Analyse, c'est un sujet développé plus en profondeur. Ce sont aussi des articles publiés par nous dans d'autres supports. Ce sont enfin des contributeurs extérieurs que nous accueillons sur notre site, y compris des contributeurs en anglais.
• Les premières livraisons des nouveaux matériels de défense antiaérienne (S-300) et de guerre électronique russes arrivent en Syrie. • Après une réaction, très mesurée (Poutine), une enquête très détaillée (ministère russe de la défense, la décision a été prise et elle est promptement exécutée. • Cette analyse est accompagnée d’un texte de Elijah J. Magnier qui nous éclaire sur un point : en Syrie depuis 2015, et mise à part la lutte contre le terrorisme qui semble-t-il devrait faire l’unanimité, Poutine (la Russie) était beaucoup plus un “arbitre” qu’un allié de la Syrie. • En agissant comme ils l’ont fait, en ergotant comme ils l’ont fait, – chaque fois “avec arrogance”, – les Israéliens ont beaucoup perdu, et sans doute commencent-ils à s’en rendre compte. • Certains parmi eux craignent moins les S-300 que le matériel de guerre électronique que les Russes commencent à déployer, qui leur assure une maîtrise de l’espace aérien par simple aveuglement des communications de l’adversaire, une “no-fly-zone” par incapacité encore plus que par interdiction. • L’épisode fait tomber quelques masques...
• L’offensive russo-syrienne contre la région d’Iblid, dernier bastion des groupes terroristes islamistes est ralentie sinon (temporairement ?) détournée de son but initial. • Sur le terrain, c’est une action de renforcement des forces turques qui a modifié la situation et suscité ces changements tactiques, mais c’est surtout, dans le chef des Russes, les avertissements US qui ont suscité la décision stratégique de se donner un peu de temps... • Elijah J. Magnier décrit dans un texte du 14 septembre que l’on trouve à la fin de ces Notes d’analyse la situation actuelle avec les divers mouvements des différents acteurs. • La situation très tendue de ces dernières semaines a laissé place à une confusion d’un type bien connue sur le terrain, activée par une communication contradictoire et diverse et un Erdogan prompt au volte-face. • Mais Poutine et les Russes ne pourront pas éviter le temps de la décision, en Syrie et ailleurs, dans tous les points de tension avec les USA et notamment avec les sanctions extrêmement dures que les USA veulent appliquer. • Ce sera le rendez-vous de novembre.
• A nouveau, la Syrie est au bord de l’incendie, du conflit majeur, du risque d’extension catastrophique, cette fois à cause de la province d’Iblid, dernier bastion des terroristes “protégés” par le contingent de 2 000 G.I.’s étrangement déployés pour les anéantir. • La question est de savoir si l’offensive d’Iblid (essentiellement, Syriens et Russes) aura bien lieu très vite, et si elle mènera, par effet indirect de l’habituelle attaque chimique-bidon, à une riposte des “croisés” du bloc-BAO, – bref, savoir si forces russes et américanistes ne risquent pas de se trouver face à face. • Le désordre extraordinaire de Washington ne risque pas de nous faciliter une réponse. • Ce qu’il nous a semblé ressentir lors du sommet de Teheran de vendredi (Iran-Russie-Turquie), c’est un net durcissement russe qui pourrait faire que cette fois Poutine ne céderait rien sur le terrain de la force : on verra... • On trouve aussi, après notre analyse, un texte d’Alastair Crooke (« The US 180° turn on Syria ») sur la situation en Syrie et autour, nous précisant également que la Chine est devenue un acteur majeur de cette crise.
• Au cours d’une conférence de presse à Sotchi à l’occasion de sa rencontre avec le président finlandais invité, Poutine a eu une remarque sur la situation aux USA, et sur les relations entre les USA et la Russie. • Cette phrase est extraordinaire : « Le problème n'est pas seulement dans la position du président américain, mais aussi dans celle de ce que l'on appelle l'establishment, qui dirige au sens large du terme les États-Unis ». • En quelques mots, Poutine, l’homme qui a fait son crédo de ne jamais intervenir officiellement dans la politique intérieur d’un autre pays au nom du principe de souveraineté, nous dit qu’il existe aux USA, à “D.C.-la-folle”, un état de sédition. • Cette situation explique l’attitude d’extrême prudence du président russe, pendant que les événements continuent à s’empiler à Washington pour alimenter la confrontation, notamment (car il y a plusieurs affrontements) entre Trump et l’État profond. • Les élections de novembre constituent un marquoir décisif dans l’évolution de la situation, ou n’est-ce qu’une “étape décisive de plus”... • C’est à notre destin de voir.
