Suicide par le mépris

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Suicide par le mépris

Le Tribunal International de La Haye sur l’ex-Yougoslavie (TPIY) est une superbe production de l’infamie et de la pourriture américaniste-occidentaliste. C’est ce qu’a exprimé un homme, un général croate, en se suicidant devant ses juges après les avoir entendus rejeter son appel pour une condamnation de 20 ans de prison. La vision de la vidéo de la scène s’attarde sur le président du tribunal qui, voyant le général s’écrouler annonce d’une voix tremblante mais dans les règles de la loi que la séance est suspendue. Il nous a semblé un instant, – instant furtif, sans doute, – qu’un rat croquant de la merde avait plus de noblesse que ce zombie en robe rouge que Madeleine Albright avait oublié de border d’hermine dans ses travaux de couture.

Ce TPIY est le comble de l’infamie qui vous rend si honteux d’appartenir à cette civilisation, la “nôtre” qui s’est tant damnée sur la fin qu’elle est en train de vivre, jusqu’à devenir “contre-civilisation” ; comble de l’infamie, comme le fut la guerre en ex-Yougoslavie avec sa conclusion dans la guerre du Kosovo ; comble de l’infamie par le spectacle de cruauté et de barbarie en tunique poudrée qu’elle donne à voir dans le traitement de “torture aseptisée”, standard USA/CIA, des inculpés. Ce TPIY, dont tout le monde a en général oublié l’existence, qui se rappelle à notre souvenir d’une infamie l’autre puisqu’il poursuit sa besogne et produit avec la régularité d'un transit ses basses œuvres, représente une marque inouïe des sentiments véritables qui conduisent les zombies-Système des directions politiques ad hoc. Il est la représentation d’une vindicte comme il en existe dans le crime organisé, mais un crime organisé où l’exécution sommaire serait habillée des riches atours du décorum de l’apparence de justice et l’argument réduit à la monotonie des insultes et des mensonges idéologisés dont Vichinsky s’était fait le spécialiste, la vocifération en moins car l’on a de la tenue chez les postmodernes.

Peu nous chaut de savoir si le général Praljak était coupable ou non. Seul compte son geste fondamental, qui prend figure de symbole du mépris total que mérite ce TPIY, représentation enturbannée d’une époque qui est la complète incarnation du démon. Le texte de Nebojsa Malic du 30 novembre 2017 a été écrit pour RT, dont on sait la réputation bien établie de diffuseur de FakeNews ; l’identité des accusateurs à ce propos nous suffit pour préférer cette source à l’habituel excrément de la presseSystème.

dde.org

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Suicide devant une Cour de justice-bidon

Après qu'un tribunal des crimes de guerre ait rejeté son appel, un général croate bosniaque s’est suicidé devant ses juges en buvant du poison. Ses derniers mots ont eu une grande résonnance dans les Balkans, où l’on considère la cour comme un outil des États-Unis et de l'OTAN dont l’action a bafoué la justice et a aggravé toutes les séquelles de guerre.

Mercredi, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a rejeté l'appel du général Slobodan Praljak, condamné à 20 ans de prison. Praljak a alors pris une fiole de poison dans sa poche, l'a bu et s'est évanoui. Il est mort plus tard à l'hôpital. Avant de boire sa fiole de poison, il a jeté au tribunal : « Slobodan Praljak n'est pas un criminel de guerre ! Je rejette votre verdict avec mépris ! ».

Avant cet acte dramatique, Praljak était surtout connu pour avoir ordonné la destruction du vieux pont de Mostar en novembre 1993. L’emblématique portée ottomane qui donna son nom à la ville fut frappée à plusieurs reprises par l'artillerie croate jusqu'à son effondrement dans la rivière Neretva.

Des plongeurs hongrois ont récupéré la maçonnerie, et les ingénieurs turcs ont reconstruit la travée qui a rouvert en juillet 2004. La reconstruction de la Bosnie-Herzégovine après la guerre de 1992-1995 s'est avérée une tâche beaucoup plus ardue. Six mois avant la destruction du pont de Mostar, le TPIY avait été officiellement créé pour établir la justice et favoriser la réconciliation. Aujourd'hui, plus de la moitié de la Bosnie partage probablement le mépris de Praljak pour le “tribunal”.

Posons cela comme une évidene très modérée : la légitimité du TPIY est au mieux douteuse. Il a été créé par la résolution 827 du Conseil de sécurité des Nations unies en mai 1993. Le juriste serbe Kosta Cavoski observe que le Conseil de sécurité avait usurpé des pouvoirs législatifs et judiciaires qu'il ne possédait tout simplement pas et il a même été jusqu’à autoriser le tribunal à rédiger ses propres règles et lois.

Dès le premier jour, le TPIY a agi en tant que juge, jury et – certains ont suggéré – de facto comme un bourreau à peine dissimulé, privant les accusés gravement malades de soins médicaux appropriés. Il n'y a eu aucune explication sur la façon dont Praljak a obtenu le poison, ou comment il a pu l'amener dans la salle d'audience. Praljak n'est pas le premier accusé à mourir sous la garde du TPIY. Le plus célèbre, le président yougoslave Slobodan Milosevic, est mystérieusement décédé en mars 2006, avant la fin de son procès. Quelques jours auparavant, un autre homme politique serbe, Milan Babic, s'est “en quelque sorte” suicidé à la prison de Scheveningen.

