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Le jeu

Article lié : Échecs contre jeu de Go

jc

  12/09/2025

Le jeu.

[ Ce qui suit est une lecture qui se veut thomienne de l'article du jour. ]

Thom accorde une très grande importance au jeu, qu'il considère aux frontières du pouvoir humain* :

"En permettant la construction de structures mentales qui simulent de plus en plus exactement les structures et les forces du monde extérieur – ainsi que la structure même de l'esprit –, l'activité mathématique se place dans le droit fil de l'évolution. C'est le jeu signifiant par excellence, par lequel l'homme se délivre des servitudes biologiques qui pèsent sur son langage et sa pensée et s'assure les meilleures chances de survie pour l'humanité." ;

et le véritable mathématicien est pour lui un joueur "qui ne bourdonne pas dans le vide" :

"On sait que vers l'âge de dix-huit mois, le nouveau-né commence son babillage; il prend conscience de ses possibilités articulatoires, et -disent les spécialistes- forme à cette époque les phonèmes de toutes les langues du monde. Les parents lui répondent dans leur propre langue, et, peu de temps après, le bébé n'émet plus que les phonèmes de cette langue, dont quelques mois plus tard, il maîtrisera le vocabulaire et la syntaxe. Je verrais volontiers dans le mathématicien ce perpétuel nouveau-né qui babille devant la nature; seuls ceux qui savent écouter la réponse de Mère Nature arriveront plus tard à ouvrir le dialogue avec elle, et à maîtriser une nouvelle langue. Les autres ne feront que bourdonner dans le vide -bombinans in vacuo. et où, me direz-vous, le mathématicien pourrait-il entendre la réponse de la nature? La voix de la réalité est dans le sens du symbole."

Thom va même jusqu'à écrire (je ne connais pas le contexte) ce qui suit qui,  pour moi, rapproche la mathématique d'un art sacré :

"Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre, il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."


* : Thom a écrit un article éponyme qui figure dans la deuxième édition revue et augmentée (1980) du livre "Modèles mathématiques de la morphogenèse".


[ PhG signale -et m'apprend- que le jeu de go fut, pendant un temps récemment révolu (fin XIXème), considéré en Chine comme un art sacré que l'élite dirigeante se devait de pratiquer.

Pour moi la mathématique est une discipline analytique qui doit être étudiée au même titre que la dialectique et la rhétorique : il s'agit d'une discipline -le terme est pour moi adéquat- car elle apprend à exiger de se convaincre soi-même# avant d'espérer convaincre les autres. Je ne sais pas quelle est la place des mathématiques dans la formation de l'élite dirigeante chinoise actuelle, mais je sais qu'à Sciences Po et à l'ENA elle est quasiment nulle, et que les mathématiques enseignées à l'école polytechnique (certains énarques en viennent) ne sont pas des mathématiques analytiques (au sens ci-dessus), mais essentiellement seulement des mathématiques utiles pour l'ingénieur (qui ne font autorité que dans des débats techniques marginaux).

# : Pour moi la mathématique telle que Thom la conçoit exige une forme d'intelligence introspective totalement hors de portée de l'intelligence artificielle. ]


                                                                                              —————

Philippe Grasset : "• Une démonstration des différences stratégiques et culturelles fondamentales entre les USA et la Chine au travers de la pratique de deux jeux qui résument ces stratégies : les échecs et le jeu de go. • Il s’agit du champ géopolitique, mais également du champ culturel et civilisationnel. (...) La dimension stratégique de ces deux jeux est un fondement conceptuel de très grande importance, renvoyant aux activités politiques les plus essentielles, dont la stratégie comme art de la guerre ou de la non-guerre pour remporter la guerre : les échecs est ce jeu bien connu dans le monde occidental et le Go, ou “jeu de go”, peut être pris comme son équivalent sinon plus en importance, en Chine." ; "l’OCS, (...), une alliance “de convergence” qui pourrait (...) dessiner une sorte d’amorce de jeu de go métapolitique."

Andrés Berazategui : "Derrière les stratégies des États se cachent des actions rationnelles. Cependant, contrairement à ce que prétend généralement la sagesse conventionnelle occidentale, la rationalité n'est pas universellement la même pour toutes les nations: les cultures conditionnent les mentalités et, par conséquent, les processus décisionnels.".

Suivent quelques citations thomiennes (commentées entre crochets) concernant certains mots-clé apparaissant dans les citations ci-dessus :


1. Concept

1.1 "Il faut au contraire concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l'espace qu'il occupe) contre les agressions de l'environnement, c'est-à-dire, en fait, l'expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l'espace substrat : il faut regarder tout concept comme
un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis."

1.2 : La pensée conceptuelle est une embryologie permanente."

