dans la durée qui sollicite une autre explication que les comportements conformistes, malgré leur puissance considérable (mais peu étendus sur la durée car le conformisme se satisfait de l'apparence). L'intérêt épisodique mais puissant de la presse US pour le livre, jusqu'à l'article du New York Times qu'on a signalé, est un élément important à considérer. En général, les Américains ne s'intéressent pas à ce qui se passe en France (et ailleurs non plus, d'ailleurs, c'est leur façon d'être globalisés, de s'arrêter à leurs frontières pour considérer l'intérêt des choses globales). Les Français écrivent des dizaines, des centaines de livres sur les USA sans soulever la moindre réaction aux USA, ou de façon très parcimonieuse. Cette fois, c'est différent. Cet intérêt américain est évidemment très, très critique ; les appréciations critiques sont le plus souvent faites sur un ton persifleur et accusateur, et également moralisant et ainsi de suite. Conclusion, lorsqu'on connaît les Américains : on n'en sait pas plus sur la validité de la thèse mais on sait désormais que les Américains sont extrêmement sensibles à tout ce qui ressemble à une critique de leur système, de leur comportement, de leurs attitudes, et cela vaut précisément depuis 9/11 et dans le cadre de 9/11. C'est un signe de plus de la crise psychologique de l'Amérique : 9/11 a frappé les caractères encore plus encore que les corps.

Des réactions qui en disent long

Les réactions à propos de l'effroyable imposture, qu'elles soient françaises ou même américaines, ou même américaines reproduisant les réactions françaises, sont particulièrement intéressantes à un autre propos. Il s'agit de l'interprétation qu'on donne de ce livre, du point de vue de sa démarche générale, disons de l'esprit qui aurait présidé à l'élaboration du livre et de l'esprit qu'on affirme deviner dans la démarche d'achat de ce livre, autant que de l'esprit qu'on croirait deviner dans l'intérêt général pour le livre. L'article du New York Times, qui fait une bonne place à cet aspect des choses, nous renseigne là-dessus.

« It is nonetheless puzzling why so many of the French have been willing to pay the equivalent of $17 for ''The Horrifying Fraud.'' Is it a symptom of latent anti-Americanism? Is it a reflection of the French public's famous distrust of its own government and mainstream newspapers? Or has the French love of logic been tickled by the apparent Cartesian neatness of a conspiracy theory?

» Certainly, after Sept. 11, some leftist intellectuals suggested that the United States had invited the attacks through its support for Israel. Others recalled that Islamic militants had been financed and armed by the United States to fight the Soviet occupation of Afghanistan in the 1980's. Yet, in this case, Libération and Le Monde, left-of-center newspapers with no love for the Bush administration, have led the assault on Mr. Meyssan's book.

» ''The pseudotheories of `The Horrifying Fraud' feed off the paranoid anti-Americanism that is one of the permanent components of the French political caldron,'' Gérard Dupuy wrote in an editorial in Libération. Edwy Plenel, news editor at Le Monde, wrote: ''It is very grave to encourage the idea that something which is real is in fact fictional. It is the beginning of totalitarianism.''

» Guillaume Dasquié and Jean Guisnel, the authors of ''The Horrifying Lie,'' favor a different explanation for the book's success. They write of France's ''profound social and political sickness,'' which leads people to embrace the idea ''that they are victims of plots, that the truth is hidden from them, that they should not believe official versions, but rather that they should demystify all expressions of power, whatever they might be.'' »

Ces remarques sont intéressantes, même si elles ne nous disent rien de la thèse du livre. Par contre, elles nous disent beaucoup du climat général, du climat obsessionnel, chez ceux qui font profession d'analyser le sentiment du public en général. L'anti-américanisme, la rupture entre le public et les élites, voilà des thèmes ''porteurs'' comme on dit, c'est-à-dire ''porteurs'' pour le raisonnement implicite qu'on finit par distinguer. Ils sont typiques d'arguments que nous qualifierions de ''déflecteurs'' (ou bien disons d'une expression plus triviale : cela revient à botter en touche). On remarque, à lire ces commentaires, américains ou français rapportés par les Américains, qu'on finit par s'inquiéter plus de l'état d'esprit du public (celui qui lit les bouquins qu'on lui donne à lire) que des crises et des manigances décrites dans les bouquins, ou indirectement mais puissamment évoquées par le bouquin.

Editorial de de defensa, du 25 mars 2002

Maintenant, venons-en au fait : que pensons-nous, réellement, de la théorie du bouquin, sans parler des faits ? Il y a ce que nous avons publié il y a trois mois dans de defensa, l'éditorial du Volume 17, n°13 du 25 mars 2002. Nous ne retranchons pas un mot. Nous en ajouterons quelques-uns plus loin.

« Le Web exulte

» Depuis la mi-février, une hypothèse précise comme le titre d'un de ces subtils films hollywoodiens a enflammé le Web : il n'y a pas d'avion dans l'attaque du Pentagone. Depuis, un bouquin (L'effroyable imposture) a paru sur la question, sérieux, documenté, s'attachant à la question et répondant : non, il n'y avait pas d'avion, par contre il y a eu coup d'État dissimulé le 11 septembre 2001 aux États-Unis d'Amérique.

