• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Patrice-Hans Perrier sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on trouve régulièrement des articles sur ce site depuis le premier d’entre eux, le 11 mars 2015. • PHP, comme nous l’appelons chaleureusement, développe dans ces Carnets une entreprise intéressante qui est présentée avec le premier article dans ce cadre, – une série sur “les Utopies” devant constituer un véritable essai. • En même temps, bien entendu, on trouve des articles généraux sur les centres d’intérêt habituels de l’auteur, — selon sa propre définition, « Article de réflexion sur la quête identitaire au cœur du mondialisme ».
• Patrice-Hans Perrier édite, de son Québec natal, son propre site, Carnets d’un promeneur (https://patricehansperrier.wordpress.com/), que nous vous engageons à visiter.
« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée ».
Mathieu 10:34 – Bible Louis Second
Contrairement à bien des idées reçues, Jésus n’a jamais été une victime propitiatoire, selon la définition qu’en donne l’ancienne loi hébraïque. Le Messie est un envoyé de Dieu chargé de nous apporter la lumière vespérale qui témoigne de la fin de l’Ancien Monde pour que l’homme nouveau puisse renaître. Ceux qui ont repris en main les destinées du Saint Empire Romain auront transformé Jésus en bouc émissaire afin qu’il puisse servir de figure tutélaire auprès des masses qu’il convenait de toujours asservir un peu plus.
Se qualifiant d’« Agneau de Dieu », Jésus signifiait qu’il était venu offrir sa vie en juste sacrifice pour la rémission de nos péchés, mais pas comme bouc émissaire. Personne ne doit porter la faute des autres. Le don de soi est l’insigne marque de la grandeur et de la royauté. En effet, celui qui est consacré en qualité de ROI devrait normalement porter en lui toutes les qualités insignes qui font du titulaire un véritable nautonier, c’est-à-dire un passeur de lumière et un arbitre suprême. Le Roi veille à l’équité, à la réconciliation des partis et au rayonnement du royaume compris comme une agrégation d’« hommes de bonne volonté ». Le règne du souverain est un véritable sacerdoce puisqu’il prend sur ses épaules les destinées de chacun de ses sujets et de l’ensemble de l’humaine communauté.
(Suite)
Qu'ainsi brille la lumière et que le chemin du cœur nous mène jusqu’aux horizons de la supra conscience enfin accomplie.
« Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l’oppression et la royauté et dans la résistance en Jésus, je me suis trouvé en l’île qu’on appelle Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus ».
– Apocalypse ou livre de la révélation ou du dévoilement selon Saint Jean.
Nous vivons, à n’en point douter, une véritable apocalypse qui brouille les pistes et risque de détrôner toutes ces idoles qui règnent sur les heures de notre enfermement dans la prison panoptique de la gouvernance du « siècle ». Le « siècle » ou citadelle du Veau d’or n’a plus cours puisque les termes du contrat qui nous liait aux Maitres de la monnaie sont caducs. La Banque ne se contente plus de rançonner les esclaves de la nouvelle économie de la déprédation, mais elle exige que tous se conforment au retournement généralisé du langage humain. Le LOGOS est sur le point d’expirer et c’est le règne du CHAOS qui menace de figer la divine création dans un simulacre de vie, une copie conforme des lois d’un univers réduit à n’être plus qu’un simple algorithme.
(Suite)
A l’heure de l’ubiquité des échanges numériques, dans un contexte où les conventions culturelles sont battues en brèche, la cité se meurt faute d’oxygène. Il ne demeure qu’un vague agrégat d’intérêts disparates mettant en scène des acteurs qui meublent l’espace civique comme des potiches. La médiation n’est plus le lot des clercs d’autrefois : les grands prêtres du spectacle médiatique arbitrent aux différents qui ne manquent de se multiplier alors que le « vivre ensemble » n’est plus qu’une vague chimère. Il convient de rassembler les gens autour d’événements construits comme autant de célébration vides de sens, le temps de célébrer une fête païenne ou chrétienne travestie en journée de la consommation, le temps d’une fugace fuite en avant.
