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2062Nous présentons ci-dessous un texte de Bryan MacDonald qui résume fort justement ce que fut le G-20 du week-end dernier en Turquie, qui l’assortit d’un historique essentiel sur les relations entre la Russie le bloc BAO, et qui conclut par la proclamation de l’unité du “monde civilisé” contre Daesh. Nous employons à dessein cette expression de “monde civilisé” qui n’est certainement pas dans nos habitudes de plume, et de moins en moins, pour marquer justement le paradoxe de notre présentation-commentaire : notre accord complet avec l’essentiel du texte (l’essentiel du volume du texte : historique des relations Russie-BAO et description du G-20 d’il y a trois jours), et notre désaccord complet avec sa conclusion (l’essentiel du sens du texte contenu dans la plus infime partie : les quelques lignes du dernier paragraphe).
On comprendra que le choix de ce texte qui pourrait paraître paradoxal pour qui veut plaider sa cause, est évidemment fait à dessein. Il nous intéresse hautement de présenter un texte qui dit pour l’essentiel les vérités-de-situation du passé et du dernier événement qui importe, pour en tirer une conclusion qui est à notre avis erronée ; ainsi pouvons-nous mieux cerner ce qui est à notre sens la question fondamentale de notre temps de tempête. Tout cela est dit, – “à dessein”, là aussi, – par souci de loyauté vis-à-vis de l’auteur, parce que nous nous proclamons sans la moindre réserve que Bryan MacDonald, collaborateur régulier de RT comme commentateur, est effectivement un excellent commentateur qui ne se laisse jamais berner par le Système. Simplement, notre avis est que, dans sa conclusion, il se trompe du tout au tout, d’une façon absolument compréhensible et qui ne le disqualifie en rien ; de toutes les façons, il s’agit bien entendu de notre prise de position et nullement de la défense de ce que nous jugerions être une réalité objective. Cela est dit d’autant plus aisément que l’on sait bien que, pour nous, la réalité objective n’existe plus et que nous devons nous en sortir avec les éclairs de Vérité, les vérités-de-situation que nous parvenons à saisir, et cela, chacun (et donc nous-mêmes) avec sa propre responsabilité.
MacDonald présente le G-20 et y voit un climat fondamentalement modifié par rapport aux réunions précédentes de cette sorte, surtout les plus récentes. Cette modification se trouve dans le fait que Poutine est passé, officieusement mais presque officiellement, du rang de paria au rang de triomphateur. Justement, avant d’arriver à l’épisode actuel du “Poutine-triomphateur”, MacDonald rappelle ce qui fut l’épisode de “Poutine-paria”, la grossièreté et la stupidité du bloc BAO, sa complète soumission au déterminisme-narrativiste à l’encontre de la Russie qui commença, pour l’épisode qui semble être clos, en septembre 2011 quand Poutine annonça sa candidature à la présidence. (C’est à peu près la chronologie qu’on accepte dans cette officine de dedefensa.org, mais selon d’autres arguments, ou plutôt d’autres causes fondamentales, comme dans le Journal dde.crisis du 25 octobre dernier.) Le texte de MacDonald est déjà intéressant à cet égard, par comparaison à toutes les plumes-Système qui reconnaissent du bout des lèvres qu’effectivement Poutine tient aujourd’hui le haut du pavé et qu’il n’est peut-être pas si mauvaise créature qu’on l’écrivait il y a quelques semaines. Lui, MacDonald, n’hésite pas à rappeler toutes les vilenies, fourberies, montages, grossières narrative et ainsi de suite à un niveau incroyable de bassesse, qui furent lancés contre le président russe dont on alla tout de même jusqu’à suggérer (en mai 2015, ce n’est pas si vieux) qu’il mangeait des steaks taillés dans les corps des soldats russes tués par la vaillante armée de Porochenko dans la nième invasion de l’Ukraine.
Puis il passe au G-20 où, effectivement Poutine parut au sommet d’un redressement-éclair effectué en deux coups sans qu’on doive le charger de quelque soupçon que ce soit puisque ce sont les dieux qui ont parlé, – l’offensive russe en Syrie et le 13-novembre de Paris, deux démonstrations par le feu et le sang qu’il a raison contre les autres. Obama ne s’y est pas trompé, qui a eu un entretien avec Poutine, en marge, non seulement du G-20 mais du cocktail clôturant une journée de ce G-20, à peine à l’écart, au vu et au su de toutes les excellences. (Tandis que le texte de MacDonald est illustré d’un autre échange de type-plaisanterie où l’on voit Obama sourire de toutes ses dents qu’il a nombreuses avec le président russe, il y a cette vidéo inattendue, de RT, où l’on voit un personnage, journaliste ou espion [de Daesh ? De Hollande ? De BHL ?] tentant de se rapprocher du coin discret où Poutine est visible face à Obama qui lui parle, avec Susan Rice de dos et une quatrième personne de face, – pour saisir les nuances de la conversation...)
