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251927 octobre 2016 – Il s’agit dans ces Notes d’Analyse de donner une appréciation du climat général aux USA, après que le “calendrier” officiel de la campagne ait été clos avec le troisième débat présidentiel, après que toute la presse-Système, aux USA comme en Europe (avec l’opinion publique en prime en Europe, absolument hypnotisée comme par un serpent, par le venin de la narrative), ait déclaré Hillary Clinton victorieuse, après que toutes les infamies extraordinaires du gang Clinton aient été largement exposées d’abord sans obtenir de réaction notable (notamment en Europe, avec toute la presse-Système et l’opinion publique en prime).
A l’origine, nous envisagions de mettre en ligne certains des textes qui sont cités ci-dessous, selon la formule Ouverture Libre. En les confrontant, il nous a semblé qu’ils reflétaient un climat très particulier, peut-être nouveau, qui est peut-être en train de s’installer dans cette période intermédiaire entre le troisième débat et le vote, tandis que la presse-Système/Europe s’extasie béatement sur les 69 ans de la déjà-présidente des USA. (Une femme après un black, et aux USA ! Comment l’avenir de l’homme ne serait-il pas assuré ? Ainsi va la pensée réduite à ses petites instructions et commissions.) L’intérêt est bien entendu que ces textes ne viennent en aucun cas de partisans de Trump, mais plutôt d’adversaires, – ou d’un “indifférent” sarcastique, et jusque-là décidé à ne pas voter pour Trump tout en reconnaissant sa performance de se trouver là où il se trouve, en candidat à la fonction présidentielle.
... Surtout, l’intérêt est que ces textes mis ensemble témoignent d’un climat de plus en plus affirmé, et peut-être soudainement affirmé, ouvrant toutes les possibilités pour le 8 novembre, et peut-être plus encore pour un avenir agité pour l’après-8 novembre. Il s’agit d’un climat d’intense hostilité à l’encontre du gang Clinton (de ce que l’on peut appeler “le gang Clinton”, comme d’une organisation criminelle), et comme une soudaine cristallisation du danger que représenterait, selon ce sentiment, l’élection d’Hillary Clinton à la présidence. Comme on le voit, nous ne parlons pas, comme c’est la coutume pour une élection présidentielle, d’une vague d’enthousiasme pour qui ce soit, mais au contraire d’un climat de plomb ; l’avenir devient de plus en plus sombre, et l’ombre dans ce tableau est de plus en plus le fait de la candidate qui se révèle pour qui en doutait encore comme l’authentique représentante du Système, de la corruption, de l’agression, toutes choses qui sont de plus en plus exposées au grand jour, que ce soit dans la presse antiSystème/les “réseaux sociaux”, que ce soit dans l’initiative dite-“Project-Veritas” qui vient compléter et faire la promotion des révélations WikiLeaks sur la formidable organisation criminelle que représente l’équipe Clinton. (La validité du Project-Veritas est authentifiée au moins par les interventions de tweeter pour bloquer le compte de O'Keefe. Les gangsters travaillent toujours selon les mêmes méthodes.)
(Par ailleurs, il faut noter que Trump continue à réunir des foules et améliore ses positions statistiques, y compris dans les sondages dont la méthodologie faussaire a été clairement exposée. Il donne des discours qui sont meilleurs et exposent un programme général avec certains composants qui vont au cœur de problèmes essentiels. Son programme spécifique de lutte contre la corruption à Washington D.C., avec des mesures restrictives, sinon d’interdiction, vis-à-vis d’activités de lobbying, notamment d’anciens fonctionnaires et hauts fonctionnaires, est de ceux-là.)
