• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Badia Benjelloun est une collaboratrice fidèle de dedefensa.org depuis des années. Sa formation est essentiellement scientifique (biologie, mathémathiques, médecine), ce qui lui permet d'écrire des articles extrêmement élaborés sur ces sujets. Bien entendu, ce n'est qu'une petite partie de ses activités de commentatrice, et elle explore également et surtiout les champs de la politique et de l'économie, et jusqu'à des textes empreints de poésie. Sa place dans la série des Carnets de notre site est absolument, à la fois méritée et nécessaire.
Un Monarc sociétal Le chef de l’exécutif français a le temps de dispenser ses encouragements à Eric Zemmour, ‘violemment’ insulté dans la rue par un passant qui a reconnu le préposé médiatique à l’islamophobie. Il a n’a pas non plus été avare de ses consolations à la députée Danièle Obono, dessinée dans le journal Valeurs Actuelles entravée d’une chaîne d’esclave au cou. Le syndicaliste Anasse Kazib, très actif dans l’organisation des grèves de l’hiver 2019 contestant la contre-réforme des retraites, a été menacé de mort par des militants de l’extrême-droite. Il n’a bénéficié de la part du Président de la République ni d’un coup de fil ni d’une déclaration publique qui font office de guérison d’écrouelles symboliques. Cette présence appuyée d’un chef d’Etat dans l’espace médiatique sociétal fait douter du sérieux du juvénile créateur d’un parti ‘instantané’ au nom choisi selon ses initiales. Depuis des décennies, l’essentiel du discours politique a été séquestré dans l’étroite niche de l’insupportable « atteinte aux valeurs de la République » par une horde d’étrangers venus du Sud, inassimilables. Le corpus discursif a été sérieusement enrichi sous la présidence de Sarközy avec son Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement. Il fallait au moins ce grossier artefact pour dissimuler le déni de démocratie commis par l’invalidation du Non au référendum de 2005 qui récusait la Constitution de l’Union européenne sous la forme d’un acquiescement à un libéralisme qui efface les contours d’une nation avec ses frontières économiques et son budget indépendant. Les débats sur la nature et la définition de l’identité nationale menés sur de nombreux mois ont occulté le sens de l’intégration de la France au commandement intégré de l’OTAN, à savoir, une politique étrangère et une défense asservies à la puissance étasunienne. (Suite)
Battre campagne Une armée d’avocats va se pencher sur l’affaire. Les Démocrates contestent la présence du Secrétaire d’Etat Mike Pompeo à la Convention républicaine, il était venu en soutien à la candidature de Trump. Jusqu’ici, il est vrai, aux membres de ce rang dans l’administration, s’imposait un devoir de neutralité dans les compétitions électorales. La pléthore de juristes formés à grand frais dans les universités privées encombre les travées des institutions représentatives. Elle va donc être employée à scruter dans les sédiments déposés par les réglementations successives des raisons de destituer Trump. Pompeo, a déployé l’argumentmaître qui devrait mener son champion à la victoire, il serait le seul rempart possible contre les menaces extérieures et les intentions prédatrices du Parti communiste chinois. Trump et Donald Trump Jr ont amplifié le thème d’une annexion certaine des Usa par Pékin sous la présidence de Biden, renommé pour l’occasion Biden Beijing. En appui à ce plaidoyer sont citées la guerre commerciale impitoyable entamée sans l’accord en amont de la Chambre de Commerce par le Président Trump et l’implication du fils Biden dans des transactions commerciales avec la Chine. L’équipe exécutive, soumise à un turn-over vertigineux, du jamais vu sous aucune administration, ne peut pas se prévaloir de résultats satisfaisants en matière de chômage. Le taux des demandeurs d’emploi s’établit à 10,2% pour le mois de juillet alors qu’en juin il était de 11,1% contre 3,5% en févier. Les mouvements sociaux à la suite de l’étouffement de George Floyd par un policier à Minneapolis, le 25 mai dernier, ont connu une ampleur et une durée inédites depuis des décennies. Dans des dizaines de villes, la colère contre les crimes racistes de la police a donné lieu à des émeutesavec pillages et incendies volontaires. Les gouverneurs des Etats concernés ont fait appel à la Garde nationale. Les manifestants n’étaient pas majoritairement « de couleur », ce qui traduit que la contestation outrepasse de simples revendications locales et raciales. La jeunesse sans emploi, même après une formation universitaire, endettée et sans perspectives avec la récession liée aux confinements s’est mobilisée. (Suite)
