Une rubrique qui s'attache aux faits et aux commentaires les plus en relation avec l'actualité immédiate. Les faits sont mentionnés rapidement, éventuellement avec les liens nécessaires, le tout assorti éventuellement d'un commentaire de présentation ou/et d'appréciation.
• Au G-20, il y aura du sport, c’est promis... • La première chose que l’on surveillera, c’est le nombre de mains que Mohamed ben Salman (MbS pour les amis s’il en reste) serrera à cette réunion. • L’on vient d’apprendre que, sur le carnet de rendez-vous de Trump au G-20, on trouve le nom de Poutine bien entendu, mais pas celui de MbS. • “Le président est surbooké”, grommelle Bolton pour expliquer l’absence de rencontre en tête-à-tête avec MbS : certes, si au dernier moment on trouve un petit quart d’heure pour le caser mais rien pour l’instant... • Décidément, la bonne réputation et le prurit du droitdel’hommisme se dressent devant MbS comme un rempart infranchissable : son séjour en Tunisie se fait dans des conditions délicates et l’on apprend que la justice argentine étudie la possibilité de l’inculper pour “crimes de guerre” (dans la tuerie que MbS entretient depuis quatre ans au Yémen). • Aujourd’hui où le Système est en crise et où chacun voit chez lui les conséquences crisiques de cette Crise Générale, la solidarité entre les dirigeants-Système n’existe plus guère : l’“individualisme-crisique” règne.
• La chronique est pleine de constats et d’analyses sur la déliquescence de la puissance militaire US, jusqu’à des rapports internes (celui d'une commission interne du Pentagone vient d’être publié) prédisant que l’armée US ne pourrait pas l’emporter contre la Russie et/ou la Chine. • On trouve aussi continuellement des informations, venues des forces armées elles-mêmes, détaillant des aspects fragiles ou en complète décrépitude des forces armées US. • Effectivement se pose le problème de ce que l’armée US pourrait faire dans un conflit, et la question encore de savoir si elle peut se reconstituer et remonter le retard accumulé. • Pour nous, la question se pose en d'autres termes : l’armée US, la puissance militaire US, s’est convaincue elle-même qu’elle est la plus grande puissance du monde des temps passés et à venir, et elle est bloquée dans cette conception comme la paralysie vous enferme dans l’impuissance. • La puissance militaire US est un monstre aveugle et dément qui ne peut rien modifier de lui-même, qui se trouve dans l’attente inconsciente de sa chute qui viendra simplement de lui-même.
• Les élections à mi-mandat ont eu lieu hier aux États-Unis et ont donné un résultat mitigé : les démocrates gagnent la majorité à la Chambre, les républicains gardent le Sénat. • De notre point de vue, la situation qui en résulte est excellente, dans la mesure où elle constitue une combinaison de blocage et de motifs d’affrontement, avec du pouvoir donné à chacun des acteurs. • Nous dirions qu’il s’agit d’une situation antiSystème, dans le sens où des évolutions antiSystème devraient logiquement être favorisées dans le climat actuel. • Normalement, chacun des deux côtés doit être poussé à la radicalisation : les démocrates par antitrumpisme et sous la poussée de leur aile extrémiste qui peut à bon droit affirmer que la victoire à la Chambre lui est due et qu’il faut plus que jamais appuyer les arguments progressistes-sociétaux, y compris et surtout dans la rue. • Trump, lui, s’occupera en priorité de sa candidature de 2020 et devra, pour cela, rassembler son électorat de 2016 qui n’a pas répondu à son appel : il devra appuyer sur des politiques populistes que les démocrates combattent résolument.
• Décidément, la nouvelle classe de grands-géants porte-avions d’attaque de l’US Navy, représentée par son chef de file le USS Gerald R. Ford, n’en finit pas d’accumuler les déboires et de susciter nos remarques aussi acerbes qu’ironiques, – un peu comme le F-35. • Après les catapultes, dont on ne sait si elles fonctionnent comme elles devraient, voilà qu’on apprend que les ascenseurs montant les bombes sophistiquées des cales de stockage jusqu’au pont d’envol rechignent à l'ascension. • Pourtant, cette sorte d’ascenseur, nimbés de la grâce de technologies électro-optiques, doit inspirer les ascenseurs de nouvelle génération de nos immenses gratte-ciels à venir, pour nous conduire au septième ciel. • Pour l’instant, nous n’y sommes pas encore... • Pour l’instant, l’US Navy est dans le communication de simulacre, pour dissimuler les choses. • Cette occurrence nous conduit à envisager l’hypothèse de “l’obsolescence de la Machine”, à l’image de la thèse de L’obsolescence de l’homme, de Gunther Anders. • Le cas est celui d’un violent effet contre-productif pour l’homme qui s’est asservi à la machine.