• Puisqu’aujourd’hui commence le nouveau régime des super-sanctions US contre l’Iran, l’occasion est bonne d’exposer deux exercices intellectuels contraires sur la situation des relations internationales. • D’un côté, le professeur Michael Klare qui se dit persuadé que Donald Trump a une “Grande Stratégie” à l’esprit, qui a pour but de rassembler dans une sorte de coopération concurrente les trois puissances du jour : USA, Chine et Russie. • C’est le projet G3. • Klare expose son idée avec une certaine conviction mais sans cacher que le résultat pourrait ressembler fâcheusement à l’arrangement du monde d’Orwell dans 1984 : « ...la guerre – ou la préparation à la guerre – sera une condition perpétuelle d’un tel système. ».• Alastair Crooke lui répond en observant qu’il s’agit d’une complète chimère, parce que les USA sont incapables d’observer des règles de quelque coopération que ce soit. • Pour lui, cet “ordre global du désordre” régnant perdurera tant que les USA n’auront pas fait leur catharsis pour « purger cette vision utopique de la mission exceptionnaliste de l’Amérique de racheter le monde »
• Ici, les Russes effectuent un essai avec des S-400, bien entendu couronné de succès. • Là, ils effectuent un test en tir réel impressionnant d’efficacité, avec la destruction d’un navire déclassé en Mer Caspienne par un missile Kh-31. • A la place du Kh-31, pensez Kh-47 et vous voyez le missile percuter le navire à Mach 10 au lieu de Mach 3,5, et vous vous dites que les Russes ont vraiment franchi un pas de géant dans le domaine des grands systèmes d’arme opérationnels, ceux avec lesquels on peut déployer une stratégie globale. • Et que font les forces armées du Pentagone & Co pendant ce temps-là ? Elles enregistrent le plus grand budget de tous les temps-modernes, sans doute pour acheter un peu plus de JSF, devenus F-35 pour aller directement à la poubelle pendant qu’on songe à un remplacement qui serait un bon vieux F-15 “relifté” et “relooké”... • Mais même ça (liquider le F-35 qui est en train de les liquider), ils n’y arriveront pas. • Les Russes sont-ils plus forts que les USA ? Question idiote : nul n’est plus fort que les USA et « ...nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant. »
• Les rumeurs et les nouvelles “de bonne source” courent actuellement sur l’intention prêtée à l’aviation militaire israélienne de mettre de côté sa deuxième commande de F-35 au profit d’une nouvelle version du F-15 (disons “IA F-15” ?). • Elles se complètent de l’affirmation que l’USAF et Boeing négocient en secret depuis 18 mois une nouvelle version du F-15 là aussi, le “F-15X”. • Rien d’officiel ni d’affirmé, – ni d’infirmé d’ailleurs, – mais une sorte de fumet et de bruit de fond que le vent mauvais nous apporte et qui nous dit : on cherche un “complément“ au F-35 (au JSF) qui serait en fait destiné à devenir un “remplaçant”, impliquant que les méchancetés sans nombre déversées par tant de mauvaises langues sur le JSF seraient en partie sinon complètement fondées. • Il s’agit de prémisses possibles d’un événement sans précédent : la mise en cause officielle du programme militaire le plus colossal de l’histoire du Système et du technologisme. • Bien malin celui qui dira sur quoi tout cela va déboucher, sinon l’hypothèse finale : autant en emporte l’effondrement hollywoodien du Système…
• Encore des “bruits de bottes” autour de l’Iran, essentiellement du fait des pressions US sur ce pays depuis le retrait US du traité, accentuées par les effets directs et indirects des sanctions qui se répercutent dans tous les rapports internationaux. • Ces derniers jours, déluge de tweets trumpistes et de menaces du président iranien. • Des sources australiennes nous assurent que les forces armées US se préparent pour une attaque au mois d’août (combien de fois ne nous a-t-on annoncé une attaque imminente ?!). • La grande question en cas de conflit est de savoir si la Russie “laisserait tomber” l’Iran, et la réponse aurait nettement tendance à être négative. • Encore une fois, si l’on envisage l’hypothèse du pire, comme avec la Corée du Nord pendant quelques mois, avec un Trump survolté, l’élément modérateur se trouvera dans le direction des forces armées US. • Dans ce cas, peut-être les militaires russes, dont le chef, le général Guerassimov a établi de bons contacts avec son homologue le général Dunford, participeraient-ils à la manœuvre d’apaisement du président US en phase narcissique-belliciste ?