MacDonald ne manque pas de mentionner, mais un peu trop rapidement peut-être, l’intervention la plus remarquable de Poutine, qui eut lieu lors de la conférence de presse d’après-G-20. On y entendit Poutine annoncer que ses services lui avaient fourni l’identité des quarante pays qui aident financièrement Daesh, et que certains d’entre eux se trouvaient au G-20, signant un communiqué qui sonnent comme une déclaration de guerre à l’organisation terroriste. « Au sommet du G20, qui s’est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20. “Lors du sommet j’ai donné des exemples basées sur nos données du financement de Daesh par des individus privés. Cet argent vient de 40 pays, parmi lesquels participent des pays-membres du G20...” » (Selon RT)
Ce “détail”-là, qui fit sensation, est de plus intéressants, factuellement et symboliquement, et par conséquent il faut le garder à l’esprit. En attendant, on s’achemine vers la fin du texte de MacDonald, décrivant effectivement la mobilisation en train de se faire contre Daesh, que le journaliste conclut de cette façon : « Le fait est que, de San Diego à Vladivostok et de Lisbonne à Sotchi, nous faisons face à un ennemi commun qui peut potentiellement détruire notre “façon de vivre”. Un ennemi qui nous considère tous avec un égal mépris et qui ne fait aucune différence entre l’Est et l’Ouest. La Russie et les pays de l’OTAN sont en train de découvrir qu’ils ont plus de choses en commun que de choses qui les divisent. Le danger réel, c’est l’État Islamique. Tout le reste est de l’accessoire dans l’accessoire. »
Il est vrai qu’il n’y a pas de conclusion avec laquelle nous puissions être en plus complet désaccord. Il nous semble que cette attitude est amplement justifiée par le contraste entre cette affirmation, et l’intervention de Poutine souligné un paragraphe plus haut. Comment peut-on justifier l’affirmation qu’enfin l’unité totale, globale, est réalisée contre Daesh alors qu’en même temps l’on sait que du financement de Daesh vient notamment de quarante pays, dont certains sont au sommet du G-20, – inutile d’essayer de “suivre mon regard” tant la chose est éculée à force d’être connue. La précision qu’il s’agit d’“individus privés”, – très diplomatique en laissant la porte ouverte au sauvetage de la face, – n’a strictement aucune importance lorsque l’on sait comment fonctionnent les uns et les autres, comment les processus d’aide aux islamistes par des “réseaux privés” sont en place et en fonctionnement depuis des décennies puisqu’ils ont commencé à fonctionner à plein au début des années 1980 avec les arrangements entre la CIA de Bill Casey (ami de Reagan venu de Wall Street), l’Égypte de Sadate-Moubarak, l’Arabie, le Pakistan, d’abord vers l’Afghanistan puis vers toutes les directions possibles. Cela va-t-il s’arrêter du jour au lendemain par la grâce du G-20 ? Certes, ce ne sera pas la première fois que de telles pratiques de la poursuites des “affaires” entre deux ennemis déclarés en guerre se poursuivent durant ce conflit, – cela se fit même, comme on le sait, entre les USA et l’Allemagne nazie. (Voir nos textes du 16 novembre 2010 et du 9 mai 2014.) Mais elles atteignent aujourd’hui des proportions telles qu’on peut, qu’on doit parler d’une substance différente de la chose. Les imbrications des mêmes pays dans des camps opposés, parfois de plusieurs manières antagonistes, rendent compte d’une situation inextricable de désordre en même temps qu’elles rendent absolument opaques les orientations, les véritables ambitions des diverses organisations impliquées, y compris Daesh lui-même, à un point qu’il devient inutile de tenter de démêler ce qui ne peut l’être, pour s’en tenir aux tendances qu’on peut saisir et interpréter pour essentielles, qui suffisent à notre édification en devenant des vérités-de-situation.
