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227312 juin 2017 – Plus que jamais, comme ne cesse d’accélérer un train un peu fou et sans but extrêmement précis (mais sur des rails), la campagne anti-Trump appuyée sur l’alarme “The Russians are coming !” (ou bien est-ce le contraire, – l’alarme appuyée sur la campagne, c’est selon), tout cela continue à Washington D.C. Le témoignage de Comey, mardi dernier, a apporté un nouvel élan à cette dynamique sans rien apporter de nouveau concrètement, sinon le démenti de quelques canards et les convictions personnelles extrêmement préoccupées de Comey prises, au contraire, comme paroles d’Evangile.
L’audition du directeur-viré (par Trump) du FBI a donc été un grand événement de la crise qui secoue Washington D.C. depuis deux ans. Un tournant, certes, mais qui ne change rien au fondement crisique de la situation, au contraire qui l’aggrave comme dans un thriller-catastrophe hollywoodien. Le tournant est serré et il s’inscrit dans une succession du même phénomène (autant de tournants qu’on veut), dans une figure labyrinthique de la situation, et la plongeant encore plus profondément dans le cloaque gluant du simulacre qu’est cette crise, avec notamment cette référence fondamentale du “simulacre-extrême”, – Russiagate. Sur l’essentiel, chacun reste sur ses positions puisque chacun ne veut entendre et percevoir, avec l’audition de Comey comme avec n’importe quoi, que ce qui importe à sa propre “représentation du simulacre”.
Le fait remarquable de la situation est que le simulacre, qui est l’état ultime de la déconstruction, – il y a la création, l’idée originelle, le “modèle”, puis la représentation du modèle qui garde une partie de l’ontologie du modèle, enfin le simulacre qui rompt complètement avec le modèle et n’a plus aucun lien avec son ontologie, y compris avec sa représentation, – le simulacre est devenu à Washington à la fois multiple et très complexe dans les perceptions qu’on en a. Ce qui se passe aujourd’hui est qu’autour du simulacre qu’on a rassemblé sous l’étiquette Russiagate pour faire court, se déploient plusieurs représentations de lui ; en fait, essentiellement deux, d’une part celle des responsables directs du simulacre, les “constructeurs” du simulacre que sont les démocrates, les progressistes-sociétaux, avec les républicains-Système incertains de leurs choix ; d’autre part celle de Trump et de son propre parti (au sens imagé du terme), qui sont devenus les déconstructeurs des “constructeurs” du simulacre. Comme l’écrit Scott Adams, décrivant sous le titre de “Comey Fog” (“Le brouillard de Comey”) une situation rejoignant l’exemple de la caverne de Platon, mais revue dans le sens de la complication par notre époque hypersophistiquée : « So what we are seeing is a super-clean example of what I call two movies on one screen... »
Il nous a semblé inutile d’analyser une fois de plus les positions des uns et des autres. Il suffit de rappeler que, pour nous, – et cela sans exprimer la moindre sympathie ou antipathie pour Trump, mais nous n tenant à notre perception des événements suivis jour après jour avec une extrême attention, – pour nous la campagne présidentielle de Trump attira une réprobation quasi-unanime de Washington D.C. et, par le biais de divers incidents (emailgate d’Hillary, Russiagate conduit par les démocrates pour dissimuler la corruption de la direction du parti), elle entraîna la création par la communication d’une situation de complet simulacre. Ce simulacre se forma d’autant plus aisément qu’il enchaîne directement, par déterminisme-narrativiste, sur des situations similaires depuis 2013-2014, surtout à partir de la crise ukrainienne.
Le thème de ce simulacre utilise essentiellement le sujet d’une hostilité extrême contre Poutine, et de l’affirmation constante d’une conduite monstrueuse du même Poutine. Cela est développé sans la nécessité de la moindre preuve, et même selon la conception qu’une preuve serait une sorte d’“insulte au simulacre” puisqu’elle approcherait le degré d’une tentative de dénoncer le simulacre comme étant un simulacre. Dans le monde du susdit simulacre, cela ne se peut.
