jc
16/11/2024
[ Dans mon commentaire précédent j'ai commencé par un "et/ou", c'est-à-dire un "ou" inclusif. La langue latine était plus précise que la nôtre : "vel" pour le "ou" inclusif, "aut" pour le "ou" exclusif.
Le linguiste russe Roman Jakobson signale l'existence de langues où les emplois de "et" et de "ou" sont pris en charge par la même conjonction, la distinction ultérieure see faisant par l'adjonction d'adverbes du type "un seul" resp. "tous les deux". ]
Je suis tombé tout récemment sur le site suivant :
"http://larcenciel.org/publications/lhomme-entre-ciel-et-terre-unir-nos-polarites#"
Vu l'intitulé je m'attendais au pire !
J'ai trouvé ça très bien, bien mieux en tout cas que bien des articles français sur le taoïsme. Car "Le livre des mutations" y est abordé de façon dynamique, ce qui est pour moi la moindre des choses.
Je résume à ma façon le point de l'article qui m'a paru être le plus important.
Statiquement le principe masculin est plus tendu que le principe féminin.
Dynamiquement le principe masculin finit par se détendre* pendant que, dans le même temps, le principe féminin se tend, de façon à réaliser à tout instant l'harmonie dynamique.
Ça m'a fait penser au concept d'ago-antagonisme que François Roddier illustre pour moi de superbe façon avec le moteur de 2CV Citröen : "La détente dans un cylindre facilite la compression dans l’autre cylindre. "
http://francois-roddier.fr/Mines-2018.pdf (p.28)
* Le priapisme est une urgence chirurgicale.
jc
16/11/2024
S'il des conneries sont dites et/ou faites, c'est qu'en coulisse il y a des cons pour les avoir dites ou faites.
J’ai été très marqué dans ma jeunesse par une réflexion de François Cavanna, alors rédacteur en chef de Hara Kiri (ou Charlie hebdo).
C’était lors de l’émission du dimanche animée par Jacques Martin. Il avait organisé un test d’intelligence pour un aréopage d’universitaires plus titrés les uns que les autres (je crois me souvenir de Gérard Miller), avec Cavanna et sa moustache qui faisait un peu tache au milieu d’eux.
Dans ces temps reculés où les émissions étaient en direct, il se trouva que ce fut Cavanna qui gagna haut la main. Un peu interloqué le présentateur lui demanda comment il avait fait. Et Cavanna de répondre superbement et textuellement (ça m’a vraiment marqué) :
« Il suffit de se mettre dans la peau du con qui a posé les questions ».
Je suis tombé des décennies plus tard sur la définition de Thom* :
« L’intelligence est la faculté de s’identifier à autre chose, à autrui »
J’ai fait aussitôt le rapprochement.
Pour Thom la rationalité n’est guère qu’une déontologie dans l’usage de l’imaginaire. Aussi changer de rationalité conduit à changer les tests d’intelligence.
Pour Thom toujours la logique naturelle est embryologique :
« La classe engendre ses prédicats, comme le germe engendre les organes de l’animal. Il ne fait guère de doute (à mes yeux) que c’est là l’unique manière de théoriser ce qu’est la Logique naturelle. »
En changeant de déontologie les intelligents d’aujourd’hui et d’hier deviendront peut-être les crétins de demain…
jc
14/11/2024
Ce qui "nous" arrive incite à comparer à ce qui est -peut-être- déjà arrivé :
"Les archéologues s'accordent pour dire qu'il semble y avoir eu un phénomène de régression de la civilisation urbaine en Palestine vers le milieu du troisième millénaire avant notre ère, dû principalement à un assèchement des terres, les villes étant alors abandonnées et leurs habitants se tournant vers un mode de vie pastoral, nomade ou villageois."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sodome_et_Gomorrhe
Jusqu'à présent je n'ai rien trouvé dans l'œuvre de mon maître à penser préféré, qui puisse m'éclairer sur ces catastrophes.
