A la création de la rubrique (mars 2005), nous la présentions ainsi : “Bloc-Notes Au jour le jour, parfois d'une heure à l'autre, parfois en laissant passer un jour ou l'autre, remarques, commentaires, appréciations sur les événements que nous choisissons, sur un détail significatif, sur une déclaration... Une chronique informelle et informée. Notre bloc-notes.” Depuis, Bloc-Notes a considérablement évolué, en donnant une part essentielle à nos commentaires, appréciations, réflexions, etc., concernant l'information ou la nouvelle traitée. La rubrique a suivi l'évolution du site.
• Le 19 mars, pour la première fois un missile hypersonique a été utilisé en conditions opérationnelles complètes : frappe au sol contre des installations fortifiées ou souterraines, à partir d’un MiG-31K volant à un millier de kilomètres de la frappe. • Il s’agit du missile russe ‘Kinzhal’, et une autre ou plusieurs autres frappes par le même type de missiles ont suivi, confirmant son statut opérationnel complet. • On voit se mettre en œuvre un nouvel échelon de la guerre, entre conflit conventionnel classique et conflit nucléaire.
• Partout roulent les tambours de la guerre à partir du Point Omega que constitue pour la Grande Crise l’événement ‘Ukrisis’. • Toutes les subcrises en activité spécifique sont conduites à se trouver en pleine transmutation de suractivité majeure à partir des effets sans nombre de ‘Ukrisis’ : une sorte de déferlement crisique plus ou moins logiquement lié à ce centre de fusion. • La métahistoire déployée se fiche de la logique. • Cette dynamique suprahumaine emporte tout, et le statut du dollar n’y échappe pas.
• Les règles de l’isolement : Russie ou bloc-BAO isolé ? • Aux origines de Ukrisis, selon Ray McGovern. • La puissante attaque russe sur Yavoriv : rien de moins que la destruction complète d’une base de l’OTAN.
• L’affaire des 30 laboratoires secrets de recherche biologique en Ukraine, subventionnés par les USA, et plus précisément encore par le Pentagone, fait des vagues, de très grandes vagues de fond. • Signe de son importance : la presseSystème n’en dit quasi-rien (puisque l’affaire est d’importance. • Son importance est d’une part une internationalisation, notamment avec la Chine, extrêmement irritée. • D’autre part, une nouveauté dans la guerre de communication : cette fois, les USA sont sur la défensive.
• Interviewé par ‘The Atlantic’, le Prince saoudien MbS a répondu à une question concernant la détérioration des relations américano-saoudiennes, et de savoir si Biden le « comprenait » : « Simplement dit, je n’en ai rien à foutre ». • Il y a donc un changement de ton, d’humeur, de considération, de la part de l’Arabique à l’égard de cette puissance plus que tutélaire pendant bien plus qu’un demi-siècle. • C’est un exemple du vertigineux effondrement, comme une chute sans fin, de l’influence des USA, – de Biden à Kiev, en passant par Kaboul.
• La crise de la guerre de l’Ukraine, ce que nous nommons ‘Ukrisis’ a désormais très largement débordé de la seule Ukraine. • Un des accélérateurs sinon l’accélérateur principal de cet élargissement et de cette diffusion, c’est la puissance du système de la communication. • Ici, c’est l’intervention de cette ‘Ukrisis’ dans les négociations pour une nouvelle version du traité JCPOA (traité nucléaire avec l’Iran). • C’est M.K. Bhadrakumar, un des commentateurs essentiels du moment, qui décrit l’utilisation de ‘Ukrisis’ par les Russes contre les USA.
• Plutôt inquiet des bruits de mise en alerte nucléaire des forces russes, le Pentagone reporte un tir d’essai d’un de ses ICBM pour éviter toute confusion. • C’est une indication de l’état d’esprit du Pentagone, contrastant avec l’état d’esprit général qui tend à ne pas prendre trop “au sérieux” la décision de Poutine de mise en alerte. • Le contraste est frappant avec la crise des missiles de Cuba, en 1962, avec les mêmes circonstances inversées. • Mesure de la décomposition de la réalité en narrative, et de la décadence des élites occidentales.
• Une intervention remarquée du président mexicain Lopez Obrador, qui se veut d’une neutralité active dans le conflit russo-ukrainien, qui refuse de prendre des sanctions antirusses, de condamner la Russie, etc. • Ce faisant, Lopez Obrador accentue une position d’indépendance très critique des USA, en même temps qu’il peut s’imposer comme une référence de regroupement des pays de l’Amérique Latine autour de cette position. • AMLO confirme l’extraordinaire capacité qu’il a de ne pas se laisser emprisonner par son idéologie.
• L’extrême complexité de la guerre de l’Ukraine (l’appelle-t-on ainsi ?) épicée du dégoût universel de la bienpensance moralisante oublieuse de ses aventures irakienne et libyenne pour qui-l’on-sait rendent difficile de projeter une perspective nette. • Alors, on s’arrête à une possibilité, une hypothèse, qui passerait par un ‘deal’ entre Poutine et Zelenski. • C’est notamment le distingué M. K. Bhadrakumar qui diplomatiquement l'expose. • Si l’on suit l’hypothèse jusqu’au bout du bout, et malgré le dégoût de nos éminences, c’est du lourd.
• Aujourd’hui, une “vérité du passé” est très souvent une “vérité-de-situation” du présent, tant toute notre vie mentale et affective est structurée par les mensonges, travestis en simulacres, du Système. • Cela vaut bien entendu et plus que jamais, pour la prémisse fondamentale de la ‘subcrise’ de l’Ukraine. • L’insupportable RT apporte de nouvelles preuves de la véracité complète de l’engagement occidental des premières années 1990 de ne pas élargir l’OTAN au-delà de la frontière Est de l’Allemagne (« au-delà de l’Elbe »).
