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5494• Description nécessairement partielle d’une situation américaniste qui rassemble toutes les crises en cours, dont nous connaissons nous-mêmes, à notre mesure, des effets traumatisants de réverbération. • La pire crise aux USA est celle du pouvoir, avec une direction complètement absente et un Joe Biden en vacances (« Commander-in-Absence », propose un humoriste twitteur), cela en plein développement dynamique de la crise afghane. • Les crises multiples aux USA sont en train de voir se développer une nouvelle-venue, une “crise inflationniste” que certains décrivent comme étant de la taille d’un tsunami. • Après avoir vu l’Afghanistan hier, on saisit une circonstance étrange provoquée par le chef du commandement stratégique (StratCom). • Jonathan Turley, commentateur de haute tenue et habituellement d’un grand sang-froid, perd son calme devant les prétentions de formatage des esprits des autres, des ‘Big Tech’. • La Grande Crise du monde, dont la matrice sont les USA, poursuit son développement comme un bateau ivre dans la tempête, sans personne à la barre bien entendu, et peut-être bien sans barre du tout.
15 août 2021 – ‘FactCheks’, comme disent nos petits pions de la presseSystème, qui surveillent les FakeNews comme un autiste atteint d’incontinences... Là, il s’agit d’une observation ou l’autre sur l’activité du président Joe Biden, notamment à l’heure où le désordre et les talibans envahissent le pays, ou bien à l’heure où les talibans chassent le désordre de la civilisation (?) américaniste-occidentaliste :
• Tweet des républicains de la commission judiciaire de la Chambre : « Pouvez-vous imaginer l’indignation des médias si le président Trump était parti en vacances au milieu d'une crise frontalière, d'une crise inflationniste et d’une crise en Afghanistan ?
» Parce que c’est ce que le Président Biden fait ce week-end. »
• Le député républicain Andy Biggs, tweet commentant une photo de Biden et la First Lady, marchant tous deux d’un pas allant et souriant (même ‘Ol’ White Joe’) vers l’hélico qui va les emmener en vacances, en une formule qui ridiculise le titre officiel de « Commander in Chief », le plus solennel d’un président des Etats-Unis : « Commander-in-Absence »
• Le député Jody Rice, républicain certes, tweet encore : « L’Afghanistan s’effondre, l’inflation explose, les frontières du Sud sont hors de contrôle, le Covid est toujours là... Joe Biden s’en va pour son 18e séjour de vacance chez lui au Delaware depuis qu’il a prêté serment. »
• Comptabilité selon “Cassandra” (tweet du 12 août) : « Durant ses 203 jours comme président, Biden a fait 18 déplacements dans sa maison du Delaware pour un total de 48 jours de vacances. Ce qui signifie qu’il a passé 23,6% de son temps comme président à prendre des vacances »
On dira sans prendre trop de précautions pour la nuance : qu’importe, c’est un président-marionnette. On avait déjà dit cela d’un Ford, d’un Reagan ou d’un GW Bush. Mais ces trois présidents étaient entourés d’hommes forts et expérimentés, capables de soutenir et de faire chanter la marionnette d’une façon acceptable, bien que souvent en concurrence entre eux ces “hommes forts et expérimentés” mais conscients de la nécessité de présenter l’apparence d’une ligne politique ferme et assurée, et quoique l’on pense par ailleurs de cette ligne. (Kissinger et Schlesinger pour Ford, Bush-père, Baker et Weinberger pour Reagan, Cheney et Powell pour GW.)
Aujourd’hui, le cabinet de Biden est fait d’incompétents ou de personnalités sans autorité ni la légitimité que donnent l’expérience et le prestige professionnel : la vice-présidente Harris, Blinken au département d’État, Austin au Pentagone, et d’autres inconnus restant tapis dans leurs affectations qui leur vont comme un manteau de fourrure par temps caniculaire de crise climatique. (On mettra à part une célébrité, l’homme de l’écologie John Kerry, qui travaille un peu en marge, un peu en mondain, qui ne cesse de se faire brocarder pour ses voyages dans son jet privé à haute teneur en signature-carbone.)