Serge Laurent
13/11/2024
Il faut être chrétien pour croire au diable. D'ailleurs, c'est seulement dans les pays chrétiens ou musulmans que les cinglés forment des sectes sataniques. Les USA, qui étaient très bigots, s'en sont fait une spécialité. Les gamins rebelles se font sataniques pour embêter leurs parents chrétiens. Sinon, les africains ont des sorciers et les chinois ont des pro-americains, mais ce n'est pas la même chose. Quand au minotaure, il n'a rien à faire avec la mythologie chrétienne, et beaucoup avec Picasso. Pour un athée, le Satanisme est encore plus absurde que le Christianisme. Pourquoi choisir le père fouettard si c'est le père noël qui gagne a la fin? Et puis on n'est plus des gosses pour croire ces histoires a dormir debout. Il n'y a aucun Satanisme chez ce pauvre Moudenc, anagramme de mon cu.
Serge Laurent
12/11/2024
On dirait que vous avez négligé l'aspect génocidaire. Pour nos amis Israéliens, tout les gazaouis sont coupables du "pogrom" du 7 octobre car ils ont élu le Hamas. Il serait donc moralement acceptable de les affamer, de les bombarder comme Dresde et de les épurer ethniquement comme la Prusse orientale. Évidemment, les Israéliens ne vont pas jusqu'à le faire, et je ne les en accuse pas, Mr Retailleau. Mais selon cette logique, les électeurs de Trump pourraient être considéré comme des nazis par association et donc mériter le châtiment extrême décrit précédemment (je ne prétends pas qu'il soit appliqué aux gazaouis, Mr Retailleau). Heureusement pour eux, Trump est extrêmement pro israélien, ce qui fait que l'accusation de nazisme glisse sur lui pour l'instant.
jc
12/11/2024
Celle-là me plaît bien;
[ Je rappelle que pour Thom l'intelligence est la capacité de s'identifier à autrechos, à autrui. ]
"
@PJ : Êtes-vous intelligent, Paul Jorion? Selon la définition de Thom vous êtes intelligent, et même très intelligent. Mais, selon moi, cette intelligence est en train de vous perdre. Je m’explique.
Quand vous avez étudié les règles de formation des prix des produits de la pêche, vous êtes allé jusqu’à vous identifier aux pêcheurs d’Houat. Premier bouquin : Les pêcheurs d’Houat, plein d’humanité.
Vous avez fait de même avec les paludiers du traict de Penbé et du traict de PenBron. Deuxième bouquin : La transmission des savoirs, également plein d’humanité.
Et aussi avec votre programme ANELLA et l’ordinateur sans lequel ANELLA ne peut travailler. Troisième bouquin : Principes des systèmes intelligents. Là vous vous êtes identifié à une machine, Paul Jorion, et vous vous êtes ainsi complètement déshumanisé. Ça se sent dans tous les chapitres de « Un nouveau « Nous » pour les temps nouveaux » (futur bouquin, je suppose), et ça saute aux yeux dans le chapitre XV.
Libido oblige, le sujet humain a tendance à s’identifier « amoureusement » à l’objet de son désir, à se projeter sur lui (avant de se jeter sur lui s’il s’agit d’une proie ou d’un partenaire sexuel). ( Pour Thom le chat se projette mentalement sur la souris, avant de se jeter sur elle dès qu’il l’aperçoit, et le passage de la puissance à l’acte est catastrophique -au sens thomien- (*). )
Pour moi le tout jeune humain est prodigieusement intelligent, parce qu’il a son « moi » à construire, initialement un trou à remplir, et il le remplit en s’identifiant à autre chose et à autrui (sein maternel, mère, père, fratrie, etc.).
