• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Badia Benjelloun est une collaboratrice fidèle de dedefensa.org depuis des années. Sa formation est essentiellement scientifique (biologie, mathémathiques, médecine), ce qui lui permet d'écrire des articles extrêmement élaborés sur ces sujets. Bien entendu, ce n'est qu'une petite partie de ses activités de commentatrice, et elle explore également et surtiout les champs de la politique et de l'économie, et jusqu'à des textes empreints de poésie. Sa place dans la série des Carnets de notre site est absolument, à la fois méritée et nécessaire.
Un petit film didactique réalisé par un médecin étasunien a circulé sur la toile. La praticienne y montre comment partager un respirateur conçu pour un patient unique entre deux ou quatre nécessitant une assistance respiratoire à l’aide de tubes en U ou en H. Les appareils de ventilation assistée très sophistiqués délivrent de l’air au patient selon un débit, un volume, une pression et une proportion en oxygène, constantes déterminées en fonction de ses conditions. La mise en commun de flux aériens inspirés puis rejetés favorise la contamination en germes (surajoutés au virus Sars qu’ils ont en commun) à partir d’un patient donné et ne respecte pas les besoins spécifiques de chacun. Cette méthode est inspirée des médecines de catastrophes quand en un point géographique donné, le nombre d’appareils disponibles ne suffit pas pour porter secours à un flot de patients inhabituel. C’est une solution d’attente, le temps que parviennent des appareils d’autres sites où ils sont inutilisés. Le délai acceptable pour cette mise en commun de dépannage est d’environ 12 heures. Pour cette épidémie de Covid-19, la durée d’utilisation d’un appareil pour un patient quand il lui est nécessaire est d’environ 3 semaines. D’ores et déjà, un manque cruel se fait ressentir partout. Ce protocole, peu éprouvé jusque-là, est maintenant adopté en Italie et dans différents hôpitaux aux Usa. (Suite)
Une vague de démissions de dirigeants de grandes firmes étasuniennes a eu lieu au cours de l’année 2019, le total cumulé dépasse le nombre de départs pendant la crise de 2007-2009. 1480 PDG ont quitté leurs postes et ont liquidé leurs stock-options préalablement, exode joué sur le mode ‘Prends l’oseille et tire-toi’. On peut citer parmi les navires abandonnés par les « rats », Boeing, Alphabet, Gap, McDonald’s, Wells Fargo, HP, Kraft Heinz. Ainsi, ces directeurs d’entreprises ont gagné des salaires mirobolants à piloter des entités économiques dont les budgets excédaient parfois ceux d’un Etat et ne seront pas comptables devant les actionnaires et les salariés de leur gestion alors qu’ils voient poindre de leur poste les prémisses d’un ouragan. Cet exode montre qu’ils ont anticipé (de peu) la fin de la bulle des marchés boursiers alimentés follement par une Fed coopérante avec la volonté de masquer la récession en cours. Nul besoin du verdict de Goldman Sachs, annoncé à la mi-mars 2020, pour comprendre que la ‘croissance’ était à l’arrêt, les taux pour les PIB en 2019 étaient déjà proches de zéro. Le Wall Street Journal note que des dirigeants de sociétés cotées en bourse ont vendu entre début février et mi-mars pour 9,2 milliards d’actions de leurs propres entreprises, contribuant à accélérer la chute de l’indice S&P 500. Mais à cette date, l’extension de la pandémie du Sars-Cov-19 n’était plus un simple risque et se confirmait. Début janvier, s’était tenue une réunion du Comité du Sénat à laquelle participaient les directions du CDC* et l’Institut National des Allergies et des Maladies Infectieuses. S’y sont échangées des informations qui rendaient consistante l’arrivée de l’épidémie Covid-19 aux Usa. La sénatrice Loeffler, épouse du directeur de la bourse de New York, y a participé et en a retiré profit. Elle a vendu pour près d’un million d’actions et a réinvesti partiellement dans une entreprise de télétravail. Ce délit d’initié manifeste a dû en inspirer plus d’un. Il n’y a pas de petit profit dans le système régi par le profit immédiat sans aucun autre égard. (Suite)