C’est juste trop Depuis une dizaine de jours, l’armée du régime de Tel Aviv bombarde Gaza et toutes les nuits, le ciel au-dessus des deux millions de Palestiniens vivant dans cette enclave coupée du monde flamboie de couleurs vives. Ils sont certes habitués depuis le blocus institué en 2007 pour les punir d’avoir voté pour le Hamas à subir des interruptions de courant régulières. Mais l’actuelle restriction à trois heures d’électricité par jour leur est particulièrement pénible en plein été sous le feu constant de l’ennemi. La seule centrale électrique a cessé de fonctionner faute d’un carburant que leurs geôliers interdisent d’importer. La mise sous barbelés de Gaza, – dont les échanges avec l’extérieur sous le contrôle d’Israël et de l’Egypte sont très limités, – l’a rendue quasi-imperméable à la pandémie du Covid-19. Dix huit cas enregistrés dont neuf cette dernière semaine. L’asphyxie économique en revanche assurera une longue agonie La presse occidentale garde un mutisme obstiné sur cette nouvelle agression en cours, occupée qu‘elle est à pleurnicher sur les Biélorusses manifestant en robe blanche, fleurs au poing, portant un drapeau de l’époque de l’occupation nazie. (Suite)
Beaucoup d’argent D’énormes quantités d’argent public ont été mises à la disposition de nombreuses équipes de recherche pour la mise au point de vaccins contre le Sars-Cov-2. Parmi les cent cinquante candidats, une dizainea franchi l’étape des essais cliniques de phase 1 et pour certains de phase 2. L’engouement pour la variété en cours d’élaboration par la firme étasunienne Moderna fut bref. La bouffée d’intérêt suscitée sur les marchés financiers par des annonces savamment distillées est vite retombée une fois que les responsables scientifiques se soient délestés des actions de leur propre entreprise. Le pari que la séquence génétique codant pour la protéine d’attachement du virus aux récepteurs cellulaires de l’hôte mise dans un sac de nanoparticules lipidiques une fois injectée puisse induire une réponse immunitaire protectrice semble n’avoir pas donné le résultat escompté. Moderna a déjà pris du retard pour le lancement de la phase 2 du vaccin contre le Cytomégalovirus, fabriqué selon le même principe, de l’ARN dans une enveloppe nanoparticulaire lipidique, un virus responsable de mort et de malformations fœtales, en particulier de surdité chez l’enfant, quand il est contracté par la femme enceinte. Les données intermédiaires de la phase une, vérification de l’innocuité et de l’immunogénicité du produit, datent de septembre 2019. Les résultats de la phase deux attendus pour janvier 2020 sont retardés pour le troisième trimestre2020. Des changements survenus également dans la chronologie du déroulement des différentes étapes de validation du vaccin présumé contre le COVID-19 ont malmenéla cotation boursière de la firme en ce début juillet. (Suite)
Les statistiques officielles de l’Etat fédéral étasunien donnent le chiffre d’environ mille morts par an de civils tués par la police. Ce chiffre est largement sous-estimé car les prouesses des polices locales ne sont pas toujours recensées dans les registres. Les Départements de police n’ont pas l’obligation de fournir leurs données. Après l’assassinat de Michael Brown, un jeune afro-américain de 18 ans à Ferguson dans le Missouri qui avait suscité d’énormes manifestations, le Washington Post avait entrepris un décompte en puisant dans la presse locale et nationale et les réseaux sociaux en particulier. Le chiffre des décès dus à une intervention policière s’élèverait selon le Washington Post à 5000 décès entre 2015 et 2017, soit deux fois plus