Les médias, comme l’ancien bréviaire de nos pères et mères, scandent le temps de la liturgie d’une société de la consommation qui a chassé tous les rituels qui marquaient d’une pierre blanche les fondations de la cité. Il n’y a presque plus de naissances, encore moins de baptêmes à célébrer; alors pourquoi ne pas se concentrer sur la naissance des stars du monde du spectacle qui, à l’instar des certains astres fugaces, ne font que passer le temps de nous distraire de nous-mêmes. Les récoltes se font rares : toujours moins de fêtes paysannes destinées à célébrer la corne d’abondance des produits d’un terroir laissé en friche entre les mains des promoteurs immobiliers. Plus personne ne se joint à la cohorte des foules venues assister au mouillage d’une embarcation qui transportera les pêcheurs vers le large. Chacun de son côté, prostré devant son site pornographique, pourquoi prendre la peine de rencontrer des partenaires afin de tisser des relations qui culmineront par un mariage ? Une autre célébration qui disparaît de la carte … sauf pour les vedettes d’Hollywood qui célèbrent de nouvelles épousailles au moment de changer leur garde-robe, entre deux saisons de tournage. Plus de baptêmes, presque plus de mariages et jusqu’aux enterrements de nos aïeux qui sont proscrits par cette société narcissique qui refuse de célébrer les moments charnières qui permettaient à la cité de se retrouver au gré de rituels qui survivaient à l’effondrement des empires.
(Suite)
Notre mise en confinement forcé marque un point de non-retour dans le grand œuvre des faussaires qui président à nos destinées. De Mai 1968 à l’attentat sous fausse bannière du 11 septembre 2001, nous étions plongés dans une grande kermesse qui consistait à briser les tabous qui fondaient nos sociétés pérennes. Philippe Muray l’a parfaitement bien exprimé dans son essai Après l’histoire – Tome Ien nous aidant à saisir l’importance de cette transition capitale. Ainsi, si l’on se fie aux hypothèses de Muray « l’ouragan de l’indifférenciation parcourt à une cadence de plus en plus rapide tous les domaines d’activités humaines, et comme cet ouragan propage une doctrine de néant, ou d’acceptation de ce qui est, il est irréfutable. À la lettre, il décourage toute pensée critique; il en est la fin ».
Et, alors que cet intermède se mettait à disloquer nos repères anthropologiques et culturels, nous avons perdu le fil de l’histoire. Prisonniers d’une « société des loisirs » idéalisée et factice, nous devions redoubler d’efforts dans un contexte où notre pouvoir d’achat s’est mis à fondre comme neige au soleil au tournant des années 1981. La « société des loisirs » et ses promesses hédonistes n’ont pas été capables de résister à l’épreuve du réel. De plaisanciers stupéfaits exposés à la musique psychédélique des années 1960, nous sommes devenus des forçats au fur et à mesure que les grands régisseurs de la « société spectaculaire » se mettaient à resserrer les écrous. Pris en serre entre nos désirs de pacotille et cet imprévisible retour de bâton, nous étions enfin prêts à céder à la dictature du consentement du nouveau millénaire. Interloqués, plusieurs se sentent pris de cours par une pandémie qui met la table pour la confiscation des libertés civiles dans leur plus simple appareil. Profitant de cette catastrophe providentielle, la classe politique vient de décréter l’état d’urgence en occident.
(Suite)
Dans leur incapacité presque absolue d’analyser, c’est-à-dire de critiquer, d’ironiser et de juger les événements qu’ils devraient en principe traiter, les journalistes confiturés, les scribes médiatiques et les malléables penseurs du temps comme il va n’ont plus que le mot « fête », en toute circonstance, quel que soit le sujet qu’ils traitent, et ils ne s’aperçoivent même pas de ce ressassement. Philippe Muray, dans Après l’histoire, 1998
De nos jours, en 2020, on pourrait remplacer le terme fête employé par Muray par celui de catastrophe. En effet, la pandémie de coronavirus représente une catastrophe qui tombe à pic pour alimenter le moulin à boniments de nos scribes stipendiés depuis que la fête s’est terminée aux alentours d’un 11 septembre 2001 qui venait clôturer de manière définitive la grande kermesse sociétale inaugurée sous le règne de Mai 68. Ainsi, de fil en aiguille, les campagnes d’ingénieries sociales auront fini par porter leurs fruits : la grande kermesse libérale-libertaire ayant servi à inoculer le virus du consentement. L’esprit critique anesthésié, la voie était pavée pour l’avènement d’une série de catastrophes providentielles.