L’indicateur du Baltic Dry Index, coté à Londres, est une évaluation du prix du transport maritime pour les matières sèches en vrac. Mesure indirecte de la demande en trafic maritime marchand, il a vu sa valeur chuter de 2248 en septembre 2019 à 614 au 24 mars 2020. Bel écrasement. L’indice des valeurs des quarante plus grosses entreprises françaises cotées en bourse a plongé de 6024 le 24 janvier 2020 à 3977 le 23 mars, soit une perte de 34 % pour l’instant. C’est moins que l’effondrement due à la bulle internet en septembre 2001 avec un recul de 65% ou que celle de 2007-2008 dite des sub-prime en 2007-2008 qui a été l’occasion de la disparition de 59% des capitalisations boursières. Nous ne sommes qu’en début de pandémie, la dégringolade a toute chance d’être plus rude encore. Aucune place boursière n’est épargnée, le Dow Jones a perdu près de 33% de sa valeur depuis la valeur de la cotation au 1erjanvier 2020. (Suite)
Avec plus ou moins de retard, les autorités politiques ont compris la nécessité d’imposer aux populations la fermeture des frontières et le confinement. A défaut de traitements efficaces et sans innocuité et de vaccin préventif, limiter la dissémination trop rapide de la virose par cette technique médico-sociale de la quarantaine dont on trouve les traces dans les écrits d’Avicenne, permettra une immunisation progressive en évitant des pics de morbidité et de létalité inacceptables politiquement. Il est probable que le réchauffement des températures extérieures dans l’hémisphère Nord contribuera à éteindre sa progression. Des centaines de molécules sont actuellement éprouvées et nul doute grâce à la mobilisation parfois collaborative de nombreux groupes scientifiques dans le monde, un traitement médicamenteux sera rapidement appliqué aux personnes faisant la maladie. Beaucoup sont prometteuses. Des essais en phase clinique pour des vaccins sont annoncés en particulier aux Usa et en Chine. L’existence de réaction immuno-allergique chez certains patients au dixième jour de l’expression de la maladie devra faire redoubler de prudence quant au choix de l’épitope pertinent et du vecteur. Ces précautions sont d’autant plus nécessaires que les tentatives de production de vaccins contre le coronavirus qui avait émergé en 2003 s’étaient heurté à des impasses, réactions adverses inacceptables, lors de leur développement dans des modèles sur les furets et les singes. Au lendemain de la déclaration par la firme étasunienne Moderna qu’un essai était lancé sur 75 volontaires sains, plusieurs institutions chinoises ont fait état de l’avancée de la recherche qui prévoit le lancement de tests cliniques d’au moins deux variétés vaccinales en avril après un essai préalable sur les animaux. La cartographie génétique complète du virus rapidement établie et publiée par les Chinois a rendu possible cette compétition internationale. Cependant, on ne sait toujours pas bien si l’acquisition de la maladie est immunisante, condition nécessaire pour espérer un vaccin valide, et la durée de cette immunité. L’immunité conférée par les coronavirus saisonniers pourvoyeurs de rhume est de très courte durée malgré la présence de taux élevés d’anticorps. Les données concernant les virus des épidémies du Sars de 2003 et Mers sont trop partielles. Les deux vaccins cherchent à faire produire des anticorps contre les protéines d’enveloppe du virus qui permettent la pénétration cellulaire. Une équipe chinoise a publié dès la mi-mars que deux chimpanzés ont été infectés par le Sars-cov-2 en exprimant des symptômes modérés et qu’exposés un mois plus tard, ils n’ont pas refait la maladie. (Suite)
