Une rubrique qui s'attache aux faits et aux commentaires les plus en relation avec l'actualité immédiate. Les faits sont mentionnés rapidement, éventuellement avec les liens nécessaires, le tout assorti éventuellement d'un commentaire de présentation ou/et d'appréciation.
• Otage français exécuté en Algérie par ses ravisseurs islamistes. • La France déploie un formidable mouvement-médiatique d’union nationale, comme pour La Marne il y a un siècle : on a le “grand élan d’unité nationale” qu’on peut et qu’on mérite. • La Grande Guerre contre la Terreur, n°2 ou n°3 c’est selon, est déclarée. • Hollande est un peu remonté dans les sondages. • Villepin répète que la “guerre” lancée en Irak et en Syrie est “absurde et dangereuse”. • Nous avons vaincu l’Allemagne du “déchaînement de la Matière“ avec le sang de Péguy, nous vaincrons le terrorisme avec notre nausée.
• Un nouveau site de grande puissance et d’excellente qualité sur la Russie : Russia Insider. • La crise ukrainienne nous offre une opportunité rare :retrouver la Russie, et plusieurs sites nouveaux ou venus à maturité s’y emploient. • Il ne s’agit pas de connaître la Russie (dans le sens de “découvrir”) mais bien de “retrouver la Russie” qui joua un rôle européen essentiel aux XVIIIème et XIXème. • Il existe bien des périodes et des occurrences où la Russie fut bien plus “européenne”, dans sa culture et dans sa diplomatie, et dans le meilleur sens, que, par exemple, l’Angleterre ou la Prusse.
• Six jours après la défaite des indépendantistes écossais, le dossier n’est pas clos. • Au contraire... • Le SNP écossais, le parti des vaincus, enregistre une vague sans précédent d’adhésions : drôle de circonstance pour un parti qui vient d’essuyer une défaite sur le thème essentiel de son programme. • Les prédictions pour un nouveau référendum sur l’indépendance, ou sur l’indépendance par d’autres méthodes, ne manquent pas. • Ainsi le “modèle écossais“ est-il en train de se transformer de fond en comble, jusqu’à susciter cette question : ne recèle-t-il pas la formule d’une “révolution postmoderniste” ?
• Qui aurait cru que l’on s’intéressât, tout soudain, à l’Écosse comme à une crise majeure ? • Nous n’avons pas besoin de croire pour que les choses se fassent car il y a maintenant la certitude que les choses se font sans nous. • Alors, à trois jours du scrutin sur l’indépendance, à tout seigneur tout honneur. • Nous avons la crise écossaise, qu’elle dure encore trois jours (jusqu’à une victoire du “non”) ou que ces trois jours ne soient qu’un début (en cas de victoire du “oui”). • ... Et d’ailleurs, non : si le “non” l’emporte, malgré tout la crise est là et l’Écosse aura servi à lui donner une nouvelle vie de plus.
• Le sommet de l’OTAN à Newport (Galles) est celui de la mobilisation antirusse. • Communication dixit, mais nous verrons bien ce qu’il restera de cette mobilisation devant un adversaire aussi habile. • Aussi avons-nous une autre interprétation. • Le JSF en bois exposé sur le superbe golf du Celtic Manor indiquerait qu’il s’agit d’un sommet de simulacre, un sommet-faussaire. • La situation en Ukraine, où une forme de guerre inédite a vu le succès des pro-Russes et de la Russie indique l’obsolescence des capacités opérationnelles de l’OTAN. • Le sommet-faussaire du Pays de Galles annonce plus la chute de l’OTAN que son triomphe.
• A défaut de faire avancer la civilisation, la crise ukrainienne ouvre le champ de l’audace aux concepts. • On connaissait les “Stealth Technologies”, ou “technologies furtives”, qui eurent un grand succès de communication mais pas opérationnel, voici donc la “Stealth Invasion”... • En un mot : sans qu’on le voit, sans qu’on puisse le montrer, le démontrer, le prouver, le confirmer, – hop ! Vous voici envahis. • Il y avait l’“invasion des morts-vivants”, il y a désormais l’“invasion invisible”, celle qui ne dit pas son nom et que personne ne peut prouver. • L’invasion dont la preuve est dans l’absence de preuve...
