Sous l’empire moron de la neocon Haley

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Sous l’empire moron de la neocon Haley

Qui est le plus crétin (“moron”), finalement ? Trump ou son mentor, l’ambassadrice des USA à l’ONU Nikki Haley ? C’est une question intéressante et très complexe car la concurrence entre ces deux-là est fort rude, mais on la laissera pour l’instant de côté sans l’écarter de l’esprit. Nous y sommes forcés par une autre préoccupation plus immédiate, qui n’en dispense pas moins de s’éclairer à l’hypothèse-“moron” ; il s’agit du constat d’une possibilité brusquement apparue, “tellement possible” après tout que nous en ferions une probabilité proche de la certitude. La nouvelle vient de Politico.com, relayée par Adam Garrie, de TheDuran.com, qui l’accompagne d’un commentaire, l’ensemble faisant l’objet de notre commentaire.

Il s’agit de l’affirmation détaillée et substantivée que Haley est non seulement la plume, mais la “tête pensante” de la politique iranienne de Trump, et directement, de Haley à Trump, en brûlant toutes les étapes de la hiérarchie. C’est elle qui aurait écrit le discours de Trump de vendredi dernier, qui aurait trouvé la formule présentée par le président US. Trump lui aurait donné directement accès à lui depuis juillet dernier, sans passer par aucune des étapes hiérarchiques habituelles, la chargeant exclusivement de sa politique iranienne : position d’influence formidable qui, pour le moins, laisse diablement à penser.

Cette situation, qui exclut Tillerson (et Mattis) de toute réelle et profonde influence sur un axe fondamental de ce que Trump s’imagine être une “politique étrangère”, est la cause de ce qui serait un malaise profond entre Trump et son secrétaire d’État, entretenant régulièrement des rumeurs de démission de Tillerson. Dans ce cas (démission de Tillerson), Garrie revient sur l’hypothèse de plus en plus évoquée (voir Mike Krieger) d’une Haley acceptant finalement la fonction de Secrétaire d’État.

Il est souvent répété ce que Haley a elle-même confié à des journalistes, qu’elle s’était vue proposé le département d’État, qu’elle avait refusé, avant d’accepter la fonction d’ambassadrice des USA à l’ONU. On explique mal son premier refus puis son acceptation, avec deux postes occupés des mêmes affaires et allant en décroissant dans le pouvoir disponible. Il semble que Haley ait finalement cédé aux pressions de Trump, après lui avoir présenté une série d’exigences pour l’exercice de son poste d’ambassadrice, dont elle pensait que “jamais Trump ne les accepterait”, – et qu’il accepta finalement. Garrie estime que Haley se prépare pour une grande ambition nationale, par exemple présidente des États-Unis. D’ici là, il reste le temps pour quelques-unes des colossales crétineries dont les “neocon-moron” (pardonnez-nous le pléonasme) ont le secret.

Le plus mystérieux, dans cette affaire, c’est d’abord l’insistance de Trump pour avoir Haley à un poste très élevé, ensuite l’extravagant privilège qu’il lui donne de diriger directement pour lui “sa” politique iranienne. Garrie nous rappelle que Haley est, de très loin, la créature la plus extrémiste-neocon du cabinet, qu’elle travaille sans doute directement en relation avec des neocons type-Bolton et les éléments d’influence israélien. Il est difficile de penser que Trump ait obstinément ignoré tout cela ; ce qui conduit à la conclusion que son comportement extrémiste totalement en opposition avec ce qu’il présenta durant sa campagne électorale dans certains domaines de sa “politique étrangère” n’est pas accidentel ni par ignorance, mais bien délibéré. La “marionnette de Poutine” ne fait pas dans le détail, en fait de contradictions-trahisons...

