A la création de la rubrique (mars 2005), nous la présentions ainsi : “Bloc-Notes Au jour le jour, parfois d'une heure à l'autre, parfois en laissant passer un jour ou l'autre, remarques, commentaires, appréciations sur les événements que nous choisissons, sur un détail significatif, sur une déclaration... Une chronique informelle et informée. Notre bloc-notes.” Depuis, Bloc-Notes a considérablement évolué, en donnant une part essentielle à nos commentaires, appréciations, réflexions, etc., concernant l'information ou la nouvelle traitée. La rubrique a suivi l'évolution du site.
• Aux USA, depuis trois-quatre jours, des manifestations de protestation publique ont lieu, pouvant paraître les prémisses d’un chaos social. • Ces mouvements sont dirigés contre la politique de gouverneurs qui maintiennent des conditions de lutte contre le Covid-19 (confinement) dans les États qu’ils dirigent, et repoussent ainsi le retour à une activité économique. • Les protestataires sont soutenus en langage “codé” (tweets) par Trump, et les gouverneurs visés sont démocrates (Trump pense à sa réélection). • Navire sans gouvernail dans la tempête.
• Le chef d’état-major interarmes lance un message d’“avertissement” qui est surtout un long cri d’inquiétude sinon de panique : les forces US sont toujours d’une puissance intacte et nul ne devrait songer les défier. • Une telle affirmation de puissance dans le climat actuel signifie que le Pentagone commence à craindre une dégradation accélérée de sa puissance. • On sait que cela a déjà commencé (le USS Theodore Roosevelt) et il semble que de nombreuses bases et unités soient touchées. • L’action dévastatrice de Covid-19 est désormais “secret-défense”.
• ... Il s’agit bien de Codiv-19 ! • Le virus n’est désormais plus un problème spécifique de la Navy mais bien un problème devenu crise pour Moby Dick dans sa totalité. • Le dramatique incident du USS Theodore Roosevelt, avec déjà le scalp d’un ministre de la marine (par intérim), est en voie de prendre la première place dans l’arsenal des crises que le Pentagone cultive pour justifier son existence. • Le sublime et grandiose paradoxe de cette crise-là est 1) qu’elle est réelle, et 2) qu’elle pousse explicitement à déployer le moins de forces possibles.
• Finalement, le capitaine de vaisseau Crozier l’a emporté bien qu’il ait perdu son commandement du USS Theodore Roosevelt : le ministre de la Marine par intérim Modly a démissionné après un discours où il n’était pas tendre avec Crozier. • Cette crise révèle l’affaiblissement stratégique des forces armées US, avec en plus la crise-Codiv19, mais paradoxalement le renforcement des militaires face au pouvoir civil. • Il faut dire que la direction civile et ses chicayas sans fin sont à “D.C.-la-folle” tandis que les militaires sont à Washington D.C.
• Les ennuis du grand porte-avions d’attaque constituent une vilaine épine dans le pied du Pentagone. • Le commandant du porte-avions a été saqué et démis de ses fonctions pour s’être préoccupé du sort de son équipage, ce qui fait un peu désordre. • Mais il n’était pas question d’accepter son argument selon lequel le porte-avions pouvait être, pour le bien de son équipage, déchargé de sa fonction guerrière. • La crainte du Pentagone, c'est que du fait du virus, on ne croit plus à sa force et qu’ainsi l’“empire” soit emporté dans son déclin.
• Au bord de l’insubordination, le commandant du porte-avions USS Theodore Roosevelt (à quai à la base de Guam) écrit une longue note à sa hiérarchie, demandant d’abandonner l’état de “préparation de guerre” pour traiter tout l’équipage menacé par le virus Codiv-19. • La note est publiée par le San Francisco Chronicle, bénéficiant d’une “fuite” bien à propos. • Cette intervention est un gros risque (pour sa carrière) que prend cet officier, et une mesure de l’absence de conscience de la gravité de la pandémiedans le chef des directions militaires US.