Fermer les casinos L’Italie et l’Espagne ont interdit la spéculation boursière à la baisse. Dans le contexte des chutes des valeurs des ‘actifs’, il n’est plus possible d’emprunter un titre pour le revendre plus tard à un prix plus bas et d’empocher la différence. Cette mesure est valable un mois et susceptible d’être prorogée. Elle est appliquée même si l’acquéreur-emprunteur offre en garantie une couverture de titres. Cette pratique largement employée avec souvent des leviers multiplicateurs de risque précipite la chute des cotes des titres empruntés et attaqués. Elle n’a pas d’autre utilité sociale que de détruire et de faire s’évaporer d’énormes quantités monétaires dans les situations de crise. Son interdiction pour l’instant n’a pas ralenti la dégringolade mais elle prouve que le politique peut parfois prendre des décisions en dépit des pressions des institutions qui tirent profit de leur savoir-faire (l’ingénierie financière, finalement pas si ardue à acquérir) en louvoyant dans une forêts de règles qu’elles ont aidé à promulguer. Quels hommes politiques proposent de fermer la Bourse et de permettre des cotations qu’une fois par semaine ? En une semaine, les données des entreprises, commandes, chiffres d’affaire, perspectives de changements de produits en fonction des résultats de la recherche et du développement, ne subissent que des fluctuations objectives très faibles. Quels hommes politiques oseraient se lever pour réclamer que cesse la prédation boursière qui absorbe la « création monétaire » en l’orientant dans des domaines profitables pour les initiés et non pour la population. Le public sait ou devrait savoir qu’une annonce de licenciement est le signal pour une revalorisation de l’entreprise cotée. Il doit être mis fin urgemment à ce scandale. Le cataclysme financier était inévitable compte tenu de l’empilement des dettes des entreprises et des ménages, singulièrement aux Usa. Le Sars-cov-2 est le minuscule grain de sable qui est le catalyseur de la révélation des survalorisations boursières. (Suite)
Le 29 février 2020, la communauté scientifique mondiale était informée de la situation de l’épidémie due au Sars-cov-2 en Chine et de nombre de caractéristiques du virus, de sa propagation et de sa pathogénicité. Les chercheurs et les médecins chinois rendaient compte de leurs résultats, même partiels, avec une célérité et une transparence remarquables. Cette mise en commun d’un savoir recueilli dans le contexte d’une épidémie soudaine d’un virus nouvellement émergent et imparfaitement connu s’est faite à un rythme inhabituel, sans respecter les règles admises de publication. L’urgence commandait cette modalité. Il s’est trouvé en France des communicants (vite élus experts d’un domaine relativement nouveau) qui se sont moqués de ce procédé généreux et altruiste, reçu inconfortablement par des sociétés baignées dans le culte de l’individualisme et dans un sentiment injustifié de supériorité intellectuelle. Il n’est d’ailleurs altruiste qu’en première acception. Maîtriser l’épidémie qui allait de façon certaine se mondialiser au rythme des échanges matériels d’une économie globalisée est un devoir qui incombe à chacun et à tous. Se protéger soi, c’est aussi protéger les autres avec une symétrie parfaite pour la réciprocité. Aider les autres à se protéger, c’est égoïstement aussi se protéger. On savait donc au 29 février que la propagation se faisait selon une progression géométrique qui donnait aux courbes représentant les personnes porteuses du virus une allure exponentielle impressionnante d’autant que dans 80% des cas, les personnes contaminées sont asymptomatiques. Le communiqué de l’Élysée ce dernier jour de février a annoncé des mesures inappropriées, celle d’isoler sans la rigueur nécessaire les foyers déjà déclarés de l’Oise et de Haute-Savoie. Il n’a pas tenu compte du fait que les malades ne sont pris en charge que 6,5 à 8 jours après le début des symptômes et que pendant la période d’incubation de 4 jours en moyenne (2 à 7 jours), les porteurs asymptomatiques peuvent être transmetteurs. La stratégie adoptée, consciemment ou involontairement par le groupe aux commandes à l’Élysée, a consisté à étaler sur une plus grande période la contamination de la majorité de la population française. Cette prise en charge contraste avec la politique du gouvernement chinois qui avait choisi d’interrompre les chaînes de contamination interhumaine, en laissant vierge de tout contact la majorité du sous-continent chinois tant que remèdes et vaccins efficaces ne sont pas au point. (Suite)