Nous avons le même âge, Paul Jorion, et sommes donc plus près de la fin que du début. Mais avant l’issue fatale nous avons la possibilité de retomber en enfance. À nous d’en profiter.
jc
11/11/2024
Le "plus" c'est : "Fais comme Donald, pas comme René"
mis devant "pense et agis comme tu es, Paul »
jc
10/11/2024
https://www.pauljorion.com/blog/2024/11/08/un-nouveau-nous-pour-des-temps-nouveaux-xiv-lintelligence-un-trait-dont-nous-sommes-tout-particulierement-fiers/comment-page-1/#comment-1038188
jc
10/11/2024
Paul Jorion s'intéresse de très près à l'IA. e viens de lui répondre ceci (le 10 novembre à 12h):
[Préambule on.
Je vous pose une question avec une suite de symboles ordonnés 1D ("Quelle est votre définition de l'intelligence?"), et vous me répondez en 2D -à une autre question…- avec des agrégats de symboles.
Thom : "(...) il ne faudrait pas croire qu'une structure linéaire soit une nécessité pour transporter ou stocker l'information (plus exactement la signification). Bien que l'idée ne nous en soit pas familière, il n'est pas impossible qu'un langage, un modèle sémantique dont les éléments seraient des formes topologiques, ne puisse présenter, du point de vue de la déduction, des avantages sérieux sur le langage linéaire que nous pratiquons. En effet, les formes topologiques se prêtent par produit topologique, composition, etc., à une combinatoire infiniment plus riche que la simple juxtaposition de deux séquences linéaires."
Merci, donc, d'élever le débat à un niveau que le géomètre Thom affectionne particulièrement.
À quoi me font penser ces deux images artificielles ? À la mort, car, inconsciemment (*), ces images me répugnent profondément, elles ne me font absolument pas vibrer. Elles ne signifient rien pour moi car elles ne sont pas "vivantes".
Vous écrivez au début du chapitre XIII de PSI (1989) :
"Or, nous ne disposons pas d’une théorie de la signification, et une représentation de son mécanisme nous fait entièrement défaut."
Thom en propose pourtant une dès1968 dans "Topologie et signification" (**) :
"... créer une théorie de la signification , dont la nature soit telle que l'acte même de connaître soit une conséquence de la théorie. (...) Nous allons nous efforcer d'en donner un modèle de caractère objectif, de nature géométrique et dynamique. Et ce modèle nous le trouverons dans l'idée mécanique de résonance."
(*) Et maintenant consciemment, grâce à Thom.
(**) L'article se trouve dans "Modèles mathématiques de la Morphogenèse" (1975, 1981)
Préambule off. ]
Vif du sujet on.
L'Humain -H majuscule- à Paul de Vannes sur le chemin de Conleau :
"Paul, Paul, pourquoi me persécutes-tu avec ton IA ? (on est dimanche !), parce que l'IH est libidineuse (#) alors que l'IA ne l'est pas.
J'espère te mettre ce scotch du capitaine Haddock dans un coin de ta tête et que, tous les jours qui te restent à vivre, tu rumines ça comme un taureau, comme Nietzsche, comme tu peux.
La plus compliquée des catastrophes élémentaires de Thom est la catastrophe initialement "ombilic parabolique", requalifiée ultérieurement en catastrophe champignon (*).
De quel champignon s'agit-il? Thom l'écrit à la page 192 de SSM (2éme ed.) dans une section intitulée "Chréodes génitales" (ces mêmes chréodes dont tu parles dans PSI (**) ): phallus impudicus.
Trouve ou fais toi-même une belle photo "in situ" d'un phallus impudicus et d'une trompette de la mort (requalifiée pour l'occasion en trompette de la vie), et affiche-la au-dessus de ton lit comme pin-up, là où d'autres placent le crucifix. Et n'oublie pas de faire tes prières tous les jours !
Pense et agis comme tu es, Paul.
Vif du sujet off.
(#) : Du latin libidinosus : qui suit son désir.