• Covid-19 a débarqué en Amérique, dans cette hyperpuissance qui monopolise toute notre fascination et semblait jusqu’alors devoir être épargnée (Trump parlait même de “miracle” à ce propos). • Plus de 80 millions d’Américains s’ont d’ores et déjà mis en confinement, notamment dans les trois grands États de Californie (Los Angeles), de l’Illinois (Chicago) et de New York (New York City). • Les dégâts économiques et surtout sociaux sont également déjà considérables et pèsent sur la cohésion du pays à l’heure d’une élection si incertaine.
• Il semble que Covid-19 mette à jour un conflit inter-générationnel de très grande ampleur, entre les Baby-Boomers (ceux qui sont nés dans l’immédiat après-guerre et sont très vieux aujourd’hui) et la “Génération Z” (les natifs de1997 et après). • Les seconds appellent Covid-19 “le Liquidateur des Boomers”. • La “Génération Z”, avec Z pour Zombie, ne craint rien du Covid-19. • Mais l’un ou l’autre docteur nous dit que les Z, pourtant considérés par eux-mêmes comme immortels et fixés dans le présent, sont aussi touchés. • Qu’en pense Trump ?
• La marche spectaculaire et grandiose de lutte contre le Covid-19 ne doit pas cacher le reste du paysage crisique. • C’est l’histoire de l’arbre et de la forêt et il serait imprudent de croire qu’en soignant un arbre on sauvera la forêt. • Les prévisions pour la crise financière sont unanimement catastrophistes et catastrophiques. • Pendant ce temps, on peut voir des exemples de dévastations économiques déjà en cours, mêlant les crises structurelles et psychologiques du Système, au technologisme, et éventuellement des effets collatéraux de Covid-19 (Boeing, JSF).
• Tous comptes faits, et le test étant possiblement positif, il pourrait apparaître que c’est l’U.S. Army défilant à Wuhan en octobre 2019 qui est la matrice (on dit “patient-zéro”) de Covid-19. • Vitupérations chinoises en tous sens. • Pour Macron, il y a frontières et frontières : les “frontières-gentilles” (européennes certes) qui arrêtent Covid-19, et les “frontières-vilaines” (nationales[istes]) dont Covid-19 se rit de ceux qui les referment. • Bref, Covid-19 est sublimement postmoderneet nous serons tous démocratiquementvaccinés à l’idéologie dominante.
• Le monde de l’avancement technologique de la modernité, et aussi le mode de la production échevelée des armements propre aux USA principalement, ne sont nullement à l’abri de la pandémie Covid-19. • Des cas de freinage sinon de fermeture temporaires des producteurs non-US du F-35 (en Italie et au Japon) sont signalés, à cause de Covid-19. • Il est remarquable de voir combien le Pentagone ne s’inquiète guère de contrôler ces problèmes, réservant toute son attention à la mobilisation humanitaire-sociétale et sanitaire.
• Des initiatives commencent à fleurir aux USA pour parvenir à des processus de sécession de parties d’Etat où des rassemblements d’une tendance ne veulent plus subir la loi majoritaire de la tendance qui leur est hostile. • Ces fractures déconstructrices (dans le sens vertueux)se rencontrent surtout à l’intérieur, au niveau de comtés qui veulent faire sécession pour l'autonomie ou le rattachement à un État voisin. • Il est normal d’être sceptique sur les chances de réussite, sauf à constater que tout pousse vers de telles évolutions aujourd’hui aux USA.
• Tout le monde annonçait que l’équation réunissant le Brexit, Boris Johnson et Donald Trump serait non seulement gagnante mais triomphante. • Il faut déchanter, et vite. • A la suite de deux affaires, les “special relationships” n’ont jamais été aussi tendues depuis des décennies, avec les deux hommes faits-pour-s’entendre, Johnson et Trump. • En cause, l’humeur de Trump, qui ne laisse rien passer, qui ne supporte pas qu’on ne soit pas d’accord avec lui, qui aime les amis de l’Amérique lorsqu’ils sont à genoux et plus bas que terre.