Il va donc falloir réviser ou disons nuancer (encore une fois) le jugement que l’on peut avoir sur Trump ; non pas qu’il soit question d’en faire un extrémiste politique habile, mais plutôt le confirmant comme un esprit extrêmement court, plus que jamais réduit au temps présent, et cédant à l’ivresse de l’hybris à deux balles, si sensible à l’écho de la puissance réduite aux paillettes des déclarations tonitruantes et des porte-avions qu’on imagine prêts à frapper alors qu’ils sont à 5.000 kilomètres de l’objectif. Pour cette mise en scène de téléréalité, une “neocon-moron” comme l’est Haley fait parfaitement l’affaire. Du côté de Haley, c’aurait été la “divine surprise“ : un président assez “moron” pour donner toute sa confiance aux neocons.

Pour notre part, tout est bien puisqu’il s’agit de l’orientation de la politique des USA vers des aventures catastrophiques. Les neocons semblent être bénis des dieux pour répéter sans cesse les mêmes colossales stupidités avec un aveuglement et un enthousiasme presqu’émouvants. Nikki Haley est une bonne et saine garantie de cette dynamique, comme l’écrit justement Krieger :

« Je suis très satisfait que Nikki Haley se soit imposée, du fait qu’elle est une neocon maniaque et assoiffée de sang de première catégorie (grade-A). Malgré qu’elle soit assez dangereuse à l’ONU, il y a des débats en cours pour savoir si elle ne pourrait pas finalement remplacer Tillerson comme secrétaire d’État. N’importe quelle combinaison comprenant [le sénateur] Cotton et Haley, s’installant dans une position de grande influence dans le cercle le plus proche de Trump garantirait effectivement encore plus de guerres désastreuses au Moyen-Orient. »

En effet, s’il se confirme que Haley est bien en charge de la “politique iranienne” de l’administration Trump, il est vraiment tout à fait possible, quasiment probable, que nous nous dirigions vers une grande aventure, au moins de type “grade-A” comme dit Krieger de Nikki Haley. Nous voulons évidemment dire qu’à la lumière de cet arrangement, l’idée de la recherche d’une attaque de l’Iran prend de plus en plus de crédit.

Nous nous arrêterons là dans l’évaluation prospective de la situation, car si l'hypothèse-Haley se vérifie on se trouvera effectivement devant une perspective catastrophique, d’abord à Washington avant de songer à Teheran. Une telle “aventure“ initiée par une Haley, par Trump-interposé, n’est pas du type qu’un Mattis et toute la hiérarchie du Pentagone accepteraient facilement ; c’est même le genre de perspective dont ils ne veulent pas entendre parler, mais alors pas du tout... Ainsi le complexe militaro-industriel et le Pentagone pourraient-ils devenir l’ultime transmutation momentanée et paradoxale en antiSystème de cette séquence d’effondrement d’une civilisation. Le spectacle, maniant tant d’accumulation de stupidité humaine en un lieu si réduit que “D.C.-la-folle”, vaudrait le déplacement. Bénis des dieux ils sont...

Nous reprenons ci-après l’article d’Adam Garrie, sur TheDuran.com, du 14 octobre 2017. Pour des raisons techniques, le titre initial (« BREAKING: US media claims Nikki Haley is author of Trump’s anti-Iran policies ») devient Nikki Haley author of Trump’s anti-Iran policies ? 

dedefensa.org

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Nikki Haley author of Trump’s anti-Iran policies ?

The US media outlet Politico has published claims based on internal White House leaks, which report that the controversial US Ambassador to the United Nations, Nikki Haley, is the author of Trump’s anti-JCPOA and broader anti-Iran policies, which were conveyed in his speech form the White House, yesterday evening.

Haley is known to be among the most hardened neo-cons in the Trump administration, with strong ties to the anti-Iranian American Israel lobby.  Her role as US Ambassador has been far more public than that of most of her predecessors. Many, including myself, suspect that Haley who has no previous foreign policy experience, is using her position at the UN to promote a future entry into elected politics at a Federal level.

According to Politico, in July of this year, Trump grudgingly certified the JCPOA under advice from Secretary of State Rex Tillerson and Defense Secretary James “Mad Dog” Mattis. However, at the time, Haley was said to have volunteered to author an argument which could be employed in the future, which would attempt to justify a US de-certification of the JCPOA.