[ Il m'apparaît très clairement que le rôle du joueur de go consiste essentiellement (exclusivement ?) à phagocyter l'ennemi. A contrario il me semble que le joueur d'échecs cherche essentiellement à percer les lignes ennemies pour en éliminer le roi. Pour moi la pensée occidentale est clairement une pensée conceptuelle.

Depuis quelques années déjà j'ai pris l'habitude de genre (attribuer un genre) aux concepts que je rencontre. Pour moi percer est masculin et entourer est féminin.  (Thom associe des verbes à chacune de ses catastrophes élémentaires, la plus simple étant associée au verbe être. Il associe les verbes percer et entourer à la plus compliquée, qui est la catastrophe ombilic parabolique, à la base de ses modèles de formation des organes sexuels.)

La pensée chinoise fondamentalement féminine ? La pensée occidentale fondamentalement masculine ?


2. Rationalité (et logique)

2.1 "Le rationnel, au fond, n'est qu'une déontologie dans l'usage de l'imaginaire."

2.2 "L'imaginaire a cette caractéristique d'abhorrer les frontières nettes, les objets bien délimités dans leur apparence. Quoi de plus concret qu'une pierre, forme saillante permanente s'il en fut ? C'est pourquoi la pensée rationnelle (la logique en est une forme extrême) s'efforce de ramener la propagation des prégnances à des constructions combinatoires de formes saillantes : réduire l'imaginaire au symbolique, tel est son idéal, réduire toute propagation à une construction de solides, comme l'enfant avec un jeu de cubes (et le démiurge du Timée n'en était pas si loin)."

2.3 "La théorie des catastrophes m'a réellement donné la clé d'un mode de pensée qui m'a permis de voir les choses sous un angle qui échappe, apparemment, à la manière standard de voir les choses. Essentiellement parce qu'on fait un saut dans l'imaginaire – mais un saut contrôlé : le saut doit être contrôlé. (...) Le contrôle de l'imaginaire c'est, je crois, l'essence de la rationalité."

2.4 : "La classe engendre ses prédicats, comme le germe engendre les organes de l'animal. Il ne fait guère de doute (à mes yeux) que c'est là l'unique manière de théoriser ce qu'est la Logique naturelle." 

( Pour Thom la logique naturelle est embryologique. )

[ La citation 2.2 me paraît particulièrement bien adaptée au jeu de go. Et il me paraît difficile de contester que l'organon aristotélicien joue un rôle fondamental dans la logique occidentale. Quid de la logique chinoise ? ]


3. Stratégie (et intelligence)

3.1 "... pour découvrir la bonne stratégie, il faut s'identifier à l'un des facteurs permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il s'agit là presque d'une identification amoureuse."

3.2 "[L'intelligence] c'est la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui."

[ La citation 3.1 me semble particulièrement bien adaptée au jeu d'échecs par identification du joueur avec son roi, dont il s'agit de sauver la peau (quitte à sacrifier ses propres pions, chevaliers, fous, tours et reine). Cette identification ne peut être une bonne stratégie que si l'adversaire a la même. Le problème ne se pose pas au jeu de go qui indique que le facteur permanent auquel s'identifier ne peut être que l'adversaire lui-même (dont il s'agit de discerner les intentions).]


4. Champ

[ Je ne sais pas quel sens PhG attribue à ce mot dans les citations ci-dessus. Je commence par champ de bataille, échiquier (au jeu d'échec), tablier (au jeu de go). Il apparaît aussitôt une différence qui me paraît essentielle : initialement l'échiquier est garni alors que le tablier est vide.

Dans le champ géopolitique il me semble plus utile d'être un bon joueur d'échec qu'un bon joueur de go lorsque le champ de bataille est garni, et c'est l'inverse lorsqu'il est dégarni. La façon dont la Chine place ses pierres en mer de Chine, le long de la route de la soie et en Afrique et refuse de s'opposer frontalement aux USA suggère fortement que les stratèges chinois jouent plus au go qu'aux échecs. ]

5. Métapolitique

Il est tentant d'étudier les notions de champs géopolitiques, culturels et civilisationnels dans le cadre de la notion thomienne générale et abstraite de champ morphogénétique (un temps appelée chréode, en référence à l'embryologiste Waddington), notion unificatrice qui permet d'oser des analogies entre des situations dynamiques à priori sans rapport entre elles :

5.1 "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" (et des espèces, Thom l'écrit ailleurs).

5.2 "L'histoire est fondamentalement non aporétique., parce qu'elle est essentiellement descriptive. C'est seulement lorsqu'elle soucie de théoriser en tant que matériau de la sociologie# qu'elle rencontre des problèmes : ainsi du rôle de l'individu dans le devenir historique" (Apologie du logos, p.481)

# " L'aporie fondatrice de la sociologie est l'opposition entre la permanence de la société -en particulier la structure du pouvoir- et la fluence continuelle des individus qui fait problème. ]

[ Je suis régulièrement Dedefensa depuis maintenant plus de dix ans. J'ai acquis la conviction que l'intuition haute de PhG lui souffle que l'influence de l'individu sur le devenir historique est nulle. Pour moi Thom ne dit pas autre chose en 5.1, 5.2 et #, apportant ainsi de l'eau au moulin de PhG pour qui il y a bel et bien une métahistoire commune par delà la diversité apparente des histoires des évolutions des espèces, de l'homme, des sociétés, des civilisations, des cultures, etc. ]

                                                                                      —————————

Appendice.