• Nombreuses analyses et diverses considérations sur le climat et les agitations à “D.C.-la-folle” après l’annonce du possible retrait des USA du traité FNI à propos duquel le “grand public” US n’est guère tenu informé. • John Bolton, le conseiller super-faucon de Trump et architecte de l’attaque contre le traité, s’est rendu à Moscou où il a troqué sa raideur furieuse coutumière pour une allure souriante. • Ce que les Russes, Poutine en premier, ont pu constater chez lui, c’est une certaine confusion dans l’état des buts et des intentions stratégiques des USA en fonction de la volonté de quitter ce traité (confirmée par Trump dans un discours en début de semaine) • Une thèse classique, qu’on retrouve dans un article de WSWS.org dont nous donnons ici l’adaptation en français, est que ce retrait marque clairement l'intention des USA d’aller vers une guerre nucléaire. • A cela on peut opposer une autre appréciation, confirmée notamment par la confusion US : la poussée classique des courroies de transmission du Système, industrie et bureaucratie, donc la politiqueSystème en mode turbo.
• De même que l’on parlait du temps de l’URSS de l’“Internationale Communiste”, certains se mettent aujourd’hui à parler d’une “Internationale Populiste”. • Il est vrai que dans nombre de pays apparaissent des mouvements, des personnalités, se réclamant directement ou indirectement de la dynamique populiste, que ce soit en Europe, à Rome ou en Allemagne, au Brésil, dans différentes situations aux USA, etc. • Il s’agit d’abord d’un phénomène de communication car ces mouvements et ces personnalités sont divers et loin de répondre aux mêmes exigences, d’avoir la même perception, de suivre les mêmes objectifs. • Quoi qu’il en soit, l’Europe en est le terrain de prédilection, et donc l’enjeu d’une grande bataille dont les prochaines élections européennes (mai 2019) seront la prochaine phase majeure. • Il y a de la place pour les arguments, les commentaires, les polémiques, etc., à commencer par la signification du mot “populisme”. • Mais que nous importe les querelles d’un autre temps dès lors qu’il s’avère que cette phase se révèle être un important affrontement Système-antiSystème ?
• Il fut un temps où Kissinger s’écriait, à chaque crise : “Où sont les porte-avions ?” Aujourd’hui, on ne pose plus de telles questions parce que les porte-avions US sont en général en radoub. • Le Eisenhower devait terminer son radoub de six mois en février 2018, il restera dans le chantier naval jusqu’en février 2019. • Cet été, pour la première fois pour une si longue durée depuis que le porte-avions existe, 22 jours se sont passés sans que l’US Navy ait un seul grand porte-avions d’attaque en déploiement opérationnel. • Ce n’est pas que l’US Navy a trop peu de porte-avions, – cela on le sait depuis vingt ans, elle en voudrait cinq de plus mais elle arrivait à faire à peu près avec ce qu’elle a, – c’est que “les titans de mer” sont chargé, à chaque radoub et à ras-bord, de technologies supplémentaires, qui demandent des entretiens de plus en plus longs, quand elles fonctionnent et encore plus dans le cas contraire... • Réponse du Pentagone : inventons une formule (“Emploi Dynamique des Forces”), et tout ira bien. • Question : le technologisme coulera-t-il le porte-avions US plus vite que l’hypersonique russe ?
• Le sénateur John McCain, “héros américain”, est mort dans un tintamarre extraordinaire de l’establishment du système de l’américanisme, tous partis, tendances et “nuances” confondus, – mis à part Trump, excommunié par le mourant qui avait donné des instructions précises à cet égard. • Nous n’avons peut-être pas assez bien mesuré la ferveur extraordinaire qui a soulevé ces bataillons endimanchés célébrant les vertus extraordinaires du grand disparu. • Inutile de nous attarder ici sur l’objet de ce déluge, on, sait ce que valait McCain et ce qu’on peut faire de ses supposées vertus. • Par contre, l’empressement extraordinaire de la célébration, les cataractes d’encens déversés sur le défunt ainsi canonisé semblaient comme la manifestation d’une religion qui serait apparue à “D.C.-la-folle” comme une ultime tentative de changer son destin catastrophique en suivant l’enseignement plein de vertus de Saint-John-McCain. • Alors, s’il s’agit bien de ce cas, on dira qu’il s’agit évidemment de la religion du désespoir instituée pour que son Dieu, – la Nation Exceptionnelle elle-même, – leur vienne en aide.
