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287227 juin 2018 – Les “Tourbillon crisique” (je parle de la rubrique, proclamée invariable) tourbillonnent, se suivent et s’imposent, et se ressemblent d’une certaine façon tout en étant chaque fois différentes. Elles s’accumulent, ces rubriques, tentant péniblement de rendre compte d’un mouvement devenu fou, fait de dynamiques folles rassemblant des acteurs déments, chaque jour dévoilant sa folie particulière... Même les esprits les plus déterminés ne s’y reconnaissent plus. Prenez un Obrador, dont on nous dit qu’il sera élu dimanche président du Mexique et dont l’élection devrait déclencher une phase de tension terrible avec les USA, sinon une guerre civile, – et le voilà qui doit se dire : “Ces gringos-yankees, ils sont fous ! Ils n’ont même pas attendu mon élection pour commencer ‘leur’ guerre civile ! Ont-ils besoin de moi pour ça ?”
Il faut dire que la Grande République s’est à nouveau enflammée comme une torche mal éteinte, – non, pardon, qui ne s’éteint jamais, qui attend chaque instant d’occasion pour faire éruption à nouveau. C’est la torche du “désordre éclairant le monde”. L’affaire des enfants migrants séparés de leurs parents, mis dans des camps différents, d’ailleurs selon des législations héritées de l’époque Obama, a lancé une nouvelle phase de l’insurrection absolument increvable, sans fin, impossible à stopper, contre le clown-bouffon (et Messie ?) qui les dirige, – qui prétend les diriger, qui ne dirige personne, qui s’en fout d’ailleurs parce qu’il n’en fait qu’à sa tête... On a les présidents qu’on peut dans ces Temps du Grand Trouble, la France de la Fête de la musique à l’Élysée et d’autres fleurons de notre civilisation peuvent en témoigner.
Un parlementaire de la Chambre a posté un tweet : « America is heading in the direction of another Harpers Ferry. After that comes Ft. Sumter » (Consultez vos Wikipédia : Harpers Ferry et Fort Sumter sont deux épisodes menant à la Guerre de Sécession.) Ils sont tous d’accord, c’est vraiment le sentiment et le jugement qui importent aujourd’hui, et il est complètement inutile de se donner la peine de traduire tant ces mots-là résonnent dans nos esprits. « I think we’re at the beginning of a soft civil war. … I don’t know if the country gets out of it whole », dit le “political scientist” Thomas Schaller ; et le professeur Glenn Harlan Reynolds interroge “Est-ce que l’Amérique se dirige vers une guerre civile ?”, pour répondre, après avoir répondu que oui, que cette guerre civile est d’ailleurs d’ores et déjà en marche “à un bon rythme” : « Will it get worse? Probably. » L’auteur Tom Ricks approuve tout cela, et moi, voyez-vous, je ne suis pas d’un avis très différent.
.... Ce à quoi ajoute, fort justement, notre ami James Howard Kunstler : « Le problème est que les entités qui sont dans l’attente pour remplacer à la fois ces démocrates et ces républicains devenus inutiles, irresponsables et sans le moindre courage, sont le chaos et la violence, et non des partis constitués avec des programmes politiques cohérents. Les États-Unis, et en réalité toutes les nations dites avancées sur terre, se dirigent vers une ère de pénurie et d'austérité qui risque de se présenter comme un terrible et meurtrier désordre. »
Kunstler a raison de parler de “toutes les nations dites avancées” car nous sommes dans le même luxueux paquebot à la coque criblée de voies d'eau pleines de flots d’immigrants, – le Titanic dans sa version postmoderne, on s’en serait douté. Nous, en Europe, dans le chef de nos irresponsables dirigeants, sommes complètement responsables, bien sûr sous la magistère de nos maîtres d’Outre-Atlantique et spécifiquement du progressiste-sociétal Obama lui-même, – et ceci explique cela, – donc, complètement responsables par nos guerres infâmes de cette crise migratoire. (Voyez l’article d’Eric Zuesse.) Ce qui est à la fois sympathique et ironique, c’est que le Système a ainsi tracé des avenues impériales pour nos terrifiants populistes, dont certains s’avèrent drôlement pugnaces et terriblement activistes (voyez l’Italien Salvini), et qui plongent dans leur 19th Nervous Breakdown les distinguées journalistes-dames de la BBC interviewant dans un état d’une terrible et indescriptible indignation un ministre du gouvernement Orban stupéfait par cette intrusion télévisuelle. Tel autre sage nous disait bien que la libération de la femmes apporterait enfin un peu de sagesse, de tendresse et de bienveillance dans ce monde plein de brutes et de fureur, raconté par un mec obtus et qui ne signifie rien.
J’irais vers ma conclusion en vous signalant la délicieuse aventure de l’ancien secrétaire général de l’OTAN et Haut Représentant de l’UE Javier Solana qui s’est vu refuser un visa pour les USA pour une série de séminaires et de conférences parce qu’il s’était rendu en Iran. C’est indubitable, il y est allé, en Iran, puisqu’il a négocié l’accord avec les Iraniens au nom de l’UE, avec ses amis américains et russes. On s’est quand même un peu inquiété de la chose, à “D.C.-la-folle” et l’on a découvert que le décisionnaire-suprême pour la délivrance des visas était un algorithme du temps d’Obama. (Mais certains jugent, et on les comprend, que l’actuel POTUS-clown-bouffon a une grande part de responsabilité là-dedans.)
Cela a été à un point que notre ancien ambassadeur à l’ONU puis aux USA Gérard Arraud, pourtant fort élégant et fort ami de “our American friends”, a tweeté, en American-English comme il se doit : « Strange that our American friends are discovering only now this Obama regulation. Scores of European scholars, parlementarians and business people have already faced the same constraints. »
Enfin, croyez-vous qu’il soit utile de tenter d’approcher une vérité-de-situation, même sur ce cas accessoire mais si symbolique du Solana, qui nous montre que la crise de l’immigration avait précédé Trump ? Tout comme de savoir si l’immigration, d’ailleurs enfantée par notre propre barbarie guerrière où trônent bien haut, vertu au vent, ces mêmes progressistes-interventionnistes qui nous jettent en pleine poire l’insupportabilité de leur vertu offensée, finira effectivement par une guerre civile (“soft”, certes) ? Mais non mais non, inutile démarche, parce que la guerre civile s’est depuis longtemps constituée en un tourbillon crisique (le vrai, pas la rubrique), qui tourne dans leurs têtes et nullement à nos frontières.
Il y a un signe de Dieu, qui pourrait bien être en train de se réveiller pour faire ses comptes, dans cette correspondance des deux crises sur le même thème selon des origines complètement différentes, sur les deux rives de notre Atlantique commune, pour des avatars complètement différents, et pourtant toutes deux dans le même sens et selon un destin qui se révèle commun. La solidarité transatlantique mène à tout, y compris à la Chute commune.
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