que les statistiques officielles, et, pour la seule année de 2019, à celui de 1033. Un consortium de journalistes a entrepris en 2012 le projet de consigner les morts par violences policières depuis 2000. La base de données est collaborative et les quelques défauts des enregistrements sont connus et signalés par les responsables du site. Depuis 2000 jusqu’à la date du 27 mai 2020, fatalenconters.org a alors enregistré 28 139 décès des mains de la police dont 26% sont imputables à des raisons raciales. Le diagramme qui présente le nombre de morts annuelles montre clairement une augmentation progressive avec deux pics pour 2013 et 2018. Les États où la police tue le plus sont la Californie et le Texas et c’est là aussi qu’il y a le plus de morts Afro-Américains. Moins de la moitié des victimes étaient armées. Une sur quatre souffrait de troubles psychiatriques. Le nombre des 7 612 Afro-américains tués en une vingtaine d’années par la police manifeste leur surreprésentation car ils ne forment que 13% de la population totale selon le recensement de 2005, soit une proportion deux fois plus importante qu’elle ne devrait l’être. En 2016, un conducteur arrêté pour un phare cassé a été abattu par la police alors qu’il cherchait ses papiers. La scène de l’agonie du jeune de 32 ans employé d’une cantine scolaire a été filmée par sa compagne qui était à ses côtés, elle a été vue des millions de fois. A cette occasion déjà, le gouverneur du Minnesota déclarait que la réaction de la police était “démesurée” et qu’il s’agissait bien d’un crime raciste. Depuis quelques années, les meurtres par la police d’Afro-Américains donnent lieu à des protestations de la part de la communauté noire. L’une des plus récentes a eu lieu après celui de Michael Brown en août 2015 sans passé judiciaire alors qu’il s’apprêtait à poursuivre des études supérieures. Il fut abattu de 6 balles à Ferguson dans le Missouri. Plusieurs jours de manifestations et d’émeutes avaient conduit le gouverneur à déclarer l’état d’urgence, à imposer le couvre-feu et demander l’aide de la Garde nationale. (Suite)
Les études précliniques des médicaments et des éventuels vaccins menées pour le COVID-19 ont souffert jusqu’à présent du manque de modèles animaux valables. Idéalement, des animaux à reproduction rapide susceptibles de faire la même maladie que l’homme dans des conditions analogues permettent des essais en grand nombre et éliminent des candidats à l’évidence nocifs et/ou inefficaces. Ces essais précèdent l’expérimentation sur les primates non humains. Des souris humaines Une équipe de l’Institut de Microbiologie et d’Epidémiologie de Pékin a mis au point une souris transgénique stable humanisée chez laquelle le gène ACE2 humain a été inséré de façon à éteindre la fonction du gène murin tout en étant sous le contrôle du promoteur du gène d’origine murine. L’ACE2 est l’enzyme de conversion de l’angiotensine de type 2 retrouvé à la surface de nombreuses cellules de l’organisme qui offre par une partie de sa structure externe par rapport à la membrane cellulaire le site de liaison du Sars-CoV-2. L’affinité de liaison pour l’ACE2 du coronavirus responsable de l’actuelle pandémie est 10 à 20 fois plus puissante que celle du virus de la pandémie de 2002-2003. Cet attachement va être suivie d’une fusion membranaire et de l’entrée du virus. Des travaux antérieurs avaient montré dès 2007 que des souris transgéniques exprimant l’ACE2 humaine étaient hautement susceptibles à l’infection par SARS-CoV. Ici la technologie dite CRISPR/Cas9 utilisant une protéine de coupe d’ADN trouvée chez une bactérie par une équipe de Berkeley en 2012 a permis une grande précision dans le lieu de l’insertion du gène humain. (Suite)