(Suite)
Gérard Depardieu nous a gratifié d’une tirade libératrice alors qu’il conduisait avec nonchalance une Citroën DS zigzaguant à la fin de l’opus Les Valseuses. Toisant son pote Patrick Dewaere qui, manifestement, n’arrive pas à jouir du moment présent, alors que Miou Miou lui tripote les cheveux avec un air taquin, Depardieu met les points sur les i : « On n’est pas bien là ? Paisibles, à la fraîche, décontractés du gland … et on bandera quand on aura envie de bander ! » Tout est dit à une époque où les mœurs étaient revisitées par une bande de voyous qui se servaient du septième art comme d’un exutoire favorisant une libération sexuelle pas toujours aussi factice qu’on veut bien nous le faire croire.
1974, c’est loin, manifestement à une autre époque, à des années-lumière de la nôtre … pour preuve les analyses d’un Philippe Muray pour qui les européistes de 1998 célébraient le trentenaire de Mai 68 afin de phagocyter la remise en question de « l’ordre ancien » pour justifier la mise en place d’un « ordre nouveau » destiné à nous imposer un globalisme qui finira par réprimer dans le sang les jacqueries actuelles des Gilets jaunes.
(Suite)
La chasse aux hérétiques se poursuit contre toute attente en 2020, dans un contexte où les autorités politiques s’alignent de plus en plus sur une doxa globaliste qui ne fait plus de concessions. Jadis, lorsque le Moyen Âge chrétien était à son apogée, l’église de Rome avait confié aux frères prêcheurs le mandat d’enquêter sur les déviants qui osaient défier la doxa d’une doctrine patristique qui s’érigeait en rempart contre les influences du « malin ». Si les thuriféraires de la Révolution française ont réussi à mettre à bas les influences du haut clergé, il n’en demeure pas moins que leurs successeurs s’acharnent actuellement à reconstruire les fondations d’une inquisition toujours à la manoeuvre.
L’inquisition, instituée par le pape Grégoire IX, était une juridiction ecclésiastique d’exception qui avait les pleins pouvoirs en matière d’investigation et de répression des crimes d’hérésie ou d’apostasie qui jalonnaient l’« âge d’or » d’un Moyen Âge représentant la morphogénèse d’une modernité lente à éclore. Manifestement instrumentalisée dans la péninsule ibérique par les pouvoirs séculiers, l’inquisition allait se métamorphoser en véritable tribunal politique durant la période dite du Moyen Âge tardif. Tristement rendue célèbre par son zèle et ses déboires, l’inquisition aura frappé les esprits à ce point que le terme est devenu au fil du temps un synonyme d’enquête vexatoire, poussée à l’extrême par un pouvoir arbitraire. D’où la figure de l’inquisiteur emprunté par George Orwell pour composer son personnage de Big Brother, dans son roman d’anticipation 1984, ou celle de la physionomie inquiétante du Grand inquisiteur brossée par Fiodor Dostoïevski dans Les Frères Karamazov.
(Suite)
Nous parachevons, ici, une série de billets qui a démarré avec « Le théorème irrésolu de Pier Paolo Pasolini », en 2015, et s’est conclue par le biais d’une récente revue des procédés à l’œuvre dans la littérature du Marquis de Sade ou de Michel Houellebecq. C’est, probablement, la dernière mouture cinématographique du personnage dantesque du Joker qui a agi comme un catalyseur nous forçant à nous épancher sur l’inextricable théorème de la vertu corrompue par le vice. Qu’est-ce que le Joker incarné par Joaquin Phoenix et Salo de Pasolini ont en commun ? C’est bien simple : l’oligarchie, au nom d’un pouvoir suprême conféré par une « ascendance divine », massacre l’innocence de ses victimes, ceux qui feignent de regarder « ailleurs ».
Le pouvoir, afin d’asseoir sa légitimité, travaille invariablement sur le consentement collectif en isolant les récalcitrants afin de circonscrire un « mal primordial » qui menace la cohésion de son écosystème. Ceux et celles qui refusent de se prosterner face à l’horreur du quotidien domestiqué sont qualifiés de « mésadaptés » et doivent, conséquemment, se plier à un processus de réadaptation à défaut de quoi ils seront traqués comme des « hérétiques ». Inversant les rôles, la caste des possédants se lave les mains en invoquant son devoir de gardiens d’un troupeau qu’il convient de préserver des conséquences d’un mal rampant aux abords de la citadelle de cette cité fantasmée.
(Suite)
Nous reprenons le fil de la discussion sur la place des arts et culture dans le processus de domination de l’ORDO globaliste. Suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, plusieurs s’interrogent sur l’avenir de notre patrimoine culturel dans un contexte où les industries du divertissement sont en voie de reprendre totalement la main. Il y a péril en la demeure puisque les édiles parisiens, entièrement cautionnés par le gouvernement Macron, souhaitent profiter du grand chantier de reconstruction de la cathédrale gothique pour implanter un parc touristique au cœur de l’île de la Cité.