Le cas le plus remarquable est certainement celui de Harris, dont on disait dès janvier-février qu’elle se préparait à remplacer Biden qui ne terminerait pas le semestre... En quelques mois, elle a affirmé une fantastique incompétence définissant le nouveau pouvoir US mis en place pour éliminer toute trace de trumpisme, comme un objet non identifié se déclinant entre sénescence et nullité érigées quasiment en un amalgame qui formerait une sorte d’irrésistible idéologie de la modernité-tardive. Harris a inspiré un article, sous le titre « Nous ne connaissons pas [la somme impressionnante de] tout ce que Kamala Harris ne connaît pas » ; l’auteure est Jennifer Oliver O’Connell, collaboratrice de ‘RedState.com’, dont il faut dire pour lever toute ambiguïté malsonnante et malodorante, qu’elle est femme et Africaine-Américaine elle-même, – et donc ayant autorité pour commencer par ces mots :
« Je ne parviens pas à exprimer la force de l’embarras que Kamala Harris constitue pour les femmes en général, pour les Noirs qui ont réussi à s’imposer, et pour quiconque ayant travaillé dur toute sa vie pour façonner une réputation d’excellence, d’intégrité et de cohérence. Harris est comme une mauvaise odeur que chacun tente de prétendre qu’elle n’existe pas, en souriant jaune, les dents serrés et faisant des gestes pour chasser l’air fétide. »
En d’autres mots plus solennels, on dira qu’il s’agit de la direction politique fédérale la plus inexistante qui ait jamais existé dans les États-Unis modernes, disons depuis Franklin Delano Roosevelt. Elle se trouve en action (en inaction devrait-on dire) dans un temps crisique sans équivalent, alors que grondent une multitude de crise :
• celles qu’on connaît bien (crise sociétale et culturelle avec des fractures antagonistes internes et au niveau des États, crise structurelle [wokenisme dans diverses structures, dont le Pentagone], crise des frontières Sud, crise-Covid ;
• celles, assez nouvelles, qui se développent à une vitesse stupéfiante en se greffant sur le reste pour aggraver encore plus l’ensemble, avec la crise de la politique extérieure (essentiellement l’Afghanistan comme on l’a vu encore hier) ; et, peut-être encore plus explosive, la crise inflationniste au milieu des tonnes de $milliards de papier-monnaie qu’imprime la Fed...
Sur cette dernière, la crise inflationniste avec comme slogan “en route pour Weimar” pour ceux qui se souviennent de l’inflation pharaonique de l’Allemagne du milieu des années 1920, Michael Snyder écrit, comme une sorte de pendant événementiel de la personnalité d’Harris :
« Nous n’avons pas connu d’épisode prolongé d’inflation douloureuse comme celui-ci depuis l’époque de l’administration Carter, et nos dirigeants à Washington ont décidé que la meilleure façon d’avancer était de créer rapidement encore plus d’inflation. Ils n’arrêtent pas d'utiliser des mots comme “transitoire” pour décrire la crise de l'inflation actuelle, mais ils font ensuite volte-face et parlent de la nécessité de créer, d’emprunter et de dépenser encore plus d’argent. C'est de la folie pure, mais à ce stade, personne ne va les arrêter. Nous sommes tous des passagers sur une “autoroute vers Weimar”, et ceux qui ont les mains sur le volant sont devenus complètement fous. »
Ce que nous donnons ci-après cherche à montrer, non pas l’aspect gravissime de telle ou telle crise aux USA, mais, parmi la multitude de crises qui touchent les USA, deux exemples particulièrement éclairant sur les aspects étranges et démentiels de ces crises, – à la fois dans les circonstances traitées, à la fois dans les psychologies qui accouchent de ces circonstances, ou des rections à ces circonstances.
Le premier cas concerne le Pentagone et, pour la première fois depuis de nombreuses semaines nous ne parlerons pas de cette crise étrange d’endoctrinement des forces armées dans le wokenisme jusqu’à la gueule. (Pour autant, cette crise-là, du wokenisme, subsiste à une vitesse de croisière considérable, l’ensemble avec l’autre sorte de crise que nous décrivons donnant un échange d’un piment d’une étrange facture.)
Il s’agit du cas de l’amiral Charles “Chas” A. Richard, commandant le Strategic Command (StratCom), parlant le 12 août au symposium de Huntsville, Alabama (‘Space & Missile Defense Symposium’ annuel), selon le rapport qu’en fait Thomas Newdick sur le site extrêmement sérieux, professionnel et apprécié du Pentagon, ‘TheWarZone’. Richard parle des OSINT (‘Open Sources Intelligence’, c’est-à-dire le renseignement venue de sources non secrètes, c’est-à-dire vous et nous, vous et moi, entre autres...).