Déni cauteleux Il faut l’entendre s’essayer à zézayer que des masques nous n’en manquions point. Monarc 1er n’a eu de cesse sur un mode dénégatoire de revenir sur la pénurie criante et attestée de matériel basique qui eût pu dispenser d’une mesure archaïque, le confinement. Lui et ses communicants qui pas plus tard qu’hier affirmaient la complexité technique de filtrer par une bavette les flux respiratoires entrant et sortant s’en viennent sans gêne aucune à pérorer que oui que non, le pays n’en a pas manqué. L’arrogance des fondés de pouvoir de quelques ploutocrates se mesure à ce qu’ils ignorent que leur public ne leur est plus acquis. Il reste imprégné d’une gravure mentale indélébile, les appels désespérés du personnel hospitalier et de tous les travailleurs ‘indispensables’ invoquant leurs besoins insatisfaits en protection. Le dol n’est pas seulement l’outrage fait à l’intelligence de ceux qui n’sont rien. (Suite)
L’entité sioniste a résolu de façon originale une interminable saison d’élections législatives anticipées, trois ont été tenues depuis avril 2019. Depuis plus d’un an, ne se dégageait pas de majorité parlementaire qui eût pu trancher pour la désignation d’un prochain chef de gouvernement. Cette crise institutionnelle perpétuait de fait le pouvoir de Netanyahu qui n’a cessé d’innover et d’enrichir l’oppression des Palestiniens et d’offrir aux ultras de son camp des preuves de sa détermination à mettre fin aux illusions d’Oslo. Un pacte a été signé entre les deux parties rivales. Le Likoud après un gouvernement de 18 mois cèdera la place à la coalition centriste Blanc-Bleu de Gantz qui assurera le rôle de Premier Ministre à son tour pour la même durée. La mandature ainsi départagée durera 3 ans au lieu des quatre inscrits non dans la Constitution car cette entité ne s’en est pas dotée mais dans les lois fondamentales. Elle s’est montrée pionnière en matière de répression d’émeutes ou guérillas urbaines en expérimentant armes et techniques de contre-insurrection et a exporté volontiers son savoir-faire. Le modus operandi donné à Sarkozy par le ministre de la sécurité intérieure israélienne en 2005 venu à sa demande le conseiller, continue de produire ses effets jusqu’en 2015, perquisitions violentes et assignations à résidence par milliers, puis aux éborgnements des Gilets Jaunes et leur emprisonnement. (Suite)
Deux mois à peine après l’identification du virus Sars-CoV-2, de très nombreuses équipes se sont lancées en Chine, en Europe et aux Usa pour trouver une solution vaccinale à l’épidémie. Actuellement, plus de cent vaccins potentiels sont en cours de développement et cinq d’entre eux sont au stade d’essai clinique en phase dite une. Or les facteurs qui gouvernent la physionomie de l’épidémie sont toujours en cours d’évaluation. La maladie est-elle immunisante ? La question essentielle de l’acquisition d’une immunité par la maladie n’est pas tranchée. Si toutefois elle était conférée par une forme clinique apparente ou on, celle de sa durée importe également. Un travail épidémiologique avait été mené sur les rhumes saisonniers, conduit depuis l’automne 2016 jusqu’à 2018 par une équipe de l’université Columbia de Manhattan. Le but en était d’établir une cartographie des virus respiratoires bénins, les symptômes et la durée de l’immunité acquise une fois l’épisode infectieux terminé. On a suivi des écoliers, des enseignants et des travailleurs aux urgences médicales. Il leur était demandé de noter les épisodes de d’éternuements et de maux de gorge. Les prélèvements par écouvillonnage dans l’oropharynx ont recherché 4 coronavirus saisonniers qui circulent largement dans la population. Les résultats montrent que l’on peut se faire réinfecter plusieurs fois, dans certains cas au cours de la même année, par le même virus. Douze volontaires parmi les 191 de l’étude ont eu une infestation avec manifestations cliniques 2 à 3 fois par le même coronavirus. Il en a été conclu que l’immunité conférée n’était pas durable, contrastant avec celle acquise pratiquement à vie par la rougeole et la varicelle. Cette étude portant sur des virus peu agressifs n’est pas anecdotique car elle renseigne sur des ‘stratégies’ virales empruntées pour continuer à circuler. Ils ne suscitent pas des réactions immunitaires neutralisantes. Il importe donc de le considérer et de tempérer les anticipations faites sur une hypothétique immunité de groupe. (Suite)
