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1541C’est le sondage le plus significatif symboliquement sur Donald Trump comme hypothétique candidat à la présidence d’une part, sur la crédibilité et l’influence du président Obama d’autre part. L’institut de sondage Zogby a fait une enquête sur l’hypothèse d’un affrontement pour la présidence entre Trump et Obama, et Trump ne serait pas loin de l’emporter : 38% pour Trump, 41% pour Obama. Compte tenu de la réputation de The Donald comme clown et “candidat impossible” pour une fonction de cette importance, compte tenu de la pompe, de l’autorité et de la symbolique approchant une sacralisation-Système qui caractérisaient (imparfait impératif) cette fonction et donc l’homme qui l’assume, c’est un résultat impressionnant.
Cela ne dit rien, ni du résultat de l’électio-2016, ni du destin de Trump, etc. (Habituel et nécessaire rappel de la relativité des sondages.) Cela dit beaucoup, énormément, de l’extraordinaire effondrement de l’influence d’Obama dont on écoute à peine les discours désormais, et sur la sorte de nihilisme (sans aucun doute du point de vue du Système lui-même nihiliste, – ce qui est un comble ironique) qui s’est emparé des électeurs US, mélange de dégoût et de dérision pour les politiciens-Système classique. Un clown président, pourquoi pas ? Caligula projetait bien de faire Consul son cheval Incitatus, bien que cela aurait été moins original, moins fun, que The Donald.
Enfin, ce sondage sur un événement virtuel nous dit dans tous les cas une chose certaine : le comportement d’Obama, son enfermement dans une narrative complète, a catastrophiquement dégradé la fonction de président, au point qu’un The Donald n’est plus du tout improbable parce qu’il n’est plus du domaine de l’impensable et de l’insupportable dans un environnement (la présidence) si complètement privé de ses attributs de respectabilité, de légitimité et d’autorité. Par son repliement dans une narrative arrogante, “infranchissable” et totalement indifférente aux vérités-de-situation, par sa légèreté et son indifférence à l’aspect principiel de la fonction, Obama a abaissé la fonction présidentielle à un niveau qui fait de Trump un présidentiable. (Et rien ne changera cette situation, sinon l'aggravation, puisque c'est autant son caractère et sa position structurelle d'enfermement qu'il a voulue qui sont les causes de cette catastrophe.)
Ici, on donne le texte du Washington Examiner du 12 décembre 2015, rapportant les résultats du sondage et les commentaires du maître-sondeur : « “Our weekly presidential report card finds President Obama with a near failing grade for his inability to punch through the Donald Trump-dominated political environment with his Oval Office address on how to fight the Islamic State.”
» Pollster John Zogby also notes that Obama has slipped in polling and would barely eek out a victory over Trump an election were held today : “What if a president gave a speech and no one paid attention? Is it still a speech? While President Obama's address was an attempt to reassure Americans that the U.S. has a strategy to combat ISIS and that we all had to remain true to our nation's ideals of freedom of religion and a tradition of welcoming, it was all (pretty much like everything else these days) drowned out by Donald Trump's suggestion of banning all Muslims from entering the country.”
» “Mr. Trump gets a lot of attention by being outrageous, although many Americans are not amused. Nor are his rivals for the GOP nomination who are having a hard time breaking through. But now it is difficult for a president of the United States to break through.” “Mr. Obama has slipped a point in the polls and a new Zogby Poll shows him only beating Mr. Trump 41 percent to 38 percent in a hypothetical match. It is the highest Trump has gone in our poll and comes after his comments on banning Muslims.”
» “Mr. Obama was ignored, not a good thing.” »
Mis en ligne le 14 décembre 2015 à 05H34
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