Il est loyal de dire que c’est le site ‘WhatDoesItMeans’ (WDIM), qui suit désormais avec précision les événements réels et centraux à notre crise, qui a attiré notre attention sur cette intervention de Richard, que nous n’avions pas notée. WDMI le faisait en ces termes, qui suggèrent évidemment dans quelle direction, selon son point de vue, il faut rechercher la singularité de l’intervention de ce grand chef de toutes les armes stratégiques US.
« Dans le passé, [...] les Américains menaient le monde en matière de développement d'armements technologiques très avancés, et n’avaient pas besoin d'essayer de les voler à d’autres nations, – mais leur descente dans l’obsolescence est si profonde qu’hier, on entendit l’amiral Charles Richard, le commandant [de StratCom], supplier au-delà de toute décence les citoyens américains ordinaires d’aider [StratCom] à repérer les silos de missiles nucléaires chinois, – puis on apprit avec stupéfaction que “l’USAF est peut-être trop prisonnière de ses propres conceptions, planifiant une guerre linéaire qui n’aura peut-être jamais lieu et investissant à long terme dans des plates-formes qui risquent de devenir rapidement obsolètes ou de nécessiter une mise à niveau coûteuse pour rester pertinentes”. »
Ici, on reprend donc des extraits du texte de Newdick où il est question de cet appel à l’OSINT pour aider StratCom. Le contenu des trouvailles des correspondant de l’OSINT, de quelques-unes dans tous les cas, est mentionné suffisamment pour nous faire comprendre qu’il s’agit de sujets extrêmement importants. Mais certes, cela n’est pas ce qui nous attache essentiellement pour la démarche faite ici ; pour autant nous sommes confirmés en passant de l’importance de l’effort stratégique qu’effectue actuellement la Chine.
« “Je dois généralement payer quelqu'un pour faire cela”, a observé Richard, suggérant que ces mêmes analystes OSINT indépendants, et d’autres, devraient continuer à chercher d’autres silos chinois, également. “Si vous aimez regarder des images satellites commerciales ou d’autres choses en Chine, je vous suggère de continuer à chercher”, a déclaré l'amiral, impliquant fortement que d’autres silos restent à trouver.
» Fin juin, le James Martin Center for Nonproliferation Studies du Middlebury Institute of International Studies a utilisé des images fournies par la société privée Planet Labs pour identifier ce qui semble être un champ d’ICBM, avec plus de 100 silos, en construction dans le désert de Gobi près de Yumen dans la province chinoise du Gansu.
» Moins d’un mois plus tard, un nouveau champ apparent de silos, également en construction, a été identifié par Matt Korda et Hans Kristensen de la Fédération des scientifiques américains (FAS). Apparemment destiné à abriter 120 silos à missiles, il est situé près de la ville de Hami, à l’extrémité orientale de la province du Xinjiang.
» Les analystes responsables de la découverte du deuxième champ de silos l’ont décrit comme “l’expansion la plus importante de l’arsenal nucléaire chinois jamais réalisée.”
» Aujourd’hui même, Roderick Lee, de l'Institut Chinois d’Études aérospatiales (CASI), semble avoir découvert un troisième site d'ICBM de ce type, en construction à Hanggin Banner, dans la ville d'Ordos, en Mongolie intérieure, à l’aide d’images prises par la mission Sentinel-2 de l’Agence Spatiale Européenne. »
Tout cela est très impressionnant, comme on s’en doute, et vient conforter la thèse de ceux qui estiment la Chine lancée dans un effort d’armement nucléaire considérable. La Chine renforce ainsi la composante la plus faible de l’arsenal de la superpuissance qu’elle prétend désormais être : la capacité nucléaire stratégique de type intercontinental, voir global. (Les champs de tir identifiés sont attribués comme on le lit à des ICBM, c’est-à-dire la catégorie la plus puissante et la plus longue, – InterContinental Ballistic Missile, pour des portées d’autour de 10 000 kilomètres, – des missiles stratégiques.)
Pourtant, dans le cours de son article, New Dick se permet d’avancer le qualificatif de “curieuse” pour caractériser la tendance affichée de StratCom, non seulement à se reposer sur des “sources ouvertes” (ce qui est une activité normale mais parcellaire du renseignement), mais de faire appel d’une façon publique certainement très spectaculaire à des “sources ouvertes” pour un domaine aussi fondamental que la flotte de missiles stratégiques de la Chine.