... Et l’une de ces vérités-de-situation, justement, c’est l’ambiguïté totale de la situation, qui se retrouve pareillement chez un Poutine, quelles que soient les vertus qu’on puisse lui trouver. Par son expérience, par son caractère, par sa méthode, par la force même des situations, Poutine apparaît nécessairement, – nous dirions même sans qu'il en soit nécessairement conscient, – comme un personnage ambigu. Cela n’est d’ailleurs pas le diminuer, ses “partenaires” étant en général bien moins estimables, personnages aux caractères faibles et à la psychologie épuisée, et donc manipulés par les évènements, – nous disons bien par les évènements et nullement par des puissances humaines occultes ; cela est reconnaître les faits, pour simplement s’interroger sur un point très clair, qui n’est pas la première occurrence de s’y arrêter puisque cette question est déjà venue souvent dans ces colonnes : Poutine croit-il possible d’organiser avec les autres pays une sorte de “nouvel ordre” du monde, multipolaire, à peu près stabilisé, notamment en s’appuyant sur le ciment d’un combat commun contre Daesh ; ou bien fait-il cela parce qu’il est logique d’agir dans ce sens, mais sans réel espoir de vraiment aboutir ? Même si l’action est pour l’instant similaire, la question est importante et ne peut se cantonner à la seule psychologie et à la documentation académique. Selon qu’il croit ceci ou cela, Poutine abordera d’une manière différente tel ou tel événement, parfois avec des nuances essentielles dont les effets seront très importants.
Peut-être même l’homme navigue-t-il à vue, nullement par ignorance mais par expérience (il a vécu la dissolution-expresss de l'URSS), se contentant d’appréhender au mieux les spasmes de ses “partenaires” et de protéger à mesure les intérêts de la Russie, tout en n’espérant pas trop dans la manufacture de plans importants à long terme, de Grand Dessein ou de Grand Jeu. Ce serait sans doute l’hypothèse la plus intéressante finalement, intégrant deux aspects en général reconnus de sa personnalité, qui sont une vision froidement réaliste des choses et une prudence constante dans l’action, y compris dans les actions les plus décidées et les plus rapides ; et, surtout, impliquant que Poutine ne serait pas loin d’admettre que le système général du monde, – bref, le Système, dont lui-même fait nécessairement “partie-en-partie”, – n’est pas vraiment réformable et qu’il faut donc attendre des bouleversements majeurs en acceptant l’idée qu’on n’en soit ni l’initiateur ni le maître.
... Voici donc le texte de RT, de Bryan MacDonald, journaliste irlandais, commentateur politique pour RTE et Newstalk en Irlande aussi bien que de RT en Russie. Le texte est daté de ce 18 novembre 2015, le titre original étant « Putin, Russia and the West: After Paris & Sinai, G20 summit is bad news for ISIS terrorists ».
Patient, consistent Russian diplomacy has trumped short-term Western hypocrisy. Reduced to desperation, NATO leaders finally attempted a rapprochement with Moscow at the G20.
The current schism between Russia and the West began in September 2011. Speaking at the United Russia party congress, then President Dmitry Medvedev announced his intention not to seek a second term and advised his party to select Vladimir Putin as its Presidential candidate. The American elite were roughly as enthusiastic about the idea as Donald Rumsfeld would be at the prospect of visiting a peace rally. From that moment, Russia has been under an unprecedented barrage of negative Western propaganda. From insulting its leaders and voters to gloating at Russia’s recent economic setbacks, the information war has been unrelenting.
In 2013, the hostility escalated. America began to aggressively and illegally intervene in Syria’s Civil War. Of course, the incumbent Damascus government it opposed was a long-term ally of Moscow. Later that year, the US sponsored the Maidan movement in Russia’s neighbor, Ukraine. A few months later, Washington actively backed a violent coup in Kiev which unleashed a civil war in the country. American interference went as deep as choosing the fractured state’s new ruling administration.
Russia’s responses were reactionary. US intervention had destroyed a delicate ethnic and religious balance between western and eastern Ukraine. Fearful of the Maidan regime’s militant Russophobia, and its public alliances with neo-Nazi elements, the ethnic Russian south and east of Ukraine sought Moscow’s support. Putin obliged by supporting rebels in Donetsk and Lugansk and reversing a Soviet-era edict which transferred Crimea to Kiev's control, against the wishes of the majority of its residents. In response, NATO and EU members instigated punitive sanctions on Russia. The Kremlin responded with counter-sanctions on their agricultural produce.
By mid-2014, the atmosphere was toxic. In the compliant Western media, Putin was portrayed as being somewhere between Adolf Hitler and Idi Amin. In fact, Britain’s unelected head-of-state in waiting, Prince Charles branded him the “same as Hitler”. Meanwhile, a prominent American senator and failed Presidential candidate, John McCain, dubbed Russia “a gas station masquerading as a country.”
Amidst this barrage, Russians kept their dignity. While Barack Obama openly mocked Russia, Putin continued to describe America and its allies as “partners”.
As America’s campaign against Syria’s government and ISIS became bogged down, Putin upped the ante this autumn by launching Russian airstrikes against the terrorists. Washington’s tactics had been bipolar. Simultaneously attacking both ISIS and the only forces capable of actually defeating it in combat. The Kremlin’s focus was consistent by comparison.
