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307318 août 2018 – Un commentateur du groupe VIPS (Veterans Intelligence Professionals for Sanity), qui rassemble un nombre respectable d’anciens officiers et fonctionnaires de divers services armées et de renseignement des USA, observe l’effet obtenu par la dénonciation largement démontrée par ce groupe de la complète démence que représente le Russiagate. Patrick Lawrence commence son texte par ce constat :
« Un an s'est écoulé depuis que des professionnels du renseignement hautement qualifiés ont produit les preuves tangibles que les allégations d’interférences[dans l’élection 2016] et d’autres crimes imputés à la Russie reposent sur des falsifications et des subterfuges délibérés. La réaction initiale à ces révélations – une frénétique tempête de déni – ressemblait aux symptômes d’une grave pathologie, et le temps écoulé depuis lors a confirmé les pires attentes. Un an plus tard, nous vivons dans une proscription institutionnalisée de la réalité éprouvée. Notre discours consiste en une série d’enfermements de la pensées et de tabous. Quelle que soit notre mesure du phénomène, cela nous conduit à des troubles très graves et très profonds. La durée et la résilience de ce que nous appelons “Russiagate” amène maintenant notre république et ses institutions à un moment de grand péril, le plus grave depuis les années McCarthy et probablement depuis la guerre civile... »
Lawrence parle pour l’Amérique, mais il pourrait tout aussi bien parler pour tout ce qui est nommé sur ce site “bloc-BAO” puisque tout le monde dans ce monde qui continue à se dire élégamment et vertueusement civilisé subit ce que James Edward Kunstler désigne dans son dernier commentaire comme une pathologie qui « propage ses lymphocytes et ses macrophages ».
(J’y pense, le signe de l’universalité-BAO de cette pathologie est bien que la dernière victime de l’épidémie se trouvé chez nous, sous le nom tout aussi élégamment enlevé de DisinfoLab, avec son médecin le docteur Vanderbiest, qui ne cesse de soigner l’affection en utilisant les mêmes “lymphocytes et macrophages” qui sont cause du mal... Même les petites corruptions relèvent de la pathologie qui frappe toute cette confrérie.)
Certes, Russiagate n’est qu’un exemple, un effet, un outil, une conséquence parmi d’autres. Toutes les situations crisiques que notre attention nous pousse à considérer recèle les mêmes symptômes, cette démence entre le déni de toute réalité et l’hallucination du “déni de toute réalité” conçu par les déments comme la véritable réalité. Je me suis déjà reconnu à court de qualificatifs pour caractériser cette situation, qui ressemble à un formidable torrent emportant tout ce qui est raison raisonnable, mesure, intuition, harmonie et équilibre, au profit du formidable et diabolique ricanement du dément libéré de ces contraintes (raison raisonnable, mesure, intuition...) attentatoires à ses libertés les plus élémentaires.
Je m’interroge parfois pour me singer dans mes moments de belle plaisanterie : est-ce un complot d’une vaste entreprise humaine au dessein impénétrable mais inexorable ? Cette question prend aujourd’hui des dimensions de plus en plus comiques, tant sa petitesse et sa courtitude rendent compte de son impuissance à embrasser la dimension cosmique du phénomène. A d’autres moments, la dépression me prend dans ses griffes, comme nombre de commentateurs j’imagine, tant cette mise au point éclaire évidemment ma propre impuissance que je ne cherche nullement à dissimuler, à identifier la cause de cette maladie mortelle ; puis je me rassure en observant que cette dépression est un signe naturel de santé face à cette démence que j’identifie effectivement comme telle ; puis je me requinque en débusquant et en moquant dans le produit de la démence tel ou tel signe du ridicule qui nous rappelle que tous ces zombies-sapiens ne sont en rien grandis par leur démence... Même déments, ils ne cessent d’être toujours plus bas, ridiculisant ainsi les prétentions que cette démence leur suggère.
Au reste, je ne suis pas seul dans cet ouragan, dans ce “tourbillon crisique” qui ne nous laisse plus le moindre doute quant au bouleversement cosmique dont il est le porteur, qui renforce à chaque instant et à chacun de ses tours la perception de nous trouver devant un gigantesque phénomène animé par des forces d’une puissance inouïe, dont nous ne savons rien qui aille au fond des choses... La gloire des hommes, aujourd’hui, c’est de reconnaître l’impuissance où ils se trouvent devant la colère du monde, de s’en arranger, de faire leur devoir, de tenir, de tenir...
« Je ne sais pas pourquoi les commentateurs écrivent des articles, écrit Fred Gibbon, dans UNZ.com.En partie par ennui je suppose, ou parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre. En partie par exaspération. Et peut-être malgré tout, en partie dans l’espoir que si suffisamment de personnes prennent collectivement conscience des problèmes, elles pourraient, peut-être, faire quelque chose à leur sujet. Mais je ne peux pas y croire plus longtemps. Les crimes, les impasses et les désintégrations actuels sont trop nombreux, trop rentables et trop indescriptibles. Nous sommes en train de perdre le contrôle de nombre de catastrophes dont la taille n’a pas encore été mesurée... »
Et il termine, après avoir passé en revue toutes ces “catastrophes” devenues “indescriptibles” et incontrôlables : « Nous connaissons ce qui précède, beaucoup d’entre nous. Le point à retenir est qu’aucun de ces éléments ne peut être évité. Nous nous apprêtons à contempler l’effondrement d’une époque qui nous attend. Ralentie ou tout à la fois, ce sera quelque chose d’extraordinaire et de sans précédent. »
...Pour en revenir à des considérations plus terre-à-terre, je signale ici que la “rubrique” “Tourbillon crisique” dans ce Journal-dde.crisis sera désormais identifiée sous ses initiales “T.C.” suivies du numéro de série, pour laisser la place à un titre caractérisant le sujet du jour.
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