En outre, le président français a prévu un délai de cinq années pour rebâtir une partie de l’œuvre colossalequi avait mis plus de deux siècles pour aboutir. Une pléiade d’experts se sont élevés contre ce projet marathon et certains y voient une volonté politique de faire coïncider l’aboutissement du chantier avec la venue des Jeux olympiques dans la capitale française. Qui plus est, plusieurs cabinets d’architectes internationaux se sont bousculés au portillon afin de présenter des esquisses de projets futuristescomplètement irrespectueux de l’histoire et du patrimoine historique en présence. C’est un peu comme s’il fallait faire de Notre-Dame de Pariset de l’ensemble de l’île de la Cité une nouvelle destination prestigieuse dans le circuit des « nouvelles cités intelligentes » du futur.
(Suite)
À l’orée de 2020, nous allons remanier pour une troisième fois notre site afin de rendre justice à une Quête qui, si elle est ardue, nous récompense de ses innombrables bienfaits depuis les tout premiers débuts de l’expérience. Déjà, en 2010, nous avions rompu avec notre ancien métier de journaliste afin d’élaguer le travail de la réflexion critique sur les affaires d’une cité qui a fini par être dépossédée d’elle-même. Mes lecteurs auront compris que je ne m’intéressais plus aux affaires strictement montréalaises, mais que j’avais pris le parti de ratisser plus large au point où Les carnets d’un promeneur sont devenus une sorte d’observatoire de la décadence occidentale.
De fil en aiguille, j’ai mis en place une forme d’appareil critique – brouillon et informel certes – ayant pour but de passer à la moulinette l’« air du temps », c’est-à-dire les travers multiples qui caractérisent notre époque déliquescente. Mon éditeur belge, Philippe Grasset, ancien journaliste et analyste, travaille à partir d’une grille de lecture qui s’intéresse aux crises qui sévissent en occident. Son approche s’apparente à celle de Dmitry Orlov, un autre chroniqueur qui met le cap sur une analyse « crisique » des mutations qui nous attendent au détour. Parce qu’il faut bien admettre que l’occident est en crise et pas n’importe laquelle.
(Suite)
Quand la bio-métamorphose du genre humain nous est présentée comme un phénomène inéluctable - 5epartie de la série sur les Utopies
Le créateur de bandes dessinées Enki Bilal était de passage à Montréal, du 21 au 23 novembre, dans le cadre d’un Salon du livrequi table de plus en plus sur les effets de mode pour appâter de nouvelles clientèles. Invité d’honneur de l’évènement, Bilal est venu présenter les deux premiers tomes de sa série intitulée BUG, sorte de saga qui tourne autour d’une crise informatique qui ferait en sorte de priver l’humanité entière de sa mémoire numérique. Ça tombe bien puisque Montréal se targue, depuis le « bogue de l’an 2000 », d’être une des capitales des industries numériques et un haut-lieu des arts technologiques.
(Suite)
De Mao Zedong à Andy Warhol la boucle est bouclée. Le roi de la peinture POP reprenant à son compte les techniques de l’AGIT-PROP dans la plus pure tradition d’un empire matérialiste et nihiliste.
Des «ready-made» de Marcel Duchamp jusqu’aux troupeaux de badauds dénudés pour être photographiés par Spencer Tunick, en passant par l’«arte povera» des années 1970-80, le monde de l’art occidental se contente de mettre en scène des rogatons qui témoignent de l’emprise incontestable et incontestée du marketing. L’«art contemporain» tient lieu de processus de récupération des produits de la culture du marketing, puisque la culture n’est plus un espace de représentation au service de la quête spirituelle d’une collectivité donnée.
La culture s’est transformée en carrefour de la mode, ne faisant qu’apprêter certaines tendances du jour en fonction de segments de consommateurs ou d’investisseurs qu’il convient de charmer. Les propagandistes de la culture POP, de l’agit-prop, des mass medias ou de la contreculture se sont saisi du monde culturel sous le fallacieux prétexte de nous libérer de la tutelle des élites bourgeoises ou aristocratiques.