• Essayons d’en savoir un peu plus sur le sommet de l’OTAN, à Bruxelles, en juillet 2018. • D’un côté, il se signala par un conformisme peu commun, sinon aseptisé d’avance (son communiqué, approuvé et signé avant que la rencontre n’ait lieu, pour éviter un “nouveau G7”), annonçant des mesures de surarmement formidable (à l’échelle de nos moyens) contre la Russie. • Cela, alors que tout le monde est à Moscou pour la plus formidable Coupe du Monde de l’histoire et qu’on se précipite (Macron, Trump) pour rencontrer Poutine. • D’un autre côté, Trump a complètement assuré : il a offert un spectacle unique, alternant fureur, attaque en traître, applaudissements et triomphe. • Il a traité l’Allemagne pire qu’une république bananière et s’est comporté en chef mafieux alternant chantage et extorsion de fonds, pour terminer en assurant que l’Alliance n’avait jamais été aussi forte, aussi gracieuse, aussi belle, et que cela était complètement de son fait. • C’est la nouvelle “normalité” (New Normal) de l’Alliance, qui doit nous rassurer après tout : le travail autodestructeur de la corpulente termite se poursuit avec une belle alacrité.
• Le monde entier geint car depuis hier minuit s’est mis en branle cet acte terrible voulu par le président Trump, l’application de tarifs douaniers par les USA dans le cadre de cette séquence qui voit une résurgence du protectionnisme. • Le monde entier geint car il s’agit de l’ouverture d’une guerre commerciale, et peut-être bien de la Grande Guerre Commerciale. • Les premières mesures prises contre la Chine, qui seront suivies d’une riposte chinoise, et ainsi de suite, opposent les deux plus grandes puissances économiques de la planète. • Mais, bien entendu, tous les autres sont concernés, les pays de l’UE et le Canada, déjà visés, qui constatent que l’on vit la plus grave crise depuis longtemps au sein de l’alliance transatlantique. • En fait, c’est l’entièreté de la planète qui est touchée, de la planète globalisée, – et il s’agit bien alors de la Grande Guerre de la Globalisation. • Le protectionnisme attaque la globalisation, il la déstructure, elle-même qui est déjà déstructuration en soi. • Involontairement, c’(est une attaque contre le Système, et Trump mériterait le Prix Nobel 9/11.
• On ne parle qu’épisodiquement du cas des capacités russes et chinoises dans le domaine des missiles hypersoniques de combat, qui ont pris presqu’une décennie d’avance sur les USA. • Cela est tout simplement stupéfiant, – mais qu’est-ce qui ne nous stupéfie pas aujourd’hui du point de vue de la communication ? – alors que l’événement représente sans guère de doute le renversement stratégique le plus complet jamais observé dans l’histoire de la stratégie nucléaire. • La seconde chose extrêmement stupéfiante, c’est l’extrême atonie de la communauté de sécurité nationale US à réagir à cette situation en lançant des programmes d’urgence et en sonnant le tocsin. • La troisième chose extrêmement stupéfiante, c’est de voir les USA poursuivre et accentuer d’une façon si impudente une politique d’hégémonisme incroyablement brutale et basée sur sa puissance militaire, alors que cette puissance s’érode à une vitesse hypersonique et que les USA se trouvent dans cette si très grande vulnérabilité. • Mais franchement (bis), qu’est-ce qui ne nous stupéfie pas dans cette époque si étrange ?
• Revenons sur l’engagement du 10 mai où sont mêlés d’une façon fort confuse Israéliens, Syriens et Iraniens, avec un petit zeste d’américanisme, ne serait-ce que dans le chef de l’impressionnante signature du président Trump actant le retrait des USA du traité JCPOA. • Y a-t-il eu “frappe massive” des Israéliens ? On le dit, quoiqu’il faudrait alors réviser la définition de ce qu’on nomme “frappe massive”. • Contre qui ? Les Iraniens-en-Syrie ? Les Syriens-chez-eux ? • Et quel succès a donc eu cette “frappe massive”, d’ailleurs encadrée de tirs d’“engins” (iraniens ? syriens ?) contre des positions israéliennes sur le Golan, – ce qui élargit d’autant le théâtre de la crise-conflit sans fin de Syrie-et-alentour. • L’épisode de la semaine dernière contribue donc à rendre encore plus incompréhensible et mystérieux l’épuisant conflit-sans-fin en Syrie et alentour. • On attendait (on craignait) une action décisive de Netanyahou couvert par son compère Trump, on a eu un pas de plus dans un bourbier qui ne cesse de s’épaissir. • Il est vrai que Netanyahou paradait à Moscou, ruban noir-orange de St-Georges à la boutonnière.