Un réseau de surveillance mondial collige les cas de patients infectés par le Sars-Cov-2 et déclarés par les services de santé des pays concernés. Il est fort curieux que les Usa dont les échanges avec la Chine sont bien plus nombreux que les pays européens n’aient recensé que moitié moins que la France pour une population près de 5 fois plus importante. L’épidémie saisonnière de la grippe est bien suivie par le CDC d’Atlanta qui a publié les chiffres pour 2019-2020. Le virus influenza A (H1N1) a infecté et rendu malades 31 millions de personnes, entraîné l’hospitalisation de 350 000 patients et provoqué 20 000 décès. Parmi les raisons possibles au nombre très bas proclamé par les autorités sanitaires, on peut évoquer la qualité très imparfaite des techniques diagnostiques employées pour mettre en évidence le virus. Ce n’est qu’après l’envoi de centaines de kits aux laboratoires de référence qu’ils ont été récusés car les résultats ne sont pas reproductibles et comporte trop de faux négatifs. Le NY Times cite un épidémiologiste de l’université de Harvard le Dr Michael Mina : ‘L’incompétence du CDC a dépassé tout ce que l’on pouvait en attendre’. (Suite)
Un peu de vrai et beaucoup de faux Un grand battage médiatique avait été mené il y a quelques mois autour de la cigarette électronique quand fut relayée une épidémie de pneumopathies sévères. 1300 cas avaient été recensés chez des vapoteurs aux Usa. Ni les liquides vendus dans le commerce ni le dispositif du vapotage ne sont en cause. A chaque fois que l’analyse a été possible, il a été retrouvé du cannabis dans les liquides achetés à la sauvette par les sujets atteints. L’inquiétude suscitée par les journaux a provoqué au moment où ils titraient en une sur l’épidémie étasunienne une chute de vente des produits de vape de 30% alors que les ventes des cigarettes a connu une hausse de 7% environ. Les fabricants de cigarettes avaient tout intérêt à nourrir la rumeur pour assurer la vente de leur drogue. L’addiction à la nicotine est une maladie chronique qui s’acquiert le plus souvent à l’adolescence au moment où le cerveau connaît une reconstruction de l’agencement neuronal. L’addiction s’installe par la multiplication de récepteurs à la nicotine. La nicotine consommée par le vapotage n’est pas une entrée dans la maladie et l’induction d’une dépendance est plus faible car ce mode de consommation délivre un taux de nicotine continu sans les pics de la cigarette qui favorisent l’addiction. De plus, ce mode exclue l’inhalation des toxiques, goudrons et additifs avec potentiels cancérigènes ou simplement ajoutés pour amplifier l’effet addictif. Il n’est donc pas nécessaire d’inventer un événement pour monter de façon presque incidente la ‘fausse nouvelle’ en faveur de groupes qui ont les moyens de ‘suggérer’ des articles de presse. (Suite)
Stagnation, vraiment ? Pas ou peu d’inflation, taux d’intérêt bas voire négatifs et pas de croissance. Ce sont les trois coordonnées du piège où sombrent progressivement les pays développés depuis quelques années. Le FMI au cours de l’année a abaissé plusieurs fois ses prévisions pour la croissance mondiale en 2019. En juillet, il projetait que le taux de croissance serait de 3,2% . En janvier 2020, il estime qu’il ne n’aurait été que de 2,9%. Sont évoqués comme raisons à cette morosité les tensions géopolitiques, la guerre commerciale déclarée par les Usa à la Chine, à l’Europe et à l’Iran (au monde entier qui ne se soumet pas à leurs règles donc à leur posture dominante) ainsi qu’aux désastres météorologiques pour ne pas dire climatiques, sécheresse en Afrique du Sud et Australie, inondations en Afrique de l’Ouest, ouragans dans les Caraïbes. Le FMI dans son rapport de ce mois de janvier attribue 0,5% de croissance au stimulus monétaire pratiqué par les Banques Centrales dans certains pays. La nouvelle directrice générale du FMI déplorait en octobre que la guerre commerciale amputerait la croissance mondiale de 0,8%. Le tassement de la croissance de l’économie de l’Inde, passée devant la France en 2018, depuis le dynamique plus de 6% des années précédentes à 4, 3% (estimation FMI) de par son poids à l’économie mondiale a contribué également à cette asthénie, celle tant espérée par les idéologues de la décroissance. (Suite)