• Le monde où évolue le bloc BAO sous l’empire écrasant du Système est si étranger à la vérité de la situation que d’étonnantes opportunités de communication surgissent. • Celle-ci concerne Poutine. • Le président russe est si intensément honni, haï, diabolisé, que sa stature, son calme et sa politique deviennent une énigme aux yeux des experts-Système. • Alors, on s’interroge sur cet homme. • D’abord, on a pensé qu’il était fou (Machiavel-le-fou), désormais on suggère qu’il est un génie (Machiavel-le-génie). • Avantage antiSystème d’avoir des adversaires si psychologiquement vulnérables, si entièrement possédés.
• Peut-on comprendre notre temps et ses remous insensés et extraordinaires avec la seule raison et le seul constat des faits ? • Cette question ne vaut pas pour nous-mêmes, qui nous sommes faits notre religion (!) depuis longtemps, comme le savent ceux de nos lecteurs qui mesurent ce que nous mettons dans nos conceptions métahistoriques du “déchaînement de la Matière” et du “Système”. • Elle vaut pour un nombre croissant de commentateurs “dissidents” du Système. • Ces commentateurs sont placés devant cette énigme : comment expliquer rationnellement ce qui semble de plus en plus irrationnel ?
• Il est notoire jusqu’à constituer un catalogue que nombre de pays de l’UE ne sont pas d’accord avec les sanctions. • Ils se manifestent beaucoup, l’un (le président finlandais) va même voir Poutine pour pleurer dans son giron face au sort qui l’accable. • Pourtant, il faudra faire avec et avec leurs conséquences, à moins d’un miracle ou d’un coup d’État contre la bureaucratie. • Les sanctions, c’est comme l’existence de Dieu : une fois prouvée (installées), personne ne peut revenir dessus (“à moins...”, etc.) • De toutes les façons, les sanctions c’est une nouvelle crise en vue, européenne et donc globale. • Exactement ce qu’il nous fau
• Avec une remarquable constance, les événements de Ferguson déroulent tous les caractères de l’insondable stupidité du Système. • Surpuissance-autodestruction d’accord, mais pourquoi pas avec un terme intermédiaire : surpuissance-surconnerie-autodestruction ? • Un incident mineur, quoique évidemment regrettable, a enflammé depuis une décade une petite agglomération de la banlieue de St-Louis, Missouri, et provoqué une crise nationale aux USA sous forme de mobilisation et de “conversation” paroxystiques. • Nous cherchons comment définir cet événement et découvrir ce que dissimulent ses effets.
• Ici, nous prenons l’exemple de cet universitaire, versé dans la connaissance de la Russie et des relations entre la Russie et le bloc BAO. • Il s’agit de Stephen F. Cohen, dont on connaît les positions audacieusement critiques de la politique-Système du bloc BAO et des USA à l’encontre de la Russie. • Dans une conférence qu’il vient de donner, Cohen définit son rôle en se référant aux “dissidents” d’Union Soviétique des années 1960-1980. • Il y ajoute une dimension nouvelle, propre à sa situation, et propose une expression qui restera : “patriotisme hérétique”, ou le patriotisme devenue hérésie, accomplissement de l’inversion.
• Une réflexion avec références à La Grâce, après la publication de l’article (le 8 août) de Gabor Steingart, directeur de la rédaction de Handelsblatt, dénonçant l’hystérie guerrière dans la presse allemande. • Une occasion de faire référence au climat de l’Allemagne de 1914, sans pour autant suggérer une similitude de situation. • Non, la similitude de situation concerne le Système et notre civilisation. • Il nous reste alors à nous reporter à Paul Valéry et à son «Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles…» • A chaque époque sa récompense : ils avaient Valéry, nous avons BHL.
• Nous répétons notre question : «[S’]agit[-il] de stratégie ou de tactique ? Les Russes agissent-ils (fort bien, certes) en réaction ou bien ont-ils un dessein plus vaste... ?» • Nous explorons la logique de notre réponse à la lumière d’interventions d’un homme du Kremlin, Sergei Glaziev. • Les analyses et les ambitions de Glaziev sont incontestablement stratégiques, mais sont-elles le produit d’un calcul ? • Notre réponse ne change pas, elle se développe et se diversifie... • Finalement il s’agit de stratégie, mais qui ne dépend par du sapiens, qui s’impose d’elle-même par des événements eux-mêmes transmutants.