Derrière les simulacres grossiers de la presse-Système par ailleurs productrice d’une haine sans guère d’équivalent contre Trump, il règne sur cette élection USA-2016 un climat de peur qui n’a jamais eu de précédent. Cette peur se réfère clairement à l’installation éventuelle d’une administration Hillary Clinton... Mais au-delà de la peur, se manifeste une autre réaction, une attitude de révolte contre cette peur elle-même et surtout contre l'icône-Système qui en est la cause et la productrice du fait de sa carrière, de ses méfaits, de son désordre moral, de ses automatismes de déstructuratrice si visibles dans ses intentions. La solution, la conclusion à cette charade de l’immense crise qui secoue les USA-2016, le Système, la civilisation ? “Mon tout” est une “politique de la rage”.
Lorsqu’un commentateur-radio qui fut un des membres du groupe dit “NeverTrump” formé au début de la campagne, – c’est-à-dire un de ces hommes publics, conservateurs pour la plupart, qui avaient juré qu’ils ne voteraient jamais, en aucun cas, pour Trump, – lorsqu’un de ces hommes nous dit : “Tant pis, je voterai pour Trump parce que c’est le seul vote qui me permette de voter contre Hillary”, vous comprenez qu’il y a en cours un courant profond de résistance furieuse contre cette candidature Clinton et ce qu’elle représente. Derek Hunter, commentateur de radio et d’écrit, explique pourquoi il votera pour Trump sans voter pour Trump, mais pour contribuer à détruire Hillary Clinton, tout comme il juge que la presse-Système doit être détruite, parce qu’il s’agit de se dresser face à un danger mortel.
Nous avons commencé par Derek Hunter parce que nous n’avons guère de choses personnelles à dire de lui, n’ayant pas eu l’occasion de le lire (sans parler de l’écouter) jusqu’ici, et parce qu’il s’est imposé à nous au dernier moment, par le biais de Breitbart.News. Ainsi figure-t-il en tête de ces Notes d’Analyse comme un élément supplémentaire de notre démonstration appuyée sur la qualité des intervenants plus que sur la quantité des zombies-Système vomis par la presse de même obédience. Ainsi nous sembla-t-il judicieux pour cette démonstration de commencer par le dernier élément chronologique dont nous disposions, qui est venu s’ajouter au reste quasiment de lui-même, sans que nous le sollicitions, comme pour renforcer le propos à son début et faire ainsi mieux ressentir combien nous jugeons le sujet de ce propos d’une réelle importance.
Voici donc les principaux passages du texte de Derek Hunter, sur TownHall.com le 23 octobre...
« Last time a Clinton was on the ballot, I voted for Ross Perot. My vote didn’t deny Bob Dole the White House, but I confess I felt a smug sense of satisfaction in “refusing to settle.” I sure showed them, didn’t I?
» I haven’t been as vocal as other “Never Trump” writers, but neither have I hidden my dislike or tempered my criticism. In a field of 17 Republican candidates, Donald Trump wouldn’t have been my 18th choice. I’m still not a fan. But they didn’t just ask me; they asked everyone. And more of everyone chose Donald Trump.
» I couldn’t do it, I just couldn’t. For countless reasons I’ve covered over the last year, I dug in my heels and proudly basked in my self-satisfaction. I still defended Trump in this column and on social media when he was wrongly attacked by the left and the media, but I was steadfast in my opposition to the man.
» So what changed? [...]
» No, what’s changed is me. Not through introspection and reflection, but through watching the sickening display of activism perpetrated by a covert army with press credentials.
» Bias has always been a factor in journalism. It’s nearly impossible to remove. Humans have their thoughts, and keeping them out of your work is difficult. But 2016 saw the remaining veneer of credibility, thin as it was, stripped away and set on fire.
» More than anything, I can’t sit idly by and allow these perpetrators of fraud to celebrate and leak tears of joy like they did when they helped elect Barack Obama in 2008. I have to know I weighed in not only in writing but in the voting booth.
» The media needs to be destroyed. And although voting for Trump won’t do it, it’s something. Essentially, I am voting for Trump because of the people who don’t want me to, and I believe I must register my disgust with Hillary Clinton. [...]