• Nous avons pris deux événements de politique extérieure qui conduisent à conclure que la crise intérieure US (“D.C.-la-folle”) pèse de plus en plus sur tous les actes de politique, notamment de politique extérieure. • D’une part, la “guerre commerciale” Chine-USA, qui voit les Chinois écarter toute possibilité de négociations sérieuses au moins jusqu’aux élections US de novembre, tant ils jugent Trump sévèrement touché par ses “scandales”. • D’autre part, l’annonce par les Russes de la possibilité d’un montage US (+ les amis) pour une des habituelles “attaques chimiques” mises en scène par leurs acolytes islamistes et autres “Casques blancs” : cette manigance menée par Bolton-neocon est pour l’instant acceptée par Trump qui a besoin de renforcer sa position intérieure. • Les perspectives, intérieures et par conséquent extérieures, sont terribles avec un président conduit à une bataille sans pitié contre ses adversaires. • Bien évidemment, tout le monde sera affecté par ce terrible tourbillon crisique, dans tous les sens, de toutes les façons : nous entrons dans une “époque infernale”.
• Le Général Hyten, chef des forces stratégiques nucléaires US (STRATCOM) a fait quelques déclarations lors d’un séminaire où se réunissent chaque années les spécialistes des questions de missiles. • Il a confirmé la position de supériorité de la Russie (et de la Chine) sur les USA dans le domaine stratégique des systèmes hypersoniques : d’après ses déclarations, on peut déduire que les USA ont un retard de 5 à 10 ans, et ce retard semble quasiment irrattrapable dans la mesure où les Russes continuent à progresser et où le Pentagone est d’une inefficience totale. • Ce cas extraordinaire a ceci d’encore plus extraordinaire qu’il ne semble inquiéter personne dans la direction US, qui continue à proclamer que les USA disposent d’une supériorité militaire exceptionnelle et qui ne cesse d’agresser la Russie dans les domaines financier, économique et de la communication. • Il est assuré que nous ne sommes pas dans le domaine de la technologie, mais dans celui de la psychologie : la démence de “D.C.-la-folle” et l’ivresse d’hybris qui l’accompagnent sont les outils préférés de la stratégie US.
• Nouvelle phase dramatique et exacerbée, nouveau paroxysme absolument éjaculatoire à “D.C.-la-folle”, l’incontinente, l’extraordinaire zoo-circus de la postmodernité. • Cette fois, il s’agit de clouer sur une croix gammée le “traître”-Trump qui a été rendre compte à son officier-traitant Poutine, à Helsinki, des progrès de son imposture épouvantable. • Pour certains, cette rencontre, ce fut pire que Pearl-Harbor et que 9/11 : la connerie, ça ne se négocie pas, quand on l’a on la sert à la louche... Ce fut le cas et cela continue sans la moindre retenue. • Désormais est revenu au premier plan le débat hautement humanitaire sur la façon de dézinguer Trump : la destitution, c’est un peu longuet, alors pourquoi pas un bon coup d’État achalandé d’une liquidation physique ? • Écrire cela il y a vingt ans, c’eût été de la politique-fiction qu’aucun média normal n’aurait acceptée : aujourd’hui... • Désormais, dit un chroniqueur impertinent, Russiagate est la nouvelle religion et l’on va la pratiquer avec une dévotion touchante dans les officines du FBI et de la CIA qui en sont les églises.
• La première journée du sommet de l’OTAN ne nous a pas déçus car Trump ne nous déçoit jamais : ses cris, ses vitupérations, ses excès furieux, tout cela fait partie d’un personnage qui répand la terreur dans les rangs des zombies-Système qui peuplent les directions-Système du Bloc-BAO. • Trump est un destructeur de l’ordre établi au sein du Système sans y prendre garde, moins par ses actes politiques, ses décisions concrètes, que par l’art consommé du bateleur employant tous les moyens du système de la communication. • Ce faisant, et sans rien faire précisément dans le champ du politique et de l’action en tant que telle, il terrorise les esprits, enflamme les psychologies, bref semble parfois ressembler à une sorte d’Attila postmoderne et antiSystème par inadvertance. • Trump est un esprit simple, habité par des idées simples, comme l’isolationnisme et le “protectionnisme heureux” qui va avec dans le cas des USA. • Dans une époque vouée à la communication, cette simplicité conceptuelle est la clef de la puissance. • Il est bien possible que Trump finisse par détruire l’UE et l’OTAN.
