A la création de la rubrique (mars 2005), nous la présentions ainsi : “Bloc-Notes Au jour le jour, parfois d'une heure à l'autre, parfois en laissant passer un jour ou l'autre, remarques, commentaires, appréciations sur les événements que nous choisissons, sur un détail significatif, sur une déclaration... Une chronique informelle et informée. Notre bloc-notes.” Depuis, Bloc-Notes a considérablement évolué, en donnant une part essentielle à nos commentaires, appréciations, réflexions, etc., concernant l'information ou la nouvelle traitée. La rubrique a suivi l'évolution du site.
• Comme chaque année début-mi février, la conférence de Munich, le Davos de la sécurité, où l’atlantisme vient faire le beau et roucouler des romances antirusses. • Cette année, il y avait du nouveau : “westlessness”, ou le déclin du “bloc-BAO” selon Owald Spengler-Macron. • Du coup, on s’est un peu chamaillé. • En même temps, Macron leur a dit qu’on était toujours amis et qu’il fallait se méfier des Russes. • En même temps, on ne peut pas rester comme des citrouilles à se regarder en attendant Halloween, il faut se parler avec les Russes.
• Les primaires du parti démocrate, le parti du progressisme-sociétal, sont donc la grande attractionde cette année des élections présidentielles USA-2020. • Avec un homme en vedette, Bernie Sanders, 78 ans, “socialiste démocratique” affiché au pays de la jeunesse et de l’hypercapitalisme. • Sanders a emporté la primaire du New Hampshire contre le missile de l’establishment et de la CIA Pete Buttigieg. • Michael Moore, activiste fameux, voudrait une insurrection des pro-Sanders contre le DNC qui dirige le parti, “inspiré” par l'inusable Hillary.
• L’ancien président polonais et leader du mouvement de révolte en Pologne en 1980 Lech Walesa estime que la Pologne doit absolument établir de bien meilleures relations avec la Russie. • In illo tempore, Walesa était franchement proaméricaniste. • Bien que traditionnaliste et populiste lui-même, il s’oppose à l’actuel gouvernement de même tendance mais complètement aligné et soumis aux USA. • Ces divergences de position, ces changement d’appréciation mesurent la difficulté de se situer par rapport au Système, et en antiSystème.
• Il semblait logique, alors que le Royaume-Uni quittait officiellement l’UE, que tel ou tel événement marquât au moins symboliquement une proximité plus grande que jamais entre UK et USA. • Mais la logique est, surtout dans notre époque, un redoutable simulacre. • Nous avons eu, au contraire, une furieuse engueulade entre Trump et Johnson, de Trump vers Johnson, à cause du choix britannique du chinois Huawei pour ses réseaux 5G. • Autre chose : UK annonce la levée de sanctions antirusses pour 2021. • Le Brexit nous réserve des surprises.
• Une très bonne semaine pour Trump, paraît-il : bordel des primaires démocrates, acquittement dans son procès en destitution, etc. • Pour certains, c’est comme s’il était déjà réélu. • Ce qui fait nous interroger : et alors, qu’est-ce que ça change ?• L’incident Pelosi-Trump lors du discours sur l’état de l’Union montre que le caractère essentiel de la situation washingtonienne est la haine, et les démocrates continueront à guerroyer contre un Trump réélu (si c’est le cas). • Aux USA, la société n’est pas fracturée horizontalement (1% contre 99%) mais verticalement.
• Extraordinaire démarrage des primaires démocrates avec les caucus de l’Iowa. • Décompte bloqué ou faussaire, programme informatique erratique, annonce des résultats retardée puis donnée pour un dépouillement de 63% des voix... • Un vainqueur annoncé mais pas du tout garanti : le jeune Buttigieg, homosexuel et ancien du renseignement naval. • Pour autant, c’est Sanders qui emporte la majorité des voix mais Sanders est aussi saboté par la direction du parti qu’en 2016. • Aux USA, lumière de nos âmes, la démocratie règne.
• Le Pentagone continue à nous annoncer des blessés supplémentaires suite à l’attaque iranienne contre des bases US en Irak du 8 janvier. • Curieuse insistance de la part d’une bureaucratie qui ne s’est jamais embarrassée du poids inconvenant de la véritéet qui préfère en général dissimuler ses revers plutôt que de les monter en épingle. • D’où notre interrogation : pourquoi le Pentagone insiste-t-il tant sur les suites fâcheuses de cette attaque ? • Il nous reste le jeu des hypothèses dans une époque où la réalité est désintégrée et le simulacre permanent.
• Une certaine agitation, comme le vent d’un changement dans l’interminable conflit afghan. • Les forces US augmentent considérablement leurs activités aériennes tactiques, au détriment des interventions terrestres, ce qui constitue un modèle classique de préparation d’un retrait. • Il y aurait aussi des pertes aériennes US revendiquées par les talibans, et le crash mystérieux, dans une zone tenue par les talibans, d’un E-11A de l’USAF, un avion de contrôle et de gestion électronique de la bataille. • Beaucoup d’agitation et de spéculations...
• La procédure de destitution du président Trump ronronnait doucement lorsque Bolton lança sa bombe, lundi matin dans le New York Times. • Brusquement, le vote (après-demain) sur la fin du procès ou sa poursuite avec des témoignages que réclament les démocrates apparaît extrêmement incertain. • Au moins 4 sénateurs républicains envisagent de voter avec les démocrates en faveur de témoignages. • S’il y a vote en faveur de nouveaux témoignages et donc de la poursuite du procès, le grand déballage, des deux côtés, sera lancé.