Réforme ? Mais c’est de contre-réforme qu’il s’agit, Sire. Venu s’encanailler dans un théâtre d’un quartier populaire, Monarc Premier ne s’attendait pas à être interpelé sur sa plus récente intervention de casse du système de protection sociale et du système public français. Des protestataires sont venu perturber sa soirée, débordant le cordon de police médusé dépassé par la détermination de la petite trentaine de personne venues le chercher. Qu’ils viennent tempêtait-il au plus fort de la crise Benalla. Ils sont donc venus ! Partout, là où se produisent les représentants d’un pouvoir obscène d’obséquiosité devant la finance, des Français en colère organisent des happening. Cette expression populaire est une nouvelle forme de guérilla qui perturbe le déroulement convenu des mises en scène où la parole revient exclusivement à des représentants qui jouent depuis plus de trente ans la cause du néolibéralisme. Où qu’ils apparaissent, ils sont hués et sommés de revenir sur la volonté de l’exécutif de faire céder l’une des dernières digues de la Sécurité Sociale. La branche vieillesse de cette vieille Dame, la Sécu, née dans un pays délabré par la guerre de 39-45 est alimentée par les cotisations sur les salaires des travailleurs. Sa gestion a été confiée d’abord aux syndicats des travailleurs et au patronat, indépendamment de l’Etat. Les réformes successives ont progressivement érodé le pouvoir d’intervention des travailleurs sur ces caisses par une double manœuvre perverse de l’Etat. (Suite)
L’assassinat – The Guardian quotidien d’une gauche aussi atlantiste que son équivalent français, l’imMonde titre ‘assassinat’– de Qassem Suleimani est une agression selon le doit international à plus d’un titre. L’emploi de drones ou de tout autre moyen pour accomplir des assassinats ciblés en dehors d’un contexte d’hostilités avérées selon Agnès Callamard, rapporteur spécial de l’ONU pour les exécutions extrajudiciaires et arbitraires est injustifiable au regard des lois internationales. Les assassinats commis à titre préventif sans recours préalable devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, très accessible pour les Usa, ils en sont membres permanents, relèvent également d’une violation patente des Droits de l’Homme selon Dave Comar, avocat au sein d’un groupe de juristes à but non lucratif. Cette intervention militaire d’un pays tiers sur le sol d’un autre pays occupé relève d’une agression qui peut être portée devant la Cour Pénale Internationale afin d’y être jugée. L’administration de D. Trump a échoué à convaincre les membres du Congrès du danger imminent que couraient les diplomates et les militaires étasuniens en Irak. Elle n’a pu apporter aucune preuve de ce qu’elle a avancé comme argument pour l’attaque soldée par l’assassinant de Soleimani, de Abou Mehdi Mouhandis, dirigeant du Hachd al Chaabi et de six autres Irakiens qui accompagnaient le convoi chargé d’accueillir Soleimani. Les foudres de guerre démocrates qui poussent depuis des décennies à l’affrontement sur une plus grande échelle fustigent maintenant l’irrationalité de Trump qui a mis en péril la sécurité des Usa. Le parti belliciste d’Hillary espère récupérer à son profit la base anti-guerre qui a permis l’arrivée au pouvoir de leur adversaire. Des dons importants démocrates ont fusé pour alimenter ANSWER, groupe dont les militants se sont toujours élevés contre les guerres impérialistes des Usa, pour financer manifestations et campagnes d’affichage anti-guerre et anti-Trump. Un sondage Today-Ipsos montre que les citoyens étasuniens interrogés estiment à deux contre un que les intérêts des Usa sont davantage en danger après cette exécution. (Suite)