« Alors que les groupes de réflexion et les experts en OSINT continuent d’éplucher les sources publiques pour se faire une meilleure idée de la trajectoire de la Chine en matière de développement nucléaire, il est curieux que le STRATCOM, et le Pentagone dans son ensemble, s’en remettent effectivement à des organisations comme Middlebury et FAS sur ce sujet, plutôt que de publier les conclusions de ses propres renseignements dans une sorte de format déclassifié. Le tweet ci-dessous, [venu de StratCom et] qui renvoie au rapport du New York Times dans lequel Korda et Kristensen du FAS ont présenté leurs conclusions, est un excellent exemple de cette tendance.
» Il y a, bien sûr, des exemples où le Pentagone publie des images déclassifiées pour étayer ses affirmations, comme dans le cas des avions de chasse fournis par la Russie qui sont apparus en Libye. En gardant cela à l’esprit, il est curieux que le Pentagone n'ait pas fait de même dans le cas des récents développements chinois. Après tout, l'utilisation de l’imagerie Google Earth par le FAS dans le cas des travaux de construction du champ de silos ICBM montre que des images non classifiées sont facilement disponibles s’ils voulaient les publier eux-mêmes. La National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) a même mis en place une initiative dans ce sens, notamment en travaillant directement avec des instituts de recherche et des groupes de réflexion. »
Il est vrai que le Pentagone a toujours procédé de la manière “classique” jusqu’à maintenant de n’utiliser pour sa communication importante que ses propres documents. On se rappelle la façon dont le secrétaire à la défense Weinberger avait fait distribuer aux autres ministres de la défense de l’OTAN, en 1979, lors des discussions sur la “double décision” dans la crise des euromissiles, les premières photos prises par satellites militaires US de missiles SS-20 soviétiques. De même, presque vingt ans auparavant, avec Adlaï Stevenson montrant à l’ONU, en octobre 1962, les photos prises par avions de reconnaissance des missiles à moyenne portée soviétiques en train d’être mis en position à Cuba.
La question qui nous importe aujourd’hui, à la lumière de l’intervention du chef de StratCom, n’est pas de savoir ce que peuvent des moyens d’identification indirects ou directs d’organisations civiles, par rapport à ce que peut le Pentagone à cet égard, mais bien l’invitation que fait ce chef de l’immense puissance nucléaire stratégique des USA à des sources extérieures de participer à ce qui devrait être, ou apparaître en tous cas comme une exclusivité absolue du Pentagone. Il s’agit sans le moindre doute d’une grave défaite du point de vue de la communication, – d’entendre le chef de StratCom dire à l’assemblée qui l’écoute : “Oui, oui, Mesdames et Messieurs, cherchez les missiles chinois, on a besoin de votre aide, de vos photos satellites, voir de vos vidéos prises par vos portables, vous êtes les bienvenus au club” ; dans ce cas, où est l’obsession du secret, du “classified” qui a toujours participé puissamment au prestige de la puissance, ou de la puissance apparente du Pentagone ?
Cela nous conduit à dire, connaissant la sensibilité extrême des chefs militaires US, – pour le “secret”, justement, – que cet étrange appel de l’amiral Richard pourrait bien être un aveu pur et simple que le Pentagone, en fait plus spécifiquement StratCom, pour des raisons qui à notre avis tiendraient plus de l’inorganisation chaotique, du cloisonnement furieux, des labyrinthes bureaucratiques, des jalousies interservices, ne dispose plus des capacités incomparables d’observation et de renseignement qui furent les siennes, y compris dans ce domaine stratégique ultra-sensible des ICBM. On rencontrerait ainsi la thèse que la chute de la puissance de l’américanisme, à l’image du sort du JSF/F-35 dans le domaine du technologisme pur, a lieu par noyade et étouffement sous l’afflux des moyens incontrôlables et insaisissables, exploités par les uns et les autres et refusés par les uns aux autres. On retrouve ainsi la prophétie lugubre de Rumsfeld sur le pire ennemi de la puissance américaine se trouvant dans le labyrinthe diabolique et terrifiant de la bureaucratie de sécurité nationale, – et peut-être l’intervention de l’amiral Richard est-elle une illustration, 20 ans plus tard, des mots si complètement ignorés de Rumsfeld, – et pourtant prophétiques, dits le “jour d’avant”...