• Ce qui nous intéresse dans cet exercice analytique qui concerne les prévisions catastrophiques (collapsologie) se multipliant dans tous les domaines, ce n’est pas la justesse de l’une ou l’autre prévision. • D’ailleurs, cette attitude semble bien être celle du public, qui ne semble nullement tenir rigueur aux multiples erreurs de prospective qui se multiplient depuis plusieurs années, par définition puisqu’elles ont annoncé précisément un effondrement qui n’a pas eu lieu. • Au contraire, les prévisionnistes collapsologistes qui se sont trompés repartent avec de nouvelles prévisions que tout le monde suit avec passion. • D’une certaine façon, le Système agit de même à sa façon en ne s’intéressant plus guère au crédit absolument nul des explications qu’il donne à son action. • Notre hypothèse est alors que ce qui compte dans cette espèce de course entre Système et antiSystème, c’est la montée de la tension, l’exacerbation de la psychologie. • Ainsi, cette exacerbation, cette psychologie chauffée à blanc jouera un rôle fondamental dans le processus irrémédiable de l’effondrement.
• L’attaque promise a bien eu lieu, dans la nuit de vendredi, plutôt comme une surprise dans la mesure où l’on attendait une délibération un peu plus longue tant il existait de contradictions, d’incertitudes, de mésententes, etc., à commencer par le propre cabinet du président Trump. • L’attaque a donc eu lieu, un peu comme par inadvertance, dans le cadre d’une opinion publique et d’une atmosphère plutôt marquées par la confusion qu’on a dite plus haut que par une résolution ferme. • Finalement, c’est une attaque limitée (même catégorie qu'il y a un an), qui évite soigneusement d’approcher les Russes, qui a montré par ailleurs que la défense aérienne syrienne avait une réelle efficacité. • Y aura-t-il d’autres attaques pour suivre dans cette séquence ? Le ministre Mattis dit que non, mais il n’est pas sûr que Mattis parle pour le président. • Dans tous les cas, l’attaque ne termine pas la crise, non plus que l’antagonisme entre les deux blocs, tout au contraire. • Il faut donc l’apprécier précisément dans un cadre général, celui de la Grande Crise d’Effondrement du Système.
• Il est bon de revisiter régulièrement la position, l’action, les effets directs et indirects de ces actions, tout cela lié au président des USA, l’indéboulonnable Donald Trump. • L’homme est d’une durabilité étonnante, malgré, - ou à cause de son état de déstabilisation permanente, ses mensonges, ses voltefaces, ses absences de vision, sa nullité politique, ses “tweets”, etc. • La dernière en marche qui déstabilise son administration, c’est son intervention brutale pour annoncer que la politique US est désormais axée sur le retrait “le plus tôt possible” des forces armées US de Syrie. • Cela venant après le choix de l'incroyable belliciste Bolton nous rassure sur la pérennisation de l’imprévisibilité de Trump. • Trump a également réussi, a contrario, à provoquer un durcissement des Russes devant l’hystérie antirussiste développé par ses adversaires de Trump, cela en attendant un “sommet” à Washington qu'il vient de proposer à Poutine. • Nous saluons le chaos-Trumpiste, création d’un homme qui “a rendez-vous avec l’histoire” pour mieux s’en moquer et la tourner en dérision par son propre comportement.
• Une déclaration du Général Votel, qui commande CentCom (Central Command, zone du Moyen-Orient), met en évidence la crainte US de perdre la “domination aérienne” (« L’augmentation des systèmes de missiles sol-air russes dans la région menace notre accès et notre capacité à dominer l'espace aérien. »). • Principale cause pour l’instant : le système sol-air russe S-400, et d’une façon plus générale les capacités anti-aériennes qu’a développées la Russie. • La menace de la perte de la “domination aérienne” (“Air Dominance”) a, pour les USA, une énorme puissance symbolique en plus de son aspect opérationnel : c’est une marque spectaculaire de la décadence, sinon de l’effondrement de la puissance des USA. • Ce processus remonte à des choix erronés du début des années 1990, caractéristiques de l’ivresse psychologique des USA après la Guerre froide et la victoire de la Guerre du Golfe, et pour écarter une crise d’identité. • Mais il est trop tard : contre le S-400 et Cie, les USA développent plutôt des sanctions (CAATSA) que des armements qu’ils ne sont plus capables de déployer.
