Analyse, c'est un sujet développé plus en profondeur. Ce sont aussi des articles publiés par nous dans d'autres supports. Ce sont enfin des contributeurs extérieurs que nous accueillons sur notre site, y compris des contributeurs en anglais.
• Depuis 2001, le 11 septembre est une date sacrée pour les États-Unis d’Amérique, sorte d’anniversaire d’une infamie (celle des autres) et d’une résurrection (la leur). • Cette année, rien de semblable. • Désarroi, incertitude, angoisse, et division dans la direction américaniste. • Mais aussi, un étrange soulagement de ne plus avoir la menace immédiate d’une guerre qu’on a soi-même appelée de ses vœux. • L’ombre de la Syrie pesait sur la commémoration, également si incertaine, avec en plus Poutine faisant la leçon aux USA.• Au reste, disent-ils, Poutine triomphe... • Est-ce la venue de notre Smutnoye Vremya au cœur de nous-mêmes ?
• “L’Histoire est désormais contre nous, même sans Obama, Assad et Cie” observe le commentateur de The Independent Bruce Anderson. • Poutine traite Kerry de menteur, Obama au G20 fait du lobbying auprès de la Chambre majoritairement opposée au projet d’attaque en Syrie, les présidents brésilien et mexicain accusent les USA d’espionnage universel. • La crise Snowden/NSA est de retour. • Ainsi va la litanie, sans discontinuer. • Ce à quoi nous assistons est une dissolution de tous les artefact du Système, donc du Système lui-même. • Il s’agit du “‘chaos contrôlé’-devenu-incontrôlé”, mais au cœur du bloc BAO, pas en Syrie.
• La rapidité des choses nous stupéfie. • En une semaine, cette crise a défilé comme un kaléidoscope. • D’une hystérie belliciste emportant tout à une vacillation dramatique jusqu’à des rumeurs de débâcle. • Pendant ce temps, l’“ennemi” (lequel ?) n’a pas bougé un cil, il a regardé les choses se défaire. • Le vote des Communes, mais aussi l’humeur ravageuse à Washington, les hésitations du président, les “preuves” qui ne prouvent rien de décisif... •En 48 heures ou en 72 heures, l’évidence nous a éclairés : il n’y a pas de crise syrienne, il y a une crise du bloc BAO, qui est le nom de code pour la crise d’effondrement du Système.
• Au travers d’un très long article du journaliste presque-“dissident” Peter Maass sur Laura Poitras, coéquipière de Greenwald dans l’“opération Snowden”, c’est un portrait de la “résistance antiSystème” qui est tracé. • Poitras, bien moins connue que Greenwald, est la stratège et l’organisatrice de l’“opération Snowden”. • L’article est révélateur de la modernité comme outil de la résistance antiSystème, en retournant la modernité contre le Système, celle-ci devenant ainsi elle-même le principal moyen de déstructuration-dissolution-entropisation du Système. • L’article, et ses héros, méritent une analyse spécifique.
• Obama ne rencontrera pas Poutine dans un sommet prévu à Moscou, avant le G-20 de Saint-Petersbourg. • A Saint-Petersbourg, donc, l’atmosphère sera notablement constructive (à moins que, d’ici là, Obama ne décide qu’il ne va pas à Saint-Petersbourg ; à moins que, d’ici là, Obama n’exige que Saint-Petersbourg soit transporté dans la banlieue de Chicago). • Tout cela doit-il être considéré du point de vue classique, d’une diplomatie réduite à un “chaos grotesque et dérisoire” ? • Pour nous, il s’agit plutôt du premier cas où un acte diplomatique important renvoie directement à l’affrontement colossal entre Système et antiSystème.
• Le JSF peut-il être abandonné ? • La puissance militaire US peut-elle être réduite à des dimensions qui obligerait les USA à abandonner leur rôle global ? • Il y a beaucoup de cette sorte de questions accompagnant la présentation de la Strategic Choices Management Review (SCMP) par le secrétaire à la défense Hagel la semaine dernière. • Tout cela à cause de la séquestration, événement du type “la goutte d’eau qui fait déborder le vase”. • Certains, y compris parmi les experts les plus pro-Système (Daniel Goure), n’hésitent plus à l’écrire : “la séquestration va briser notre puissance”.