At first, the Western media machine continued its anti-Russian campaign. An American neocon comic, The Daily Beast, even alleged that “Putin was giving ISIS an air force.” This ridiculous narrative was picked up by Washington’s useful Russian idiots like Garry Kasparov. The nonsense wasn’t confined to the US. In London, The Daily Express alleged that Britain’s RAF was authorized to shoot down Russian planes. This, despite Westminster refusing to authorize British involvement in the first place.
Then, suddenly, everything changed. A Russian airliner was destroyed by an ISIS bomb, killing 224 innocents. Indeed, The Daily Beast’s editors are lucky to be so detached from planet reality. If they had a shred of decency, they’d have noticed that blowing up a civilian passenger jet would have been a strange way for ISIS to repay Russia for its supposed efforts in providing them with an air force. After the Sinai attack, the Western media’s anti-Russian narrative imploded. Most readers are not stupid.
While Russia was mourning its dead, ISIS struck in Paris. At the time of writing, 129 people had been confirmed dead, with more than 350 injured. In the aftermath, French President Francois Hollande spoke of uniting Russia and the West to destroy ISIS at last. Ironically, this is exactly what Putin proposed in September at Sochi’s Valdai meeting.” A union, "similar to the anti-Hitler coalition” to annihilate the terrorists.
At the G20, all had changed. In the 2014 Australian summit, Western leaders had tried to make Putin a pariah. The host, Tony Abbot, threatened to physically assault him, using a bizarre Australian Football term, “shirtfronting.” David Cameron publicly mocked him at the same time, Canada’s subsequently deposed Prime Minister Stephen Harper barely shook his hand.
This year’s reaction was rather different. Barack Obama was snapped deep in conclave with the Russian leader on Sunday night. The following day, the pair were photographed sharing a joke. Meanwhile, David Cameron’s stance had shifted 180 degrees. For his part, Putin even admitted that London had been sharing intelligence with Russia in the wake of the Sinai atrocity.
Unsurprisingly, Putin wasn't happy to simply accept pats on the head from his “partners.” He revealed Russian evidence that ISIS terrorists appear to be financed from 40 countries, including some G20 member states. Putin also spoke of the urgent need to curb the illegal oil trade by IS. “I’ve shown our colleagues photos taken from space and from aircraft which clearly demonstrate the scale of the illegal trade in oil and petroleum products,” he said. “The motorcade of refueling vehicles stretched for dozens of kilometers, so that from a height of 4,000 to 5,000 meters they stretch beyond the horizon.” Putin compared the convoy to gas and oil pipeline systems.
Nevertheless, he acknowledged America's change in stance. “But life is always evolving and at a very fast pace, often teaching us lessons. And I think that now the realization that an effective fight [against terror] can only be staged together is coming to everybody,” the Russian leader added.
As a non-Arabic speaker, I can’t claim to understand how ISIS thinks. Of course, this fails to prevent some American neoconservative activists who also can’t speak the tongue from claiming to be experts on the subject. However, there’s little doubt that the jihadist nutters have been the biggest winners from previous divisions between Moscow and the West.
Just ponder it a moment. The two Christian military superpowers - the US and Russia - tearing themselves asunder over a semi-failed state on Europe’s edge, while their real enemy ran amok in the Middle East. Imagine if, in 1941, Washington and Moscow had been jousting over, say, Western Sahara while Hitler was galloping across Europe? That’s close to what has happened in the last two years. Sideshows distracting from the main event.
While ISIS can’t send Panzers and squadrons of Wehrmacht to Russia, America or the EU, it can destabilize them in other forms. Many of those existential. For Brussels, a few more major terror attacks would almost certainly spell the end of Schengen and the concept of open borders. The European project would find it difficult to recover from such a step backwards. The Kremlin fears a successful ISIS fuelling jihadism in the volatile Kavkaz, or Caucasus region.
While large-scale Islamic terror shocks are relatively new to Europe, Russia has been on the frontline for years. Back in 2013, 34 people died in two separate suicide attacks in Volgograd. That followed a 2011 assault on Moscow’s Domodedovo Airport in which 37 were slaughtered. Sadly, these were minor calamities compared to 2002’s Moscow Theatre hostage crisis (over 130 innocent civilians were killed) and Beslan, two years later, where over 300 civilians, including 186 children lost their lives. Thus, terrorism is not an abstract concept for Russians, even if their suffering is under-reported in the West.
The US itself is less threatened by Islamic terror than Russia or the EU. A tough visa regime, distance and a large body of water insulate it somewhat. Of course, that didn’t prevent the 9/11 attacks on New York.
The fact is that from San Diego to Vladivostok and Lisbon to Sochi, we face a common enemy that can potentially destroy our way of life. A foe that views everyone with equal distain and doesn’t differentiate between east and west. Russia and the NATO countries are now discovering that there are more things that unite them than divide them. The real danger is ISIS. Everything else is a sideshow within a sideshow.
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