Pour certains occidentaux la mathématique a une prétention à l'universalité -et Thom est parmi ceux qui défendent le plus fermement cette position impérialiste#-. En parcourant l'article de Wiki sur les mathématiques chinoises (où j'apprends que la mathématique était l'un des six arts sous la dynastie Zhou) j'ai été étonné de voir que les chinois ne savaient résoudre qu'un cas très particulier du théorème de Pythagore (théorème de Gougu) alors que les grecs savaient à la même époque résoudre le cas général.

La Chine peut-elle devenir un grand pays des mathématiques ? Réponse du mathématicien médaillé Fields d'origine chinoise Shing-Tung Yau  : http://www.chine-info.com/static/content/french/RegardsurlaChine/Soci%C3%A9t%C3%A9/2022-11-17/1042853330185101312.html

[ Pour moi, au flair et rien qu'au flair, la pensée chinoise est une pensée fondamentalement féminine, alors que les mathématiciens occidentaux qui comptent sont tous des hommes, à l'exception notable d'Emmy Noether, saluée non seulement par ses pairs mais aussi par Albert Einstein en personne. Mais une lacanienne m'a dit un jour que la pensée thomienne était féminine… ]

# Cf. l'article "Logos phénix", qui figure dans la deuxième édition de "Modèles Mathématiques de la Morphogenèse".

Où est l'Ouest

Article lié : Où est l’Ouest ?

Jean-Claude Cousin

  11/09/2025

L'Ouest est exactement dans la direction indiquée, bien tartiné de beurre de cacahuète, de saindoux et de marmelade British…. miam…
Pas étonnant qu'il nous mette le gras pain dessus !

La Grande Crise

Article lié : Le torrent irréfragable de la GrandeCrise

Charles Besnainou

  09/09/2025

Et si la Grande Crise Divine était simplement l'expression de la dialectique DU PASSAGE de la QUANTITÉ dans la QUALITÉ...
Ch.

monopoly

Article lié : Échecs contre jeu de Go

Nicolas Piot

  07/09/2025

Pour moi effectivement les Russes jouent aux échecs, dans le sens où la force des pièces compte bien sûr et la supériorité numérique est un avantage, mais la position reste primordiale et on peut mettre mat un adversaire en supériorité numérique.
Et il y a il me semble à mon petit niveau d'échecs une forte notion de Judo/aikido aux échecs où on tente d'attirer l'adversaire dans des pièges en l'attirant à attaquer quelque part pour au final le mettre dans une position de faiblesse. On lui montre une pièce bien tentante à prendre, qui l'amènera à sa défaite. Et on perd souvent quand on est trop enferré dans son plan sublime, et qu'on perd de vue ce qu'est en train de manigancer l'adversaire. 

Mais pour moi, les américains jouent au monopoly beaucoup plus qu'aux échecs : jeu très basique où celui qui gagne est celui qui aura réussi à acheter le plus de terrains, et construit des hôtels pour faire payer les autres.
Ah tiens, ce n'est pas l'ex métier de Trump ça? construire des hôtels? A gaza beach par exemple!
Ou bien celui qui gagne, c'est celui qui a construit 800 bases militaires partout dans le monde. Ca pourrait ressembler à du Go dans la notion d'encerclement et d'occuper l'espace, mais c'est du monopoly.

:)

Article lié : L’Ouest mis KO par l’OCS

Boyan Drenec

  05/09/2025

Voilà un article qui m'a donné un large sourire !

Pragmatisme, positivisme, réalisme

Article lié : De la surpuissance à l’autodestruction

jc

  01/09/2025

PhG : "Ce que nous propose cette situation de GrandeCrise, c’est un tableau extrêmement pragmatique, et non pas réaliste, – la différence entre les deux mots est énorme, "

Thom :

"La  Science moderne# a eu tort de renoncer à toute ontologie en ramenant tout critère de vérité au succès pragmatique. Certes le suxxès pragmatique est une source de prégnance, donc de signification*. Mais il s'agit d'un sens immédiat, purement local. Le pragmatisme -en ce sens- n'est guère que la forme conceptualisée d'un certain retour à l'animalité. Le positivisme** a vécu de la peur de l'engagement ontologique. Mais dès qu'on reconnaît aux autres l'existence, qu'on accepte de dialoguer avec eux, on s'engage ontologiquement. Pourquoi ne pas accepter alors les entités que nous suggère le langage ? Quitte à contrôler les hypostases abusives, c'est là la szule manière d'apporter au monde une certaine intelligibilité**. Seule une métaphysique réaliste*** peut redonner du sens au monde." (Dernier paragraphe de "Esquisse d'une sémiophysique", 1988)