(Suite)
Notre époque se caractérise par la tiédeur des gens, la langueur des récits médiatiques et l’absence de virilité à tous les niveaux. Les acteurs de la cité spectaculaire tergiversent en permanence, en attendant que les circonstances soient propices à un changement de cap leur permettant une sortie honorable. Bref, il s’agit, d’abord et avant tout, de ménager ses propres fesses tout en sacrifiant notre prochain en qualité de bouc émissaire salutaire.
Personne n’est responsable de quoi que ce soit, tous agissent en toute impunité, trop pressés de ramasser une mise qui n’est qu’un leurre pathétique puisque même les pensions de vieillesse des mieux nantis seront bientôt amputées. Cette culture de la mort a été travestie en culte de la performance à tous crins, véritable antienne du néolibéralisme.
Malheureusement, comme notre monnaie de singe qui déprécie chaque jour davantage, le force de travail est vite dévalorisée et les athlètes sont incapables de battre de nouveaux records sans l’aide de la pharmacopée contemporaine. Les spéculateurs misent, désormais, sur la déconfiture de l’économie occidentale afin de rafler une prime à la faillite qui sera réinjectée dans de nouveaux secteurs porteurs appelés, eux aussi, à être sacrifiés dans un proche futur. Notre économie de la déprédation est véritablement une fuite en avant morbide et délétère. Cette « mort à crédit » s’apparente à un suicide collectif à doses homéopathiques. Sans savoir à quelle sauce nous serons mangés, nous anticipons sur l’anéantissement de notre prochain afin d’être en mesure de tirer notre épingle du jeu. Notre épingle dans la botte de foin.
(Suite)
La nouvelle mouture cinématographique du Joker est inspirante puisqu’un nombre incalculable de bimbos de la presse aux ordres semble craindre que cet opus puisse inciter certains blancs-becs laissés pour compte à passer à l’acte.
Hommage à la démesure au cœur du quotidien des « cerveaux dérangés », cette nouvelle production hollywoodienne semble mettre la table pour un procès en règle de notre société post-industrielle. Société du paraître où les plus faibles sont prestement mis en quarantaine, en attendant qu’on les euthanasie. C’est dans ce contexte que la figure, désormais, emblématique du Joker nous interpelle, comme si le « mal ordinaire » qui dort dans les eaux mortes de l’Amérique finissait par engendrer des « misfit » [mésadaptés] qui représentent un danger pour la sécurité des pharisiens aux commandes.
(Suite)
Le dernier débat des chefs, organisé par le réseau TVA, nous aura permis de constater où se situe la ligne de flottaison de la rectitude politique en terres du Dominion canadien. Ainsi, nous réalisons que la « culture de la mort » a, bel et bien, un avenir rayonnant devant elle dans un contexte où la classe politique est tétanisée à la simple idée de pouvoir critiquer les canons de la doctrine d’un transhumanisme qui rayonne urbi et orbi. Chemin faisant, les technologies biomédicales au service de l’avortement industriel, de l’euthanasie des « vieux déchets » de la classe ouvrière ou de la modification des invariants du corps humain a un boulevard devant elle.
Le soi-disant « débat des chefs », mis en scène par le réseau TVA mercredi 2 octobre, aura eu le mérite de recadrer l’essentiel de la joute politique dans un contexte où le « droit de parole » est conditionné par une ligne de flottaison cruciale. Il s’agit, si vous désirez être admis dans le grand cirque politique, d’éviter de remettre en cause la DOXA officielle qui conditionne le discours des élites; mais tout autant cet agenda médiatique qui est dicté par les grandes agences de presse et de cotations boursières.
On parle d’un discours qui table sur l’antienne progressiste et les « droits de l’homme » afin de conditionner les affects des électeurs face à la programmatique du développement effréné du grand capital apatride et amoral. Le chef du Bloc québécois aura confisqué les clefs de la discussion en faisant sa « profession de foi », dès l’engagement des hostilités, envers les dogmes inattaquables du féminisme, du réchauffement climatique ou d’un « vivre ensemble progressiste ».
(Suite)
L’empire du faux semble diluer jusqu’à la notion de cycles de vie dans tout ce qu’elle comportait d’homéostatique, alors que la frontière entre le monde du travail et celui des loisirs n’existe plus. Il nous faut être disponible jour et nuit pour que puisse se perpétuer la grande machination infernale de la spéculation sous toutes ses formes.
Si les festivals de tout acabit font florès c’est certainement pour contrer la morosité ambiante qui s’est installée à demeure. Les fêtes populaires ont été balayées de la carte par la mise en orbite d’une culture POP destinée à transformer les citoyens en consommateurs dans un contexte où il importait de générer une sorte d’amnésie culturelle généralisée.