» The Project Vertias videos exposed a corrupt political machine journalists would have been proud to expose in the past. The Wikileaks emails pulled back the curtain on why that didn’t happen – journalists are in on it. I can’t pretend otherwise, and I have no choice but to oppose it.
» This isn’t a call to arms for “Never Trumpers” to follow suit; this is a choice I had to make for myself after much reflection. I wouldn’t presume to tell others how to act any more than I would accept the same from someone else. I would encourage them to consider what awaits the country should Hillary win. If they can’t vote against her by voting for him, at least spend these last two weeks of the election directing their ire toward Clinton.
» Although most are principled, far too many “Never Trump” conservatives spend more of their time attacking him than pointing out her corruption. I get it – in him, you see the fight you’ve been a part of being betrayed, and that leaves a mark.
» I’m not saying you should support him, but you shouldn’t lose sight of the importance of opposing her. If, or when, Hillary Clinton takes the oath of office, she needs to have as little support as possible. Frankly, she needs to be damaged. The mainstream media won’t do it; they’re in on it.
» This is my choice, what I must do. Each person has to come to this decision on their own terms. And the fact remains there simply aren’t enough “Never Trump” Republicans to make up Trump’s current deficit, and that’s on him. But I know what I’ve been wrestling with these past few weeks is not unique to me. And I don’t know about you, but I simply cannot sit around knowing there was something else I could have done to oppose Hillary Clinton and I didn’t do it.
» A simple protest vote for a third party or a write-in of my favorite comic book character might feel good for a moment. It might even give me a sense of moral superiority that lasts until her first executive order damaging something I hold dear – or her first Supreme Court nominee. But the sting that will follow will far outlive that temporary satisfaction.
» I oppose much of what Donald Trump has said, but I oppose everything Hillary Clinton has done and wants to do. And what someone says, no matter how objectionable, is less important than what someone does, especially when it’s so objectionable. A personal moral victory won’t suffice when the stakes are so high. As such, I am compelled to vote against Hillary by voting for the only candidate with any chance whatsoever of beating her – Donald Trump. »
Avec Scott Adams, nous nous trouvons plus à l’aise, parce que nous avons déjà publié plusieurs textes de ce commentateur original, – auteur d’une bande dessinée à très grand succès, peu intéressé par la politique mais qui s’est trouvé passionné par cette campagne ; qui a ouvert un blog de campagne depuis plus de deux mois ; qui s’est déclaré partisan ni de Clinton ni de Trump, écrivant une fois ou l’autre que, puisqu’il avait décidé de voter, ce serait pour le candidat libertarien Johnson. (Voir ses textes sur son blog, certes, mais également sur dedefensa.org avec nos présentations, le 20 septembre, le 28 septembre, le 9 octobre.)
Ce qui est agréable et enrichissant chez Adams, outre son style narquois sans la moindre méchanceté, c’est cette capacité qu’il a de se détacher de ses penchants politiques pour analyser d’une façon réellement objective le comportement et les techniques des deux principaux candidats, notamment leurs capacités de persuasion. Et soudain, surprise ! Voilà qu’il annonce qu’il votera pour Trump ; et puis non, d’ailleurs, il ne votera pas pour Trump mais contre Clinton, et il veut voter contre Clinton d’une façon efficace, c’est-à-dire pour le seul candidat qui la menace et qui pourrait lui barrer la route du pouvoir ; parce que, explique-t-il, on doit tout faire pour empêcher The Bully Party d’arriver au pouvoir.
Pour qui a lu les précédents textes de Adams, pour qui sait lire entre les lignes lorsqu’il (Adams) mentionne les insultes qu’il a reçues, les pressions dont il a fait l’objet, etc., on mesure l’intense rage intérieure du dessinateur devant les procédés dont il fait l’objet. Lui aussi, lui encore plus donne l’impression directe que l’équipe Clinton, par ses procédés, ses agissements, ses méthodes, est un véritable gang, une organisation criminelle. Contre cela, conclut Adams le 25 octobre, contre The Bully Party (“le parti des brutes” ou “le parti du tyran”) il n’y a plus à hésiter...