• La défaite de l’amendement Amash à la Chambre, 217 voix contre 205, est une “victoire à la Pyrrhus” pour les autres, ceux du Système. • Le vote est intervenu à la suite d’une soudaine révolte soudaine du Congrès contre la NSA et ses pratiques du surveillance. • Le 24 juillet, avant le vote, la panique de la direction-Système a été totale. • La faiblesse de la victoire, qui consacre que la Chambre des Représentants est out of control, présage un “automne très chaud” à Washington. • Justin Raimondo : «Edward Snowden’s sacrifice was not in vain...» • Le Système tremble.
• Interview énigmatique et d’une considérable importance de Glenn Greenwald. • Il affirme que Snowden dispose d’informations explosives sur le gouvernement US, bien plus importantes que celles qui ont déjà été diffusées, et surtout d’une orientation totalement destructrices de ce gouvernement. • Leur diffusion est liée au sort de Snowden, selon l’acharnement que le Système mettra à le neutraliser et à l’éliminer. • Ces révélations expliquent peut-être l’attitude de Poutine vis-à-vis de Snowden. • Elles ouvrent un aspect caché et potentiellement bouleversant d’une crise qui ne cesse de montrer sa diversité déstructurante et antiSystème.
• Edward Snowden demande l’aile politique (sans doute “temporaire”) à la Russie. • Au début du mois, Poutine avait déjà évoqué le problème par anticipation : ce serait oui, avec la condition d’aucune activité susceptible “de causer du tort aux USA”. • Les USA ont déjà tonné, laissant entendre que leur riposte serait terrible si Snowden recevait effectivement l’asile politique en Russie. • Et alors ? • Quelles pourraient être les conséquences d’une telle situation, avec l’antagonisme USA-Russie ? • Rien de moins qu’une mise en lumière des véritables natures et intentions des uns et des autres.
• Le “coup” des militaires qui n’est pas vraiment un “coup” tout en l’étant un peu, mais qui est “démocratique”, si si, n’a fait qu’ajouter une brutale confusion à ce qui était déjà désordre et division. • L’Égypte est «au bord de la guerre civile», constate Poutine. • Pendant se temps se poursuivent les vaines manœuvres des “puissances impuissantes”, les USA au premier chef. • Pendant ce temps, la Syrie brûle, la Turquie tremble, le Qatar et l’Arabie se déchirent. • Le reste du monde observe un instant parce que l’événement est spectaculaire, avant de retomber dans ses propres crises. • Images du Temps des grandes catastrophes.
• D’une façon complètement subreptice, les USA changent très vite. • A cause de la séquestration, Washington ne “fonctionne” plus, les États de l’Union se passent de lui. • Résultat : une balkanisation rampante mais profonde et une tendance rapide à la dévolution. • La Russie change aussi. • Le facteur de la spiritualité (la religion) compte de plus en plus. et influence la politique • Il s’agit de deux évolutions antagonistes, mais liées entre elles, comme par effet-miroir inversé. • Entre elles, le lien fondamental entre Système et antiSystème.
• On apprend, horreur, que la NSA espionne les Européens (premier document Snowden, du Spiegel) • On apprend entretemps, ah bon, que l’Europe est “collabo” de la NSA (interview Madsen). • On apprend, horreur renouvelée, que la NSA espionne encore plus l’UE (deuxième document Snowden dit Dropmire, du Guardian). • Ébranlement général de la vertu au sein du bloc BAO, là où elle est la plus sensible, la vertu, au cœur bruxellois de “notre-Europe”. • C’est aussitôt une tempête transatlantique, menée par les Allemands en pleine campagne électorale. • Sorte de perfect storm du bloc BAO contre lui-même.
• Où est Edward Snowden ?, se demandait, ce matin, Russia Today. • La journée d’hier a vu une avalanche de nouvelles, révélations, confirmations, démentis, etc. • Le plus fameux whistleblower du monde était suivi à la trace, pas à pas, comme une star d’Hollywood et ses paparazzi... • Pourtant, ce matin, personne ne savait où il se trouvait. • La NSA semble n’en savoir pas plus que les autres, et Washington fulmine. • Il est temps, une fois de plus, d’apprécier la dimension mondiale de cette crise et de ses divers à-côtés, et d’en tirer quelques observations.