# Pour Thom la Science moderne est un torrent d'insignifiance…

* : Il est certain que le succès pragmatique est une source de sens ; mais c'est un mode inférieur d'intelligibilité, à peine supérieur à l'assentiment provoqué par la prégnance du conditionnement pavlovien dans le monde animal ; l'intelligibilité humaine requiert une comparaison plus globale des différents modes d'intelligibilité, ceux en vigueur dans le langage et dans les autres disciplines de la science : elle requiert de sortir de la situation locale considérée pour prendre en compte les modes les plus généraux de compréhension. On aborde donc là le domaine de l'analogie ; ce faisant, on touche à l'autre côté, le versant philosophique de l'interface science-philosophie." ;

** : "En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la théorie des catastrophes permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera : i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification ; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."

*** : Thom qualifie de minimale celle qu'il propose (ES, bas de p.13).

Remarque : Trump est pour moi typiquement un animal politique pragmatique (au sens de Thom).
 

Technologisme et technoscientisme

Article lié : RapSit-USA2025 : Anéantissement du CMI

Auguste Vannier

  28/08/2025

Le technologisme est la conséquence du scientisme, cette croyance irrationnelle dans la toute puissance de la rationalité scientifique oubliant que l'activité scientifique est fondée sur le doute  et la conscience de l'aspect provisoire de ses résultats. Le technologisme est en fait la croyance dans la toute puissance de la technique comme application d'une science toute puissante. Une croyance au carré donc!
Technoscientisme me paraît plus approprié pour caractériser les avatars de certains programmes de développement du CMI US, dopé par une puissance financière qui permet toutes sortes de "folies rationnelles" (genre F35)...

Orthographe

Article lié : RapSit-USA2025 : Anéantissement du CMI

Michel Guex-H.

  28/08/2025

Petit clin d'oeil dans cet univers morose…
On racontait autrefois qu'à l'École de chimie de l'Université de Lausanne il y avait dans le local où se trouvaient les éléments minéraux une étiquette "Souffre et Potasse" désignant les éléments en question.
Un étudiant avait ajouté un "f" à soufre (les jeunes générations sont-elles en mesure de comprendre ?)

Le côté obscur de la force

Article lié : L’égrégore américain s’évapore

Michel Donceel

  27/08/2025

C'est, et de très loin, le point de vue le plus pertinent qu'on ait pu voir jusqu'ici.
Après l'avoir lu, et cogité à ce qui se passe pour l'heure en Occident, du point de vue énergétique, on ressent la force de l'évidence.
L'Occident global, peuples largement inclus, est pris dans la folie du côté obscur de la force.
Qu'on appelle cela « satanisme » n'est pas faux.
Le satanisme procure les rituels et engendre les sacrifices humains nécessaires à son entretien, comme à Gaza.
Nous sommes de tous côtés englués dans une énergie stagnante, desséchante, qui tire de nous toute joie et toute énergie vitale.
En être conscients nous permet déjà de résister.

Insurrection vs résurrection

Article lié : Nietzsche et ses “Moments-PhG”

jc

  24/08/2025

PhG : "Ce serait le quatrième ‘Moment-français’ de Nietzsche, et le premier à sonner la charge d’une insurrection, d’une révolte, d’une chouanerie, d’une mutinerie… Nietzsche, père ironique et sarcastique de notre Résurrection."

PhG y oppose insurrection (i minuscule) et Résurrection (R majuscule).

Dans son interview* Yves Dupont oppose verbalement incarnation et résurrection :

Insurrection et résurrection ont même étymologie latine : surgeo. Le "in" et le "ré" suggérent que l'insurrection précède la résurrection, ce qui s'accorde avec le premier évangile de Saint Jean ("Et le Verbe s'est fait chair" - le Verbe, Dieu, est majsculé et la chair minusculée-).

Machiavel : « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux.»

Thom (1988) : "On ne pourra que s'étonner, dans un futur pas tellement lointain, de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute action du soma sur le germen, tout mécanisme lamarckien."

Par analogie soma/peuple et élite/germen (licite pour Thom, pour qui ce sont fondamentalement les mêmes dynamiques qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés), il suit qu'il n'y a pas d'élite hors-sol, ce qu'elle est actuellement (je rappelle que le dogme central du néo-darwinisme est l'existence d'une barrière entre soma et germen).

De Gaulle : "La révolution n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie. En réalité il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, à droite, et la bourgeoisie intellectuelle, à gauche. Mais les deux font la paire, elles s'entendent comme larrons en foire pour se partager le pouvoir, même si c'est contraire aux intérêts de la France. Tandis que le populo ne partage pas du tout ces sentiments, le populo est patriote, le populo a des réflexes sains, ... , le populo sent où est l'intérêt du pays , le populo ne s'y trompe pas souvent."