« I’ve been trying to figure out what common trait binds Clinton supporters together. As far as I can tell, the most unifying characteristic is a willingness to bully in all its forms.
» If you have a Trump sign in your lawn, they will steal it.
» If you have a Trump bumper sticker, they will deface your car.
» if you speak of Trump at work you could get fired.
» On social media, almost every message I get from a Clinton supporter is a bullying type of message. They insult. They try to shame. They label. And obviously they threaten my livelihood.
» We know from Project Veritas that Clinton supporters tried to incite violence at Trump rallies. The media downplays it.
» We also know Clinton’s side hired paid trolls to bully online. You don’t hear much about that.
» Yesterday, by no coincidence, Huffington Post, Salon, and Daily Kos all published similar-sounding hit pieces on me, presumably to lower my influence. (That reason, plus jealousy, are the only reasons writers write about other writers.)
» Joe Biden said he wanted to take Trump behind the bleachers and beat him up. No one on Clinton’s side disavowed that call to violence because, I assume, they consider it justified hyperbole.
» Team Clinton has succeeded in perpetuating one of the greatest evils I have seen in my lifetime. Her side has branded Trump supporters (40%+ of voters) as Nazis, sexists, homophobes, racists, and a few other fighting words. Their argument is built on confirmation bias and persuasion. But facts don’t matter because facts never matter in politics. What matters is that Clinton’s framing of Trump provides moral cover for any bullying behavior online or in person. No one can be a bad person for opposing Hitler, right?
» Some Trump supporters online have suggested that people who intend to vote for Trump should wear their Trump hats on election day. That is a dangerous idea, and I strongly discourage it. There would be riots in the streets because we already know the bullies would attack. But on election day, inviting those attacks is an extra-dangerous idea. Violence is bad on any day, but on election day, Republicans are far more likely to unholster in an effort to protect their voting rights. Things will get wet fast.
» Yes, yes, I realize Trump supporters say bad things about Clinton supporters too. I don’t defend the bad apples on either side. I’ll just point out that Trump’s message is about uniting all Americans under one flag. The Clinton message is that some Americans are good people and the other 40% are some form of deplorables, deserving of shame, vandalism, punishing taxation, and violence. She has literally turned Americans on each other. It is hard for me to imagine a worse thing for a presidential candidate to do.
» I’ll say that again.
» As far as I can tell, the worst thing a presidential candidate can do is turn Americans against each other. Clinton is doing that, intentionally.
» Intentionally.
» As I often say, I don’t know who has the best policies. I don’t know the best way to fight ISIS and I don’t know how to fix healthcare or trade deals. I don’t know which tax policies are best to lift the economy. I don’t know the best way to handle any of that stuff. (And neither do you.) But I do have a bad reaction to bullies. And I’ve reached my limit.
» I hope you have too. Therefore…
» I endorse Donald Trump for President of the United States because I oppose bullying in all its forms.
» I don’t defend Trump’s personal life. Neither Trump nor Clinton are role models for our children. Let’s call that a tie, at worst.
» The bullies are welcome to drown in their own bile while those of us who want a better world do what we’ve been doing for hundreds of years: Work to make it better while others complain about how we’re doing it.
» Today I put Trump’s odds of winning in a landslide back to 98%. Remember, I told you a few weeks ago that Trump couldn’t win unless “something changed.”
» Something just changed.