Déclaration L’Homme à la Mèche Blonde et son Secrétaire au Département d’Etat se sont lancés dans une déclaration contre la Chine. Ils l’accusent tour à tour d’avoir mis au point le Sars-CoV-2 dans un laboratoire de mauvaise qualité, de l’avoir laissé s’en échapper, de n’avoir pas empêché l’expansion de l’épidémie en permettant des voyages à l’étranger depuis le foyer initial de l’épidémie. Pour en venir au principal, ils mettent au point un train de mesures pour la « punir ». La dernière harangue de l’Homme à la Mèche ce dimanche signifiait aux dirigeants chinois leur obligation de respecter les termes du dernier accord sur les tarifs douaniers. Il faisait obligation à la Chine d’acheter sur deux ans pour $200 milliards de marchandises aux Usa dont 40 dans l’agro-alimentaire en échange d’une réduction des taxes sur $120 milliards de produits chinois importés. La baisse drastique de l’activité économique liée à la pandémie a en effet entravé les échanges commerciaux au niveau planétaire et donc annulé ou retardé les achats chinois. Les menaces étasuniennes que les Usa se proposent de déployer concernent des sanctions économiques, une nouvelle politique commerciale et l’annulation des avoirs chinois investis dans la dette américaine. Le rédacteur en chef de la revue scientifique The Lancet est intervenu pour réfuter toutes ces allégations fallacieuses, l’imbécile attribution à une origine humaine du virus est écartée par tous les virologues sérieux. Il a insisté au contraire sur l’intérêt des publications chinoises, riches en données, qui ont précocement mis en alerte. Il a de plus reproché leur inertie à nombre de pays qui n’ont pris aucune mesure pendant les mois de janvier et février face aux avertissements émis par les autorités chinoises. Mais que peut une main accrochée au continent englouti de la réalité quand d’aucuns professent que seule la leur, celle qu’ils créent par leur propagande est de bon aloi. Quand de plus, tout doute sur la réalité fictionnelle est frappé du signe infâme du complotisme, les esprits les plus sains chavirent. Le vrai n’est plus alors qu’un attribut du faux. (Suite)
Premier essai Depuis le début de la pandémie du COVID-19, près d’une trentaine de médicaments ont été expérimentés, dix sont encore en cours d’essai clinique. La première publication d’un essai randomisé sur des patients concerne l’association lopinavir-ritonavir. Elle a été tentée dès la première semaine après l’identification du virus. Ce sont des anti-protéase (*), mises sur le marché en 2001, catégorie de molécules mises au point pour l’HIV où elles se sont révélées très efficaces. Le protocole a été entrepris dans l’épicentre du foyer au Hubei malgré toutes les incertitudes. L’équipe soignante qui espérait trouver rapidement une solution simple pour le virus émergeant à travers un virucide dont on peut disposer à volonté a été vite déçue. La drogue n’a pas permis de modifier favorablement le cours de la maladie comparativement au groupe témoin qui recevait par ailleurs lui aussi d’autres médicaments nécessités par chaque situation clinique. Dans la discussion des résultats, on peut noter, dès ce stade, la difficulté d’interpréter les tests virologiques, ce qui souligne l’absence de leur pertinence pour juger de l’efficacité du traitement voire même du diagnostic de la maladie. 35% des patients positifs pour la recherche du virus par écouvillonnage dans les fosses nasales et l’arrière-gorge se sont révélées négatifs au premier jour de leur incorporation dans le protocole. Technique de prélèvement imparfaitement reproductible, tests de mauvaise qualité ou disparition liée à l’évolution naturelle de la maladie ? 48% étaient encore positifs au 28ème jour. L’hypothèse que soit détecté du matériel génétique viral non infectieux n’est pas à écarter. On sait que la Chine a revu la sensibilité des tests employés en début de crise, elle est estimée à 70% avec une bonne sensibilité. (Suite)