[ La classe artificielle dont parle de Gaulle renvoie tout naturellement à l'intelligence artificielle encyclopédiste, égratignée ici par PhG et tout récemment par Bruno Bertez** :

" J’utilise régulièrement l’IA et je lui soumets mes articles pour analyse , commentaire et critique; de temps en temps je demande des synthèses.

Mon constat est que l’IA ne comprend rien à ce que j’écris même si elle est capable d’en faire des comptes rendus assez fidèle en apparence. Elle est capable de compiler ce que j’écris depuis des décennies et n’a toujours rien compris!

Le fond, la logique interne lui échappent et elle n’est capable que d’offrir une cohérence sémantique, par associations d’idées et proximité mais jamais par compréhension organique des liens entre les phénomènes que je décris ; c’est terrible car c’est faux tout en donnant l’impression que c’est juste!

L’IA ne comprend pas les articulations entre les propositions et le jeu dialectique des forces que je décris.

Cela me fait penser à SCIENCES PO dont j’ai suivi les cours il y a bien longtemps: on parle sur tout à tout moment, mais sans jamais comprendre et connaitre. Et c’est la même chose à l’ENA comme je l’ai constaté plus tard en fréquentant mes camarades qui avaient intégré l’ENA par la suite.

Il y a, selon moi et je parle d’expérience, une sorte de similitude entre la forme « d ‘intelligence » dont parait jouir l’IA et la forme « d ‘intelligence » de tous ces gens qui ont été formés ou programmés à SCIENCES PO ou l ‘ENA; c’est du verbal du sémantique, de la combinatoire de mots et d’idées mais sans ancrage interne, organique et sans connaissance réelle, c’est superficiel, cela glisse. Ils ne savent pas ce qu’il y a derrière! "

Pour finir par Thom, il me semble maintenant clair -et l'interview de Yves Dupont m'a aidé à le voir- que son œuvre philosophique essentielle se décompose en deux phases :

- une phase insurrectionnelle platonicienne et héraclitéenne  (Stabilité Structurelle et Morphogénèse,1968) dans laquelle c'est le Verbe qui se fait chair par différenciations/scissions successives de l'œuf "cosmique" initial totipotent ;

- une phase résurectionnelle aristotélicienne et parménidienne (retour à la source) (Esquisse d'une Sémiophysique (1988)***, phase la plus difficile, mais éclairée -sinon facilitée- par la précédente-

* : https://www.youtube.com/watch?v=hNmIwukvQMI  (15'20)

** : https://brunobertez.com/2025/08/22/lia-est-etait-des-le-depart-une-arnaque-de-lindustrie-technologique-recuperee-par-le-tres-grand-capital-qui-a-vu-une-bouee-de-sauvetage-vous-devez-lire-et-diffuser-ce-texte/

*** https://www.dedefensa.org/article/la-narrative-concerne-desormais-le-divin (commentaires)


 

Puisque on laisse de côté le rationalisme.

Article lié : Du côté de chez Satan

Jack V.

  20/08/2025

Dans l'approche islamique, il n'y a pas de démons. Il y a des Jinns maléfiques qui sont le parti ou la progéniture de Satan, qui était lui-même un Jinn qui avait le plus haut rang parmi les Jinns devant Allah. 

Tous les Jinns, maléfiques ou fidèles à Allah ont des pouvoirs que les Humains n'ont pas : changer de forme, être invisible, entrer et ressortir de tout lieu même fermé, se déplacer quasi-instantanément entre deux endroits éloignés, entre autres.

Ces dons sont lié à la nature des Jinns qui n'est pas matérielle au sens habituel.

Une des théorie que des Musulmans avancent pour expliquer la déchéance, qu'ils déplorent, des élites actuelles dans les pays précédemment chrétiens fait jouer un rôle central à la Franc-Maçonnerie. 

Les plus hauts dirigeants de cette dernière seraient encadrés par des rabbins cabalistes qui leur fournissent des informations qui leur confèrent plus de pouvoir, et qui restent cachées au commun des mortels. 

Ces rabbins auraient la connaissance de pratiques cabalistiques leur permettant de convoquer des Jinns maléfiques pour négocier avec eux ce genre d'informations en contrepartie d'arrangements comportant des toutes sortes de crimes et de profanations, de sacrifices d'innocents, et peut-être même des guerres selon le "prix" de l'information recherchée et des conséquences de son obtention. 

L' interview en question

Article lié : La narrative concerne désormais le divin

jc

  20/08/2025

https://www.youtube.com/watch?v=oyqeAbVrS_I

À propos de l'interview de Yves Dupont

Article lié : La narrative concerne désormais le divin

jc

  19/08/2025

PhG : "C’est ensuite que la métaphysique de l’Histoire nous interrogera pour nous enjoindre l’ordre de participer à une construction entièrement nouvelle qu’illustre toute une littérature à son image encore imprécise, dont « L’empreinte de Dieu dans le monde quantique », du Docteur en physique théorique Yves Dupont, est le plus récent exemple."