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» You might like my book because Clinton’s bullies have been giving it one-star reviews on Amazon to punish me for blogging about Trump’s persuasion skills. »
Le 3 octobre, le cinéaste et documentariste Michael Moore avait servi deux fois d’intervenants dans nos textes, une fois pour un texte plus ancien de lui, que nous introduisions en Ouverture Libre, une deuxième fois dans le F&C que nous consacrions à la situation USA-2016. Dans ses commentaires, Moore occupe une position étrange : il est de plus en plus véhément, de plus en plus tragique et convaincant, pour justifier et même recommander le vote en faveur de Trump, notamment pour le cas de millions de citoyens d’une classe moyenne dévastée ; mais lui-même, malgré tout (quoique le cas nous paraît de plus en plus nébuleux et incertain), il semblerait sans aucune certitude de notre part qu’il voterait tout de même pour Clinton, sans doute, si c’est le cas, par attachement viscéral à l’étiquette de “progressiste”, – car bien entendu, Hillary n’est qu’une étiquette à cet égard... Qu’importe et quoi qu’il en soit de Michal Moore lui-même, il reste qu’il s’affirme comme l’un des plus pressants, efficaces et convaincants propagateurs du vote pour Trump, comme archétype du vote antiSystème. (Peut-être finira-t-il par se convaincre lui-même si ce n’est fait dans le secret de sa conscience ?)
Nul mieux que lui ne semble capable de trouver le lyrisme et le rythme tragique qui convient à l’Amérique dévastée, mise à l’encan par le Système, pour se convaincre de faire barrage à tout prix à celle qui représente le Système. Il y a là un exercice de vérité-de-situation peu ordinaire... Il serait fascinant de confronter ceux qui, à Cannes en 2004, tout ce parterre des intellectuels et artistes français, applaudirent Moore pour sa Palme d’Or récompensant sa position anti-Bush et qui frissonnent aujourd’hui de plaisir à l’idée d’une Hillary présidente ; il serait fascinant de les confronter au discours de Michael Moore expliquant pourquoi l’“honnête homme” américain, le “brave type”, le “citoyen basique” est justifié de voter Trump, pourquoi il a toutes les raisons de le faire, pourquoi il le fera, – car ce sera, prévoit-il tel qu’on nous rapporte la chose le 25 octobre, ce que nous traduirions par “le plus formidable bras d’honneur jamais vu dans l’histoire de l’humanité” (titre complet : « Trump’s Election Will Be The Biggest Fuck You Ever Recorded In Human History »)
« I know a lot of people in Michigan that are planning to vote for Trump and they don't necessarily agree with him. They're not racist or redneck, they're actually pretty decent people and so after talking to a number of them I wanted to write this.
» Donald Trump came to the Detroit Economic Club and stood there in front of Ford Motor executives and said "if you close these factories as you're planning to do in Detroit and build them in Mexico, I'm going to put a 35% tariff on those cars when you send them back and nobody's going to buy them." It was an amazing thing to see. No politician, Republican or Democrat, had ever said anything like that to these executives, and it was music to the ears of people in Michigan and Ohio and Pennsylvania and Wisconsin - the "Brexit" states.
» You live here in Ohio, you know what I'm talking about. Whether Trump means it or not, is kind of irrelevant because he's saying the things to people who are hurting, and that's why every beaten-down, nameless, forgotten working stiff who used to be part of what was called the middle class loves Trump. He is the human Molotov Cocktail that they've been waiting for; the human hand grande that they can legally throw into the system that stole their lives from them. And on November 8, although they lost their jobs, although they've been foreclose on by the bank, next came the divorce and now the wife and kids are gone, the car's been repoed, they haven't had a real vacation in years, they're stuck with the shitty Obamacare bronze plan where you can't even get a fucking percocet, they've essentially lost everything they had except one thing – the one thing that doesn't cost them a cent and is guaranteed to them by the American constitution: the right to vote.
» They might be penniless, they might be homeless, they might be fucked over and fucked up it doesn't matter, because it's equalized on that day - a millionaire has the same number of votes as the person without a job: one. And there's more of the former middle class than there are in the millionaire class. So on November 8 the dispossessed will walk into the voting booth, be handed a ballot, close the curtain, and take that lever or felt pen or touchscreen and put a big fucking X in the box by the name of the man who has threatened to upend and overturn the very system that has ruined their lives: Donald J Trump.