Ordonnances médicales L’Homme Orange sur les conseils d’un fabricant de détergents et archevêque d’une secte qui guérit toute les maladies avec des désinfectants a innové en thérapeutique. Il a prescrit, deux semaines après avoir recommandé lui aussi le dérivé d’un anti-malarique, la molécule d’hydroxychloroquine devenue fameuse en France, le nettoyage du poumon à grand renfort de lavage par des solutés à l ‘hypochlorite de soude. Le lendemain de cette ordonnance médicale, un pic d’appels à certains centres antipoison a été enregistré. Il fut modeste, les patients potentiels se sont montrés peu compliants. Il est vrai que cette pandémie a été l’occasion d’innovations en manière de prescriptions médicales. Elles se font par voie de décrets, de pétitions, de vidéos postées, de tribunes et bientôt de référendums. Le tout magnifié et amplifié par les réseaux sociaux, chacun palpant une partie de l’éléphant, y va et multiplie commentaires et révélations. Les passions se déchaînent alors que se perdent de vue de simples mesures de bon sens appliquées au Vietnam, pays plutôt dépourvu en ressources diagnostiques, port de masques respiratoires protecteurs et mise en quarantaine des personnes diagnostiquées et de tous leurs contacts. Pour contraignantes qu’elles soient car elles impliquent un traçage sérieux du fil potentiel contaminant, elles sont moins coûteuses socialement et économiquement qu’un confinement, synonyme de paralysie et de sidération. (Suite)
Méthode et application Le gouvernement chinois, considérant l’absence de traitement et de vaccin pour lutter contre el COVID-19, poursuit avec application et rigueur sa lutte contre l’épidémie. Il a lancé une enquête dans plusieurs sites du pays pour évaluer le niveau de l’immunité acquise de la population. Ce travail est motivé par le fait que l’on ignore le nombre de personnes qui ayant contracté le virus s’en sont défendues sans maladie apparente. Six régions ont été sélectionnées puisque le virus a pénétré différemment les provinces et ce sans doute pour des raisons multiples. Sont à la fois recherchées la présence du virus dans l’oropharynx et celle d’anticorps dans la circulation sanguine. Les travailleurs de santé font les prélèvements chez des sujets choisis aléatoirement dans les provinces selon un zonage prédéterminé. S’il s’avérait que 60% de la population a acquis une immunité spécifique, le confinement deviendrait inutile. Si le portage asymptomatique se révélait important, les techniques de quarantaine, de distanciation sociale et de confinement resteraient des mesures sociales encore nécessaires pour contrôler l’épidémie. Une constatation intrigante a été faite dans la province de Guangdong en février où 14% des patients guéris ont été trouvés positifs après avoir quitté l’hôpital. L’intérêt de ce travail est accru du fait qu’après plusieurs jours d’une courbe plate en nouveaux cas, 27 nouveaux ont été déclarés le 17 avril dont plus de la moitié sont importés et que 54 cas asymptomatiques ont été enregistrés. (Suite)
Avis de tempête levé La Direction Générale de la Santé avait émis une recommandation urgente le 14 mars 2020. Fondée sur l’observation d’évènements graves survenue chez des patients atteints de COVID-19 ayant utilisé de l’ibuprofène, elle a lancé un message d’alerte proscrivant l’usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en cas de suspicion d’infection par le SARS-CoV-2. En cas de fièvre, seul le paracétamol devait être prescrit avec une posologie encadrée. Le Ministre a ensuite élargi la diffusion de cette interdiction par tweet. La décision des autorités sanitaires de restreindre l’emploi de médicaments très souvent pris en cas de fièvre et de mal de gorge semble provenir de la communication d’un infectiologue de Toulouse. 4 jeunes patients sans comorbidité ont développé une forme grave de la maladie, tous avaient pris de l’ibuprofène à l’apparition de leurs symptômes. Cette observation venait faire écho à un papier publié dans le journal médical britannique Lancet quelques jours plus tôt, où était émise l’hypothèse que les médicaments qui concourent à faire sur-exprimer le récepteur ACE2 seraient néfastes en cas de COVID-2. Cette enzyme dont une part émerge à la surface de nombreuses cellules de l’organisme permet la phase de fixation du virus. Toute une gamme de médicaments, certains antihypertenseurs et le fameux ibuprofène, ont cette capacité théorique d’augmenter le nombre des ACE2. Dès lors, trois experts ont enfourché l’hypothèse et émis la même recommandation. Il s’agit d’un professeur en soins primaires de l’Université de Southampton, d’un professeur de virologie de l’Université de Reading, et d’un professeur d’épidémiologie de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Deux autres ont réagi dans un sens opposé, l’un en mettant en garde sur l’arrêt intempestif de corticoïdes pris pour une autre pathologie, l’autre en avançant au contraire le bénéfice à tirer des anti-inflammatoires pour traiter l’orage des cytokines en bloquant en particulier l’Interleukine 6. (Suite)