La réaction critique des Démocrates à l’assassinat du Général Qassem Soleimani ordonné (ou simplement autorisé et consenti) par Donald Trump peut sembler paradoxale. Les faucons bellicistes accueillent l’élimination ciblée d’un haut responsable militaire chargé des opérations extérieures de la brigade al Qods avec réserve en mettant en garde contre l’embrasement probable dans la région. De là à imaginer que l’attaque de l’aéroport de Bagdad avec des drones lanceurs de missiles qui ont ciblé l’un des personnages les plus éminents de la République islamique d’Iran, pressenti pour se présenter aux prochaines élections en Iran, s’apparente à une manœuvre électorale, le pas se laisse aisément franchir. Dans le chef des politiques de la plupart des Etats occidentaux où le peuple abdique et donne son pouvoir à une représentation parlementaire, la préoccupation essentielle consiste à se faire élire et réélire. Trump a perdu son électorat ouvrier ainsi que le segment important des agriculteurs du Middle West. Les emplois n’ont pas été créés dans les anciens bassins industriels mais dans le précariat du tertiaire et la guerre des taxes douanières contre la Chine a ruiné nombre d’exploitations en monoculture particulièrement soja et maïs. On l’aurait persuadé que par un lâcher de bombes depuis drone il remonterait dans l’estime du Deep State. (Suite)
Quelle guerre auraient donc gagnée les USA depuis les deux bombes atomiques larguées sur un pays défait par une formidable offensive soviétique menée depuis la Mongolie extérieure et les berges de l’Amour, alors qu’il se préparait à une reddition sans condition ? Aucune. Enquête de SIGAR Celle menée en Afghanistan depuis 2001 est devenue le prototype des guerres ingagnables. Le Wash Post a publié des éléments d’interviews de militaires et de diplomates étasuniens (après 3 années de bataille juridique) qui révèlent que de hauts responsables ont délibérément dissimulé les preuves qu’elle ne pouvait être gagnée et qu’ils ont ainsi trompé l’opinion publique. Ces entretiens résultent d’une enquête menée par l’inspection générale spéciale pour la reconstruction de l’Afghanistan (SIGAR), office créé en 2008 pour enquêter sur les fraudes de guerre. Un général trois étoiles qui avait effectué son service sous Bush et Obama déclare que nul ne savait ce qu’il faisait en Afghanistan, pays dont personne ne savait rien. Un autre témoin confie comment chaque sondage ou rapport était transformé pour ne présenter que les aspects compatibles avec les ‘succès’ des forces US sans aucun égard pour la réalité. (Suite)
Les cheminots et les employés de la RATP ont débrayé depuis le 5 décembre maintenant, ce sont eux que l’on cite en premier car leurs actions se sont immédiatement traduites par des perturbations des transports en commun empruntés chaque jour par des millions de migrants en Ile de France pour accomplir le trajet domicile-travail. D’autres secteurs sont entrés dans la contestation du projet de ‘réforme de la retraite’. Les remorqueurs du port Marseille-Fos, les raffineries de pétrole, les enseignants de l’Éducation nationale, le personnel hospitalier, les syndicats des transports en commun de Nantes ont déposé un préavis de grève de 6 mois. Les danseurs et les musiciens de l’Opéra Garnier de Paris sont entrés à leur tour dans la (f)ronde. La prétendue universalité de la réforme retraite entend effacer les particularités des carrières que les régimes spéciaux tentent de réparer. Un égoutier exerce son métier dans des conditions d’insalubrité notoire, un rat de l’Opéra de Paris ne peut décemment pas travailler au-delà de 40 ans, un conducteur de train, ‘privilégié du rail’, accomplit sa tache selon des horaires qui l’empêchent le plus souvent de regagner son domicile après sa mission… (Suite)
Les directions syndicales ne défendent plus les travailleurs ni leurs droits depuis longtemps. Les raisons de cette abdication sont multiples et intriquées. Il y eut la reprise en mains de la lutte (des classes et c’est bien parce qu’il y a lutte qu’elles existent) et l’offensive idéologique du patronat après 1968. Le pouvoir avait chancelé et la bourgeoisie a pris peur devant l’ampleur des grèves et de la protestation sociale. (Suite)
