Présence du “crime organisé” à la Maison-Blanche

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Présence du “crime organisé” à la Maison-Blanche

... Qu’on se rassure aussitôt : le constat hypothétique ne porte pas essentiellement sur le président Trump 2.0 (The-Donald est-il un gangster ?) mais plus simplement et droitement sur Jared Kushner, mari d’Ivanka et gendre du président. Wayne Madsen a monté tout un dossier entremêlant affaires judiciaires, crime organisé (à Wall Street et ailleurs) et “grande politique”. C’est une spécialité de Madsen, qui dispose de nombreuses sources et d’autant d’archives sur les connexions entre ces divers mondes. Dans ce cas, Madsen conclut que Kushner dispose d’une redoutable puissance, qui lui permet d’occuper désormais une place de première importance après de Trump, après avoir marginalisé de plus en plus nettement Stephen Bannon qui est manifestement son adversaire direct dans l’entourage originel de Trump. Les affaires vont vite, à Washington D.C. Madsen va jusqu’à terminer son enquête par une hypothèse, qui est ou qui n’en est pas une qui sait, sur les véritables activités du cas envisagé : il observe que Kushner, qui semble avoir une activité opiniâtre de maître-chanteur, pourrait bien tenir son beau-père par ce moyen...

S’il ne convainc pas nécessairement tout le monde sur cette dernière appréciation de Kushner (par rapport à Trump), Madsen ouvre donc une perspective nouvelle : la présence du crime organisé en tant que tel au plus haut sommet de la direction des affaires à Washington D.C. Il faut avouer qu’au moins la logique de la chute et de l’effondrement est respectée puisque tous les ingrédients de la chose se trouve ainsi rassemblés. Il s’agit des principaux facteurs de la civilisation de l’américanisme, de notre contre-civilisation, qu’on trouve désormais impliqués directement et à visage découvert dans la direction centrale : le bellicisme et la folie destructrice, l’illusion de la communication et la création des fausses réalités, le capitalisme et la corruption de l’argent, enfin le crime organisé avec sa puissance financière.

On observera aussitôt pour fixer les lignes du débat que c’est loin d’être la première fois qu’une telle hypothèse est envisagée, qu’elle fut largement substantivée durant la président de Kennedy, avec à l’origine les liens du père du président avec le crime organisé durant la Prohibition. Le crime organisé (spécifiquement, Cosa Nostra [la Mafia US] des Italiens-Américains) intervint plusieurs fois et de différentes façons durant les trois années de cette présidence, et elle tient un rôle d’une grande importance dans les différentes thèses non-officielles concernant l’assassinat du président. (Jack Ruby, l’assassin de Lee Harvey Oswald, était un correspondant de Cosa Nostra à Dallas). D’une façon plus générale, Cosa Nostra joua un rôle essentiel dans toutes les affaires politico-financières autour de Cuba jusqu’à la chute de Batista et la prise de pouvoir de Castro du 1er janvier 1959, et après. Les connexions avec la CIA sont nombreuses, après l’arrivée de Castro, notamment dans les innombrables tentatives de l’éliminer.

On pourrait alors considérer que l’hypothèse Kushner/crime organisé entrant dans le circuit autour d’un Trump n’est pas si novatrice puisque le crime organisé a toujours eu des connexions avec le pouvoir politique. Elle l’est pourtant dans la forme qui est très différente, à cause du personnage qu’est Kushner, et particulièrement son engagement globaliste (ainsi que celui de la fille de Trump, Ivanka). Les gangsters de Cosa Nostra, d’ailleurs souvent bons pères de famille et catholiques pratiquants, – avec des exceptions, par exemple le juif Meier Lansky, qui joua un rôle capital en étant le gestionnaire financier de l’empire de Cosa Nostra dans le Cuba pré-castriste, – n’avaient en général aucun intérêt ni aucune prétention de jouer un rôle d’inspirateur politique. Il se tenaient en général “socialement” séparés de la caste des “super-riches” sauf connexion plus ou moins souterraine et socialement dissimulée comme le montre justement le cas des Kennedy. Ils soutenaient en général la politique américaniste, et particulièrement l’anticommunisme, mais sans prétendre se mêler à l’élaboration de cette politique, quitte à parfois s’en faire les porte-flingues. Seuls les intéressaient les profits financiers qu’ils obtenaient dans leurs liens avec le monde politique, et la stabilité de ce pouvoir qui assurait leur propre stabilité. Aujourd’hui, le “crime organisé”, qui mériterait des guillemets pour le différencier radicalement de son aïeul de la grande époque des Luciano et des Costello, s’institue en inspirateur d’une tendance politique fondamentale et s’appuie directement sur une connexion ouverte, affichée, presque “progressiste” des “super-riches” et des éléments classiques du crime organisé. Kushner est donc un globaliste, et s’il est dénoncé hypothétiquement comme un gangster par Madsen, il n’en est pas moins proche d’une certaine façon d’un Soros, – par le statut de “super-riche” mais aussi par l’activisme politique, et sa prétention d’être un inspirateur dans ce domaine.