Ainsi donc, nous avons remplacé les fêtes des récoltes et les danses populaires par des bacchanales permettant à une jeunesse désœuvrée d’anesthésier son malaise. La fête, depuis un demi-siècle, n’est plus qu’une macabre fuite en avant qui trahit l’état des lieux. Les estivants fuient leur cité-dortoir afin de se retrouver dans des camps de vacances surprotégés ou pour envahir les cités célèbres de l’ancien monde, le temps d’en chasser leurs habitants locaux.
(Suite)
Au même moment où les « autorités compétentes » nous enjoignent de toujours plus performer, sans égard aux risques encourus, l’usage des tranquillisants et autres neuroleptiques explose. Toujours plus et toujours mieux : nul n’a le loisir de reculer face à l’antienne du progrès.
Comme une machination infernale, le progrès est un mécanisme de type « mouvement perpétuel » qui ne s’arrête jamais. La marche inexorable du progrès génère une forme d’entropie qui finit par transformer l’idéal humaniste en dystopie cauchemardesque. Nous avions pris les vessies pour des lanternes et nous avons fini par perdre la mesure de nous-mêmes en forçant les doses. Au délire performatif correspond la fuite en avant de la société de consommation à tout prix. L’évasion est le corollaire obligé de la performance exigée à toutes les étapes de notre existence prise en otage par les lois du marché.
La « société des loisirs » promise par les mages aux manettes s’est avérée n’être qu’un leurre destiné à retarder notre prise de conscience face à l’inéluctable destin qui nous attend. Naître, être programmé, effectuer quelques tours de piste en guise de préparation, performer, s’essouffler, se reprendre en main, prendre un second départ, se dénaturer, reprendre ses esprits, perdurer, s’estomper et finir par disparaître de la mêlée.
(Suite)
À une époque où nationalisme et mondialisme s’affrontent dans l’arène de la guerre des communications, il importe de mettre de côté les idéologies mortifères qui nous empêchent de reprendre contact avec la réalité de toute citoyenneté qui se respecte. Est citoyen celui ou celle qui fait partie d’une collectivité enracinée sur un territoire donné. Penser la nation, par-delà les débats idéologiques, c’est poser la question incontournable de l’enracinement.
Nous reprenons un article composé en 2016 avec l’intention de poursuivre cette réflexion critique portant sur la naissance d’une véritable doctrine d’état susceptible de permettre au Québec de sortir de sa léthargie politique et sociale.
(Suite)
Qu’il nous soit permis de rebondir à la suite d'un incident hautement anecdotique survenu tout dernièrement en terres de Nouvelle-Fronce. Un transsexuel qui préside aux destinées de la Fédération des femmes du Québec a tout récemment lancé sur Twitterqu’ « on devrait discuter de la vasectomie obligatoire à 18 ans ». Cette boutade aura contribué à attiser une fois de plus les eaux mortes de notre prison électronique : les bien-aimés réseaux sociaux.
Rattrapé par la police des ondes, le principal intéressé s’est justifié sur le plateau d’une émission d’affaires publiques québécoise en arguant avoir voulu faire la démonstration qu’il est plus facile de mener des débats publics sur la question de l’autonomie du corps des femmes qu’en ce qui a trait à celle du corps des hommes.
(Suite)
Les temps sont difficiles pour les patriotes actifs des deux côtés de l’Atlantique. En effet, le rouleau compresseur des diverses chartes onusiennes et la pression des grandes multinationales font en sorte que les prérogatives des états nationaux se réduisent, chaque jour, en peau de chagrin. Il y a péril en la demeure et c’est le cas de le dire.
L’historien Dominique Venner s’épanche longuement dans son essai, intitulé « Un samouraï d’Occident », sur les causes du déclin de l’Europe et de la civilisation helléno-chrétienne. D’après lui, l’inéluctable déclin de notre civilisation serait dû, d’entrée de jeu, à la perte de ce qui constituait la substantifique moelle de notre éthos collectif. La charpente de nos mœurs et de nos valeurs spirituelles aurait été endommagée par une sorte de suicide collectif : un phénomène s’appuyant, non seulement sur l’hubris débridée de nos élites, mais tout autant sur l’effondrement d’une sagesse populaire qui puisait à une tradition plurimillénaire. Nous aurions perdu les bornes qui contenaient les menaces qui s’appesantissent sur nos sociétés déboussolées au moment de composer ces quelques lignes.