• Comme l’on sait, la guerre en Syrie n’est pas finie, loin s’en faut. • Actuellement, l’on se trouve à un moment où les signataires de l’accord de Sotchi, et singulièrement les Turcs, vont devoir répondre de leur engagement d’il y a deux ans. • Nous avons rassemblé certains signes du point de vue de la communication montrant que peut-être la patience et la prudence russes arrivent à leur point de rupture. • Cela se sent dans certains mots et le ton choisi pour les dire, de certaines déclarations qui, dans d’autres circonstances, paraîtraient anodines.
• Une nouvelle non confirmée mais non démentie : Michael Bloomberg, candidat de sauvegarde de l’establishment démocrate, très-riche et en embuscade, proposerait à Hillary Clinton d’être candidate à la vice-présidence à ses côtés. • On ne se débarrasse pas aisément d’une Lady McBeth de cette envergure. • Quant à Bloomberg, l’homme aux $61 milliards qui va se payer une campagne du type Blitzkrieg en or massif, c’est l’arme secrète mais pas discrète du DNC pour stopper l’épouvantable Sanders et ses idées “socialistes”. •
• Comme chaque année début-mi février, la conférence de Munich, le Davos de la sécurité, où l’atlantisme vient faire le beau et roucouler des romances antirusses. • Cette année, il y avait du nouveau : “westlessness”, ou le déclin du “bloc-BAO” selon Owald Spengler-Macron. • Du coup, on s’est un peu chamaillé. • En même temps, Macron leur a dit qu’on était toujours amis et qu’il fallait se méfier des Russes. • En même temps, on ne peut pas rester comme des citrouilles à se regarder en attendant Halloween, il faut se parler avec les Russes.
• Les primaires du parti démocrate, le parti du progressisme-sociétal, sont donc la grande attractionde cette année des élections présidentielles USA-2020. • Avec un homme en vedette, Bernie Sanders, 78 ans, “socialiste démocratique” affiché au pays de la jeunesse et de l’hypercapitalisme. • Sanders a emporté la primaire du New Hampshire contre le missile de l’establishment et de la CIA Pete Buttigieg. • Michael Moore, activiste fameux, voudrait une insurrection des pro-Sanders contre le DNC qui dirige le parti, “inspiré” par l'inusable Hillary.
• L’ancien président polonais et leader du mouvement de révolte en Pologne en 1980 Lech Walesa estime que la Pologne doit absolument établir de bien meilleures relations avec la Russie. • In illo tempore, Walesa était franchement proaméricaniste. • Bien que traditionnaliste et populiste lui-même, il s’oppose à l’actuel gouvernement de même tendance mais complètement aligné et soumis aux USA. • Ces divergences de position, ces changement d’appréciation mesurent la difficulté de se situer par rapport au Système, et en antiSystème.
• Il semblait logique, alors que le Royaume-Uni quittait officiellement l’UE, que tel ou tel événement marquât au moins symboliquement une proximité plus grande que jamais entre UK et USA. • Mais la logique est, surtout dans notre époque, un redoutable simulacre. • Nous avons eu, au contraire, une furieuse engueulade entre Trump et Johnson, de Trump vers Johnson, à cause du choix britannique du chinois Huawei pour ses réseaux 5G. • Autre chose : UK annonce la levée de sanctions antirusses pour 2021. • Le Brexit nous réserve des surprises.
• Une très bonne semaine pour Trump, paraît-il : bordel des primaires démocrates, acquittement dans son procès en destitution, etc. • Pour certains, c’est comme s’il était déjà réélu. • Ce qui fait nous interroger : et alors, qu’est-ce que ça change ?• L’incident Pelosi-Trump lors du discours sur l’état de l’Union montre que le caractère essentiel de la situation washingtonienne est la haine, et les démocrates continueront à guerroyer contre un Trump réélu (si c’est le cas). • Aux USA, la société n’est pas fracturée horizontalement (1% contre 99%) mais verticalement.