A la création de la rubrique (mars 2005), nous la présentions ainsi : “Bloc-Notes Au jour le jour, parfois d'une heure à l'autre, parfois en laissant passer un jour ou l'autre, remarques, commentaires, appréciations sur les événements que nous choisissons, sur un détail significatif, sur une déclaration... Une chronique informelle et informée. Notre bloc-notes.” Depuis, Bloc-Notes a considérablement évolué, en donnant une part essentielle à nos commentaires, appréciations, réflexions, etc., concernant l'information ou la nouvelle traitée. La rubrique a suivi l'évolution du site.
• Les militaires US s’inquiètent des attaques turques contre leurs alliés kurdes (qui s’égarent parfois dans l’un ou l’autre attentat) : ils ne peuvent plus piller le pétrole syrien en paix. • Les Turcs assurent qu’ils ne veulent pas tirer sur des soldats US, qui font partie de l’OTAN Comme eux. • Les circonstances et les méthodes habituelles des USA font qu’il est de plus en plus difficile pour la Turquie de faire son habituel aller-retour vers les USA puis vers la Russie. • Désormais, le président Erdogan va devoir s’habituer à préférer l’alliance russe.
• Décidément, on ne peut ignorer les bruits de négociations, de recherche d’entente, de possible arrangement qui, aujourd’hui, forment un bruit de fond assourdissant d’‘Ukrisis’, la guerre en Ukraine. • Même Medvedev, dont on connaît l’allant patriote et guerrier, nous donne des précisions à cet égard. • Et il ne semble y avoir qu’un seul problème : Zelenski, le caillou dans la chaussure, qui commencerait à agacer tout le monde. • Alentour, comme lendemain qui chante, paraît FTX, nouveau scandale financier globalisé via ‘Ukrisis’.
• Dire du bien d’Erdogan et de la Turquie d’Erdogan ? C’est très mal vu mais cela peut se faire au bout du compte. • Les Turcs sont parmi les seuls au monde à clamer tout haut ce que beaucoup savent déjà et que les Européens sont incapables de voir : que « Cette guerre n’est pas entre la Russie et l'Ukraine, c’est une guerre entre la Russie et l'Occident » (selon le N°2 du parti d’Erdogan). • On a aussi droit à une description du sabotage par les Anglo-Saxons de toute tentative de paix. • Jusqu’au bout du bout, les Anglo-Saxons ne nous décevront pas.
• L’affaire du S-300 ukrainien retrouvé en Pologne et brandi par les “orientaux” de l’OTAN comme un quasi-motif de guerre contre la Russie va laisser des traces. • On a pu distinguer à cette occasion une nette fracture au sein de l’OTAN entre les hystériques de l’Europe de l’Est et les un-peu-moins hystériques du reste. • On a pu vérifier que les Ukrainiens sont capables de mentir, – mais oui, mais oui, – dans des circonstances gravissimes. • On a cru comprendre qu’en cas vraiment très, très grave, les USA ne sacrifieront par Chicago pour sauver Hambourg.
• Nous avions popularisé un titre concernant un phénomène fascinant : « La marionnette qui rugissait », désignant une occurrence où les génies américanistes-occidentalistes à notre tête se font souvent manœuvrer par les marionnettes mises à la tête des “proxies’ avec canons et dollars. • Mister Z., dit Zelenski, est-il de ceux-là ? • Ils le sont tous un peu avec allures et fortunes différentes. • Z. a voulu nous faire le coup avec le S-300tiré sur la Pologne comme s’il était russe. • Il a insisté et nous a troublés. • Dieu, qu’est-ce qu’on traîne !
• Erdogan fait beaucoup parler de lui. • Il serait plutôt dans le camp des contestataires avec son formidable geste de refuser les condoléances des USA pour les victimes de l’attentat d’Istanboul la semaine dernière. • Rarement, l’“Empire” aura essuyé un affront pareil, dans ses entreprises de terrorisme et de déstabilisation qui devraient imposer respect, admiration et allégeance. • Pendant ce temps, Zelenski marque contre son camp (du Bien) en votant contre Israël à l’ONU.• Il s'agit du “désordre de l’’Empire’”, sans but et sans fin.
