Notes sur l’“opérationnalité du Mal” et la Russie (dde.crisis)

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Notes sur l’“opérationnalité du Mal” et la Russie (dde.crisis)

Ce 10 septembre 2012 aurait dû être publié un numéro de dde.crisis, selon le rythme de parution courant de la publication. Depuis le 18 juin 2012, nos lecteurs savent que la formule de cette publication annexe de dedefensa.org est en complète réorganisation, que de nouvelles règles, un nouveau rythme de fonctionnement doivent être fixés. Des précisions apportées dans ce texte qui annonçait le changement général sont elles-mêmes dépassées, – et l’une d’entre elles démenties d’ailleurs, puisque nous tenions pour une parution du prochain numéro le 10 septembre et que cette parution n’a pas lieu à cette date.

Les explications de ces incertitudes se concentrent autour des mêmes thèmes, que nous résumons ici par trois points.

• Le premier est d’ordre tout à fait pratique, et simple rappel – le rappel du constat de la charge de travail du site dedefensa.org, dont la vocation est de rester très proche de l’actualité “du jour”. L’on sait bien que cette actualité est à la fois exigeante, pressante, foisonnante, extraordinairement diverse, et la charge de travail est à mesure.

Méthodologie d’une démarche

Les deux autres raisons, qui se complètent et s’interpénètrent, ont plus à voir avec la méthodologie, ou la “philosophie” de notre travail. Elles éclairent aussi bien la démarche de dedefensa.org que celle de dde.crisis.

• Nous voulons plus que jamais que notre travail ne soit pas du simple rapport des faits choisis par nous comme essentiels et significatifs, avec les commentaires suscités par ces faits. Il faut lui donner la dimension générale que nous distinguons dans cette époque, qui est de type métahistorique. C’est une charge de travail en plus par conséquent, mais c’est une nécessité absolument impérative. Sans cette dimension, qui prétend de faire de dedefensa.org un site qui observe l’actualité en lui donnant sa vraie dimension et qui n’est aucunement prisonnier de cette actualité, dedefensa.org perd sa raison d’être.

• Dans ce cadre général, dde.crisis garde toute sa raison d’être. Il est le prolongement conceptuel et fondamental de cette dimension “de type métahistorique”, en se concentrant sur elle encore plus qu’il ne le fut jusqu’ici. Il s’agit d’un exercice constant de réflexion métahistorique et métaphysique à partir des évènements en cours, – sans s’attacher au récit lui-même de ces évènements mais parce que ces évènements, par leur exceptionnalité, permettent une telle connexion si inhabituelle. Cette définition, encore accentuée par rapport à ce que fut dde.crisis jusqu’ici, exige de se dégager complètement des contraintes de temps par la minutie et l’exigence de la réflexion. Nous sommes conduits à prendre certaines libertés avec le calendrier, selon l’avancement de la réflexion du travail en cours… Ainsi, le numéro prévu pour le 10 septembre est repoussé de trois semaines et devrait en principe être publié autour du 1er octobre.

La question de la “proximité du Mal”

Nos travaux courants dans le cadre du site dedefensa.org montrent sans le moindre doute combien notre appréhension de cette époque se fait et se fera de plus en plus autour de la problématique du “Mal”, dont la représentation structurée est, pour nous, ce que nous nommons, d’une manière effectivement opérationnelle et structurée, mais aussi d’une manière symbolique et métaphysique, le Système. (Les deux numéros de dde.crisis du 10 juillet 2010 [voir aussi le 18 juillet 2010] et surtout du 10 septembre 2010 [voir aussi le 10 septembre 2010], annonçaient cette orientation de notre réflexion.) Cette prépondérance du thème de la réflexion est d’ailleurs elle-même explicitée tout au long de ces réflexions en cours et à venir, comme répondant à une particularité unique de ce temps métahistorique ; la prépondérance absolue du Mal par le moyen du Système, implique effectivement la “prépondérance du thème de la réflexion” sur le Mal que nous avons chois, ou plutôt qui s'est imposé à nous comme le choix évident ; le reste suit…