...Ce qui peut aussi bien conduire à observer que Soros fait évidemment partie, lui aussi, de cette nouvelle forme de “crime organisée”, – tout comme nombre de banksters de Wall Street et du monde de la finance. Il y a là une façon de boucler la boucle d’une part, d’autre part de mieux approcher la définition fondamentale et le rôle nécessaire de la doctrine globaliste. Plus que de parler de Wall Street, des 0,001% possédant au moins tant de dizaines de $milliards de fortunes, des oligarques antipoutiniens enrichis sous Eltsine et des “petits génies” de Silicon Valley, mais aussi d’un autre côté des cartels de la drogue et des réseaux islamistes connectés aux princes saoudiens et organisant divers trafics, etc., on en vient à observer la constitution d’un “crime organisée” à l’échelle planétaire, – nécessairement puisque, justement, leur engagement politique va au globalisme. C’est un bouleversement complet par rapport au crime organisé US du XXème siècle : leur conservatisme et leur refus de s’engager trop visiblement dans une activité qu’il jugeait réservée au monde politique, leur goût de la stabilité et de la structuration sociétale, une sorte de “patriotisme” paradoxal qui les faisait soutenir à la fois leur pays d’accueil et les liens ethniques fondés sur la tradition avec leurs pays d’origine ; contre le progressisme sociétal, l’engagement politique très marqué, le rejet de toute conception traditionnaliste, l’activisme volontairement et consciemment déstructurant du “crime organisé” postmoderne.

L’hypothèse fortement substantivée de Madsen nous conduit alors à l’observation qu’il s’agit d’un élément de plus pour mesurer l’ampleur de la crise qui secoue le monde aujourd’hui, avec toutes les parties prenantes du pouvoir à visages découverts. On pourrait certes conclure de cette “visibilité” nouvelle par rapport à l’effacement et la “discrétion politique” du crime organisé au siècle dernier implique une dynamique beaucoup plus grande de cette catégorie au XXIème siècle, d’ailleurs complètement recomposée. Mais l’on a vu que l’argument principal est essentiellement que le crime organisé du XXème siècle s’estimait satisfait des politiques suivies et ne jugeait pas utile d’y intervenir directement, alors que sa puissance était considérable don son domaine. Aujourd’hui, au contraire, – et cela devient une évidence si l’on fait entrer dans le “crime organisé” postmoderne, à côté d’un Kushner, un Soros et tous les autres mentionnés, – le “crime organisé” ne se satisfait plus de sa puissance propre, de sa place dans les structures générales du Système. Il lui faut s’affirmer sans aucun frein, et même agressivement si l’on en juge par le comportement d’un Kushner tel qu’on a pu le mesurer ces dernières semaines, pour se saisir de la politique, et cela bien que la “classe politique” lui soit entièrement acquise, elle-même entièrement alignée sur le Système, aidant évidemment à la transmutation d’un Trump 1.0 en Trump 2.0 (que Kushner lui-même a évidemment favorisée).