La procédure engagée par le Pari démocrate en vue de destituer Trump passe par une première étape, celle de la mise en accusation. Elle se déroule publiquement selon le vœu des Républicains, appuyé par leurs interventions musclées lors des délibérations préalables et contre le souhait de la Présidente de la Chambre des Représentants, dominée par les démocrates. Malgré la complexité du mécanisme d’une destitution, difficile à comprendre pour qui n’est pas versé dans les institutions des Usa, il semble évident que le jugement qui revient au Sénat innocentera Trump pour la simple raison que les Républicains, tous unis pour la défense du Président, chacun espérant y trouver un bénéfice, y ont la main. Lanceur d’alerte Revenons brièvement à la genèse de l’affaire. Elle survient près de trois ans après un Russiagate riche en confusions, qui a donné toute sa couleur à la vie publique étasunienne et a fini par s’éteindre sans preuve convaincante. Voilà un Président qui fut accusé à longueur de temps médiatique d’être d’intelligence avec l’ennemi, la Russie. Poutine aurait réussi à manipuler les électeurs en sa faveur en usant de moyens technologiques que la NSA est fortement dotée pour les contrôler. Un jour peut-être seront décortiqués les mécanismes qui ont été mis en jeu pour que dans la ‘plus grande démocratie au monde’ son chef d’Etat aura été traité par une bonne moitié de la classe politique – et la quasi-totalité des médias – comme un traître au pays qu’il était censé gouverner. (Suite)
Dans son roman inachevé, ‘Le premier homme ‘, largement autobiographique, Albert Camus fait dire à son père : « Non, un homme, ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme, ou sinon… » Moi, avait-il dit, d’une voix sourde, je suis pauvre, je sors de l’orphelinat, on me met cet habit, on me traîne à la guerre, mais je m’empêche.” Comery, c’est le nom du personnage, répondait à la proposition que dans certaines circonstances, un homme doit tout se permettre et tout détruire. Voilà un orphelin, très pauvre, auquel on fait porter l’habit du soldat et qui se construit autour d’une morale alors qu’il est enrôlé pour faire la guerre. Déraciné, sans famille et transplanté dans un pays qui va être conquis, il se cabre dans une colère qui lui fait refuser le tout et le n’importe quoi pour soumettre une population et la déposséder. Il existe quelques Israéliens en général nés en Palestine occupée de parents ayant migré depuis l’Europe qui sont horrifiés du terrorisme d’Etat du régime sioniste. Il est mis en ouvre par chaque citoyen éligible pour le service militaire, soit tous les juifs et les druzes. Sans compter tous les Juifs européens et étasuniens qui viennent accomplir leur devoir supranational de formation et de répression au sein des Forces d’occupation. Les refuzniks ou objecteurs de conscience sont fort peu nombreux par rapport à la cohorte grandissante de ceux qui se dérobent sous des allégations diverses. (Suite)
Mon cher Georges, J’évite de t’écrire quand l’humeur ambiante chagrine ou impatiente risque de ternir l’aimable cordialité que tu offres à tes correspondants. L’éclat de ta foi inattaquable irradie quand tu leur consacres des conversations exigeantes, souriantes et exquises. Mais ici, il arrive souvent que les instants crépitent d’incertitudes. Le feu qui consume l’éphémère c’est-à-dire l’injuste ronronne, il flambe cependant de plus en plus fréquemment. De sorte que se vivifie parmi les cendres des illusions ce qui est utile pour l’homme. Les Chiliens viennent de perdre la peur qui les a bridés depuis l’intervention étasunienne du 11 septembre 1973 soldée par l’assassinat de Salvador Allende et la mise en pratique d’un capitalisme débridé sous l’autorité d’une dictature militaire sanglante. La mémoire traumatique des exécutions sommaires, des disparitions a été dépassée, grèves et manifestations