Position de Yves Dupont pour moi dans le droit fil de celle défendue jadis par René Thom, et précisée dans l'extrait de la page 216 de Esquisse d'une sémiophysique (1988) maintes fois cité par moi sur ce forum :

"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi (απλως). Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal  α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."

"Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée : "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."

| On remarque que Thom reste en 1988 dans la ligne de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse" (1968)  : "il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel." ]

Pour moi c'est lors de sa conférence à Figueras (1985) que Thom s'exprime le mieux -au lapsus près- sur le sujet (conférence prononcée en français alors que les langues officielles étaient l'anglais et l'espagnol et que le thème général était "Processus au hasard" et le titre de Thom était "Déterminisme et innovations") :

https://www.youtube.com/watch?v=BXxKQVQFnRo

Thom termine "Esquisse d'une Sémiophysique" par :

"Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde."

La métaphysique (qualifiée par Thom de minimale) est pour moi un excellent candidat pour être le tronc commun "universel" (καθολικός...)  qui relie toute religion digne de ce nom.
 

Le present de l'Occident trouve son origine dans le rejet des traditions par la connaissance religieuse.

Article lié : Secousse cyclique

laodan dandan

  15/08/2025

Les mots entre parenthèses sont extraits du texte de Renzo Giorgetti.

"La polis, entendue comme lieu de rencontre et de résolution dialectique et pacifique des conflits, s'est désormais effondrée, désagrégée par le lent travail mené à l'intérieur de ses propres murs, et tout discours politique est donc dépassé, irréaliste, irréalisable, un tour de passe-passe sans aucun effet pratique. Mais la désagrégation de la polis ne ramènera pas à l'état sauvage. Le retour aux origines sera d'un tout autre ordre. À la polis, c'est-à-dire à la civitas, ne s'oppose pas la silva, mais le fanum, ce territoire consacré au dieu, dont les habitants doivent se soumettre aux règles de la divinité à laquelle ils appartiennent. ... L'effondrement du monde politique laisse déjà entrevoir, parmi les décombres, la montée d'une puissance étrangère, le numen, les forces de l'altérité qui déconcertent en manifestant la puissance du tremendum. Le nouveau saeclum verra se manifester ce qui, invisible mais existant, se cachait derrière l'apparence d'une matérialité fermée et autoréférentielle, des forces absolues qui agiront de manière absolue, ignorant les constructions conventionnelles inutiles de la pensée humaine. La dernière époque verra le retour des dieux."

Ce langage s'inscrit directement dans la rupture radicale qui a caractérisé la transition vers le modèle archétypal des sociétés de pouvoir, d'abord mis en œuvre dans la «Zone-Tri-Continentale », qui fut adopté par les Francs et le catholicisme à la fin de l'Empire romain. Mais le fait est que ce langage est totalement absent dans le monde non-occidental, qui représente tout de même environ 87 % de la population mondiale ! C'est en effet le « paradigme de connaissance religieuse » qui plus tard a conduit à la rupture radicale de la modernité occidentale avec le paradigm de l'animisme, ce qui a entraîné la séparation des polarités complémentaires de la formation de la connaissance : l'holisme et l'atomisme.

Ce qui distingue principalement l'Occident et l'Asie orientale, où vit 50 % de la population mondiale, c'est en effet leur approche différente de la formation sociétale de la connaissance. L'Occident est aveuglé par les certitudes qu'il tire de sa croyance en un dieu omniscient, et de l'atomisme que les philosophes grecs ont dérivé de cette croyance, et il considère donc que les particules fondamentales sont les agents de la création de la réalité ce qui le plonge dans le materialisme et l'individualisme. En revanche, l'Asie orientale et le reste du monde non occidental comprennent que les particules fondamentales ne sont que l'aboutissement du processus engagé par le tout (wholeness).

En plus la croyance en l'atomisme est à l'origine de l'émergence du paradigme de la modernité occidentale, dans la terre des Francs au XIIe siècle, qui se traduisit par « la croyance dans la raison qui transforme l'argent en un processus dynamique d'accumulation de capital ». Ce paradigme a alors imposé l'émergence d'une ontologie pathologique qui, en l'espace de quelques siècles, a provoqué la « grande convergence » des multiples crises qui sont en train de déstabiliser l'état géo-bio-chimique de la Terre qui, n'oublions jamais cela, avait originellement permis l'émergence de la vie !

Parmi ces crises le déclin et la chute de l'Occident, dans l'atomisation sociétale, figure certainement en première place car il annonce sa chute imminente hors de l'histoire.