Pour nous, cette visibilité n’est pas un signe de puissance convainquant même s’il y a une démonstration de force considérable. Les “parrains” du siècle dernier, tout comme les banquiers tel un J.P. Morgan, avaient une puissance considérable selon les références et les critères de leurs époques respectives. Mais il existait alors une structuration qui imposait à chaque “classe” et à chaque catégorie de tenir sa place (dirait-on “son rang” ?) et de ne pas exhiber sa force comme un nouveau riche exhibe sa fortune, y compris dans ce qu’on pourrait décrire comme “l’illégalité légale“ pour le crime organisée d’alors (lequel liquidait impitoyablement ses propres francs-tireurs et autres sauvages, ses propres “illégaux” si l’on veut). Ce n’est absolument plus le cas aujourd’hui. Tout comme le phénomène Trump et son extrême volatilité de trahison arrivé au plus haut sommet du système de l’américanisme, l’activisme de son gendre constitue un signe de déséquilibre, et donc de déstructuration de la puissance générale du Système en tant que force organisée. Le “crime organisée” postmoderne ne veut pas seulement “sa part du gâteau” dans ses domaines (le profit, c’est-à-dire 99% de tout pour 0,99%), il veut et, de plus en plus, il “veut d’abord” une “révolution transnationale” de type politique sinon du type métaphysique-du-Mal si cela est concevable, allant dans le sens d’une déstructuration-dissolution et d’une entropisation (schéma dd&e). Il est partie prenante en toute conscience dans la poussée surpuissante du Système, pour les buts affichés du Système (dd&e).

Ci-dessous, le texte de Wayne Madsen sur Strategic-Culture.org, du 17 avril 2017 : « Jared Kushner: A Suspected Gangster Within the Trump White House ».

dedefensa.org

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A Suspected Gangster Within the Trump White House

Donald Trump’s son-in-law Jared Kushner has emerged as a significant influence within the policy-making apparatus of the White House. After a rather public imbroglio with Trump’s strategic policy adviser Stephen Bannon over the U.S. cruise missile attack on the Shayrat airbase in Syria, Kushner is «in», as they often say in Washington, and Bannon is «out». In any case, the anti-globalist faction, which is led by Bannon, has received verbal «thumbs down» on several fronts from Trump.

Trump’s adoption of Clintonesque Democratic Party policies of opposing the Syrian government, confronting Russia, supporting NATO, backing the U.S. Export-Import (EXIM) Bank, and militarily confronting North Korea and China in East Asia have neo-conservatives and globalists cheering but many within Trump’s political base of «America First» nationalists and libertarians crying foul.

The warning signs that Kushner was fronting for the neo-conservatives was always present. His media company, Observer Media, which publishes the weekly on-line New York Observer, prominently featured several neo-conservative writers. Kushner, who also led the real estate firm Kushner Companies, turned over control of the newspaper to his brother-in-law after being named as senior adviser to President Trump. Kushner inherited a real estate empire from his father, Charles Kushner. In 2007, Jared Kushner made the largest single purchase of a single building in U.S. history, he paid $1.8 billion for a 41-story building at 666 Fifth Avenue in Manhattan. In 2015, Jared Kushner bought a 50.1 percent share in the Time Square Building in Manhattan from Africa Israel Investments, Ltd. (AFI), an investment and holding company owned by Israeli-Uzbek diamond magnate Lev Leviev. In what could spell trouble for U.S. relations with the Palestine and Africa, AFI has been involved in the building of illegal settlements on the West Bank and the acquisition of diamonds from Africa’s bloodiest of conflict zones.

AFI and its subsidiary, Danya Cebus, have been subjected to disinvestments by a number of governments and companies over its West Bank activities. In August 2010, the Norwegian pension fund divested in the two firms. Leviev is also involved in dodgy casino operations, which puts him in the same business circles as casino operator Trump. In 2009, Playtech Cyprus, Ltd., one of AFI’s companies, began providing casino equipment to a new casino in Bucharest, Romania. Playtech was started in 1999 by four Israelis, Teddy Sagi, Elad Cohen, Rami Beinish, and Amnon Ben-Zion. Playtech’s on-line gambling software is primarily provided by software programmers in Estonia. Sagi is a convicted stock fraudster, having been convicted of fraud in the 1996 «Discount Bank affair», a stock and bond manipulation scheme that shook the Tel Aviv business community. Leviev’s Africa diamond mining operations involve several «former» Mossad officers, most notably in Sierra Leone, Democratic Republic of Congo, Uganda, Namibia, and Angola.

The narrow gap of separation between Jared Kushner and some of Israel’s top gangsters is cause for alarm. This situation became especially acute after it was revealed that Kushner failed to provide all the requested information on his national security questionnaire forms concerning his contacts with foreign persons and interests, has led for congressional calls for his security clearance to be suspended.

The feud between Jared Kushner and Bannon is not the first personality conflict Kushner has had with members of the Trump team. The first demonstration of Kushner's powerful influence over Trump was evidenced in his firing of Trump transition team chairman New Jersey Governor Chris Christie and his loyalists, who included former U.S. Representative Mike Rogers and Matthew Freedman. For Kushner, the firings were an ultimate payback for Christie. While the U.S. Attorney for Northern New Jersey, Christie successfully prosecuted Kushner's father for tax evasion, witness tampering, and illegal campaign contributions. Christie wanted a three-year prison sentence for the elder Kushner but he ended up serving a year at a federal penitentiary in Alabama.