• La crise PRISM/NSA/Snowden a brusquement laissé place à un retour de flamme de la crise syrienne. • Y a-t-il un lien entre les deux événements ? • D’autre part, la relance de la crise syrienne n’a pas pour autant stoppé la course de crise PRISM/NSA/Snowden, qui elle-même tend à se diviser en deux. • Il s’agit d’un phénomène général qu’il faut considérer comme un événement crisique, avec corrélation entre toutes les crises. • Nous avons donc déterminé les corrélation entre “au moins trois crises”, nous observons le processus, nous envisageons les conséquences.
• Encore une nouvelle inflexion intéressante pour l’énorme scandale. • L’affaire PRIMS/NSA/Snowden se transforme en “désordre à Washington”. • Confronté aux mensonges et dissimulations diverses des chefs des services impliqués, dont principalement la NSA, le Congrès commence à retrouver son sens proverbial de la vertu. • D’où des réactions de colère, des exigences d’explication, des menaces même. • Cette fois, ce n’est pas Snowden qui est visé, mais la NSA et le reste... • Le reste peut-il aller jusqu’au président, jusqu’ici étourdissant par son silence ? • Grande question pour l’hypothèse d’un super-Watergate.
• D’une façon très significative, l’apparition en public volontaire du whistleblower de la NSA Edward Snowden a provoqué des remous bien plus importants que les fuites du même, présentées par le Guardian 5 jours plus tôt. • Une multitude de réactions mesurent l’émotion et la gravité de l’événement. • La NSA et son programme PRISM, les activités générales de surveillance confinant à une structure d’État policier, sont perçues avec beaucoup plus d’acuité. • La liberté de l’internet est mise en cause. • La crise d'effondrement du Système est évoquée. • Qu’il soit ou non décisif, le Moment est passionnant et mérite une majuscule.
• La “guerre syrienne” est plus que jamais une “guerre insaisissable” selon une logique de rationalité stratégique. • Des facteurs en apparence secondaires y prennent, d’une façon inattendue, une place qui bouleverse les stratégies les plus centrales (cas des missiles S-300). • Des politiques et des conflits importants extérieurs à la “guerre syrienne” s’y trouvent impliqués et évoluent peut-être décisivement. • Même la crise centrale d’effondrement du Système est touchée par la “guerre syrienne”. • Pour comprendre ce phénomène, il faut envisager l’hypothèse que la “guerre syrienne” est devenue l’expression opérationnelle de la crise haute.
• Le complotisme se porte bien. • La presse alternative est ridiculisée et elle a de plus en plus droit de cité. • Les événements-Système suspects, illégaux et inexpliqués sont si nombreux qu’ils finissent par accréditer bien des soupçons portées par ces thèses. • Il ne s’agit pas de déterminer la véracité de ces thèses mais de constater leur prolifération et leurs effets déstabilisants. • Face à elles, les informations-Système s’avèrent systématiquement fausses et fabriquées (narrative). • Résultat : tant pis pour la vérité du détail et bravo pour le renforcement exponentiel du désordre antiSystème.
• A Moscou, tout était plié, “en carré”, selon l’enthousiaste John Kerry. • Les déclarations de Kerry à Moscou ont été extraordinairement amicales, proches de l’obséquiosité. • A Rome, l’enthousiaste John Kerry a commencé à rétropédaler. • Les commentateurs “sérieux” sont unanimes : les USA se sont alignés sur Moscou. • Pourtant, non, rien n’est “plié”, encore moins “en carré”. • A Washington, on serait passé d’un enthousiasme pro-russe à la suggestion des positions classiques concernant le sort d’Assad. • On ne se débarrasse pas aisément de la danse de Saint-Guy, dite aussi, comme cela se trouve, “chorée de Huntington”.
• Quelques jours en Syrie et autour de la Syrie, avec un “wind of war” à partir des attaques aériennes israéliennes. • La crise, ou “guerre syrienne” embourbée a paru soudain “libérée” de son embourbement pour déboucher sur son paroxysme guerrier. • Mais la synthèse ne s’est pas faite, et l’infrastructure crisique a repris le dessus. • La “guerre syrienne” est-elle trop complexe, trop confuse, pour déboucher sur une vraie crise paroxystique précipitant une guerre au sens classique du terme ? • Pour l’instant, nous ne voyons que l’embourbement crisique, plus que jamais paralysant.