L'élite intellectuelle chinoise est particulièrement consciente de ce fait ainsi que du fait que sa conversion au paradigme de la modernité occidentale était momentanément nécessaire pour résister et vaincre l'agression occidentale. Le prix à payer, pour cette conversion momentannée par la société chinoise, est très élevé, mais il est compensé par un retour aux racines holistiques de la « culture traditionnelle chinoise » qui laisse présager sa future bifurcation en dehors de la modernité occidentale.

"...nous devons nous tourner vers le mythe car la situation actuelle n'a pas de précédent historique connu".

Ce type de langage s'inscrit également dans la rupture radicale, référée ci-avant, qui se manifeste par un système de logique atomiste qui est a l'opposé d'un système de logique holiste qui n'existe même pas présentement mais qui est néanmoins de la plus urgente nécéssité pour que les Homo-Sapiens puissent s'extraire d'un pétrin postmoderniste auto-infligé.  

"La fin de la polis conduit à l'impossibilité de résoudre les conflits par le compromis et la médiation. Tout passe désormais du politique au fanatique, car les forces qui s'affrontent sont des forces antithétiques, absolues, qui, tout comme la vie et la mort ou la justice et l'injustice, ne peuvent coexister simultanément dans un même sujet". 

Il est à noter que le présent fanatisme est exclusivement Occidental. Il s'inscrit en effet dans le rejet catégorique, de la tradition holiste par la connaissance religieuse, dont je parle ci-avant. Ce fanatisme Occidental s'exprime principalement par son rejet de la différence de l'autre et par sa volonté de lui imposer son propre modèle. Cette volonté Occidentale est la cause principale du rejet grandissant de l'Occident par 87% de la population mondiale ! Et ce rejet menace la chute prochaine de l'Occident hors de l'histoire humaine à moins qu'il n'accepte la remise en cause de son modèle de logique atomiste et sa confrontation a un modèle de logique holistique. L'idée d'une telle confrontation suggere que la polis, du modele Occidental de societe de pouvoir, c'est en effet effondrée. Mais pour rendre cette idée compréhensible, pour ceux qui ont été programmés selon les anciens schémas de pensée, il faudrait commencer par éclaircir  ce qu'est une logique sociétale ainsi que les interactions entre ses 2 polarités complementaires ce qui n'est pas le suject de ce commentaire. Les mots entre parenthèses sont extraits du texte de Renzo Giorgetti.

"La polis, entendue comme lieu de rencontre et de résolution dialectique et pacifique des conflits, s'est désormais effondrée, désagrégée par le lent travail mené à l'intérieur de ses propres murs, et tout discours politique est donc dépassé, irréaliste, irréalisable, un tour de passe-passe sans aucun effet pratique. Mais la désagrégation de la polis ne ramènera pas à l'état sauvage. Le retour aux origines sera d'un tout autre ordre. À la polis, c'est-à-dire à la civitas, ne s'oppose pas la silva, mais le fanum, ce territoire consacré au dieu, dont les habitants doivent se soumettre aux règles de la divinité à laquelle ils appartiennent. ... L'effondrement du monde politique laisse déjà entrevoir, parmi les décombres, la montée d'une puissance étrangère, le numen, les forces de l'altérité qui déconcertent en manifestant la puissance du tremendum. Le nouveau saeclum verra se manifester ce qui, invisible mais existant, se cachait derrière l'apparence d'une matérialité fermée et autoréférentielle, des forces absolues qui agiront de manière absolue, ignorant les constructions conventionnelles inutiles de la pensée humaine. La dernière époque verra le retour des dieux."

Ce langage s'inscrit directement dans la rupture radicale qui a caractérisé la transition vers le modèle archétypal des sociétés de pouvoir, d'abord mis en œuvre dans la «Zone-Tri-Continentale », qui fut adopté par les Francs et le catholicisme à la fin de l'Empire romain. Mais le fait est que ce langage est totalement absent dans le monde non-occidental, qui représente tout de même environ 87 % de la population mondiale ! C'est en effet l'adoption d'un « paradigme de connaissance religieuse » qui plus tard a conduit à la rupture radicale de la modernité occidentale avec le paradigm de l'animisme, ce qui a entraîné la séparation des polarités complémentaires de la formation de la connaissance : l'holisme et l'atomisme.

Ce qui distingue principalement l'Occident et l'Asie orientale, où vit 50 % de la population mondiale, c'est en effet leur approche différente de la formation sociétale de la connaissance. L'Occident est aveuglé par les certitudes qu'il tire de sa croyance en un dieu omniscient, et de l'atomisme que les philosophes grecs ont dérivé de cette croyance, et il considère donc que les particules fondamentales sont les agents de la création de la réalité ce qui le plonge dans le materialisme et l'individualisme. En revanche, l'Asie orientale et le reste du monde non occidental comprennent que les particules fondamentales ne sont que l'aboutissement du processus engagé par le tout (wholeness).