On peut trouver des comptes-rendus divers sur le témoignage Comey, par exemple celui de WSWS.org sous forme de commentaire reprenant la plupart des éléments et réfutant totalement l’analogie avec le Watergate (le Watergate était une “représentation” d’un “modèle”, alors que Russiagate est un simulacre) ; autre exemple, celui du Liberty Blietzkrieg.com de Mike Krieger, qui assortit son commentaire d’extraits importants venus d’autres sources (The Federalist, Daily Caller, Politico), ce qui donne un aperçu remarquable du “tournant” en question.
Krieger reprend, développe son commentaire en analysant ce qu’il juge être la position désormais intenable du parti démocrate, et terminant enfin par cette notation essentielle : « Cela dit, les démocrates ne [lâcheront jamais le Russiagate] parce que cela les forcerait à se découvrir sur les vrais problèmes tels Wall Street, l’oligarchie ou la politique étrangère, et qu’ils ne le veulent à aucun prix. C’est leur sale petit secret. Dès lors que les démocrates sont d’accord avec Trump pour les aspects les plus sordides de sa politique, ils doivent s’en tenir à utiliser leur obsession polir l’acteur étranger qu’on sait [Poutine]. C’est ce qui est évident depuis le premier jour. Dans ce cas, le fait est qu’il n’y a pas de parti d’opposition en Amérique aujourd’hui. C’est malheureux mais c’est vrai. »
En d’autres termes, comme le dit James Howard Kunstler dans son titre (traduction française du Saker francophone) : « Pas de sortie » (de la crise, du simulacre), – ou encore, ceci dans son “chapeau” : « Une des caractéristiques les plus curieuses dans l’état actuel de la politique américaine est la pensée délirante aux deux extrémités du spectre politique. Les deux factions ont mentalement quitté les rails et les partis qu’elles représentent courent vers l’oubli comme Thelma et Louise dans leur road-trip. Plus grave, il n’y a pas de nouvelles factions avec une prise en main de la réalité, commençant même à se former en arrière-plan – comme dans les années 1850, lorsque les Whigs se sont fanés et que le parti de Lincoln est passé au pouvoir. »
Enfin, tout se rassemble et se résume dans ce titre du texte du 12 juin de WSWS.org, “The Russians are coming ! The Russians are coming !” (traduction inutile, la musique est connue). Nous sommes désolés, ou peut-être enchantés après tout, de devoir rappeler que cette exclamation redoublée est aussi le titre d’une comédie désopilante de 1966 contant l’histoire d’un brave sous-marin soviétique en assez mauvais état et en difficulté, accostant sur une côte US pour demander de l’aide et déclenchant une panique affreuse achalandés d’un appel aux armes général chez les locaux tandis que les matelots soviétiques/russes tentent de les calmer, – tout cela, deux ans après le Dr. Strangelove, Or How I Learned To Love The Bomb, de Kubrick, qui nous avait instruit sur l’état de l’esprit des dirigeants du système de l’américanisme et autres membres du Deep State... Mais qu’y pouvons-nous : ils n’ont rien appris, rien compris, rien retenu parce qu’il s’agit d’une pathologie et d’influences extrêmement néfastes sur des psychologies aussi faibles et vulnérables... Voici donc la scène d’aujourd’hui, d’où quelque Kubrick d’aujourd’hui, – si le moule n’était pas cassé, – pourrait sortir une juteuse fiction valant bien la vérité du simulacre :
« Thursday’s appearance by fired FBI Director James Comey before the Senate Intelligence Committee has raised the anti-Russian hysteria in the US media to a new level. The former head of the US political police denounced supposed Russian interference in the US elections as a dire threat to American democracy. “They’re going to come for whatever party they choose to try and work on behalf of,” he warned. “And they will be back… they are coming for America.”