géantes ont eu lieu malgré les blindés et les unités spéciales de l’armée dans les rues. Le chant de Victor Jara, tué d’une rafale de balles après que la junte lui aie brisé les poignets pour le punir d’avoir défendu la paix au Vietnam, retentissait depuis toutes les fenêtres ouvertes après l’heure du couvre-feu, signe de ralliement d’un peuple qui n’en peut plus de l’absence de services publics tous privatisés et des inégalités d’un niveau incompatible avec toute vie sociale. Cette séquence chilienne des services de la CIA en Amérique du Sud avait initié le triomphe de la théorie néo-libérale de Milton Friedman et le reflux mondial des mouvements qui revendiquaient la propriété collective des moyens de production déjà fortement socialisés. Les morts du stade de Santiago du Chili sont venus contaminer le mode de répression des militants partout dans le monde, jusqu’au Maroc où les opposants pouvaient connaître comme sépulture l’Océan Atlantique dans lequel s’engloutissaient des corps jetés depuis des hélicoptères, les pieds entravés et alourdis de kilos de béton comme viatique pour atteindre les fonds marins. La tradition de la répression s’est perpétuée mais avec une présentation moins sauvage. De lourdes peines de prison ont sanctionné la participation de quelques activistes au formidable Hirak du Rif en 2016-2017. Des centaines de milliers de Marocains étaient sortis dire leur refus de la tyrannie et de la corruption après le broyage d’un poissonnier dans une benne à ordure française à Al Hoceima. (Suite)
Le conseiller officiel des princes français, successivement Mitterrand, Sarkozy puis Hollande, vient de soutenir que le souverainisme, autre nom pour un nationalisme économique et diplomatique, serait une nouvelle manièrede formuler l’antisémitisme. Attali est un fervent défenseur du sionisme qui est précisément un nationalisme fondé sur la revendication d’une terre usurpée à ses occupants et réservée exclusivement aux Juifs de tout pays. Mieux que toute autre démonstration, sa directionde l’hymne israélien devant un Shimon Peres, l’artisan des attaques sous faux drapeaux de communautés juives en Egypte et en Irak pour hâter leur émigration et père de la bombe atomique israélienne, dit son attachement viscéral à une entité coloniale raciale, expansionniste et belliciste. Tenir ensemble les deux positions tient lieu d’une acrobatie qui s’étaie d’une machinerie idéologique installant comme normalité acceptable et bien reçue ce type de dissonance cognitive. L’internationalisme d’Attali tel qu’il est prôné par les mass médias s’articule autour des intérêts des transnationales qui en sont les principaux actionnaires. Il préconise aussi l’interventionnisme militaire des Usa partout dans le monde qui assure leur domination sur un marché qu’ils ont souhaité sans limitation par des frontières. (Suite)
Une certaine presse, celle-là qui fabrique le plasma dans lequel nous sommes immergés pollué de travestissements de la vérité tant elle nous la sert estropiée, invalide, sans substance car elle se trouve tronquée de l’essentiel qui est tu, se lamente récemment sur les Kurdes promis à une mort certaine. Depuis 2014, une coalition dirigée par les Usa ‘contre Daesh’ opère en Syrie et en Irak et mène des attaques aériennes sur ces deux pays. Airwars estime qu’elle a tué entre 8 214 et 13 125 civils au cours de 2 890 incidents distincts dont environ 2000 enfants et 1300 femmes. Le porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies déclarait pour sa part en début d’année que les 30 000 attaques aériennes conduites par la coalition depuis auraient fait 11 800 morts parmi les civils syriens et irakiens. Pour lui, ce nombre élevé est une violation claire des lois internationales et de la Convention de Genève selon lesquelles les belligérants ont le devoir de protéger les populations civiles. En avril 2017, une attaque aérienne sur un site densément peuplé à l’Est de Mossoul avait tué près de 300 personnes en une seule fois, performance la plus meurtrière depuis la guerre du Vietnam. (Suite)