Le numéro que nous préparons en principe pour les alentours du 1er octobre a comme thème de travail “la proximité du Mal”. Il analyse la situation et les conditions qui nous mettent, nous sapiens divers, dans une position d’extrême proximité du Mal. Du point de vue “opérationnel”, qui est la transcription dans la vérité des évènements courants de cette vision théorique métaphysique, cela se traduit par l’omniprésence et l’hermétisme du Système où nous évoluons, – où nous ne pouvons faire autrement qu’évoluer… Avec la question essentielle de savoir comment continuer à évoluer (à vivre, à exister) en ne succombant pas à cette proximité, et, encore plus, en faisant en sorte que cette proximité ne nous interdise en aucune façon de résister, et même de résister d’une manière offensive (voir le 2 juillet 2012).

Déstructuration et dissolution contre structures et principes

En attendant de disposer du volume complet, dans quelques semaines, nous introduisons ci-après un passage du travail déjà fait. Il s’agit d’un passage qui donne une interprétation d’un exemple qui nous paraît illustratif de l’“opérationnalité du Mal”, par la voie de l’activité déstructurante et dissolvante du Système.

A ce point, une observation : ces mots (dissolution, déstructuration) reviennent si souvent sous notre plume… D’une façon générale, nous parlons, notamment dans notre travail sur le site dedefensa.org, d’une bataille entre les forces déstructurantes et dissolvantes et la résistance structurante appuyée sur la puissance du domaine principiel. Dans le numéro à paraître, il y a un passage qui s’explique à ce propos, et il vaut évidemment aussi bien pour dedefensa.org. (Nous ajoutons un souligné en gras pour mettre en évidence le passage essentiel de notre explication, qui est d’ordre sémantique.)

«…D’où l’exceptionnalité du temps, et son extraordinaire simplicité derrière l’apparence du désordre, du chaos, de la raison devenue déraison, l’empire de l’insensé sur le reste, la promotion exalté du nihilisme, la fascination du rien et la course presque extatique à l’entropisation. La simplicité de l’exceptionnalité est dans ce que tout cela se rassemble aisément dans une bataille fondamentale entre les forces déstructurantes et la résistance structurante à cette attaque. (A ce point du récit, effectivement, et tout en gardant fermement à l’esprit ces valeurs, il est préférable d’exposer cet affrontement dans ces termes plus qu’“entre le Bien et le Mal”, qui devient dans le chaos général une logique qui peut être aisément retournée à l’avantage de l’un ou de l’autre, tant elle est manipulable par l’action de la morale humaine qui est certainement le facteur le plus trouble de cette situation.) Ainsi notre époque mérite-t-elle l’étude la plus attentive, mille fois recommencée et de toutes les façons.»

La Russie, exemple d’application de notre méthodologie

Le passage annoncé plus haut concerne la Russie, selon une problématique que nous avons très souvent abordée ces derniers mois, et que nous ne cessons et ne cesserons pas d’aborder de plus en plus souvent... (Voir, très récemment, le 27 août 2012, le 29 août 2012, le 3 septembre 2012, le 6 septembre 2012 : les quatre derniers F&C traitent de cette question, directement ou indirectement, sous un angle ou sous un autre angle, mais toujours à partir du facteur psychologique et en considérant le poids fondamental de l’influence du Système… Ce n’est pas un hasard, certes, et ces textes enchaînent bien sûr sur le travail de ce numéro de dde.crisis et, bien entendu, ce passage sur la Russie.)