• Le discours de Poutine du jeudi 1er mars restera comme un événement d’une très grande importance, dans sa partie consacrée aux nouveaux systèmes d’armes russes. • Selon Gilbert Doctorow, expert de la Russie et des relations USA-Russie, ce discours « ne suggère pas le début d'une nouvelle course aux armements, mais sa conclusion avec la victoire russe et la défaite américaine ». • De là se pose la question fondamentale de savoir pourquoi et comment les services de renseignement essentiellement US n’ont rien venir de ce développement stratégique extraordinaire de la Russie, précédé par diverses performances tactiques qui, toutes, n’ont cessé de “surprendre” les USA et le reste du bloc-BAO. • La psychologie y joue un grand rôle. • On hait la Russie comme si elle était un colosse diabolique et on la tient pour un avorton impuissant : l’antirussisme actuel, déchaîné et paroxystique, voue la Russie aux gémonies en lui déniant toute capacité d’autonomie et d’affirmation de puissance. • En dernière partie de ce texte, on trouve l’article du Dr. Doctorow dont il est fait référence.
• Le SPD est en cours de consultation de ses 450 000 membres pour savoir s’il approuve le projet de programme de gouvernement négocié par Angela Merkel et Martin Schulz et permet à l’Allemagne de sortir de sa crise de régime sans précédent en reconduisant une “Grande Coalition” CDU/CSU-SPD. • Mais ne doit-on pas dire plutôt que “sortir de sa crise...” : sortir de cet épisode de sa “crise de régime sans précédent”, cela supposant qu’il y a d’autres épisodes à venir ? • L’expression populaire fait l’affaire : poser la question, c’est y répondre. • Le brutal épisode qui a suivi la conclusion de l’accord de programme, avec Schulz annonçant qu’il serait ministre des affaires étrangères, puis y renonçant deux jours plus tard, est un signe certain à cet égard. • Sigmar Gabriel a liquidé Schulz et devrait garder son poste de ministre des affaires étrangères avec des projets révolutionnaires en matière de politique étrangère. • Quels projets ? Ils se résument par cette formule-programme : les atlantistes doivent céder la place aux post-atlantistes, ce qui implique une démarche théorique de quasi-rupture avec les USA.
• Vendredi, le Pentagone a diffusé un document qui se veut important, qui est désigné sous les initiales NPR (Nuclear Posture Review) : il développe les nouveaux projets d’armes nucléaires et d’emploi du nucléaire. • Les Russes ont relevé avec fureur et alarme que le document envisage l’usage de nucléaire dans une guerre conventionnelle non-nucléaire, ou bien contre des États non-nucléaires, ce qui abaisse considérablement le seuil d’emploi du nucléaire. • Un point a retenu particulièrement notre attention : la “nucléarisation” du F-35/JSF, c’est-à-dire sa capacité de porter des armes nucléaires. • Ce projet qui est perçu comme retentissant est pourtant vieux de 16 ans puisqu’on l’annonçait dès 2002 : il n’empêche, s’il est réalisé, il mettra tous les acheteurs de JSF dans une position extraordinairement inconfortable et dangereuse du fait que les USA contrôlent complètement leurs avions, – avec l'Allemagne dans une position très délicatement particulière. • Il faut prendre d’abord la NPR pour son effet de communication, car sa réalisation est loin d’être acquise.
• Il y a peur et peur, bien entendu... • Alors qu’il y a quelques jours nous observions, citant un titre, que « La seule chose dont il faut avoir peur c’est l’absence de la peur elle-même », aujourd’hui nous suivons l’argument d’un Peter Van Buren sur la « Perte de contrôle de la Machine-à-Peur », dénonçant la folie des peurs multiples qui surgissent de tous les côtés et dans tous les sens pour se heurter, s’affronter, rebondir comme autant de particules désarticulées... • Certes, nous sommes aux USA, faut-il le préciser, parce que les USA, premiers en tout, ont pris la tête de la chevauchée finale de la Grande Crise de l’Effondrement du Système. • Certes, Van Buren ne parle certainement pas de la même sorte de peur dont nous parlions précédemment, mais de ces peurs manufacturées et artificielles, et devenues folles, qui avaient jusqu’alors du sens (surtout durant la Guerre Froide) et qui aujourd’hui ne semblent plus avoir comme fonction que celles de la déconstruction et de la dissolution. • C'est le domaine de “D.C.-la-folle”, qui manufacture ces peurs et les fait évidemment à son image hystérique.