Une rubrique qui s'attache aux faits et aux commentaires les plus en relation avec l'actualité immédiate. Les faits sont mentionnés rapidement, éventuellement avec les liens nécessaires, le tout assorti éventuellement d'un commentaire de présentation ou/et d'appréciation.
• Depuis quelques mois, il apparaît que le général Flynn, célèbre depuis son interview à Aljazeera de fin juillet 2015, est le “général favori” de Donald Trump. • Une interview de Flynn à DailyCaller.com, la plus révélatrice à ce jour tant de Flynn que de ses relations avec Trump, nous permet, à partir de notre point de vue et de notre méthodologie, de donner des éléments personnels sur ces acteurs et des éléments politiques permettant de développer des considérations psychologique et politiques très précises sur un aspect essentiel de la situation politique US actuelle, plongée dans une phase crisique paroxystique et par conséquent facteur plus que jamais essentiel de la crise du Système. • Les indications concernent moins ce que serait précisément une position éventuelle de Flynn dans une éventuelle administration Trump, que ce que pourrait être le caractère fondamental d’une administration Trump. • Nous n’avons jamais disposé d’éléments aussi précis permettant de substantiver l’hypothèse qu’une telle administration serait vraiment révolutionnaire selon le langage courant, et véritablement antiSystème selon notre rangement dialectique. • Cela n’implique en rien une prospective quelconque de la situation US, essentiellement dans le cas d’une victoire de Trump même si cette victoire semble devenir aujourd’hui devenir une option assez probable : il y a en effet bien trop d’autres facteurs de désordre pour orienter décisivement la spéculation dans ce sens. • Par contre, cela permet de mieux fixer ce qu’est la dynamique-Trump, et bien entendu la mesure réelle de son caractère antiSystème.
• Plus que jamais, toute notre attention doit se porter vers la situation intérieure des USA, où la fusillade de Dallas (suivie par d’autres incidents du même type, moins graves) est venue non pas supplanter mais aggraver la situation extrêmement tendue des présidentielles. • Le phénomène que nous identifions à cette occasion est fondamental, parce qu’il concerne les USA qui sont la matrice et le principal exécutant du Système : la crise US passe majoritairement du domaine extérieur au domaine intérieur. • C’est-à-dire que nous atteignons rien de moins que le cœur en fusion de la crise d’effondrement du Système. • Dallas & le reste ont multiplié le poids tragique et rupturiel de Clinton-Trump : l’espèce de “guerre ethnique” que manifestent les fusillades se greffe directement sur l’affrontement électoral pour en mieux éclairer la polarisation et en faire un enjeu civilisationnel, ce que ne voulait ni n’attendait aucun des partis ni aucun des candidats, pour une fois unis dans leur jugement. • Là-dessus, l’imbroglio cauchemardesque Clinton-emailgate, qu’on devait élargir à l’étiquetage “Clinton-emailgate-FBI”, apporte la dimension bienvenue qui empêche le manichéisme trompeur d’étouffer le reste, celle de l’absolue corruption que suscite le Système parfaitement incarnée en la personne de Hillary Clinton. • Il importe donc de garder ceci à l’esprit pour définir cette situation essentielle : la cohésion et l’unité des USA sont la digue ultime protégeant le Système du tsunami de son autodestruction, – et la digue craque...
• Evènement rarissime sinon inédit pour un président français : Hollande condamne durement Donald Trump et invite les citoyens américains à voter pour Hillary Clinton. • Il (les citoyens américains) seront certainement très sensibles à cette injonction d'une évidente sagesse. • Obama lui-même dénonce devant le Parlement canadien Trump (et le Brexit). • L’excellente société d’enquête statistique US Rasmussen place pour la première fois, pour son compte, Trump en tête devant Clinton (44% contre 39%). • Ces divers évènements font prendre conscience d’un phénomène en train de prendre forme, qui est une sorte d’institutionnalisation de Donald Trump en candidat antiSystème, par ses adversaires eux-mêmes, et au-delà des frontières. • Même si la chose se dit depuis longtemps (le caractère antiSystème), cette institutionnalisation est un fait important. • De même le Brexit est lui aussi perçu comme antiSystème. • Cet ensemble nous fait émettre l’hypothèse de la formation, par les seules attaques des zombies-Système, d’un phénomène qu’on pourrait baptiser de l'expression “Internationale-antiSystème”.
