Paolo Scampa
13/03/2025
https://aipri.blogspot.com/2025/03/poseidon-sur-seine.html
jc
12/03/2025
[ Pour Blairon la principale qualité des primordialistes reste la capacité de voir plus haut et plus loin.
Et :
» Un changement de paradigme – modification profonde de la façon de penser et d’agir - est souvent associé à une connaissance scientifique qui, vue sous un autre prisme, peut se révéler être de nature purement spirituelle même si les acteurs et spectateurs de ce bouleversement n’ont, en règle générale, pas conscience de son caractère révolutionnaire car les uns et les autres agissent et réagissent en fonction d’une logique qui, en apparence, reste contenue dans des normes ordinaires." ]
Pour moi tout changement de paradigme s'effectue catastrophiquement à cause de l'inertie historique -qu'elle soit sociale ou scientifique-, le terme adéquat me semblant être celui d'hystérésis.
Max Planck, l'un des pères de la physique quantique l'a appris à ses dépends : "Une idée nouvelle ne triomphe jamais, ce sont ses adversaires qui finissent par mourir ...".
Peut-être en sera-t-il ainsi de l'œuvre de Thom, qui termine "Prédire n'est pas expliquer" (son dernier bouquin de "vulgarisation") par cette citation de Nietzsche : "Ce sont les pensées qui viennent comme portées sur des pattes de colombes qui dirigent le monde." ?
D'audace de pensée Thom n'en manque pas : "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés," -citation maintes fois faite ici- dont la portée ne peut se comprendre sans rappeler que la théorie thomienne est une théorie de l'analogie, mais citation tronquée, la phrase devant être complétée par "ainsi l'usage de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié."
Thom ne cache pas que son œuvre non mathématique est essentiellement métaphysique (et c'est très certainement pour cela que tant de mathématiciens contemporains lui ont tourné le dos). Aussi je suis convaincu de ne pas déformer sa pensée en paraphrasant ainsi le complément de citation : "ainsi l'usage de vocables anthropomorphes en métaphysique est foncièrement justifié."
PhG a écrit jadis que "la sagesse est aujourd'hui l'audace de la pensée", citation qui renvoie évidemment à la principale qualité des primordialistes, qui est pour Blairon la capacité de voir plus haut et plus loin.
Dans "À propos du "grain de sable divin""*, il oppose un système anthropomystique** au système anthropotechnique de JP Baquiast. Peut-être accepterait-il la paraphrase suivante du complément de citation : "ainsi l'usage de vocables anthropomystiques en métaphysique est foncièrement justifié." ?
(*) https://www.dedefensa.org/article/dialogues-3-a-propos-du-grain-de-sable-divin
(**) Thom : "Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c'est le continu géométrique ; étendue pure, instructurée, c'est une notion « mystique » par excellence. L'algèbre, au contraire, témoigne d'une attitude opératoire fondamentalement « diaïrétique ». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté.".
[ Pour moi qui essaye de systématiquement attribuer un genre aux paires de concepts, j'attribue sans hésiter le genre féminin au continu géométrique (et le masculin au discret algébrique). Je rappelle à ce propos que pour Thom le continu précède ontologiquement le discret et que cette opposition domine toute la pensée. Ce n'est pas ainsi que la Bible, en sa genèse, voit les choses… ]
jc
11/03/2025
(suite)
Pour Blairon la principale qualité des primordialistes reste la capacité de voir plus haut et plus loin.
Et :
» Un changement de paradigme – modification profonde de la façon de penser et d’agir - est souvent associé à une connaissance scientifique qui, vue sous un autre prisme, peut se révéler être de nature purement spirituelle même si les acteurs et spectateurs de ce bouleversement n’ont, en règle générale, pas conscience de son caractère révolutionnaire car les uns et les autres agissent et réagissent en fonction d’une logique qui, en apparence, reste contenue dans des normes ordinaires."
L'interprétation du monoèdre par JP. Petit rentre dans ce cadre, le changement de prisme consistant à diffracter le réel en un réel positif, un imaginaire positif, un réel négatif et un imaginaire négatif. En partant d'un côté d'une section carrée du monoèdre prise pour origine des temps, on parcourt l'unique face du monoèdre en suivant "la" face issue de ce côté +t, en recoupant trois fois cette section origine selon les trois autres côtés +it, -t, -it du carré pour finir par la recouper une quatrième fois suivant le côté initial, ce qui achève le cycle qui peut se répéter indéfiniment.
Si on attribue un genre aux paires de concepts, on a alors un réel et un imaginaire masculins et un réel et un imaginaire féminins. On généralise alors une situation envisagée par Lacan*:
C'est ainsi que les organes sexuels masculin et féminin viennent à symboliser la place de la jouissance, non pas en tant qu'eux-mêmes, mais en tant que parties manquantes à l'image désirée.