La Russie nous semble un exemple très approprié pour faire intervenir une tentative d’explication supérieure et ultime, dépassant évidemment les aspects politiques, stratégiques, etc., et dans lequel cas les aspects psychologiques que nous mettons en évidence sont essentiellement un moyen d’intervention des forces et des influences qui nous intéressent. En effet, sans cette sorte de tentative d’explication, ces évènements autour de la Russie, comme un certain nombre d’autres, sont singulièrement incompréhensibles par rapport à la rationalité de la subversion, de l’antagonisme, etc., qui demandent nécessairement des règles d’interventions bien précises et une mesure tout aussi précise

Dans ce passage, intitulé «Opérationnalité du Mal«, avec comme sous-titre «Pour renforcer l’argument, – le Système est le Mal, absolument, – le cas stupéfiant de la Russie...», nous tentons de théoriser en termes de métaphysique cette “opérationnalité” de l’attaque constante contre la Russie que nous observons tous les jours de ce temps métahistorique… Ainsi de notre méthodologie, déplacement constant et connexion permanente entre :

• le fait des évènements (l’“opérationnalité”) que nous observons et que nous devons choisir selon leur importance par rapport à la signification fondamental de ce temps métahistorique ;

• le fait de l’interprétation de ces évènements selon une interpénétration maniant opérationnalité et appréciation théorique et métaphysique ;

• le fait de l’appréciation théorique de la vérité métaphysique ainsi identifiée selon nos conceptions.

La Russie face à l’“opérationnalité du Mal”

Voici l’extrait annoncé, sur la situation russe avec l’intervention agressive de communication du bloc BAO, les risques que cela implique, pour une cause qui est ici déterminée selon une observation métaphysique.

«Il nous importe, à ce point, d’ajouter à notre démarche un point extrêmement concret, terrestre et, comme l’annonce le titre, “opérationnel”... Il s’agit du cas de la Russie et de l’offensive menée contre ce pays, d’une façon visible, depuis la fin de 2011. Il s’agit d’une offensive des USA, du bloc BAO, mais essentiellement du Système. Notre site dedefensa.org a beaucoup documenté cette démarche, qui est basée sur ce que nous désignons par l’expression d’“agression douce”, qui porte sur divers procédés de communication dans les champs politiques, culturels et psychologiques, et dans le but de discréditer, voire de délégitimer la direction politique. A cela s’ajoute des rumeurs faisant état d’intervention US soutenant des mouvements islamistes terroristes. Cet ensemble constitue sans aucun doute une tentative, non seulement de déstabilisation et de subversion, mais surtout une tentative de déstructuration et de dissolution de l’ensemble russe.

»On ne s’intéresse ici ni aux effets obtenus, ni aux chances de réussite, etc., mais essentiellement à la forme de l’intervention. La Russie par son poids géographique, politique et énergétique, par sa puissance militaire, notamment stratégique nucléaire, représente un pilier de ce qu’il reste d’ordre mondial, et un pilier dont l’ébranlement toucherait immédiatement l’Europe de l’Ouest (par exemple, au niveau de l’alimentation en énergie). Chercher la dissolution de cet ensemble ressemble à une folie stratégique, avec la rupture de nombreux équilibres, y compris les plus hauts et les plus dangereux (l’équilibre nucléaire stratégique), particulièrement pour la puissance la plus importante du bloc BAO (les USA). Finalement, non pas une folie, mais une entropisation stratégique. Aucun esprit sain, normal, équilibré, même avide de conquêtes, ne peut vouloir une telle démarche, compte tenu de la situation existante. Nous devons par conséquent chercher d’autres explications.

»Il s’agit d’un cas exemplaire, qui ne nous intéresse en rien du point de vue stratégique et politique. Notre explication, et cela nous importe par-dessus tout, est que cette entreprise est conduite par des forces supérieures en puissance aux comportements et décisions humaines (divers témoignages et déclarations le montrent involontairement). On doit alors en déduire qu’il s’agit d’une opérationnalisation du Système, dans son déchaînement aveugle, par ailleurs contre la Russie qui est la seule puissance à avoir résisté à des attaques économiques, culturelles et psychologiques dissolvantes d’une puissance inouïe, dans les années 1990, grâce à ses valeurs structurantes et pérennes. Mais chercher ici sa dissolution complète, dans l’état chaotique du monde, ne peut s’expliquer effectivement que par un acte opérationnel du Système, donc du Mal, sans autre but que celui de la dissolution et de l’entropisation. Nous avons là un exemple convaincant (il y en a d’autres) pour montrer que le Mal intervient aujourd’hui dans les affaires du monde, à découvert, dans toute sa puissance exclusive.»