A ce jour, 132 591 cas de COVID-19 ont été recensés en France où 333 807 tests ont été pratiqués. La Turquie décomptait 61 049 cas contre 422 200 tests réalisés. En Espagne et en Italie où le nombre de cas déclarés est équivalent à celui de la France, 1 046 910 et 600 000 tests ont été effectués. Ces chiffres indiquent que la 19èmepuissance mondiale, en terme de PIB, se place devant la septième en matière de diagnostic d’une maladie virale qui concerne une bonne moitié de l’humanité. L’homme à la poudre de perlimpinpin devrait s’en sentir un peu gêné. Se méfier des leurres A ce jour, aucun médicament n’a montré sa réelle efficacité pour traiter la maladie. Les veilleurs de tout genre peuvent changer la cible de leurs critiques. Les molécules actuellement testées ont été élaborées dans le cadre du traitement d’autres maladies, elles sont tombées dans le domaine public, et donc sont susceptibles d’être commercialisées en tant que génériques à très bas coût. L’argument ne peut se rapporter au prix de vente, il est à l’efficacité. Il ne peut se prévaloir non plus de l’autorité reconnue à certains dans la matière. En raison de l’impact sur des milliards d’humains, la mise en évidence de leur effet ne peut se contenter d’être anecdotique, mais fondée sur des bases solides, reproductibles. L’urgence ne peut justifier des recommandations reposant sur de simples convictions ou des croyances. (Suite)
Les pays de l’OPEP et la Russie se sont entendus pour réduire leur production de pétrole de 10 millions de barils/jour à partir du mois de mai. Cette baisse historique n’a pas eu d’effets conséquents sur les cours, le prix du baril de Brent a perdu la moitié de sa valeur depuis fin 2019, autour de 30 dollars. La demande mondiale a chuté de 30% depuis la pandémie et n’est pas près de reprendre, les ‘analystes’ du marché s’attendent à une baisse du baril jusqu’à 20 dollars. La Russie et l’Arabie, s’ils sont les premiers exportateurs mondiaux, ne sont que deuxième et troisième producteur derrière les Usa qui se sont abstenus de s’associer à cet accord. La production étasunienne se rétractera spontanément d’au moins 3 à 4 millions de barils/jour, car à ce niveau de prix, l’extraction n’est plus rentable. Certaines firmes du Texas engagées dans le gaz et le pétrole schisteux entreprennent des démarches pour déposer le bilan. Certaines, comme Alta Mesa Resources, une firme de Houston a fait faillite en janvier 2020. Très endettées elles ont vu leurs valeurs boursières chuter. Les banques prêteuses envisagent de créer des sociétés pour racheter leurs actifs. La réglementation bancaire qui interdit aux institutions créancières d’acheter des sociétés débitrices serait ainsi contournée. C’est cela, l’ingénierie financière, cette inventivité pour dissimuler des pertes puis de les faire supporter par la collectivité qui n’a pas pris part aux bénéfices quand le craquage pollueur rapportait des dividendes. (Suite)
Les criquets Des essaims d’insectes assombrissent le ciel en Afrique de l’Est, au Yémen et en Arabie. Formant des nuages compacts et bruissant d’un son métallique, ils détruisent tout sur leur passage. Des centaines de milliards de criquets pèlerins arrivent en masse, dévorent 400 000 tonnes de végétaux par jour et laissent la désolation après eux. Ces pays connaissent la pire des invasions de ces acridiens depuis 70 ans. La survenue de plusieurs cyclones au Yémen et en Arabie tenue par les Bédouins a favorisé la végétation dans des zones désertes où leur présence est habituellement limitée. La fréquence anormalement élevée de cyclones dans leur habitat a permis leur multiplication débridée. Le réchauffement climatique a déséquilibré le système écologique qui interdisait la prolifération d’un insecte inoffensif s’il reste contenu. L’épandage d’insecticides sur les zones de reproduction est proposé comme solution par les experts de la FAO, elle requiert plusieurs milliards de dollars. La communauté internationale n’a recueilli pour l’instant que quelques millions. (Suite)