Christie's federal law enforcement investigation discovered that Charles Kushner tried to lure his brother-in-law and employee, William Schulder, into a prostitution honey trap at the Red Bull Inn motel in Bridgewater, New Jersey. The elder Kushner paid $10,000 to a high-end prostitute, who reportedly worked for a Manhattan escort agency linked to the Mossad, to lure Schulder into a trap, complete with a videotape system, designed to prevent him from testifying on behalf of Christie at Kushner's trial. After Schulder’s wife was sent a videotape of the tryst at the motel, Christie managed to not only ensure that an embarrassed but angered Schulder remained a star witness but also got the prostitute to testify against Kushner. Another witness for the prosecutors, Robert Yontef, Kushner’s chief bookkeeper, was also subjected to a Kushner prostitution trap and a «smoking gun» videotape arranged by another call girl hired by Kushner.

Charles Kushner also managed to get New Jersey Democratic Governor Jim McGreevey to appoint him to the New York-New Jersey Port Authority Commission, which owned the World Trade Center, a plum position on 9/11 for a suspected asset of Israel’s Mossad. Hudson County and Jersey City law enforcement authorities were well-aware that Mossad elements were involved in many of the intelligence activities surrounding and in support of the 9/11 event in the months leading up to the attack in 2001.

The Kushner family appears to relish in the politics of revenge and blackmail as McGreevey discovered the hard way.

While he was mayor of Woodbridge, McGreevey met an Israeli intelligence asset named Golan Cipel during a 2000 fact finding trip to Israel arranged by Charles Kushner, who was a generous donor to McGreevey's political coffers. Although the trip was sponsored by the United Jewish Federation of MetroWest, the goal was to ensure future loyalty from an up-and-coming New Jersey politician being groomed for governor of his state. Cipel was the chief spokesman for the Israeli city of Rishon LeZion, but he soon ended up on McGreevey's gubernatorial campaign staff, thanks to the influence, U.S. work visa clearance, and money arranged by the elder Kushner. It is noteworthy that Rishon LeZion represents one of the right-wing Likud Party's most important bases of support in Israel. A powerful political kingmaker, Charles Kushner secured McGreevey’s Democratic nomination for the governor’s race after seeking the support – that is, arm twisting – the Democratic Party chairmen of the counties of Union, Essex, Middlesex, and Camden.

After becoming governor, McGreevey appointed Cipel, an Israeli national and employee of Kushner, as his chief counselor on political strategy, foreign affairs, and relations with the Jewish community. But it was McGreevey's appointment of Cipel as his director for homeland security that raised eyebrows across the state, especially after 9/11.

During McGreevey's governorship, Cipel decided to file a sexual harassment lawsuit against the governor in Mercer County Court. Cipel, a one-time «diplomat» – read that as a Mossad agent – at the Israeli Consulate General in New York, in a single legal action, destroyed McGreevey's political career. The suit forced McGreevey, who was married with two children, to admit that he led a parallel and secret gay lifestyle. With that bombshell news hitting the media, McGreevey was forced to resign. Several New Jersey political observers believe that Charles Kushner was behind Cipel’s lawsuit after McGreevey did not turn out as the kind of puppet Kushner expected him to be. In fact, during the Cipel suit, McGreevey’s lawyers contacted the Federal Bureau of Investigation and tipped them off about a possible Kushner-Cipel extortion operation directed against the governor.

Undoubtedly, Christie, who had his eyes already set upon the New Jersey governor's mansion in Princeton, knew all about the role that Charles Kushner played in the ultimate blackmailing of one of his predecessors as governor. With the sort of background information possessed by a federal prosecutor like Christie, who had access to wiretap transcripts gathered from the Kushner family’s phone and other communications, it is clear that Jared Kushner saw Christie as a major threat to the future Kushner family agenda within the Trump administration.

With Christie, and, possibly soon, Bannon out of the way, Jared Kushner will be able to cement his Svengali-like control over Trump. Considering the record of political muscle exercised by the Kushner klan against two New Jersey governors, one can only surmise the Kushners have a great deal of blackmailable information on Mr. Trump.

Wayne Madsen