» They see that the elite who ruined their lives hate Trump. Corporate America hates Trump. Wall Street hates Trump. The career politicians hate Trump. The media hates Trump, after they loved him and created him, and now hate. Thank you media: the enemy of my enemy is who I'm voting for on November 8.
» Yes, on November 8, you Joe Blow, Steve Blow, Bob Blow, Billy Blow, all the Blows get to go and blow up the whole goddamn system because it's your right. Trump's election is going to be the biggest fuck ever recorded in human history and it will feel good. »
Aussitôt et avant que le lecteur ne saute à une conclusion/à une prédiction impossible à avancer dans notre chef, quant au résultat de l’élection USA-2016, il importe de placer cet évènement, cette élection présidentielle US, dans le contexte qui lui sied, qui est un contexte global sinon “cosmique” selon le qualificatif que nous affectionnons ces temps-ci à l’invitation de PhG dans son Journal-dde.crisis.
Il s’agit de “la politique de la rage”, c’est-à-dire une formidable fracture dans tous les pays développés (disons le bloc-BAO), entre les citoyens “ordinaires” et les élites-Système. Les thèmes eux-mêmes (l’élection USA-2016, les inégalités sociales, l’anti-globalisation, le Brexit, etc.) sont certes présents, mais ils ne sont que les nombreux symptômes de l’insurrection générale, globale, de l’“insurrection cosmique” qui affecte cette civilisation en cours d’effondrement. La chose ne cesse d’être actée par des démarches qui se veulent rationnelles, tentant vainement nous semble-t-il de rendre compte rationnellement d’un phénomène dont il est difficile sinon impossible de trouver une explication rationnelle. Toute l’organisation du Système d’une surpuissance inouïe, faite dans ce but, devrait en effet étouffer et ridiculiser tout sentiment de rage et cette “insurrection-cosmique”, notamment au niveau de la communication, et elle n’y parvient pas.
(Cette organisation de la communication-Système : presse-Système, le monde des “communicants”, l’organisation extrême de l’entertainment-Système avec la complicité extrêmement significative du monde dit du show-business dans son sens le plus large et le plus pervers, la complicité totale et perverse du “monde de l’art” devenu “art officiel” [AC et le reste], complètement perverti et corrompu par le Système, etc. Il s'agit de la plus massive trahison collective qu'on puisse recenser d'une civilisation par ses élites, lesquelles n'auront pour circonstance atténuante lors de leur Jugement de Nuremberg que l'évocation de l'évidente influence satanique. Leurs avocats s'y emploieront avec le talent du connaisseur et le zèle du converti.)
Un texte de MacroBusiness.com repris par ZeroHedge.com le 25 octobre rend compte de ce développement d’une “politique de la rage”, et encore, pour rajouter à l’aspect rationnel du propos, du point de vue des “marchés” et de la situation financière... Ci-dessous, nous en donnons quelques extraits.
« Rage is all the rage these days, but as Barclays notes, what appears less well understood is that this voter rebellion, “the Politics of Rage”, spans nearly all advanced economies, has been taking place for more than a decade, is unparalleled in modern history, and is deeply entrenched.
» This is not just about Brexit or the US election; it is about a global political movement.
» More troubling, from a market perspective, is that its roots may be misunderstood. Misperceptions in politics tend to lead to volatile surprises, such as Brexit, or to misdiagnoses and to policy mis-prescriptions that imply even worse outcomes for asset prices.
» Policymakers have focused on income inequality as the primary driver of the Politics of Rage. Although we cannot reject the thesis, we find little support for it in the data. Others have focused on anti-globalisation movements as the main driver. Our analysis agrees, but in results that may surprise some; we find that it is neither the most important source of rage nor as economically irrational as some have suggested.
» We find that a deeper cause is a perception among “ordinary citizens” that political and institutional “elites” do not accurately represent their preferences amid a growing cultural and economic divide. These frustrations appear to be validated, with many caveats, by the data: median earners in advanced economies seem to have been the relative losers of globalisation, both within their own countries and relative to their emerging market peers.