• Un facteur important du Brexit, affaire européenne s’il en est, est justement qu’il n’est pas seulement une affaire européenne. • L’effet du Brexit aux USA est considérable, et il a été très fortement amplifié par la présence de Donald Trump en Ecosse, au lendemain du vote. • Certains, dont notamment Newt Gingrich, estiment que le Brexit renforce notablement Trump et donne à sa campagne une dimension internationale. • C’est en effet notre appréciation : le Brexit est d’abord un évènement antiSystème et la présence de Trump, les connexions qu’il a affirmées et le soutien qu’il a apporté au Brexit rejaillissent sur sa campagne pour lui donner une dimension internationale, dans la logique de l’insurrection antiSystème. • De même, pour les Européens qui vont dans le même sens antiSystème (anti-UE pour leur compte), cet aspect de l’événement établit un lien puissant entre leur combat à celui qui est en cours aux USA et doit faire de Trump, s’il est élu, un soutien puissant pour eux. • La condition pour profiter d’une telle circonstance, c’est de déposer une fois pour toutes les idéologies aux poubelles de l’histoire, là où est leur place. • L’ensemble donne un aspect ironique et complètement inattendu des special relationships USA-UK, exactement dans le sens contraire de ce qu’on entend d’habitude par cette expression.
• Un “incident” aérien a eu lieu il y a cinq jours, au-dessus de At Fan, sur la frontière jordanienne de la Syrie, et on y a vu un affrontement complexe, sans engagement mais avec attaque au sol, entre deux Su-34 russes et des F-18 de l’US Navy. • Les avions russes effectuaient une mission d’attaque contre des “rebelles” syriens soutenus par les USA, qu’ils ont réussi à mener à bien. • Le Pentagone, qui ne s’attendait à rien de semblable, a exprimé son indignation aux Russes, qui ont d’abord accueilli la chose avec placidité. • Hier, le chef d’état-major général russe, plus du tout placide, s’est exprimé pour dire que la Russie était “en train de perdre patience” devant le comportement des USA en Syrie. • L’incident a eu lieu le même jour (le 16 juin) où la presse US rendait publique la déclaration collective dite-“dissidente” de 51 fonctionnaires du département d’État demandant que les USA lancent une attaque contre Damas et le régime Assad. • Les deux faits peuvent être mis en parallèle pour nous faire comprendre l’importance explosive de l’enjeu de l’évolution de la situation dans les mois à venir, et plus précisément l’enjeu des élections présidentielles US.
• Nous envisageons une circonstance particulière, qui est le “renforcement” de l’USAF (USAFE) en Europe en 2015, face à la “menace russe” et pour empêcher d’“autres agressions russes”. • Nous faisons une comparaison avec une situation assez similaire il y a quarante ans, précisément en 1975-1977, qui aboutit également à un renforcement de la même USAFE. • Le résultat est extrêmement surprenant, comme si nous parlions de deux planètes différentes. • Un exemple similaire touche la situation de deux porte-avions de l’US Navy dans les jours qui viennent, en Méditerrané orientale. • Là aussi, nous faisons une comparaison avec une situation similaire, devant l’Iran, il y a dix ans : deux mondes complètement différents. • Bref, en parlant de ces exemples de 2016, nous aussi, nous avons l’impression de parler d’un monde (englobant ces deux exemples) qui est d’une planète qui n’est pas la nôtre. • Il s’agit d’une évolution de la psychologie des chefs militaires US, qui était jusqu’alors très différente de celle des dirigeants-Système, et qui tend à s’en rapprocher. • Triomphe l’indéfectibilité (et l’inculpabilité), spécificité du caractère US. • La réalité n’existant plus, la vérité-de-situation est méprisée avec mépris au profit de la narrative.