• Le “front des BRICS” constitue le point d’intérêt majeur de l’évolution de la situation globale. • Deux axes d’organisation, d’une part entre Russie et Inde pour mettre en place des processus de régulation des BRICS, objet de demandes d’adhésion de plus d’une dizaine de pays du “Grand Sud”.• D’autre part, des rumeurs insistantes autour d’une visite à Ryad du Chinois Xi, pour à la fois négocier un contrat de pétrole Chine-Arabie et préparer l’adhésion de l’Arabie en même temps que la mise en place d’une monnaie de réserve commune.
• Pendant qu’il accusait Poutine de menacer d’“emploi en premier” du nucléaire, le Pentagone modifiait sa Stratégie Nationale de Défense pour y inclure cet “emploi en premier” pour lui-même. • Cette mesure qui semble agressive, ne l’est pas du tout : elle tente de servir de contrepoids à la menace d’action de missiles hypersoniques à capacité de destruction stratégique. • Mesure absurde qui rend compte de l’impuissance et de la panique US face à cette catégorie d’armement où les Russes exercent une complète maîtrise.
• Très long et très important discours de Poutine au Forum annuel du Club Valdaï. • Le président russe fait une puissante critique, notamment culturelle et sociétale, de l’état actuel du système international institué par l’Occident en 1945 : il le juge dépassé, chaotique, en pleine dégénérescence et en cours d’effondrement. • Il esquisse le système qui devrait le remplacer. • Il ne s’agit pas de la guerre en Ukraine et de la crise autour d’elle mais de la GrandeCrise d’Effondrement du Système dont ‘Ukrisis’ n’est que le détonateur et l’accélérateur.
• Toujours l’ombre du nucléaire sur le conflit ukrainien et ‘Ukrisis’. • Certains se souviennent avec nostalgie d’un Kennedy, il y a 60 ans, c’est-à-dire un de ces hommes qui montraient raison et mesure. • Aujourd’hui, les discours des dirigeants sur le nucléaire sont totalement incohérents (écoutez un Josep Borrell), entrecoupés d’éclairs sur l’“anéantissement” de l’armée russe. • Pendant ce temps, on évoque la “bombe sale” et les Russes jettent un regard torve sur Zelenski tandis que les militaires ennemis en principe se parlent discrètement.
• Pourtant, Dieu sait que ces deux pays, Turquie et Arabie, sont bien mal placés à la cotation de la vertu établie par le vaste Camp du Bien qui rythme notre conformité morale et notre pertinence à être de ce monde. • Quoi qu’il en soit, ces deux pays, alliés si importants des USA, sont accablés d’injures et d’accusations par les USA. • Drôle de façon de protéger son capital d’influence dans un monde que l’on prétend être sous l’empire de son hégémonie exceptionnelle. • La Turquie et l’Arabie, exemples convaincants de la folie américaniste.
• Commentaire d’un commentaire... • A partir de l’événement de l’interdiction US de livrer des microprocesseurs à la Chine qui se révèle être une incitation à peine dissimulée, une provocation avec l’espoir que la Chine attaque Taïwan, Alexander Mercouris décortique cette forme d’esprit, cette psychologie qu’on ne peut attribuer qu’à une forme de barbarie enfantée par la modernité, et devenue folie pure avec l’effondrement de la modernité. • Face à cette volonté de chaos d’une psychologie folle, seul le chaos né des événements peut agir.
• En Ukraine, un événement militaire nouveau : les drones. • Non pas les drones utilisés au coup par coup, selon les occasions, mais d’une manière structurée, planifiée, et pour des opérations qui sont sans aucun doute stratégiques. • Les Russes en font un usage massif mais sont-ce de drones vraiment russes ou de l’Iran russifié ? • Les Ukrainiens, eux, semblent mécontents des drones turcs dont ils vantaient les mérites : ils voudraient des systèmes israélien mais Israël refuse. • Les drones marquent une nouvelle forme (politique) de la guerre.