• Le 75èmeanniversaire de la libération d’Auschwitz par l’Armée Rouge a été l’occasion d’une grande cérémonie en Israël, dont Poutine, selon le vœu des Israéliens, a été l’incontestable héros. • A cette occasion, des commentaires venues de plumes d’habitude difficiles à émouvoir ont salué la puissance politique et symbolique du président russe. • Certains s’interrogent alors sur son avenir, sur son départ annoncé. • La question derrière ces spéculations est toute entière influencée par la perception du paroxysme de notre Grande Crise (GCES).
• Quelques observations psychologiques et pathologiques sur l’attitude US vis-à-vis de l’Irak (et de l’Iran) après la manifestation-monstre de Bagdad du 24 février. • Le Pentagone a envoyé au Moyen-Orient 20 000 soldats depuis l’été dernier, pour un total de 80 000 sous le contrôle de Central Command (Afghanistan compris). • Pour autant, ces forces considérables ne semblent pas apporter à l’américanisme la lumière de la compréhension des situations diverses de la région, notamment par exemple celles de l’Irak et de l’Iran.
• Quelques détails sur plusieurs communications téléphoniques passés par Trump à destination du Premier ministre irakien. • Washington, Trump en tête, ne veulent absolument pas d’un accord sur le pétrole entre l’Irak et la Chine. • La violence des propos, l’affichage sans dissimuler des projets de subversion, voire des menaces physiques contre des dirigeants sont le lot désormais habituel de la “brutalisation” absolue de la “diplomatie” US. • Il s’agit d’un véritable déchaînement du Système, parfaitement à l’image du “déchaînement de la Matière”.
• Presque deux ans après l’annonce par Poutine d’une nouvelle catégorie d’engins (hypersoniques) et les déploiements des premiers d’entre eux, le Pentagone semble paralysé dans sa capacité de réponse. • Le vice-président du JCS avertit que les USA ont dix ans de retard et sont loin d’avoir lancé l’effort nécessaire. • Mais le général Hyten répète cela depuis bientôt deux ans. • Tout se passe comme si la crise du Pentagone avait atteint son degré de néantisation fondamental, désormais usine à gaz impuissante et paralysée.
• Une digression sur cet artefact extraordinaire qu’est l’ontologie du président des États-Unis. • Trump vu comme l’“homme nouveau” ultime, l’homme parfaitement moderne, vivant dans un simulacre, ignorant la tragédie, maniant la communication sans la moindre conscience de ses effets, etc. • En comparant le comportement d’un Kennedy lors de la crise des missiles et le comportement de Trump lors du récent épisode Iran-USA, on mesure l’accélération extraordinaire de l’évolution des ontologies sous la pression de la modernité.
• Le paradoxe de la situation entre Washington et l’Iran est que l’atmosphère est beaucoup plus tendue, voire hystérique, avec des oppositions conséquentes, à Washington qu’à Téhéran. • D’une part, des menaces d’interventions encore plus radicales s’il y a seulement des menaces iraniennes, d’autre part des avertissements que les risques sont énormes pour les USA. • Qui plus est, le Congrès grogne, parce que ni consulti ni informé alors que la loi oblige le gouvernement à passer par son autorisation pour attaquer l’Iran.
• A “D.C.-la-folle”, le Congrès est en recess (“en récréation”), jusqu’à la rentrée de début janvier 2020. • Le blocage est total entre la Chambre et le Sénat à propos des articles de mise en accusation votés par la Chambre et non transmis au Sénat. • Les constitutionnalistes s’étripent sur une question où la Constitution est extrêmement vague. • Le cas est absolument sans précédent pour soutenir des conflits constitutionnels incertains et insaisissables, et laissant libre court à une haine et à une fureur d’une intensité jamais vue depuis la Guerre de Sécession.
• Réuni avec son Conseil de Défense, Poutine fait une déclaration qui comptera symboliquement dans l’histoire des relations internationales et du rapport des forces. • Détaillant les développements en missiles hypersoniques de la Russie là où les USA sont à peine en train de démarrer, il observe : « Aujourd'hui, nous avons une situation unique dans notre nouvelle et récente histoire, – c’est eux qui essaient de nous rattraper. » • C’est la première fois depuis 1945 que la Russie a une supériorité stratégique sur les USA.
• Dans la paysage extraordinairement chaotique de la “guerre civile froide” en cours aux USA, certains ont donc remarqué que la loi de programmation militaire comprenait des sanctions contre l’Allemagne et la Turquie. • Ils en concluent que les relations des USA avec la Turquie et l’Allemagne au sein de l’OTANvont se dégrader irrémédiablement, scellant la fin de l’OTAN. • Pour les mêmes, c’est bien ce que Trump désire, la fin de l’OTAN. • Mais tout cela n’est qu’une partie du tableau à-la-Jérôme-Bosch qui caractérise aujourd’hui l’hyperpuissance.
• Situation tendue dans l’État de Virginie. • La législature et le gouverneur de l’État, tous démocrates, tous achetés à grand renfort de $millions par le milliardaire Michael Bloomberg, veulent mettre en place une législation interdisant la possession d’armes de guerre. • La majorité des comtés ruraux s’oppose à ces mesures au nom du Deuxième Amendement de la Constitution. • Certains se décrètent “sanctuaires” et forment des milices armées. • On parle de l’intervention de la Garde Nationale. • La “guerre civile froide” US se réchauffe diablement.
• La Chambre va probablement voter (peut-être demain, dans tous les cas avant la fin de la semaine) la mise en accusation de Trump pour une destitution. • Que fera ensuite le Sénat, où les républicains dominent ? Rejeter directement la mise en accusation ou accepter un procès où des témoignages croustillants et explosifs sont probables ? • La véritable crise de cet épisode à la fois rocambolesque et gravissime ne porte nullement sur les “faits” mais sur l’affrontement entre les démocrates et Trump. • Selon Rand Paul, cette crise peut « détruire le pays ».