• Il est de moins en moins possible de distinguer les crises les unes des autres, de même que les concepts crisiques qui se mélangent en une seule nébuleuse incandescente. • Nous sommes aussi bien dans une chaîne crisique qui s’est transformée en tourbillon crisique, et celui-ci représentant la dynamique évidente de la crise haute, qui apparaît enfin pour ce qu’elle est évidemment, ce qu’elle ne peut qu’être : la Grande Crise Générale d’effondrement du Système. • Il en résulte que toutes ces choses que nommons “les crises” sont connectées entre elles, sinon mélangées, sinon transmutées chacune en l’autre. • De la crise intérieure US, de la crise des relations avec la Russie à ce qu’on nommerait la “crise nucléaire”, de la crise syrienne à la crise des migrants qui est devenue la crise de l’UE liée à la crise des relations avec la Russie, de la crise du “printemps français” à la crise du Brexit, de la crise des souveraineté devenant “grande crise d’insurrection contre la globalisation”, — et ainsi de suite, en un tourbillon intégrateur de tout ce qui est crisique dans la civilisation. • Que dire d’autre sinon que nous sommes à un Moment de la métahistoire de ce temps, qui succède à d’autres Moments, chaque fois chacun de plus en plus grave ? • Est-ce le “bon Moment ?” Question posée...
• Cette idée d’un “Grand Retournement”, à ne pas confondre avec le “Grand Remplacement”, s’applique à une hypothèse que nous développons sur le rôle possible de Trump dans les mois à venir puis dans l’hypothèse de sa victoire, avec une connexion et une complicité active du président russe Poutine. • Il s’agit d’une hypothèse et rien de plus, et les “possibles”, les “peut-être” abondent, et c’est avec cet esprit de complet relativisme, – l'époque l'impose, – qu’il faut lire tout cela. • D’autre part, dans une époque justement aussi singulière, aussi détachée de tout précédent, il est difficile de faire passer devant le tribunal de l’inquisition de la raison de telles aventures de l’esprit que ne démentent pas la personnalité d’un Trump, la ruse et l’habileté d’un Poutine, autant que les commentaires d’un Raimondo et d’un économiste russe tel que Mikhail Khazine. • Qui ne sent d’ailleurs la puissance des terribles remous qui la secouent, cette époque, comme si l’on arrivait à l’acte final, comme si, enfin et une fois pour toutes, il fallait absolument tenter de trancher le noeud gordien ? • Brièvement dit, l’hypothèse n’aborde rien de moins que la possibilité d’une attaque directe, frontale et que l’on espère décisive, contre les structures fondamentales du Système.
• Déclaration notable et notablement alarmiste de Poutine, vendredi en Grèce, alors qu’il était reçu par Tsipras. • Il a averti les Roumain (et les Polonais, pour un peu plus tard) que l’ouverture d’une base US sur leur territoire faisait d’eux, d’ores et déjà, une cible privilégiée de la Russie en cas de conflit. • L’avertissement, fait assez rare, est assorti de considérations opérationnelles extrêmement précises, le président russe parlant de la possibilité de tirs de missiles Kalibr ou Iskander contre les bases impliquées, et donc contre les pays qui les abritent. • L’ouverture de ces bases fait certes partie de l’agitation provocatrice extraordinaire de l’OTAN sur les frontières russes, mais en même temps, elle renvoie à un programme vieux de presque vingt ans (le programme de missiles antimissiles BMDE). • L’avertissement de Poutine contient pourtant la description d’un risque certain d’affrontement, qui risquerait de passer très rapidement au niveau nucléaire. • Personne n’a l’air de s’apercevoir de la chose, aux USA, à l’heure d’élections présidentielles que l’on s’accorde à juger extraordinaires. • Tout est donc extraordinaire dans cette situation, à la fois la façon dont le danger d’un conflit a surgi jusqu’à dépendre d’une erreur de calcul ou d’un geste maladroit, à la fois dont on l’ignore complètement.