Nous ne disposons pas à l’heure actuelle de médicament antiviral efficace contre l’agent du COVID-19. Les soins apportés aux personnes infectées réparent les effets de la maladie comme l’oxygénation au masque ou par ventilation assistée, la correction de troubles métaboliques ou les antipyrétiques. Ils donnent du temps au système immunitaire pour organiser sa réponse. L’épidémie due au SARS-CoV-2 pose des problèmes qui concernent les systèmes de santé, les médecins et les chercheurs. Elle actualise de manière aigüe la question des organisations de nos sociétés fragmentées, interdépendantes où est ensevelie la souveraineté d’un pays sur les plans sanitaire et alimentaire. Préalable : limiter les patients à traiter Le premier niveau de lutte, essentiel, cherche à limiter la vitesse de propagation du virus. Les stratégies thérapeutiques et vaccinales ne peuvent se déployer que dans un contexte de semi-urgence, quand l’effort n’est pas tout entier consacré à créer des lits de réanimation. (Suite)
L’Homme aux Tweets est passé par tous les stades du déni face à la pandémie actuelle. Il y a quelques semaines, le virus chinois, comme il se plaît à nommer le Sars-Cov-2 et après lui les médias, ne pouvait donner qu’un gros rhume, une grippe tout au plus. C’est ignorer qu’une ‘simple’ grippe a tué plus que la Grande Guerre. Entre 20 et 100 millions de décès en 1918-1920 ont été déplorés sur une population mondiale sans immunité vis-à-vis du phénotype de l’influenza H1N1. On sait maintenant qu’il était né de la combinaison entre la souche humaine H1N8 et des gènes aviaires de type N1. Il s’est manifesté d’abord dans un camp militaire de l’Arkansas avant de toucher le 1/3 de la population mondiale. C’est aussi ignorer que la grippe « banale » fait près de 600 000 victimes en plusieurs mois chaque année. Ses conseillers en santé publique ont fini par obtenir qu’il énonce publiquement la nécessité de la distanciation physique et celle du port d’un masque de manière générale mais ‘pas pour lui’. Le Sars-cov-2 avait déjà commencé de ravager New York. Le peu d’appui accordé aux gouverneurs des Etats, tant au niveau de la déclaration du confinement que dans l’octroi d’aides en matériel de soins et de protection, désengage la responsabilité de l’occupant de la Maison Blanche, toujours candidat à sa succession, pour la mise à l’arrêt de l’activité économique du pays. (Suite)
Dès les premières publications du génome complet du Sars-Cov-19, de nombreux travaux ont fait progresser la compréhension de son origine probable. Les chauves-souris sont connues pour être le réservoir d’un large éventail de coronavirus. Les échantillons viraux prélevés chez ces mammifères dans diverses provinces de Chine lui ont été comparés. Tous les sites possibles de leur habitat n’ont pas été explorés exhaustivement. Des biologistes des zoonoses, certaines équipes étaient américaines, avaient sillonné les campagnes, installé des laboratoires près de cavernes pour repérer les zones où les chauves-souris étaient porteuses de virus proches génétiquement du Sars-Cov de 2003. (*) Le coronavirus le plus proche du SARS-cov-2, a été identifié dans une région distante de 1500 km du foyer épidémique de 2019. Il porte le nom de RaTG13 et avait été séquencé en 2013. Confronté au SarCov2, il s’est avéré qu’il présente une analogie de séquences de 96 à 97% avec lui. Wuhan n’est par ailleurs pas un habitat habituel pour les chauves-souris. La distance écologique entre l’homme et le réservoir viral des chauves-souris a imposé l’hypothèse d’un hôte qui serait un amplificateur et/ou un lieu intermédiaire où des modifications génétiques auraient adapté le virus pour son passage vers l’espèce humaine. La civette avait été identifiée pour Sars-Cov de 2003, pour Mers-Cov de 2012, ce fut le chameau. (Suite)