» None of the capitalist politicians who questioned him challenged the premise that Russia was the principal enemy of the United States, or that Russian hacking was a significant threat to the US electoral system. None of them suggested that the billions funneled into the US elections by Wall Street interests were a far greater threat to the democratic rights of the American people.
» Weekend media reports added to the apocalyptic warnings. A front-page report in the Sunday New York Times warned that the conflict between Trump and Comey should not be allowed to overshadow the more important issue: “a chilling threat to the United States” from Russian intervention in the American electoral system.
» According to the Times, “from the headquarters of the National Security Agency to state capitals that have discovered that the Russians were inside their voter-registration systems, the worry is that attention will be diverted from figuring out how Russia disrupted American democracy last year and how to prevent it from happening again.” The article went on to suggest, citing only the suspicions of US intelligence officials in the absence of any actual evidence, that Russian government hackers had penetrated companies providing software for voting systems, the electrical power grid and other vital infrastructure. It quoted a series of anti-Russian comments from “experts,” who expanded on Comey’s comments, warning of “intensified cyber warfare.”
» Even more strident was a commentary published in Politico.com under the headline, “Forget Comey. The Real Story Is Russia’s War on America.” The author is Molly K. McKew, a former US adviser to anti-Russian governments in Georgia and Moldova... She denounces President Trump’s “lack of curiosity about the long-running, deep-reaching, well-executed and terrifyingly effective Russian attack on American democracy,” going on to attack the White House for “failing to craft a response to the greatest threat the United States and its allies have ever faced.”McKew writes of “Russia’s global imperialist insurgency,” and advocates a course of action that goes beyond a “new Cold War,” leading inexorably to an armed confrontation between the two largest nuclear powers in the world »
Puisqu’il est entendu que le grand responsable de cette attaque incroyable contre les USA est le président Trump par complicités diverses et arrangements vicieux, quoi qu’il fasse et dise par ailleurs, c’est lui qui continue à être la cible essentielle de ce conglomérat de tout ce qui compte de progressistes-sociétaux, de globalistes et de démocrates-allumés à Washington D.C. et dans ses satellites.
Désormais, les associations concernées, les groupes de pression et d’influence qui vont dans le bon sens de l’Histoire, ne se dissimulent plus dans leurs intentions d’abattre Trump. Cette stratégie est une évidence pour tous. La question est aujourd’hui de définir la tactique : comment miner le gouvernement Trump et abattre le président ; faut-il agir de l’intérieur ou faut-il agir de l’extérieur ? Elle était traitée le 9 juin par la convention annuelle, à Washington, de l’American Constitution Society, qui est en fait l’association nationale réunissant les avocats et spécialistes du Droit de tendance “libérale” (sociétaux-progressistes), qui accueillait pour l’occasion des étudiants et des éminences extérieures. On peut juger assez étrange que ces dignes acteurs de la grande cérémonie de la Loi aux USA abordent un problème qui ne peut être identifié autrement que de pure subversion, où il est donc question d’attaquer Trump et son administration, et même d’aider le Deep State à réussir son “coup” anti-Trump jusqu'à l'éventuelle possibilité de l'assassiner, – pourquoi pas après tout, on se le demande ? On note au passage que le concept de Deep State est considéré avec faveur selon l’idée qu’il serait finalement bienvenu de tenter de le renforcer... (Du Washington Examiner du 10 juin 2017)
« Forlorn liberals took refuge at the American Constitution Society's national convention in Washington this week, discussing whether to encourage the growth of the “deep state” resistance inside the government or fight President Trump from outside.
» “The election of Donald Trump was an assault on the federal bureaucracy,” William Yeomans said to a room full of students and civil servants, including those recently displaced by Trump's administration. “His values are simply not consistent with the values of people who are committed to public service and who believe deeply in the importance of public service.” Yeomans, an American University law professor with more than 25 years of experience at the Justice Department, was holed up inside the Capital Hilton hotel downtown on a sunny Friday afternoon leading a panel of bureaucrats and scholars divided about how best to fight Trump.