Une proposition de référendum sur la sécession du Texas dans le projet de plate-forme du parti républicain de cet État de l’Union repoussée par deux petites voix. (Nous nommerions cela, suivant la mode en vogue, un “référendum sur le Texit”.) • Un vote du Sénat de la loi JASTA qu’Obama avait condamné, qui permet à des citoyens US d’attaquer en justice un État étranger pour son soutien ou son action de terrorisme, ce qui constitue une préoccupation majeure pour l’Arabie qui pourrait se trouver confrontée à des plaintes pour son rôle dans l’attaque 9/11. (• En même temps, des révélations sur les “28-pages” gardées secrètes du rapport de gouvernement sur 9/11 pourraient donner des armes irrésistibles à ceux qui voudraient ainsi attaquer l’Arabie en justice.) • Ces affaires constituent des signes indéniables du courant d’extrême confusion révolutionnaire qui balaie aujourd’hui les USA et s’exprime de toutes les manières possibles, désormais au sein même de l’establishment. • Ce courant, qui s’aligne sur les conditions extraordinaires de ces présidentielles-2016 et de “la-possibilité-de-Trump”, constitue, selon nos références, une très forte dynamique de dissolution de la formidable architecture du système de l’américanisme, qui a auparavant commencé à être déstructurée par ses diverses erreurs, impuissances, décadences, etc
• La chaîne US Fox.News a fait un reportage sur l’état des forces dans deux bases de l’USAF, suivant un reportage sur les Marines qui avait donné les mêmes orientations. • Cette fois, le reportage nous donne des précisions exceptionnelles, d’un aspect spectaculaire, complètement inédit pour une machinerie de guerre de la sorte qu’est l’USAF, qui maintint depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale la maîtrise absolue du ciel pour les USA. • L’on voit, sur une base où est stationné une unité de 20 bombardiers stratégiques B-1B, neuf avions seulement en état de vol, avec le personnel obligé de cannibaliser l ‘un ou l’autre appareil cloué au sol pour récupérer des pièces de rechange, voire même récupérer un ancien B-1A que l’USAF avait cédé à un musée, toujours dans cette chasse aux pièces e rechange. • L’USAF d’aujourd’hui n’est plus que l’ombre catastrophique de ce qu’elle fut : 134 escadrons d’avions de combat en 1991 (première Guerre du Golfe) contre 55 aujourd’hui, et en vérité 30-35 vraiment opérationnels. • Et l’on voit mal comment elle s’en relèverait, car le JSF veille... • Le symbole le plus marquant de cette déroute, c’est l’emploi par ces forces du processus de cannibaliusation.
• L’élection présidentielle US est, dans cette année 2016 comme jamais auparavant dans l’Histoire depuis la création des USA, une affaire vitale pour le sort du monde, qui intéresse directement le sort du monde, qui interfère directement dans le sort du monde. • A la base de ce constat, il y a moins un personnage improbable devenu candidat presque inarrêtable (The Donald Trump) qu’une rencontre de circonstances de déstabilisation dont le caractère déstructurant diluvien s’est découvert très sensibles à des détonateurs de diverses formes et de divers domaines. • Il se trouve que Trump est l’un de ces détonateurs, et que le slogan qu’il a affiché dans son discours de politique extérieure de la fin avril en est un autre. • America First, expression absolument diabolisée depuis 1941-1945, implique la menace du retour au monde d’avant l’internationalisme triomphant qui, depuis 1945-1947, avait enfanté tous les aspects, les conceptions, les perceptions et les prières du bloc-BAO. • C’est dire qu’on parle, dans cette affaire, au-delà de la question de l’isolationnisme et du protectionnisme, au-delà de la question des traités type-TTIP/TAFTA, de l’équilibre, de l’orientation, voire de l’existence de notre civilisation (ou contre-civilisation). • Pour suivre la progression de cette pièce tragique qui est en train de se dérouler sous nos yeux, on suivra particulièrement, outre l’élection US bien entendu, un des indicateurs les plus spectaculaires et les plus significatifs, ce qui est en train de devenir la “crise des traités”.
• Nous prenons l’“incident” du (des) Su-24 et de la frégate USS Donald Cook à la fois comme symbole et comme démonstration archétypique d’une situation d’une extrême tension. • Il ne fait aucun doute que l’activité aérienne russe durant ces deux jours a été extrêmement agressive. • Elle a été soutenue et applaudie par un organe représentatif de la direction chinoise, indiquant fermement par là que la Chine est au côté de la Russie et qu’elle considère effectivement l’“incident” comme une “riposte” agressive et d’une agressivité justifiée. • “Justifiée” par quoi ? Par le comportement constamment provoquant, agressif, arrogant, etc., des USA et du bloc-BAO en général, contre la Russie comme contre la Chine, dans ces affaires de sécurité nationale. • Mais c’est surtout de la Russie qu’il s’agit... • Derrière tout cela, derrière le comportement du bloc-BAO et plus précisément des Européens qui contribuent sans le moindre moyen ni le moindre but à l'aggravation de cette tension paroxystique, il y a ce qu’on ne peut considérer que comme une pathologie de la psychologie dans le chef de cet antirussisme que rien ne peut faire reculer. • L’enjeu n’est donc ni politique, ni stratégique, bien qu’il soit tout cela à la fois : l’enjeu concerne d’abord notre civilisation, avec l’Europe au centre, et sa prodigieuse capacité de dissolution interne en mode-turbo.