(*) Les ombilics elliptique et hyperbolique ont été requalifiés respectivement en poil et vague :
"(...) les états elliptiques doivent s'interpréter comme des états de tension, les états hyperboliques comme des états de relâchement ; on s'expliquera
ainsi qu'un état de tension, bien que nécessaire à la vie, soit toujours de durée limitée et suivi de relâchement. Cette dialectique perpétuelle elliptique–hyperbolique n'est pas sans rappeler l'opposition yin-yang de la médecine chinoise ou encore l'opposition excitation-inhibition chère aux neurophysiologistes. Le sexe masculin présente, à cause de la nature même de transport spatial de l'acte sexuel mâle, une nature plus elliptique que le sexe féminin ; on pourra peut-être ainsi s'expliquer – chose grosso modo vérifiée de E. Coli jusqu'à l'homme – que les mâles soient plus velus (en un sens généralisé) que leurs compagnes et qu'ils soient aussi biologiquement plus fragiles.
Dans le même ordre d'idées, on sait le rôle étendu que Freud a attribué au symbolisme sexuel (dans les rêves notamment) ; il faut bien admettre que si les formes géométrico-dynamiques représentant les processus sexuels se rencontrent dans tant d'objets de la nature animée ou inanimée, c'est parce que ces formes sont les seules structurellement stables dans notre espace-temps à réaliser leur fonction fondamentale comme l'union des gamètes après transport spatial. On pourrait presque affirmer que ces formes préexistent à la sexualité, qui n'en est peut-être qu'une manifestation génétiquement stabilisée." (SSM, 2ème ed., p.97)
(**) "On pense immédiatement aussi au terme de chréode introduit par Waddington (1957 : 32) pour rendre compte de passages obligés tout à fait analogues en embryologie (cf. aussi Thom 1972 : 121-123 ; Thom & Waddington 1967)."
jc
08/11/2024
Steiner : "« [Maistre] fit valoir la congruence essentielle existant entre l’état du langage, d’un côté, la santé et les fortunes du corps politique de l’autre. En particulier, il découvrit une corrélation exacte entre la décomposition nationale ou individuelle et l’affaiblissement ou l’obscurcissement du langage : “En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage”… »
Pour moi cette citation s'applique parfaitement aux mots "démocratie" et "république", aux USA comme en France -et sans doute aussi ailleurs-.
En véritable démocratie la république est une chose publique au service des citoyens. C'est devenu une chose privée qui prend les citoyens à son service : cf. Musk.
Pour moi ce qui fausse la démocratie c'est l'idée catastrophique d'élections au suffrage universel. Cela doit être réservé aux plébiscites ("Avez-vous confiance en vos actuels dirigeants"), et surtout pas servir pour élire ces dirigeants. Car si on veut les meilleurs dirigeants, c'est-à-dire un gouvernement étymologiquement aristocratique, il faut utiliser un mode d'élection différent : un collège élit le meilleur d'entre eux sur le mode de l'élection du pape. Comment former ce collège ? En commençant par les villages (où tout le monde se connaît), puis les communes, les cantons, les départements, les régions, pour finir par la nation.
À l'école, il suffit d'habituer les élèves à penser de cette façon dès le plus jeune âge en les faisant jouer "au roi", tiré au sort, "roi" qui doit choisir dans son entourage "le meilleur pour", et, évidemment, récompense le meilleur en l'anoblissant.
PS : Je viens de relire le chapitre VI de "La crise du monde moderne", intitulé "Le chaos social". Ce qui précède montre que je ne suis pas d'accord avec ce qu'il y écrit :
"Cela dit, il nous faut encore insister sur une conséquence immédiate de l’idée « démocratique », qui est la négation de l’élite entendue dans sa seule acception légitime ; ce n’est pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite."
Pour moi ce qui est absolument essentiel, c'est d'interdire toute transmission héréditaire : un fils d'aristocrate a fort peu de chances d'être lui-même un aristocrate, les exemples abondent (*).