• Mobilisation et évacuation des civils décrétés dans les deux républiques du Donbass, alors que les tirs de canon voire d’éventuels mouvements de blindés se développent. • Drôle de façon de commencer l’“invasion russe” de l’Ukraine, avec 25 000 civils russes du Donbass déjà évacués en Russie. • Bien entendu, le chœur des vierges folles du bloc-BAO dénonce les agissements russes. • Certains envisagent des solutions inédites devant ce piège sans fond qu’est l’Ukraine : par exemple, Orlov avec son idée d’évacuation massive du Donbass.
• Anecdotique ? Plutôt symbolique d’une époque où les coutumes de respect soumis aux injonctions impériales de Washington D.C. se perdent dans les souvenirs lointains. • Le message vient du président du Salvador Bukele, personnage éminemment postmoderne qui se désigne lui-même comme “PDG du Salvador”. • Le Salvador a décidé d’adopter le bitcoin, ce qui déplaît au Congrès et au FMI. • Réponse-tweet de Bukele : « OK boomers », avec rappel que le Salvador n’est pas le paillasson de l’“Empire” en mode-sénilité.
• On attend toujours l’“invasion”, sans doute sous le nom de code de “En attendant Godotski/Godoutine”. • Le département d’État ne cesse de nous donner la date de l’“invasion”, de jour en jour, avec date et heure : “peut-être bien demain, sinon le jour d’après puis les jours suivants”. • La tragédie-bouffe semble complètement bloquée sur le programme bouffe-en-continu. • Zelenski, de son côté, montre des signes d’exaspération du comportement de ses alliés. • On commence à se demander si Zelenski ne va pas se tourner vers Moscou...
• Quelques observations, anecdotes, interventions & autres perspectives sur l’ensemble crisique ‘Freedom Convoy’-Ukraine (selon le lien que nous avons fait, qui est pour nous essentiel : « De Kiev aux Champs-Élysées ». • Donc, pour cette séquence, partant de la description de la marche des routiers et des antivaxx qui nous ont secoués ce week-end, pour atteindre les divers échanges et avatars autour de la crise ukrainienne. • Bien entendu, la seconde est plus fournie en considérations, jusqu’à celles de Tulsi Gabbard et de Jean-Luc Mélenchon.
• L’OTAN est évidemment au centre de la crise ukrainienne, et la crise ukrainienne tient paraît-il la sécurité de l’Europe, et notre-président lui-même, le touriste de Moscou et de Kiev, assure l’essentialité de la crise ukrainienne. • Voilà qui concerne l’électeur de la prochaine élection présidentielle. • Par conséquent, l’OTAN devrait être un des centres de la campagne présidentielle. • Par conséquent, il serait bon de débattre de ce que devrait être l’avenir de la position de la France par rapport à l’OTAN. • Cela sera-t-il le cas ? Rêvons un peu...
• Certainement depuis le 15 janvier, les routiers (‘truckers’) canadiens ont préparé leur affaire. • D’une certaine façon, l’on serait ainsi fondé à dire qu’il y a eu effectivement “complot” ou “conspiration”, comme le bêlent les moutons de la bienpensance médiatique. • De même, l’on dira qu’ils auraient été bien bêtes, s’il y avait volonté de rébellion à cause de la vaccination obligatoire au 15 janvier, de ne pas utiliser les outils de la conspiration. • Mais nous sommes bien au-delà : une bataille majeure de la guerre hybride antiSystème.
• Les présidents russe et chinois se sont rencontrés à Pékin, ils ont parlé, ils ont découvert qu’ils étaient d’accord et ils signent un communiqué où, pour la première fois de façon opérationnelle alors que gronde la crise, la Chine condamne autant que la Russie l’expansion de l’OTAN. • « Les parties s’opposent à la poursuite de l’expansion de l’OTAN. » • La très-grande ’“alliance stratégique” est entrée dans le monde réel comme si la chose allait de soi. • Il n’est pas sûr que les américanistes acceptent d’accepter cette vérité-de-situation.
• Biden nous refait-il, avec le même partenaire (Zelenski), le même coup de la conversation téléphonique que le coup de fil Trump-Zelenski de 2019, conduisant à une mise en accusation du président d’alors ? • CNN a dû faire feu de tout bois pour rentrer dans le rang, après avoir par inadvertance fait ce qui semble bien être du bon journalisme en diffusant des fuites sur le contenu de cette conversation Biden-Zelenski. • Comme d’habitude, on entend Biden fulminer et annoncer l’“invasion” russe. • Biden hors de contrôle.
• Le président Macron a désormais sa place dans le florilèges des simulacres du bloc-BAO, USA en tête, développés pour venir à bout de l’innommable Russie. • Macron développe sa vision de l’extraordinaire succès de la diplomatie français/européenne vis-à-vis de la Russie, si grand succès que les USA s’en inspirent : “Manu au Pays des Merveilles”. • A côté de Manu trône Victoria Nuland, la fée-US aux 18 scénarios dcontre la Russie. • Pas sérieux tout ça, dit-on, concluant que Poutine et Biden s’arrangent en coulisses. • Voire...
• Les rencontres entre la Russie et les USA, l’OTAN, l’OSCE (disons, avec le bloc-BAO pour faire court) restent pour l’instant à être évaluées dans leurs résultats. • Selon l’habitude lorsqu’il s’agit des USA et de la Russie, il est vraiment très difficile d’être optimiste. • Au-dessus de tout, il y a un facteur de blocage implacable : la perception américaniste, dépendant d’une psychologie intraitable. • Inéluctablement, les Russes seront conduits à riposter parce que leurs exigences vitales ne seront pas rencontrées : ainsi se dessine l’avenir.