» D'ailleurs, c'est comme cela depuis le 11 septembre : le Web est envahi d'articles, d'analyses, de photos, de montages, qui passent au crible les circonstances suspectes de l'attaque 9/11, et notamment de la journée qui a suivi. Il faut dire, et c'est là un point essentiel de notre observation, qu'il n'en manque pas, de ces circonstances suspectes.

» Dans tous les cas, depuis la mi-février, le Web est en folie. Le site qui a annoncé l'enquête et la parution du livre a reçu en un jour, le 23 février, plus de 15.000 visites. La folie a touché les USA où des sites s'élaborent, où des enquêtes d'amateurs éclairés sont publiées. Des contre-sites entrent en piste, pour organiser la contre-offensive. La ''grande presse'' commence à en parler, avec des pincettes et la bouche en cul de poule, comme d'habitude.

» Vrai ? Pas vrai ? Pour l'instant, l'important n'est pas là, ne serait-ce que parce qu'il est impossible de donner une réponse satisfaisante. Un autre aspect du phénomène doit nous arrêter, que l'on énoncera selon deux remarques. La première est que le phénomène Internet continue à jouer à plein, comme domaine de communication essentiel pour permettre à la liberté d'expression, d'enquête et de jugement de s'exprimer. A cet égard, 9/11 et la suite confirment le Kosovo, où le phénomène s'était exprimé pour la première fois massivement. Dans ces temps d'une chape de plomb du conformisme et d'auto-censure de la ''grande information'', c'est une chose épatante. Et, en plus, d'une ironie qu'on ne cesse de savourer : bâti pour participer au triomphe mercantile du système, le Web se confirme comme le plus féroce critique du système. L'arroseur arrosé.

» La seconde remarque renvoie au bête bon sens populaire, type ''on ne prête qu'aux riches'' ou ''il n'y a pas de fumée sans feu''. Si des hypothèses qui peuvent paraître à certains aussi rocambolesques circulent sur le Web et acquièrent le crédit qu'on leur voit, c'est que l'affaire 9/11 et la suite prêtent le flanc à toutes les critiques. Le système washingtonien a réalisé à cette occasion un énorme montage (la Grande Guerre contre la Terreur), époustouflant d'indécence et d'impudence. Il ne faut pas qu'il s'étonne : selon la loi de gravité, qui a toujours court, cela lui retombe sur le nez. L'arroseur arrosé (suite). »

Le cas du secrétaire à la défense Donald Rumsfeld

Trois mois après cet édito, voici comment a progressé notre évaluation de cette affaire. Nous ne donnerons certainement pas une position tranchée car cela nous semble à la fois injustifiée et inappropriée. Encore une fois, le climat lui-même, institué par les autorités centrales au travers des montages que leurs services de communication nous livrent, expliquent sinon justifient les spéculations auxquelles on se livre un peu partout. Ceux qui ridiculisent la thèse de Meyssan, certainement avec des arguments, se sont bien gardés de ridiculiser les descriptions hollywoodiennes faites par le Pentagone, avec forces graphiques, des complexes de grottes creusées par Al Qaïda, avec douches ultra-modernes, ordinateurs et tutti quanti, une sorte de base suprême de destruction du monde d'une sorte de ''Docteur No'' réfugié dans les montagnes d'Afghanistan, — et qui ont disparu, ces complexes de grottes, comme ils sont venues, réduites à quelques cavités crasseuses dans la pierre jonchées de débris de boîtes de conserve. Ils se sont bien gardés de ridiculiser les descriptions lyriques de l'opération Anaconda, avec les centaines de tués de la bande de Ben Laden proclamés par le Pentagone, qui se résument à quelques cadavres épars, moins d'une dizaine finalement. Ils se sont bien gardés de ridiculiser les extraordinaires agitations pré-9/11 avec les alertes, les fausses alertes, les absences de réactions du gouvernement américain, et cela comparé aujourd'hui avec les alertes à l'attaque suprême qu'on nous propose toutes les trois semaines, et qui continuent à faire les manchettes de nos journaux sans la moindre virgule de scepticisme. On ne sait qui est le plus à critiquer.

Sur le fond de cette question de la machination décrite par le livre, disons qu'un grand principe nous guide : le système américaniste, perclus de budgets pléthoriques, de bureaucraties concurrentes, d'agences qui se haïssent les unes et les autres (il est complètement vrai que la CIA parle au MI6 britannique, à la DGSE française et pas du tout au FBI américain), ce système encrassé dans l'irresponsabilité est, à notre sens, incapable de monter un coup pareil. Il manque de tout ce qui est nécessaire, – d'imagination, de responsabilité, de sang-froid, de cynisme, du sens de l'organisation, et même de courage, même si c'est le courage du comploteur. Voilà pourquoi nous sommes profondément sceptiques sur le principe, et non pas à cause de la soi-disant vertu démocratique du système américaniste que nos curés mettent en avant.