(*) En mathématiques, la dynastie Bernoulli est une exception ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Bernoulli ).
jc
08/11/2024
J'ai lu -malheureusement je ne sais plus où- qu'il a œuvré pour l'interdiction de la pharmacopée naturelle en jetant les bases de ce qui deviendra Big Pharma aux mains des ultra-riches dont son petit-fils David (1915-2017).
Wikipédia : "Il s’inspire de l’Institut Pasteur pour jeter les bases d’une fondation destinée à soutenir la recherche médicale (la future Université Rockefeller). Cet argent sert entre autres à fonder l'université de Chicago, l'Institut Rockefeller pour les recherches médicales et la Fondation Rockefeller (créée en 1913 avec Frederick T. Gates), destinée à promouvoir le progrès scientifique dans tous les pays du monde. En 1914 la fondation crée le China Medical Board qui vise à développer la médecine occidentale en Chine. L'apport du China Médical Board se concrétise par la formation de missionnaires américains en Chine puis la création d'une faculté de médecine (Peking Union Medical College inauguré en 1921). La création de cette fondation a pu être vue comme une façon pour John D. Rockefeller de redorer son image alors que sa compagnie la Standard Oil est accusée de faire des profits illicites en s'appropriant des terres, en les polluant."
Bien entendu ces gens sont des philanthropes : cet extrait figure dans la section "Donations" ...
jc
07/11/2024
Qui a gagné les élections ? Pour moi, sans hésiter, c'est X.
Qui a posé correctement le problème central de ces élections? Pour moi, sans hésiter, c'est Biden : "Vous avez à choisir entre la liberté et la démocratie".
Le choix est fait.
Vox Populi, vox Dei. In globish : People's voice, God's voice.
X : la voix du peuple ou la voix de son maître Elon Musk ?
Rationalisme, progressisme, individualisme ou autre chose à inventer/découvrir ?
Si X est la voix de son maître alors rien ne changera, ce sera encore Gold's voice et darwinian's struggle for life.
Machiavel : « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux. »
Thomas d'Aquin : Auctoritas ab populo, devise chère à Michel Maffesoli (qui s'oppose à la triade rationalisme-progressisme-individualisme).
Dans le combat amorcé hier qui va l'emporter ? L'élite en place, symbolisée par le roi Elon Musk ? Ou le roi clandestin, cher à Maffesoli, roi clandestin qui ne peut ici être que le peuple lui-même?
En montant dans les tours (*) on arrive à l'opposition logos/topos. Qui va l'emporter ?
Le "traditionnaliste" Guénon aurait répondu que c'est indiscutablement le logos qui va l'emporter (**).
Thom a examiné les deux cas, celui du logos dans le "platonicien" "Stabilité Structurelle et Morphogénèse" et celui du topos dans l' "aristotélicien" "Esquisse d'une Sémiophysique" qui se termine par "Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde." (***)
Sa conclusion est, je crois, la suivante : les deux voies sont possibles mais, pour convaincre, la voie "aristotélicienne" est plus intelligible que la voie "platonicienne".
Steiner (cher à PhG) : "L’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la “maison du langage” (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus… ».
Pour Thom le maître de la maison du langage c'est le Grand Géomètre :
"Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre. Il serait peut-être préférable de dire que le géomètre est Dieu."
Pour lui -je crois- c'est :
la maison du langage d'abord -le topos, sa substance-,
voir ce qu'il y a dedans ensuite -le logos, son essence-.
L'autre voie -logocratique- est plus traditionnelle…
(*) de Notre Dame…
(**) "L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir."
(***) Et Thom qualifie celle qu'il propose de minimale.
jc
06/11/2024
Pour exprimer ce que m'inspire cette élection, j'ai pensé à une ctation de Maistre, que j'ai retrouvée grâce au moteur de recherche du site dans un article (*) sur le débat Sarko/Ségo en 2007 :
On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse… (…) Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» (La révolution française, 1796.)