En octobre 2015, le médecin légiste serbe Dusan Dunjic a été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel à La Haye. La cause de sa mort fut rapidement jugée naturelle. Dunjic était un témoin de la défense au procès du général serbe de Bosnie Ratko Mladic. La semaine dernière, Mladic a été condamné à la prison à vie pour « génocide » dans la ville de Srebrenica.

En vertu des pouvoirs qu'il a majestueusement usurpés, le TPIY s’est arrogé le droit de redéfinir le génocide, le ramenant à l’espace d’une seule ville, voire à trois hommes dans un village, comme l'a décidé le tribunal dans l'affaire du général bosniaque Zdravko Tolimir en 2015. Cependant, le tribunal n'a jamais établi la moindre preuve soutenant cette accusation, l'a souligné la juge Prisca Matimba Nyambe de la Zambie dans sa courageuse prise de position dissidente sur le verdict de Tolimir de décembre 2012. « Sur l'ensemble des éléments de preuve versés au dossier, je ne suis absolument pas convaincue que l’accusé soit coupable de l'une quelconque des charges alléguées dans l’acte d'accusation », a-t-elle expliqué.

Théoriquement impartial et indépendant, dans la pratique le tribunal a été financé par les États-Unis et ses alliés et s'est appuyé sur l'OTAN pour les arrestations et l'exécution. Les responsables du TPIY ont à plusieurs reprises remercié le gouvernement américain pour son soutien financier et politique, en particulier la « mère du tribunal », Madeleine Albright.

En 1999, alors qu'Albright était secrétaire d'État, l'OTAN a lancé une guerre contre la Yougoslavie, alléguant une crise humanitaire et des atrocités dans la province serbe du Kosovo. La guerre violait explicitement la propre charte de l'OTAN, ainsi que celle de l'ONU. Pourtant, lorsqu'on lui a demandé d’examiner les actions de l'OTAN durant cette guerre, le tribunal a essentiellement déclaré que l'OTAN leur avait dit que tout était légal et qu’il s’était satisfait de cette assurance pour conclure dans le sens de la légalité.

Le 20 avril 1999, la procureure en chef Louise Arbour avait tenu une conférence de presse conjointe avec le ministre britannique des Affaires étrangères, Robin Cook, un représentant de l'une des principales puissances de l'OTAN. Le 27 mai, elle publia un acte d'accusation contre le président Milosevic. Cette action « justifie de la manière la plus claire possible ce que nous avons fait ces derniers mois », déclara le porte-parole du département d'Etat James Rubin à CNN ce jour-là.

Cette conduite a été soulignée au début de l'année 2000 par le savant Edward S. Herman et l'avocat international Christopher Black. Herman, qui est décédé au début de ce mois à l'âge de 92 ans, était un critique acharné du TPIY et de la « politique du génocide » appliquée par le tribunal et ses partisans de l'OTAN.

Commentant le verdict de Mladic pour New Eastern Outlook, Black a qualifié le TPIY d’« infamie de civilisation » et d'arme de propagande de l'OTAN « pour diffuser une fausse histoire des événements en Yougoslavie, afin de dissimuler ses propres crimes. »

« Le TPIY s'est avéré être ce que nous attendions d'un tribunal d’exception, hors du droit commun, utilisant des méthodes de justice fascistes ; engageant des poursuites sélectives pour faire avancer l'agenda de l'OTAN sur la conquête des Balkans en prélude à l'agression contre la Russie. »

Pendant le démembrement sanglant de la Yougoslavie dans les années 1990, la paix fragile entre les Serbes, Croates et Musulmans de Bosnie s'est brisée lorsqu'un dirigeant musulman bosniaque a rejeté un accord de partage du pouvoir négocié, croyant qu'il avait le soutien des États-Unis pour déclarer unilatéralement l'indépendance. Le carnage qui s'ensuivit fut très réel, mais la presse occidentale le multiplia, s'engageant dans un « journalisme de plaidoyer » en faveur des « victimes du génocide ». Les journalistes qui ont construit leur carrière sur cette narration se réjouissent aujourd’hui du verdict de Mladic comme d’un triomphe pour leur cause.

La vérité est bien entendu que leur couverture faussaire de l’information durant ces événements a alimenté la justice tout aussi faussaire du TPIY. En engageant des poursuites sélectives contre les Serbes et les Croates sur l’accusation d’avoir tué des musulmans (mais pas pour ce qui concerne les affrontements entre eux-mêmes), le TPIY a nourri le sentiment d'une juste victimisation qui empêche les musulmans de trouver un arrangement viable avec la majorité chrétienne. Il n’est bien entendu pas question de réconciliation. La conséquence est que, 22 ans après les Accords de paix de Dayton, la Bosnie est toujours au bord d’un nouvel affrontement si un incident approprié se produisait.

Nebojsa Malic