« Le sujet d’aujourd’hui [10 septembre 2001 !] est un adversaire qui représente une menace, une menace sérieuse, pour la sécurité des États-Unis d’Amérique. Cet adversaire est l'un des derniers bastions de la planification centrale dans le monde. Il gouverne en dictant des plans quinquennaux. Depuis une seule capitale, il tente d’imposer ses exigences à travers les fuseaux horaires, les continents, les océans et au-delà. Avec une constance brutale, il étouffe la libre pensée et écrase les idées nouvelles. Il perturbe la défense des États-Unis et met en danger la vie des hommes et des femmes en uniforme.
» Cet adversaire ressemble peut-être à l’ancienne Union soviétique, mais cet ennemi n’existe plus : nos ennemis sont aujourd’hui plus subtils et plus implacables. Vous pensez peut-être que je décris l’un des derniers dictateurs décrépits du monde. Mais leur temps, à eux aussi, est presque révolu, et ils ne peuvent se comparer à la force et à la taille de cet adversaire.
» [Notre] adversaire est plus proche de nous. C’est la bureaucratie du Pentagone. Pas les gens, mais les processus. Pas les civils, mais les systèmes. Pas les hommes et les femmes en uniforme, mais l’uniformité de pensée et d’action que nous leur imposons trop souvent. »
Concernant un autre domaine qui est aussi une crise, on dira quelques mots pour donner une mesure de ce que sont aujourd’hui les crises de la modernité-tardive via les USA. Il s’agit du domaine de la communication sociale et sociétale, de l’immense pouvoir des GAFAM et autres monstres associés, formant le ‘Big Tech’, et exerçant une extraordinaire activité de censure au vu et au su de tout le monde, et même adoubée par le président des USA, – pas seulement dément comme le courant, mais dément actif, massacrant tous les insignes et les signes de l’autorité et de la légitimité de sa fonction dans la désintégration complète produite par sa démence sénile.
Il est rare de voir Jonathan Turley perdre son sang-froid. Nous pensons qu’il n’en est pas loin dans cet article qu’il vient de mettre en ligne sur “l’État-fantôme” que représentent pour lui les GAFAM & Cie dans leur prétention à représenter “l’empire du Bien”, à nous y inclure, à nous y contraindre, et à nous intimer le conseil doucereux comme un ordre formel d’être heureux d’y être inclus et d’y être contraint. Le titre de l’article : « The Shadow State: NeuralHash and Apple’s Post-Privacy World »
Turley examine, une nouvelle fois, le nouveau dispositif mis en place par Apple pour des incursions permanentes sur le plus d’un milliard d’iPhones en activité dans le monde. Tout est possible dans l’esprit de ces étranges créatures (les dirigeants des ‘Big Tech’), qui semblent prix d’une sorte de vertige qu’on nommerait “acromanie”, comme exact inversion de l’“acrophobie” puisque le vertige des hauteurs, plutôt fabriquées par la manie que réelles, est alors exploité par l’individu qui en est affecté pour créer une manie de la supériorité morale qui l’enveloppe comme un vertige des plus grandes hauteurs himalayesques.
« Ce qui est vraiment démentiel, c’est que des entreprises comme Facebook et Apple ne veulent pas seulement que nous leur cédions des droits fondamentaux, mais que nous les aimions pour cela. Après tout, les joyeux personnages branchés de la publicité pour la censure de Facebook, comme “Joshan”, veulent seulement que vous “changiez” pour permettre de concocter votre “mélange du monde réel et du monde de l’internet”. Ensuite, il y a Apple qui vous dit simplement de “Penser différemment”, de concert avec tous les autres internautes dignes de ce nom au “bar des Petits Génies”.