Cela écrit, constatons sans conclure qu'il y a des faits troublants. On l'a noté dans l'interview de Jared Israel (Voir une transcription de l'interview sur ce site). Mais il y a aussi des explications qui contribuent à rendre ces faits un peu moins troublants ... Par exemple, l'absence d'intervention des avions de l'USAF pour ''couvrir'' Washington après l'attaque du WTC, que Jared Israel met en avant. On a vu depuis des circonstances assez similaires, où les interceptions lancées contre des avions intrus ont été tardives et n'auraient pas empêché une attaque si cela avait été le but des intrus, et cela alors que les forces US sont en état d'alerte maximal depuis 9/11, ce qui n'était pas le cas au matin de l'attaque. (Au moins deux circonstances de ce genre : le survol en toute impunité du quartier-général de Central Command, à Tampa, en Floride, en janvier dernier, par un adolescent qui avait emprunté un petit avion de tourisme sans autorisation, déclenchant aussitôt une alerte qui fut bien longue à rendre ses effets. L'adolescent se suicida à l'issue de ce vol en lançant son avion contre un immeuble de Tampa. Il y a eu aussi le survol récent de Maison Blanche par un avion de tourisme, l'interception par l'USAF n'ayant lieu qu'après ce survol.)

Certains arguments présentés par Israel restent remarquables et intéressants. Les cas les plus troublants concernent souvent le comportement de certaines personnes. Pour notre part, celui de Donald Rumsfeld nous apparaît comme intéressant, sinon significatif. On peut mentionner trois faits le concernant qui, pris isolément, auraient plus ou moins d'importance et seraient plus ou moins troublants, et qui, mis ensemble, peuvent retenir un peu plus l'attention jusqu'à faire penser à l'hypothèse d'une connivence entre ces faits. La spéculation est inutile ici, le constat suffit.

• La veille de l'attaque, Rumsfeld fait un discours tonitruant, superbe au demeurant, où il dénonce le plus terrible ennemi qui menace les États-Unis. L'on peut voir que ce n'est pas le terrorisme. Nous avons fait une analyse de ce discours et nous redonnons ici le passage d'introduction essentiel :

« The topic today is an adversary that poses a threat, a serious threat, to the security of the United States of America. This adversary is one of the world's last bastions of central planning. It governs by dictating five-year plans. From a single capital, it attempts to impose its demands across time zones, continents, oceans and beyond. With brutal consistency, it stifles free thought and crushes new ideas. It disrupts the defense of the United States and places the lives of men and women in uniform at risk. Perhaps this adversary sounds like the former Soviet Union, but that enemy is gone; our foes are more subtle and implacable today. You may think I'm describing one of the last decrepit dictators of the world. But their day, too, is almost past, and they cannot match the strength and size of this adversary. The adversary's closer to home. It's the Pentagon bureaucracy. Not the people, but the process. Not the civilians, but the systems. Not the men and women in uniform, but the uniformity of thought and action that we too often impose on them. »

• Autre circonstance qui arrête notre attention, non pas tant parce qu'elle est exceptionnelle en soi mais parce qu'elle est ce qu'elle est et qu'elle a lieu à peu près une heure avant l'attaque contre le Pentagone. Voici ce que nous en écrivions dans la rubrique To The Point, dans le n°48 (novembre-décembre 2001) de notre Lettre d'Analyse Context (bien entendu, on devine aussitôt que la scène se passe le 11 septembre 2001, au matin, au Pentagone) :

« The next morning — within a period of 24 truly extraordinary hours for our subject, the day after this memorable speech which history has chosen not to remember — at 8:30 a.m., Rumsfeld was having a working breakfast with a delegation of four Republicans from the House of Representatives. The subject was Missile Defense. Congressman Robin Hayes (North Carolina) was at the meeting and recalls how Rumsfeld declared that a dramatic event was needed to drive home to the American public just how dangerous a world we live in: ''He said that there would have to be some catastrophe or something to wake people up. And just an hour later, that plane hit the Pentagon. It was incredible.'' »

• Enfin, nous rappelons le passage consacré à Rumsfeld, dans l'interview de Jared Israel publié dans notre rubrique Analyse. 

« ... We have the report of the Joint Chiefs of Staff which says that the first thing the FAA does when there's a hijacking is notify the Secretary of Defense. But according to Assistant Secretary of Defense Victoria Clarke, it was she who first told Rumsfeld about the World Trade Center attack. And after that, what did he do? According to Clarke, he stayed in his office until after the Pentagon was hit. He did not join her in the National Military Command Center. Now, this is an unbelievable behavioral response. It can't be explained by saying there were no hijackings for many years. This woman comes in and tells Rumsfeld the two biggest buildings in the New York have just been hit by hijacked planes and Rumsfeld says, ''I have to make some phone calls.''

« What would be the reason for him staying out of the National Military Command Center for 45 minutes or more? What would be the sane reason? The only reason that we could think of was that if he wasn't in there he couldn't be held responsible for the lack of response that he knew was going to take place. So it was important for him not to be in there at that time. »