En plus la croyance en l'atomisme est à l'origine de l'émergence du paradigme de la modernité occidentale, dans la terre des Francs au XIIe siècle, qui se traduisit par « la croyance dans la raison qui transforme l'argent en un processus dynamique d'accumulation de capital ». Ce paradigme a alors imposé l'émergence d'une ontologie pathologique qui, en l'espace de quelques siècles, a provoqué la « grande convergence » des multiples crises qui sont en train de déstabiliser l'état géo-bio-chimique de la Terre qui, n'oublions jamais cela, avait originellement permis l'émergence de la vie !

Parmi ces crises le déclin et la chute de l'Occident, dans l'atomisation sociétale, figure certainement en première place car il annonce sa chute imminente hors de l'histoire.

L'élite intellectuelle chinoise est particulièrement consciente de ce fait ainsi que du fait que sa conversion au paradigme de la modernité occidentale était momentanément nécessaire pour résister et vaincre l'agression occidentale. Le prix à payer, pour cette conversion momentannée par la société chinoise, est très élevé, mais il est compensé par un retour aux racines holistiques de la « culture traditionnelle chinoise » qui laisse présager sa future bifurcation en dehors de la modernité occidentale.

"...nous devons nous tourner vers le mythe car la situation actuelle n'a pas de précédent historique connu".

Ce type de langage s'inscrit également dans la rupture radicale, référée ci-avant, qui se manifeste par un système de logique atomiste qui est a l'opposé d'un système de logique holiste qui n'existe même pas présentement mais qui est néanmoins de la plus urgente nécéssité pour que les Homo-Sapiens puissent s'extraire d'un pétrin postmoderniste auto-infligé.  

"La fin de la polis conduit à l'impossibilité de résoudre les conflits par le compromis et la médiation. Tout passe désormais du politique au fanatique, car les forces qui s'affrontent sont des forces antithétiques, absolues, qui, tout comme la vie et la mort ou la justice et l'injustice, ne peuvent coexister simultanément dans un même sujet". 

Il est à noter que le présent fanatisme est exclusivement Occidental. Il s'inscrit en effet dans le rejet catégorique, de la tradition holiste par la connaissance religieuse, dont je parle ci-avant. Ce fanatisme Occidental s'exprime principalement par son rejet de la différence de l'autre et par sa volonté de lui imposer son propre modèle. Cette volonté Occidentale est la cause principale du rejet grandissant de l'Occident par 87% de la population mondiale ! Et ce rejet menace la chute prochaine de l'Occident hors de l'histoire humaine à moins qu'il n'accepte la remise en cause de son modèle de logique atomiste et sa confrontation a un modèle de logique holistique. L'idée d'une telle confrontation suggere que la polis, du modele Occidental de societe de pouvoir, c'est en effet effondrée. Mais pour rendre cette idée compréhensible, pour ceux qui ont été programmés selon les anciens schémas de pensée, il faudrait commencer par éclaircir  ce qu'est une logique sociétale ainsi que les interactions entre ses 2 polarités complementaires ce qui n'est pas le suject de ce commentaire. 

La fin de la polis?

Article lié : Secousse cyclique

Auguste Vannier

  14/08/2025

Platon ne supportait pas la Démocratie qui s'est déployée sur 1 siécle à athènes (Vème AJC).
Car ce n'était pas le règne de la rationalité que seule l'ascèse philosophique et la capacité à contempler la transcendance des "IDÉES" pures en tournant le dos au spectacle d'ombres de la caverne qui fascinait le "peuple" inculte.
La démocratie n'est en effet pas rationnelle, puisqu'elle décrète que des milliers d'individus ayant le même droit à l'expression et organisés pour s'écouter et débattre sont capables de prendre les meilleures décisions concernant la "vie bonne" ensemble. La démocratie ne produits pas d'énoncés rationnels, ne prétend pas à la vérité, puisque les décisions peuvent être remises en cause.
A partir du moment ou le peuple à délégué ses affaires communes à des "représentants", la cité a péréclité. La fin de la "démocratie" a coïncidé avec la fin de la polis…En 1789 ce sont les intellectuels bourgeois qui ont confisqué la "révolution" et instauré l'oxymore  "démocratie représentative", dont on a vu les multiples avatars pour aboutir au "totalitarisme de marché monde" , une iterminable "grande crise" qui nous mène aux abysses.
Je prend le contrepied de l'article: c'est plutôt parce que nous n'avons jamais eu de "polis démocratique" que nous connaissons la situation actuelle .
Il nous faut plus de Polis.
Je concède que s'inspirer de la "tradition Athénienne du Vème siècle" et de se nourrir de la diversité des traditions est une voie prometteuse. Changer de mode de pensée, c'est sans doute aussi changer de "rationalité".
Mais continuons de faire de la vraie "politique", c'et à dire de s'occuper directement de nos affaires communes.