• Poutine propose une bonne affaire à Erdogan, le Turc accepte et le Russe se réjouit. • Il s’agit de faire de la Turquie le “centre gazier” destiné à remplacer en les prolongeant vers le ‘Grand Sud’ les infrastructures NordStream démolies par sabotage américaniste-atlantiste. • Les grands esprits européens, sociopathe Macron absolument en tête, haïssent ce projet qui habille leur stupidité de perspectives extraordinaires. • Mercouris, lui, y voit « potentiellement le plus grand bouleversement géopolitique depuis la chute de l’URSS... »
• Ils n’ont pas raisons, ceux qui jugent que ce qui se passe dans ce cirque colossal et grossier qu’est la situation intérieure aux USA n’a que peu d’importance par rapport aux champs de bataille de l’Ukraine. • Au contraire, l’essentiel y est en jeu. • La réapparition de Tulsi Gabbard en est le signe incontestable, quelle que soit l’orientation qu’elle parvient à prendre. • Dans le meilleur des cas, pour ceux qui sont en résistance contre le Système, ce jugement doit être considéré : « Gabbard est aujourd’hui aussi importante que Poutine. »
• Après l’attaque des missiles russes en Ukraine, sans d’ailleurs savoir si celle-ci est vraiment terminée, on peut constater, à partir de certains signes, une certaine forme de relatif retenue US vis-à-vis du conflit (des Russes) et un certain agacement vis-à-vis de Zelenski. • L’attaque russe fait réfléchir. • Le résultats est que la fraction “modérée” de la direction US (le NSC de Sullivan et le Pentagone) semble prendre le pas sur les extrémistes neocons, d’autant que la guerre en Ukraine est très loin d’être un argument pour le 8 novembre.
Jeffrey Sachs sur tous les fronts, refusant absolument de céder à la terreur de la connerieSystème (nom de code pour notre civilisation), continue son travail de déconstruction de la dynamique déconstructurante de la politiqueSystème. • Après ses mises au point sur les origines de la crise ‘Ukrisis’, sur les responsabilités de l’attaque NordStream 2, celles des attaques ukrainiennes-US contre la centrale de Zaporijjia. • Sachs, promoteur de l’économie du “chaos créateur” conduit à dénoncer la politiqueSystème du “chaos créateur”.
• Petite visite guidée dans l’usine à gaz des fous du bloc-BAO, s’emportant et s’empêtrant dans des vociférations incroyables à propos de l’utilisation du nucléaire tactique que Poutine n’a jamais évoqué précisément. • Pourtant, tout se passe comme s’il l’avait évoqué. • Nous sommes enfermés dans un déterminisme-narrativiste comme dans une prison, et encore avec un geôlier du nom de Dementia Senile. • Cela n’empêche pas de s’interroger sur le nucléaire et conclure que la dimension tactique n’est pas de saison chez les Russes.
• De Moscou, Andrew Korybko, à l’esprit à la fois original et indépendant quoique de nationalité américaine, propose le schéma d’une évolution des relations internationales vers un arrangement complètement nouveau. • Il s’agit de la multipolarité dans la complexité, – évoluant vers la « forme finale de multipolarité-complexe », ou ‘multiplexité’. • Korybko croit que la Russie, qui serait l’axe inspirateur de cette évolution, n’a qu’une chose à faire en Ukraine et ailleurs : « continuer à exister au mépris des complots » des USA.
• En même temps que se poursuivent les terribles événements qui secouent notre époque dont on comprend qu’elle est manifestement celle de la Fin des Temps, des conceptions et des concepts apparaissent, comme autant de propositions pour s’insérer dans l’œuvre de reconstruction qui doit suivre l’effondrement total de la modernité. • Voici donc le concept de “l’État-civilisation”, ou “État-civilisationnel” (inutile de s’attarder aux nuances qui les différencient, l’essentiel est l’élan qui les rassemble). • Ukrisis n’est pas totalement inutile.