* : "C’est ainsi que l’organe érectile vient à symboliser la place de la jouissance, non pas en tant que lui-même, ni même en tant qu’image, mais en tant que partie manquante à l’image désirée : c’est pourquoi il est égalable au √- 1 de la signification plus haut produite, de la jouissance qu’il restitue par le coefficient de son énoncé à la fonction de manque de signifiant : -1"
Boyan Drenec
10/03/2025
Vivement l'abolition de la finance nihiliste.
jc
09/03/2025
Le momoèdre du physicien et métaphysicien Jean-Pierre Petit pourra peut-être les intéresser, voire les inspirer :
https://unilater.com/fr/
laodan dandan
09/03/2025
En ce qui concerne votre phrase : « Ce sont deux attitudes fondamentales face à la vie qui s'affrontent, et cet affrontement est un défi pour le destin de cette civilisation effondrée et pour la nécessité d'un changement de paradigme, de la liquidation d'un cycle pour atteindre le suivant ».
Bien que « la nécessité d'un changement de paradigme » semble aller de soi à mesure que la modernité occidentale s'effondre (« dans la nef des fous, les deux parties elles-mêmes divisées dans les affrontements internes d'un Occident collectif »), le reste du monde, et la Chine en particulier, croient que la modernité occidentale pourrait être transformée en une modernité chinoise, ou peut-être en une modernité sudiste.
L'hypothèse du triomphe d'une modernité chinoise-sudiste implique que le monde occidental glissera inévitablement de son ontologie dualiste, matérialiste, technicienne et rationaliste vers l'ontologie polariste, organique et naturelle de l'Orient. Mais cette idée, exprimée il y a quelques années par le président chinois Xi Jinping, n'a pratiquement aucune chance de devenir réalité, étant donné que le succès actuel de la Chine, en termes economique et technologique, est dû à son intégration de l'ontologie de la modernité occidentale dans sa « culture chinoise traditionnelle » !
Le fait est que le pic de la modernité occidentale a déjà été dépassé et le monde entier est donc actuellement engagé sur la pente descendante de sa 'courbe de Bell'. Pour moi, cela suggère que ce qui est en jeu aujourd'hui est plus que le changement du paradigme de la connaissance de la modernité occidentale et de son ontologie. Il est plus que probable que la modernité occidentale a engagé la convergence de ses nombreux effets secondaires naturels (spermageddon, obésité, extinction massive des mammifères et des insectes, empoisonnement de l'air, de l'eau et de la terre, réchauffement climatique, et ainsi de suite) avec ses effets secondaires sociétaux (atomisation sociétale, paupérisation, niveaux historiques d'inégalité, confiscation du pouvoir de l'État par des intérêts particuliers, et ainsi de suite).
À la lumière de cette convergence, je crains que l'humanité n'ait fomenté une situation impossible pour ses enfants. L'effondrement de la modernité, et la menace d'effondrement du modèle archétypal de nos 'sociétés de pouvoir' et de nos civilisations, sont les signaux d'un effondrement de la vie sur terre. La schizophrénie occidentale, que vous décrivez quotidiennement, n'est donc que le symptôme d'un problème beaucoup plus profond au cœur de notre humanité.
jc
07/03/2025
Je trouve que la métaphore de l'iceberg qui se retourne très rapidement pour se stabiliser en présentant à l'air une nouvelle face précédemment immergée illustre très bien la notion de catastrophe au sens de Thom : il y a morphogenèse -au sens de changement de forme- (dans ce cas également catastrophique au sens usuel car une petite cause -une modification infime des positions relatives des centres de gravité et de poussée d'Archimède- engendre très rapidement un gigantesque effet, à savoir le retournement de l'iceberg).
Dans sa note [1] Blairon écrit "qu’il existe des primordialistes chrétiens, païens, spiritualistes, indouistes…". Pour moi Thom est clairement un primordialiste mathématicien (et, bien entendu, métaphysicien) :
"Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme qui, à mes yeux, commande toute morphogénèse, par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'une part et le développement en série de Taylor d'une fonction d'autre part." ("Stabilité Structurelle et Morphogénèse", 2ème ed. 1977, p.32)
Par analogie entre œuf totipotent (SSM, p.32) et Dieu tout puissant on retrouve ce primordialisme "platonicien" à la fin de "Esquisse d'une Sémiophysique"(1988, période "aristotélicienne" de Thom) dans une citation souvent faite ici :
"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogenèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur). Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.
Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."
jc
05/03/2025
Maistre :
« On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse… [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement. »
Thom :
- "L'histoire est fondamentalement non aporétique, parce qu'elle est essentiellement descriptive. C'est seulement quand elle se soucie de théoriser en tant que matériau de la sociologie qu'elle rencontre des problèmes : ainsi du rôle de l'individu dans le devenir historique." ;
-"L'aporie fondatrice de la sociologie est l'opposition entre la permanence de la société -en particulier la structure du pouvoir- et la fluence continuelle des individus qui fait problème."
- "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."