» Voter anger may be analogous to the Greek hero Achilles’ terrible rage, not for having received less than King Agamemnon, but for the perceived injustice in the manner in which Agamemnon distributed the spoils of battle. Achilles’ wrath cost the Greeks – and ultimately Achilles – dearly, as the Politics of Rage may cost global output. But it was not because Achilles’ sense of justice was in error... »
On observera que, dans ce dernier paragraphe, les auteurs du texte n’ont pas trouvé de meilleure image pour illustrer leur propos sur la “politique de la rage” du “citoyen ordinaire” que de se référer à l’antique grandeur du récit homérique, avec la “terrible rage” du divin Achille à l’encontre du roi Agamemnon. C’est en effet dans ce sens, nous semble-t-il, qu’il faut orienter notre réflexion : le passage du sentiment populaire, autrement qu’in abstracto selon un symbolisme justifié mais insuffisant (“Indignez-vous”, “Occupy Wall Street”), vers un état de rage disons “opérationnel”, directement dirigé contre les élites-Système, quelles qu’elles soient, quelles que soient leurs étiquettes avec leurs bouffonneries de “droite” et de “gauche”, leur idéologie-bouffe...
Cette “rage” n’est pas exprimée clairement, et même elle peut cohabiter avec des attitudes moutonnières qui font suivre les narrative de ces mêmes élites, illustrant une bataille intérieure terrible dans le chef des psychologies individuelles, entre les pressions sataniques des narrative de la communication-Système et la terrible colère telle que celle du divin Achille révolté par l’injustice dont il juge que le roi Agamemnon s’en est fait le complice et le porteur. Cette “rage” semble de plus en plus s'affirmer, en s’exprimant sans aucune mesure ni calcul, au risque, comme dans le cas d’Achille et des Grecs, que ses effets nous coûtent très cher, à nous tous, aux “enragés” eux-mêmes... Mais nous savons que l’effondrement du Système, – et cette “rage” y concourt directement, – passe nécessairement par une phase catastrophique où l’angoisse et la souffrance ne manqueront pas. La déstructuration de ce qui est devenu, par inversion, une “structure de déstructuration”, un simulacre d’ordre pour mieux instaurer le désordre, impose une attaque s’exprimant par un chaos-nouveau d’où peut et doit sortir, si la chose est possible, un nouveau cosmos, – le κόσμος (kósmos), ou “monde ordonné” des Grecs. (Wikipédia, bon prince, cite pour nous Socrate selon Platon : « À ce qu’assurent les doctes pythagoriciens, Calliclès, le ciel et la terre, les Dieux et les hommes sont liés entre eux par une communauté, faite d’amitié et de bon arrangement, de sagesse et d’esprit de justice, et c’est la raison pour laquelle, à cet univers, ils donnent, mon camarade, le nom de cosmos, d’arrangement, et non celui de dérangement non plus que de dérèglement. »)
C’est dans cette orientation qui serait déraisonnable jusqu’à paraître suicidaire selon la raison-subvertie des élites-Système, que nous jugeons qu’il y a en marche, dans cette “rage” qui ne cesse de s’étendre comme dans un mouvement collectif, un “phénomène cosmique”. Même les soudain-sympathiques Wallons du Parlement de la même étiquette y apportent leur écot en effectuant leur exercice de blocage du traité CETA au nom des 500 et quelques millions d’Européens, répandant la terreur dans les couloirs des institutions européennes et néanmoins bruxelloises : USA-2016 et Wallonie-2016, rencontre cosmique... La “rage” est un sentiment qui n’entend pas être décisif mais qui est porteur de l’extension de relais en relais d’une attitude insurrectionnelle “cosmique” ; elle se développe pour échapper à l’emprisonnement du Système et trouver la meilleure expression opérationnelle possible de cette insurrection.
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