• Le sommet de l’UE a accouché disons de la souris-standard du domaine, c'est-à-dire d’un “accord” sur la “crise migratoire” marqué par le grand vague de l'incertitude des perspectives, ce qui permet aux uns et aux autres de se juger confortés et à Merkel de sauver temporairement “son job”. • D’une façon générale, la consigne du Système, notamment répétée à l’envi par Macron, est de dire : “La crise migratoire est passée, il y a aujourd’hui une crise politique” (sous-entendu : du fait des populistes arrivés au pouvoir.) • Dans le climat actuel, avec l’activisme déchaîné dans tous les sens, dans un tourbillon crisique où les crises ne se résolvent pas, déclarer que “la crise migratoire” est terminée est complètement absurde. • Elle est là pour durer, avec des hauts et des bas, et celle de l’Europe se conjugue désormais avec celle des États-Unis qui devient beaucoup plus aiguë. • La “crise de l’immigration” (c’est son nom) atteint aux USA l’enjeu central et un texte de James Kirkpatrick, sur les polémiques actuelles nous signale qu’aujourd’hui c’est le concept de “frontière” lui-même qui est mis en cause.
• En pleine crise migratoire mondiale, qui touche autant leurs frontières Sud que les frontières Sud des pays de l’Europe-UE, les USA se trouvent confrontés à une perspective peu ordinaire : la très probable élection au Mexique, dimanche prochain, d’un président d’une tendance socialo-communiste. • Déjà candidat en 2006 et en 2012, AMLO (Andres Manuel Lopez Obrador) a toutes les chances de l’emporter dimanche prochain, 1er juillet. • Pour les USA, c’est comme si Chavez (qui avait soutenu Obrador avec enthousiasme en 2006) devenait président du Mexique, au moment où une crise nationale déchire les USA à propos de l’immigration des Latinos sur sa frontière Sud. • Obrador, qui aurait passé certains accords avec les cartels de la drogue et qui entend soutenir l’immigration vers les USA, est perçu aux USA, dans les milieux dirigeants, comme un probable dirigeant ennemi des USA, dans une perspective où la possibilité d’un affrontement armé ne peut plus être écartée. • La crise migratoire est désormais mondiale, cœur même de la Grande Crise d’Effondrement du Système.
• La rencontre a, bien entendu, été un triomphe : Trump a même été jusqu’à exhorter Kim à regarder l’intérieur de The Beast, la voiture spéciale du POTUS invulnérable à tous les coups, y compris les éternuements de Trump sur le point de s’y engouffrer. • Il a aussi promis qu’on ne ferait plus manœuvres et Corée du Sud entre les troupes US et les celles de Corée du Sud. • Les réactions des commentateurs-Système sont en général horrifiées, du type (citation) « Un désastre, un pur désastre », comme si le président s’était agenouillé devant Kim sans rien obtenir de lui. • Jamais la politique-internationale (késako ?) n’a été autant l’objet, aux USA et au cœur du bloc-BAO, de perceptions narrativistes où les pathologies de la psychologie s’en donnent à cœur joie. • Dans ces conditions, comment poursuivre une telle navigation rebondissant de Charybdes en Sillas ? Comment le Système en cours d’effondrement peut-il encore s’accommoder d’un Trump qui mériterait l’internement ? • C’est la raison pour laquelle certains commentateurs envisagent les pires situations, les pires affrontements entre Trump et le Système.
• Depuis quelques semaines, au moins depuis le 8 mai et la sortie des USA du traité nucléaire avec l’Iran comme marque symbolique, le tourbillon crisique qui fait tournoyer le monde a pris les allures d’un cataclysme de civilisation. • Même nos dirigeants les plus conformes, les plus standard-Système se doutent de quelque chose et n’hésitent plus à écarter des remarques qui mesurent leur désarroi. • Désormais, des recompositions colossales sont en vue, d’abord marquées par les soubresauts gigantesques des USA, tendant de réaffirmer une domination écrasante sur le monde qui rendra leur effondrement encore plus catastrophique. • Le monde est secoué horriblement comme si un tremblement de terre d’apocalypse le parcourait. • Toutes nos certitudes et nos considérations idéologiques si péremptoires sont réduites en poussières. • On consulte ainsi un texte d’Alastair Crooke et l’on rappelle des considérations anciennes de l’historien des civilisations Arnold Toynbee pour renforcer notre analyse sur l’effondrement des USA et du Système, et sur la terra incognita qui nous attend.