En élargissant le propos maistrien à l'Histoire majusculée (l'Histoire mène les hommes plus que les hommes la mènent), et compte tenu des citations thomiennes ci-dessus, je constate une convergence des vues de Maistre et de Thom sur l'Histoire.
En élargissant le propos de Maistre (seconde phrase), ceux qui paraissent conduire l'Histoire n'y entrent que comme de simples instruments, et dès qu'ils ont la prétention de la dominer ils tombent irrésistiblement.
Zelenski ? Macron ? Trump ? Poutine ? Xi ?
Je ne peux m'empêcher de citer PhG à ce propos :
"Nous avons cité l’intervention de l’officiel chinois avec une intention à l’esprit, ne doutant pas un instant de la sincérité de son propos, et de la véracité de sa propre conviction, dans l’exposé qu’il fit des intentions de la Chine, de l’Asie, et de l’antique sagesse de cette partie du monde. Nous reconnaissons d’autant plus tout cela que nous pouvons dire notre conviction que l’intervenant se trompait, qu’il se trompe en croyant qu’un modèle de civilisation asiatique rénové s’imposera rapidement, à côté du modèle occidentaliste, éventuellement pour le concurrencer et le remplacer. (...) Par conséquent, le Chinois aurait bien du mal, s’il y parvenait jamais, à développer son propre modèle, à moins d’en faire une caricature complaisante du modèle de l’occidentalisme. (...) C’est dire que, de ce point de vue, – et sans préjuger, surtout pas, de l’avenir, – c’est dire que notre Chinois sera emporté comme les autres et qu’il devra subir d’abord cette chute eschatologique avant de songer à se mettre à l’ouvrage." ( https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-subvertie )
Paolo Scampa
02/03/2025
"J'ai trouvé un passage dont personne ne parle particulièrement intéressant, où Trump dit que puisque l'Iran n'avait plus d'argent pour soutenir le Hamas et le Hezbollah, les USA sont intervenus pour les soutenir avec 300 MILLIARDS DE DOLLARS, jetant de l'essence sur la poudrière de Gaza. (min. environ 23.40)"
Da ascoltare assolutamento verso 23 muniti e 40.
BDPE
25/02/2025
Larry Johnson a récemment rappelé que la communauté du renseignement british a consciencieusement savonné la planche à Trump au cours des 8 dernières années… :
https://sonar21.com/will-donald-trump-punish-the-uk-for-its-meddling-in-two-us-presidential-elections/
Artemadvt Artemadvt
20/02/2025
Thanks for the interesting post
Aziz Ghedia
17/02/2025
Cela me rappelle la fameuse remontrance faite au dernier roi de l'Espagne musulmane, Boabdil, par sa mère : " ne pleure pas comme une femme ce que tu n'as pas défendu comme un homme". Lors de la reconquista, ils furent contraints de quitter le château qu'ils occupaient jusqu'alors. Sur une colline, il se retourna pour jeter un dernier regard sur la ville et se mit alors à verser des larmes…
jc
17/02/2025
Pour reprendre une expression chère à Michel Maffesoli, il s'agit du roi clandestin qui va prendre la place du roi en exercice (celui qui a actuellement le pouvoir de dire et de faire) :
"À la lumière des élections européennes de 2024, Olivier Hamant analyse le succès rural des partis d'extrême-droite en tant que recherche de robustesse des milieux et populations des campagnes face à la mondialisation perçue comme déstabilisation. En conséquence, dans son analyse, les milieux ruraux ne doivent plus être perçus comme des territoires en retard mais comme des laboratoires du monde à venir, notamment dans ses fluctuations. Il prône d'y installer le laboratoire d'un contre-modèle humaniste à créer." (Extrait de *)
Il s'agit d'un entretien avec le biologiste Olivier Hamant*.
La vision optimiste est développée de 28' à 43'.
De 49' à 59'39 il est question de l'effondrement de l'IA (trop performante, pas assez robuste), essentiellement pour cause de perte de vigilance de l'utilisateur (à quoi bon penser!) et de la consanguinité (les IA vont progressivement ne traiter que les données qu'elles ont elles-mêmes sécrété).
1h10 à la portée de tous.
(*) https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Hamant
Denis Monod-Broca
16/02/2025
Qui juge les régimes politiques chez autrui ?
Qui veut instaurer sa conception de la démocratie partout dans le monde ?
Qui juge la démocratie décrépite chez ses propres alliés, et réciproquement ?
« 01. Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; 02. de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. 03. Quoi ! tu regardes la paille dans l'œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? » Matthieu chapitre 7.
Voici des paroles éternelles que nous ferions bien d’entendre.
Il est étrange de constater à quel point les folies trumpistes sont apocalyptiques, donc révélatrices…
jc
11/02/2025
Dans le lien fourni par PhG on trouve à la fin :
"Dans la culture bouddhiste, les trois singes de la sagesse incitent à fermer les yeux sur les aspects négatifs."
J'ai oublié de le préciser avant de fournir mon propre lien !
https://www.youtube.com/watch?v=BXxKQVQFnRo (à 3'45)
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