• Nous faisons un parallèle entre deux affaires, deux crises, deux processus que nous jugeons absolument autodestructeurs : l’affaire de Panama, ou Panama Papers (que nous avec rebaptisé affectueusement Panamagate) d’une part, les élections présidentielles US qui évoluent de plus en plus vers des situations chaotiques dans les deux grands partis d’autre part. • Ce rapprochement a moins à voir avec des circonstances opérationnelles, avec des orientations politiques, avec des situations structurelles, qu’avec un processus qui affecte l’entièreté du Système, et dont ces deux crises sont des illustrations remarquables et des moteurs actuellement d’une efficacité remarquable. • Que ce soit le Panamagate, que ce soit les élections, nous en entendons chaque jour les grondements révélateurs. • En même temps que nous sommes passés de l’époque du désordre et de l’hyperdésordre à l’époque du chaos notre analyse est que nous sommes passés décisivement, dans la dynamique du Système, de la dynamique de la surpuissance à la dynamique de l’autodestruction. • Nous tentons de nous expliquer de ce parallèle et d’analyser rapidement les circonstances de ces situations, en même temps que le rôle que nous, antiSystème, devons tenir.
• Nous développons une hypothèse générale sur la situation crisique du monde qui ne cesse d’évoluer sur un mode paroxystique : contrairement à leurs définitions, “crise” et “paroxysme” paraissent aujourd’hui sans fin et devoir durer comme des états quasiment structurels. • Notre hypothèse se base sur la persistance des grands épisodes crisiques en cours (Syrie-II et ses effets, terrorisme et migrants-réfugiés en Europe, etc.) et sur l’irruption de la crise centrale américaniste autour des élections présidentielles. • Désormais, il n’existe plus aucun espace stratégique, plus aucun domaine essentiel qui échappe au désordre que suscite la dynamique crisique du monde. • Pour nous, cela signifie que tous les facteurs d’importance existants sont plongés dans le désordre de la crise, et dès lors le désordre ne peut plus être désigné simplement comme “désordre” et “hyperdésordre” mais comme “chaos”. • Cette évolution signifie que nous sommes entrés dans la phase finale de notre Grande Crise Générale (naturellement, “d’effondrement du système”). • Il n’y là nulle prospective possible, bien entendu, mais le constat d’une évolution inarrêtable vers une issue qui nous paraît inéluctable, ne serait-ce que par antinomie, par l’impossibilité absolue d’envisager quoi que ce soit d’autre que l’effondrement.
• Encore un Super Tuesday (le deuxième), avec de gros États à la clef, et beaucoup de délégués. • Mais cette comptabilité importe-t-elle encore, a-t-elle encore un sens ? • Pendant que nos braves commentateurs-Système et nos vaillants bureaucrates européens s’éveillent, les yeux encore ensommeillés, à l’existence de The Donald en balbutiant, à tout hasard, “fasciste”, l’Histoire déboule à une folle vitesse vers l’événement fondamental de notre époque qui ne peut être que la mise en cause du système de l’américanisme, de l’American Dream, du Système lui-même et par conséquent de notre contre-civilisation bâtie sur toutes les félonies et les indignités puantes qui la caractérisent. • La diabolisation de The Donald, selon l’exercice favori et le triomphe dialectique d’une intelligence gavée de l’illusion de vingt siècles de suffisance et de satisfaction de soi constitue un acte de communication extrêmement hasardeux, qui peut contenir la recette de l’accélération finale de la séquence en cours vers la phase décisive de l’effondrement du Système. • On ne touche pas impunément au délicat équilibre (les USA) de la représentation fondamentale et fondamentalement faussaire de la modernité. • Le risque, en vérité, est disproportionné et nous indique combien les psychologies-Système sont au bout de leur force.