» UCLA law professor Jon Michaels said he favors filling the Trump administration with liberals opposed to Trump's agenda. “We hear a lot of language about draining the swamp and this idea about a deep state that somehow was going to thwart the intentions or the political mandate of the president,” Michaels said. “I kind of embrace this notion of the ‘deep state.’”
» Michaels listed his ideas for how to ensure the success of the “deep state.” Act as a group — a department, across agency lines, as a community — rather than as an individual when pushing back against Trump from the inside, he said. Once such a coalition is formed, he suggested “rogue tweeting” or “leaking to the media" as options for fighting the president. “It's hard to figure out exactly what [way is best], I don't think we've hit our stride on that,” Michaels said. But from my understanding people are still kind of probing and poking around at what can be done and the creativity and resourcefulness of people is in some ways boundless and so I imagine what I would hope to see is kind of organic, loyal opposition is probably too strong, but ways of having well-prepared, well-defined boundaries of opposition.” »
Nous compléterons par quelques projets musclés et révolutionnaires ce tableau de cette sorte de “Washington D.C.-bouffe” où tout le monde songe à la subversion à ciel ouvert, où les complots se trament comme les conversations dans les salons, où la paranoïa le dispute à la schizophréie, où le pouvoir se défait en lambeaux, en graind de sable, en poussières diverses... Voici donc une sorte d’esquisse d’agenda sur ce qui pourrait être un été sympa, une sorte d’été brûlant où les manifestations excitées par l’air pesant et électrique de l’été pourrait prendre, pourquoi pas, une allure de sédition, voire d’émeute. On est sûr que Soros passera à la caisse, c'est pavlovien chez lui, et ainsi pourrait-on envisager de faire tomber Trump selon les bonnes vieilles méthodes de la subversion.
S’appuyant sur le livre de prédilection de Bannon, Michael Hart nous donne de ces indications mais les plaçant, lui, comme des symptômes du quatrième âge d’un cycle catastrophique analysé dans le livre “The Fourth Turning: What Cycles of History Tell Us About America’s Next Rendezvous With Destiny”, de William Strauss et Neil Howe. C’est effectivement le livre de chevet de Bannon, et nous sommes dans le quatrième âge, celui de la crise qui n’attend qu’un événement violent pour précipiter des changements brutaux de destruction, amorçant la nécessaire reconstruction...
« Some analysts are predicting a ‘Summer of Rage’, which will boil over in violent protests all across the United States. The DNC has called for a George Soros-financed ‘Resistance Summer’, in which protestors are encouraged to invade town halls, and organize rallies and neighborhood meetings to undermine President Trump. This will culminate in a national training being billed as a ‘Resistance Summer Camp’ to effectively train operatives in organizing strategies. Meanwhile, other leftist groups are calling for a day of ‘Impeachment Marches’ on July 2nd in dozens of major cities across the country. Their goal is to pressure congressional representatives to begin impeachment proceedings against President Trump.
» Emboldened by a mainstream media apparatus which functions as a mouthpiece of Deep State interests, these activists are determined to overturn democratically elected officials and overturn law and order on the grounds that they personally disagree with the results. As we have seen in recent months, Trump supporters, conservatives, and other patriots are not afraid to confront leftist activists in the streets, and this is likely to intensify as these DNC-backed groups become more desperate and confrontational in their tactics.
» James Comey’s congressional testimony this week showed that the Trump administration is indeed attempting to break the old political order and its far-too-power Deep State. The cracks are surfacing now, and this will likely shatter and spill into many facets of social life outside of the realm of politics. This shattering seems to be the apex, or perhaps the precursor to the major Crisis event described by Strauss and Howe in the Fourth Turning, and it is proving to be a global movement, as evidenced by the recent elections this week in the United Kingdom.
» As the Soros-backed DNC footsoldiers wreak havoc in American cities this summer, and the old political order is eclipsed by what is shaping up to be a much more democratic order, we can expect these types of events to increase in frequency as well as intensity. »