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1899Alors que la baisse du prix du pétrole dans ces deux dernières semaines a introduit une sorte de sentiment d’euphorie en laissant penser que la crise du prix du pétrole est passée, et que la “crise” n’était d'ailleurs pas une vraie crise, un prestigieux institut britannique publie un rapport avertissant que la perspective d’un baril de pétrole s’établissant structurellement autour de $200 est très probable d’ici 5-10 ans. Il s’agit du RIUS, institut célèbre pour ses séminaires dits “de Chatam House”. Le rapport est nommé “The Coming Oil Supply Crunch” et il est écrit par le professeur Paul Stevens.
L’appréciation de Stevens est que divers facteurs d’imprévoyance ou d’interférences politiques et autres ont empêché, empêchent et vont empêcher l’exploitation adéquate des ressources pétrolières, et leur distribution régulière. Cette évolution aboutira à une situation où la demande ne pourra plus être satisfaite. La seule possibilité d’éviter la crise dans tous les cas pour le délai indiqué, selon Stevens, serait une récession économique majeure qui réduirait la demande d’une façon conséquente («In reality, the only possibility of avoiding such a crunch appears to be if a major recession reduces demand – and even then such an outcome may only postpone the problem»). Il s’agit de l’habituelle contradiction dans la crise systémique de notre développement, entre les nécessités de l’expansion et les limitations diverses des réserves d'énergie, notamment les limitations des processus de production, avec comme solution la réduction de l'expansion, c'est-à-dire en termes économiques classiques une grave crise économique et une crise économique durable; encore cette appréciation paradoxale coutumière est-elle faite sans tenir compte des nécessités de la lutte contre l’émission de gaz à effets de serre.
«Prof Stevens warned that investment in new oil supplies has been inadequate as oil firms prefer to return profits to shareholders rather than reinvest it.
»Furthermore, oil producing cartel Opec has failed to meet plans to expand its capacity since 2005. He also argued that a “resurgence of resource nationalism” means that governments are “starving” their national oil companies of investment by excluding international oil firms from helping to develop capacity.
»“While the forecast is controversial and extremely bullish, even allowing for some increase in capacity over the next few years, a supply crunch appears likely around 2013,” he added. “The implication is that it will quickly translate into a price spike although there is a question over how strategic stocks might be used to alleviate this.”
»However, Prof Stevens does conclude that only “extreme policy measures could achieve a speedy response” in boosting supplies and lowering oil prices – a move that is likely to be “politically unpopular”.»
Mis en ligne le 8 août 2008 à 16H28