• Washington est aujourd’hui un immense chaudron qui bouillonne complètement et projette partout des jets de fumée et de liquide brûlant, dans un charivari tonitruant. • Le Super Tuesday, qui a donné à peu près les résultats attendus (sauf pour Rubio et ses partisans de l’establishment, qui vous disent : “Vous voyez, Trump n’a pas emporté tous les États, c’est l’amorce de la décrue), s’est déroulé dans un tel tintamarre qu’il est encore difficile de dresser un bilan précis. • Qu’importe, tout le monde en est à la phase suivante, qui est, même pour certains qui dénient pourtant la possibilité d’une nomination de Trump, le terrible combat final entre Clinton et Trump, qui sera, on vous l’assure, absolument sanglant. • Washington est un chaos où les deux partis sont touchés, et sans doute le pouvoir de l’américanisme en tant que tel n’a-t-il jamais connu dans son histoire une crise aussi profonde et aussi complexe par le désordre qui la caractérise. • Ainsi la connaissance du fondement de ces événements, de leur importance par rapport à situation du Système, réclame-r-elle plus que jamais l'usage du filtre vertueux de l'inconnaissance.
• Il y a exactement un siècle demain commençait l’une des plus terribles batailles de l’Histoire, à Verdun, par l’écrasement des lignes françaises sous un déluge sans précédent d’obus par les Allemands. • Ainsi put-on effectivement parler, dans ce cas spécifique de la Grande Guerre, d’un événement symbolique catastrophique marquant une nouvelle étape du “déchaînement de la Matière”. • Un siècle plus tard, la crise syrienne, dite Syrie-II, qui ressemble tant à Verdun par l’usage intensif des narrative et des interprétations idéologiques de captation, de déformation et d’inversion, est sur la voie d’une nouvelle évolution dramatique. • Le rappel de Verdun il y a un siècle a surtout pour nous valeur de symbole, par l’importance mimétique des deux événements. • Cette fois, la phase nouvelle de la crise syrienne, à nouveau décrite comme éventuellement décisive, se fait sur le fond d’un événement lointain qui peut exercer une influence considérable : les élections présidentielles US où l’un des candidats, aujourd’hui quasiment favori, pourrait développer, ou tenter de développer une politique complètement différente de celle qui est suivie.
• La semaine qui vient de s’écouler à vu un nouvel effondrement boursier, qui s’est passé sans trop nous déranger. • François et Cyril se sont-ils parlés de la troisième Guerre Mondiale ou comment l’éviter, lors de leur rencontre de Cuba ? • La Russes craignent-ils une troisième Guerre Mondiale avec l’intervention possible de la Turquie et de l’Arabie en Syrie, ou bien est-ce une simple erreur de traduction ? • Est-il possible que l’on aille vers un débat Sanders-Trump à la lumière de ce que nous disent les résultats du New Hampshire ? • La crise des migrants-réfugié, ou réfugiés-migrants, ne ressemble-t-elle pas à un cancer qui ronge l’Europe institutionnelle ? • Tout cela, et bien d’autres “choses crisiques” roulent dans les affaires du monde sans déclencher ni mobilisation particulière, ni panique généralisée. • Ainsi en est-il des crises dans les crises dans les crises : notre capacité d’absorption sans trop de préoccupation est prodigieuse. • Cela ne nous protège de rien et laisse les événements libres d’exprimer toute leur puissance. • Pire (ou peut-être : mieux) : ne dirait-on pas que “tout se passe comme si” nous laissions, inconsciemment mais volontairement, libre cours aux événements pour qu’ils décident pour nous-mêmes ?
• La politique des USA sous Obama est en général considérée comme une “énigme enveloppée de mystère” mais à ses effets on s’aperçoit qu’elle est une parfaite continuatrice de la politique de GW Bush. • C’est ce qu’on nomme la “politique-Système”, qui est manifestement une politique parfaitement représentative de la postmodernité comme outil du Système. • A cet égard, on découvre assez vite que la manufacture de cette “politique-Système” par Obama correspond elle aussi à un schéma postmoderne dans le chef du Président et de ses “conseille(è)r(e)s”. • L’outil de cette politique-Système est une intense militarisation, laquelle assure en principe au niveau de la globalisation la structure de puissance des USA, c’est-à-dire du Système dont les USA sont le principal relais. • Le paradoxe de cette situation est que les militaires US (les chefs militaires, certains grandes institutions militaires, comme la DIA) sont de plus en plus mal à l’aise avec cette politique et surtout avec la culture qui l’engendre. • Ce que l’on décrit ici est le parcours des militaires depuis 9/11, leur situation actuelle, et leur position de plus en hostile à un pouvoir civil perçu comme totalement hystérique, et alors que ce pouvoir est confronté lui-même à une situation extraordinaire (les présidentielles). • La référence principale est la DIA et le conflit de type civilisationnel.