Politico reports,

“At a mid-day meeting in the Oval Office in late July, U.N. ambassador Nikki Haley came to President Donald Trump with an offer.

“Trump had grudgingly declared Tehran in compliance with the 2015 Iran nuclear deal earlier in the month, at the urging of Secretary of State Rex Tillerson and Secretary of Defense James Mattis. Trump hated the deal. But the two men pushed him to certify it, arguing in part that he lacked a strong case for declaring Iran in violation. A refusal to do so would have looked rash, they said, convincing Trump sign off for another 90 days.

“Haley, in that July meeting, which also included National Security Adviser H.R. McMaster and Vice President Mike Pence, asked the president to let her make the case for decertification

“‘Let me lay a foundation for it’, she said, according a source familiar with the proceedings. The president agreed.

“Haley would become the administration’s most vocal public proponent of decertification—and Trump’s favorite internal voice on Iran—further boosting her standing with the president at a time when she is seen as a potential successor to Tillerson, whose tense relationship with Trump has burst into the open in recent days.

“A month after her talk with Trump, Haley flew to Vienna to visit the headquarters of the International Atomic Energy Association, where she pressed officials about Iranian compliance with the deal. Soon after, she delivered a speech at the American Enterprise Institute in Washington, D.C., airing her “doubts and concerns” about the agreement.

“Haley’s role was described by a half-dozen administration officials who took part in the Iran policy review. While many of the president’s cabinet members, aides, and advisers work to restrain his impulses, when it came to Iran deal Haley did the opposite—channeling what many Democrats and even some Republicans consider the president’s destructive instincts into policy”.

The story from Politico which also argues that arch neo-con John Bolton pushed for a full withdrawal from the JCPOA from his position outside of the White House, follows may well known trends. This helps explain why Mattis recently stated that Iran is in compliance with the JCPOA and why Rex Tilleron’s State Department has officially said the same.

Nikki Haley has often defied the moderate voice of Rex Tillerson and even James “Mad Dog” Mattis on a number of issues. Haley for example has repeatedly said that ‘Assad must go’, while Tillerson and Mattis have been far more realistic about the fact that President Assad will in all likelihood, continue to govern Syria for the foreseeable future.

She has also echoed Donald Trump’s aggressive statements about North Korea, whereas Rex Tillerson has often repeated his view that the US does not and should not seek regime change in Pyongyang and instead will continue to pursue a diplomatic process.

Nikki Haley also famously said that Russians cannot be trusted, while Rex Tillerson has worked closely (albeit usually through phone calls rather than grandiose public meetings) with Russian Foreign Minister Sergey Lavrov and was seen as instrumental in creating the joint Russian-US-Jordanian de-escalation zone in south western Syria.

At one point, Rex Tillerson was said to have privately reprimanded Haley for inventing her own foreign policy without consulting her superiors at the State Department. However, it seems that in respect of Iran, Trump has overruled Tillerson and allowed Haley to take charge.

Haley later told journalists that she was offered the position of Secretary of State but turned it down, before being offered the position of Ambassador to the UN. Haley further attested that she sent Trump a list of demands that she never expected to be agreed upon, as a precondition for accepting her current position.

Haley who has long been seen as a rogue figure in the Trump administration and one who is widely exceeding her authority, is apparently doing so with Donald Trump’s approval.

With rumours swirling that Rex Tillerson planned on resigning, even before it emerged that he allegedly called Trump a “fucking moron”, there is now an increased possibility that a hyper-neo-con, might soon become the chief foreign policy maker in a Trump administration that was elected on the basis of opposing the neo-con ideology.

With many Trump administration officials coming and going in short order, there is a very worrying possibility that Nikki Haley’s role will only be enhanced in future months. This is dangerous not only for the United States, but for the wider world. Haley’s inexperience is only matched by her zeal for bellicose measures against countries which have not done any harm to the American people. Such a person should not be anywhere near power, but it seems as though she has Trump’s ear, far more than the vastly more mature Tillerson and Mattis.

Adam Garrie