• Le général Dempsey, président du comité des chefs d’état-major des forces armées US, parle de l’Ukraine. • Une position inhabituellement maximaliste pour lui • Une vision selon une logique apocalyptique à propos d’un incident (une canonnade russe en Ukraine) qui est l’objet de l'habituelle polémique de communication, avec affirmations faussaires, montages, etc. • D’une façon générale, un propos complètement inattendu chez Dempsey, qui a représenté jusqu’ici la tendance des militaires opposés au maximalisme des idéologues et maniaco-dépressifs du pouvoir civil.
• A quoi vont servir les BRICS ? • Question posée après la réunion brésilienne qui fut un succès incontestable, et question soudain fondamentale. • Les BRICS vont-ils faire un capitalisme dissident, mais inscrit dans le Système, ou bien vont-ils chercher à mettre en cause fondamentalement le Système ? • Nous n’avons pas de réponse, et pas plus les dirigeants des BRICS ni ceux du bloc BAO. • Mais cette question importe-t-elle ? • Dans les circonstances explosives de la crise générale du Système, la perception en marche de l’évolution du groupe BRICS en bloc BRICS est un énorme menace de déstabilisation.
• Nous tentons ici de présenter ce que nous percevons comme un phénomène très important mais complètement insaisissable et singulièrement rétif à une définition précise. • Il y a la perception d’une évolution des “rapports profonds” entre “partenaires” du bloc BAO à propos principalement de la crise ukrainienne (avec l’adjonction de la crise de la NSA et de ses suites), ce qu’on pourrait décrire comme un processus de désamour entre complices du bloc BAO. • Mais l’observation élargie et l’emploi d’hypothèses audacieuses que nécessite la situation conduisent à une exploration extraordinaire. • Comme si le Système intervenait directement...
• Le nouvel ambassadeur US à Moscou est un spécialiste du regime change brutal en Europe de l’Est. • Sa nomination sonne comme une déclaration de guerre, et personne ne cherche à s’en dissimuler comme si cette démarche allait de soi. • A Washington, devant une commission sénatoriale, Victoria Nuland apparaît comme une “modérée” qui ne montre pas assez de fermeté face aux Russes. • La “politique” US n’existe plus, remplacée par une dynamique exprimant le déchaînement de la puissance du Système. • La Russie est sur cette trajectoire, elle devra être détruite.
• Le “couple” franco-allemand est bien obligé de marcher, contre l’extrémisme US. • Dernier épisode en date : la marionnette Porochenko récupérée par “l’Europe”, pour remettre en route un cessez-le-feu. • Cela donnera ce que cela donnera... • L’important est qu’à cette occasion, les deux pays de l’UE, France et Allemagne, se sont retrouvés au côté de la Russie et sans les USA. • Il faut dire que l’attention des USA s’est toute entière tournée vers l’Irak, qui ressuscite pour eux le spectre des premières années après 9/11. • La question concerne la résultante des forces en action : concourt-elle à une fracture du bloc BAO ?
• En 2014, dans cette époque extraordinaire commencée avec 9/11 (2001) et renouvelée décisivement avec 9/15 (2008), se multiplient des “événements extraordinaires”. • Nous nous attachons à trois d’entre eux et les considérons par rapport au Système : l’attitude US vis-à-vis de la Russie, un aspect de la situation intérieure de l’Ukraine, le phénomène ISIS en Irak • Nous les identifions génériquement comme des “escapades incontrôlables”, nées du Système mais non désirées par lui dans cette intensité déstabilisatrice. • Nous en faisons des accidents du Système, créant des “trous” dans le Système par où la métahistoire peut s’engouffrer.
• On fait fort peu le lien entre la crise ukrainienne, qui approche de son point de rupture, et la crise irakienne, qui mobilise à nouveau l’attention stratégique de communication sur la crise générale de la région. • Sans doute n’y a-t-il pas de lien délibéré mais les circonstances sont peut-être en train de se charger d’en tisser un. • Que se passerait-il, par exemple, si avaient lieu en même temps, disons une “intervention humanitaire” russe en Ukraine orientale et une “bataille pour Bagdad” impliquant des acteurs extérieurs ? • La prospective est difficile, sinon déplacée, mais l’hypothèse d’une fusion des deux crises ne l’est pas.