» Dans ce nouveau monde, la liberté d'expression elle-même est un danger plutôt que la chose même qui nous définit. La vie privée est un bouclier utilisé par ceux qui veulent nuire aux enfants. “Changer” avec Joshan signifie apprendre à aimer la surveillance et les “modifications” des ‘Big Tech’. »
A peine oserions-nous ajouter, comme petit à-côté et cerise sur le gâteau, l’aventure d’une sentinelle vigilante d’un de ces sites de surveillance et de ré-information, pour redresser les vérités qu’il est de bon ton d’éprouver, à l’abri des FakeNews comme du Covid. Il s’agit de l’aventure de David Mikkelson, co-fondateur en 1994 du site Snopes devenu dénonciateur de pensées déviantes et dissidentes ; Mikkelson qui
« a publié “plus de deux douzaines” d’articles plagiés sur d’autres sites d’information, sous le pseudonyme de “Jeff Zarronandia” ou sous la signature générique “Snopes Staff”. Le plagiat a été découvert à la suite d’une dénonciation du journaliste de Buzzfeed Dean Sterling Jones... »
Certes, Mikkelson a été suspendu de toute activité éditoriale ; s’il a reconnu de “sérieuses erreurs de jugement”, formule sympathique en la circonstance, il n’en a pas moins dit toute sa fierté pour tout le travail
« accompli par son site pour combattre les fausses informations sur Covid-19, les récentes élections et... la “désinformation russe” ».
Bref, l’“Empire du Bien” quoi qu’il en soit et quoi qu’il en coûte, comme pour Covid.
Nous avons tracé ce rapide tableau de quelques-unes des crises en cours dans le système de l’américanisme, notamment pour terminer en observant que toutes ces crises sont aussi nos crises ; certes à un degré moindre et d’une façon différente, et peut-être pas toutes ensemble chez nombre d’entre nous, mais tous étant touchés inéluctablement par le virus. Nous sommes en état de "stress post-traumatique” par avance (“stress pré-traumatique”?), dont le Covid, comme le dit la fable du bon monsieur de La Fontaine, constitue une terrible pesanteur psychologique pour nous tenir à terre, sans plus de capacité de réagir... Mettez “Covid” à la place de “Peste” et le compte est bon :
« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéronn,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d'occupés
À chercher le soutien d'une mourante vie... »
La crise du pouvoir à Washington D.C. rapidement décrites en tête de l’analyse, sorte de gigantesque ‘Nihil in Absentia’ dans le vague duquel vocifèrent des ombres diverses et improbables, est une sorte de perfection sublime dans le processus de l’effondrement. Malgré tous nos efforts dans ce sens, nous ne parvenons pas à faire aussi complet, aussi achevé, – bref, aussi sublime : là aussi, l’on voit bien que l’Amérique, transfigurée en ‘Rien’, règne irrésistiblement en une sorte d’“américanisation“‘ d’une forme inédite.
Et alors, il s’en déduit que triomphe plus que jamais le phénomène tant évoqué, tant recommencé depuis des décennies et des décennies de “l’américanisation du monde”, – ou plutôt, mieux dit pour la véracité géopolitique et la signification semi-mondainement symbolique, “l’américanisation du demi-monde” (le bloc-BAO). Cette fois, l’Amérique nous montre l’effondrement, la chute, la désintégration, comme accomplissements ultimes de l’entreprise.
On doit imaginer le degré d’égarement et d’ahurissement des “alliés” qui allèrent en Afghanistan pour suivre les consignes, de voir l’incroyable dextérité de l’escapade américaniste devenue escampade et poudre d’escampette : ils (les “alliés“) n’ont jamais su pourquoi ils y allaient, et ils ne savent pas davantage pourquoi il faut s’en retirer. Ils ne comprennent pas plus pourquoi cette débandade doit être accompagnée d’une néo-invasion de 3 000, – non, finalement, de 5 000 soldats US, missel de la religion wokeniste dans leur bardas. Tout cela n’a de sens que pour les derniers croyants, les ultimes croyants des catacombes d’un monde rendu fou par ceux qui croyaient le maîtriser, et qui sacrifient, installés sur leurs piles de $milliards dévorés bientôt par l’inflation, à leur nouveau dieu, – le transhumanisme si l’on veut, bêtise pour bêtise, rendre cohérent le simulacre.
Pour les autres, dont nous sommes, il nous reste « la longue et lourde tâche/ Dans la voie où le Sort a voulu [nous] appeler » du loup d’Alfred de Vigny. Jamais bien sûr, nous n’aurions pu imaginer la couleur aveuglante et la folle puissance qui composeraient cette “longue et lourde tâche”, qui est d’observer, de peser, de mesurer cette incroyable et furieuse tempête qui secoue le monde. Pour ce faire, le chroniqueur est conduit à chercher des voies inédites, des points de vue jamais explorés, - au risque de se perdre, – mais qui ne risque rien, certes ...