Trump est un cocktail molotov humain qui va allumer une révolution. Car je ne peux imaginer que le fighting-spirit de Trump et l'ultra-libéralisme d'Elon Musk vont suffire pour restaurer une cohésion sociale US bien mal en point.
Pour moi "In gold we trust", ça ne marche plus. Ce qu'il faut pour restaurer la cohésion sociale, c'est d'abord restaurer l'autorité spirituelle qui indique à ce pays un cap moins nihiliste.
Car en 2007 en France comme en 2024 aux USA, c'est le nihilisme affiché par les leaders des deux camps qu'il faut combattre.
(*) : https://www.dedefensa.org/article/leur-temps-creux
*josé *
05/11/2024
Bonjour,
Petite réaction pour Nicolas Nonnal et sa qualification du Figaro de journal 'catho", bourgeois ou pas, on s'en fiche.
Je ne pense pas être le seul, mais je n'ai jamais identifié le Figaro à un journal "catho", ce que personnellement je suis. Qu'il soit dit de "droite" n'entre en rien là-dedans, les catégories politiques ne veulent plus rien dire depuis longtemps quand à la catholicité de la chose.
On perçoit un regret de M. Bonnal sur le fait que Le Figaro "trahirait" son coté catho (s'il en a jamais eu un). De plus, j'ai remarqué que M. Bonnal n'hésite jamais à égratigner le catholicisme en tant que tel dans ses chroniques…
Soit c'est de l'anticléricalisme, et là j'ai envie de lui dire "lachez-nous la grappe" pour parler vulgairement, et mêlez vous de vos affaires, ou bien c'est un regret de ce que le catholicisme ne soit plus la référence dans la société et la morale publique. Dans ce cas, ce n'est pas en critiquant que ça améliorera les choses, mais surtout, M. Bonnal, rien de nous empêche de le défendre et de le vivre surtout. Le dénigrement gratuit ne fait pas parti des vertus chrétiennes (devenues folles comme dirait Chesterton).
Bonus pour M. Bonnal qui n'a semble pas avoir bien interprété les "signes des temps" : l'Eglise passera par là ou le Christ est passé, c'est à dire par une mort et résurrection. Nous y sommes bientôt, on peut dire que nous sommes à la Fin des Temps (pas la fin du monde, loin de là !).
M. Bonnal, élever votre regards dans les sphères spituelles, regardez le monde autrement !
jc
05/11/2024
Pour moi ce que j'ai compris de l'œuvre de Goscinny c'est qu'une société ne peut perdurer de manière stable que si elle dispose d'une autorité spirituelle dominant/transcendant le pouvoir temporel, autorité vers laquelle la société devrait se tourner naturellement lorsqu'elle se sent rongée par le persiflage (⁾).
.
(*) En cherchant une référence au persiflage -notion chère à PhG-, je suis tombé -via le moteur de recherche du site- sur le dernier article où il en a été question (https://www.dedefensa.org/article/les-lumieres-de-lombre). J'y ai trouvé ceci, pour moi en rapport avec 'l'église au centre du village" de mon .0 :
« L’époque a été témoin d’une conviction collective dans l’élan transcendantal de l’homme, où chaque flèche de cathédrale et chaque église de village indiquait non seulement le triomphe architectural du ciel, mais aussi les possibilités fulgurantes de la spiritualité humaine. C’était une civilisation qui considérait la vie comme un simple vestibule vers l’éternité, où l’existence de chaque individu était entrelacée avec un récit cosmique échappant à toutes les contingences du domaine de la matière qui nous est donnée. »
PS : Si ce commentaire vient sous les yeux de Nicolas Bonnal, j'aimerais bien qu'il ré-explique sur ce site en quoi, selon lui, "Goscinny a tout compris" (car j'ai oublié...)
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