• Sans doute se prépare-t-on un étrange G7 (ex-G8) au Canada, où l’on préférerait que l’absent soit les USA et non la Russie. • L’offensive US, brutale, furieuse, se développe comme aux plus belles heures du protectionnisme et de l’isolationnisme. • Certains se croiraient en 1930-1931, du temps de Herbert Hoover. • Que devient la magnifique globalisation, que reste-t-il du glorieux libre-échange, que peut faire la magnifique idéologie de l’ultralibéralisme sinon pleurer toutes les larmes de son cœur ? • Que vont faire les autres, les partenaires, les auxiliaires, les petites mains, les Européens, les Canadiens, etc., si violemment bousculés ? • Mais le plus important, n’est-ce pas tout simplement que l’action de Trump consiste d’abord à attaquer comme s’il voulait le détruire un système (la “globalisation”), c’est-à-dire le Système, qui est la création et la raison d’être de la puissance des USA ? • La comparaison Hoover-Trump est f'abord psychologique : dans les deux cas, le sentiment était marqué par la peur de l’effondrement. • Cette fois, on croirait que Trump y travaille plus que de le bloquer.
• Nous classons dans la rubrique des Faits & Commentaires ce travail qui comprend un long commentaire d’un très long essai de Gilbert Doctorow sur deux “peacemakers” célèbres, Vladimir Poutine et Donald Trump. • Les deux interventions sont en effet substantielles dans leur façon d’aborder une des situations les plus originales de notre temps. • Il n’y a pas de personnalités plus différentes que Trump et Poutine, et tout dans leur destin actuel est paradoxal et parfois contradictoire. • L’un fait tout pour maintenir l’ordre et écarter le risque de conflit, l’autre n’épargne rien de sa dynamique incohérente et furieuse pour susciter des situations de danger de guerre. • Attendus comme faits pour s’entendre lors de la campagne présidentielle de 2016, ils ne se voient guère, ne se coordonnent que très accessoirement et n’ont pas grand’chose en commun. • Pourtant la démonstration de Doctorow est convaincante : cette étrange non-rencontre qui menacerait d’être si explosive produit un effet qui semble écarter les explosions. • Après tout, notre époque est si étrange que cette situation est logique...
• Les Russes sont très fiers de leur “Davos de Russie“, dans le chef du rassemblement qui a lieu chaque année à Saint-Petersbourg, au printemps. • Avant cette rencontre, le franco-Russe Fédérovski, l’homme qui a vu tant de choses de Brejnev à Poutine, exprimait beaucoup d’espoir dans « la magie de Saint-Petersbourg... La magie extraordinaire de ses nuits blanches... », pour un rapprochement entre la France et la Russie. • Il est vrai qu’il y eut un exercice de haute volée entre Macron et Poutine, qui fit un peu oublier la grossièreté des embrassades un peu caricaturales Trump-Macron à la Maison-Blanche. • Mais quoi, entre “magie” et “nuit blanche”, nous nous sommes arrêtés à quelques mots du président Poutine parlant d’ une « crise systémique, d’une ampleur que le monde n’a jamais connue ». • Ce qui est en scène ici, c’est la politique protectionniste US basée sur une “politique de sanction” comme instrument de conquête hégémonique. • Une telle entreprise, lancée par un “empire” désespéré de voir son hégémonie s'effondrer, a été le vrai sujet de cette grande réunion.
• Rengaine depuis quelques années, et chaque fois avec un “cette fois, cela atteint un niveau jamais vu, jamais il n’y en eut autant...” : nous voulons parler des crises en cours, qui se déroulent parallèlement, s’entremêlent, s’influencent, se compliquent, s’énigmatisent (néologisme de Pentecôte) les unes les autres. • Euh... Jamais il n’y en eut autant : nous en avons sélectionné quatre, que nous rappelons de concert, comme des instruments d’un même orchestre et d’une même symphonie dont un Berlioz aurait chipé le titre à Wagner : “Symphonie du Tourbillon Crisique”. • Notre propos est pourtant sérieux : il est de s’élever contre la tendance qu’ont les antiSystème, ou ceux qui se disent l’être, à vouloir en faire la prévision, à s’en faire les prospectivistes et à se déchirer à belles dents à ce propos. • Notre propos à nous, justement, c’est d'affirmer le danger de quelque prospective que ce soit (dire l'issue de la crise) parce que c’est ainsi s’exposer à une critique dévastatrice des plumitifs du Système. • Notre idée, c’est de faire l’éloge de l’incertitude à partir du concept fondamental de l’inconnaissance.