• Parmi les signatures régulières que nous affectionnons et auxquelles nous prêtons grande attention sur le net, il y a celle du russe Dimitri Orlov. • Il est le créateur d’une forme de pensée que l’on pourrait désigner comme une “science de circonstance”, une “science” suscitée par les circonstances même que nous traversons et que nous décrivons et désignons nous-mêmes comme la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES) : la “collapsologie”, ou “science de l’effondrement”. • Nous pensons que suivre régulièrement ses écrits est d’un intérêt qui rencontre complètement l’orientation de dedefensa.org : cela peut être fait grâce à nos excellents rapports avec Le Sakerfrancophone, qui reprend systématiquement les textes d’Orlov (en général deux par semaine) et les traduit en français. • Avec l’accord du Sakerfrancophone, que nous remercions bien chaleureusement, nous allons donc reprendre les textes d’Orlov dans cette rubrique propre intitulée “Le monde d’Orlov”. • Son fonctionnement est régi par les mêmes règles que celui d’Ouverture Libre mais cette rubrique a désormais une place structurelle dans dedefensa.org. • Le premier texte, une interview d’Orlov par Le Sakerfrancophone du 15 juin 2016, à l’occasion de la sortie en français du livre d’Orlov (Les cinq stades de l’effondrement aux éditions Le retour aux Sources) sert parfaitement de présentation de cet auteur.
La semaine dernière, Trump, son vice-président Mike Pence, le directeur du département d’État américain Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, ainsi qu’un groupe de pays d’Amérique centrale, qui sont grosso modo des colonies américaines et qui n’ont pas de politique étrangère propre, ont annoncé, en même temps, que le Venezuela avait un nouveau président : une non-entité virtuelle nommée Juan Guaidó, qui ne s’était jamais présenté à ce poste, mais qui a été en quelque sorte formé pour ce poste aux États-Unis. Guaidó est apparu lors d’un rassemblement à Caracas, flanqué d’une petite clique de flagorneurs très bien rémunérés. Il avait l’air très effrayé lorsqu’il s’est autoproclamé président du Venezuela et s’est mis à remplir ses fonctions présidentielles en allant se cacher immédiatement. On ne savait pas où il se trouvait jusqu’à ce qu’il fasse surface lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il n’a pas répondu à la question de savoir s’il avait été contraint de se déclarer président ou s’il l’avait fait de son propre gré, sans hésiter. Il y a beaucoup de choses à la fois tragiques et comiques dans cette histoire, alors démontons-la morceau par morceau. Ensuite, nous passerons à la question de savoir pourquoi le Venezuela doit être détruit (du point de vue de l’establishment américain). (Suite)
À moins que vous ne vous cachiez dans une grotte depuis quelques mois, vous avez probablement entendu dire que depuis environ 1 mois, près d’un million d’employés du gouvernement fédéral américain n’ont pas été payés. Certains se présentent encore au travail tandis que d’autres ont décidé de se joindre à l’économie informelle et prendre des petits boulots en attendant. Le personnel non essentiel a été mis en congés forcés. Il est assez curieux de constater que le gouvernement fédéral emploie près d’un million de personnes qui ne sont pas essentielles. Si le shutdown ou “arrêt des activités gouvernementales” dure assez longtemps pour leur permettre d’obtenir des emplois réels et essentiels dans le secteur privé, tout le monde en bénéficiera certainement. Le gouvernement travaille au ralenti parce que les démocrates ne veulent pas approuver l’argent pour le mur de Trump à la frontière mexicaine. Les démocrates sont officiellement en faveur d’une clôture, mais appeler cela un mur est un anathème pour eux. On pourrait penser que Trump pourrait accepter de l’appeler temporairement “clôture”, juste pour faire approuver le financement, et ensuite revenir en arrière pour l’appeler à nouveau “mur” plus tard, une fois qu’il aura été construit, mais il n’y a peut-être pas de place dans son… vocabulaire parcimonieux pour deux termes aussi semblables. Et maintenant, dans une escalade majeure, on empêche Trump de faire son discours annuel sur l’état de l’union devant le congrès. Mais c’est peut-être exactement ce que cela devrait être : De quelle “union” peut-il encore parler ? (Suite)
Il y a de nombreux désaccords sur le thème de l’énergie avec des divergences d’opinion substantielles et bien fondées entre des personnes bien informées. Les gens ont tendance à être pris de court parce que ce sujet est à la fois viscéral (on sait très bien quand on a trop froid ou trop chaud, et quand on est dans le noir), politique (on sait très bien quand les factures incompressibles nous laissent sans le sou) et technique (on ne sait pas nécessairement la différence entre un kilowattet un kilowatt-heureou qu’un térawatt vaut un million de mégawatts). Mais il est très important de ne pas être pris au dépourvu par ces désaccords, car si vous vous retrouvez du mauvais côté de cet argument, votre manque d’accès à de l’énergie abordable va vous garantir de sérieusement compromettre votre style de vie. Mais il semble y avoir un point d’accord quasi universel : les formes concentrées d’énergie, et en particulier l’électricité, sont un ingrédient essentiel de la civilisation moderne. Les pénuries de carburant et les hausses de prix sont une cause majeure de bouleversements sociaux et de troubles. Les coupures d’électricité sont perturbatrices, en particulier pour les installations de production industrielle qui ont besoin d’un régime permanent. Dans les hôpitaux et les centres médicaux, ils peuvent être mortels. Les pannes de courant prolongées entraînent souvent des émeutes et des pillages. Sans réfrigération, les stocks alimentaires sont gaspillés ; sans chauffage ni climatisation, les centres urbains deviennent inhabitables. Le commerce, de plus en plus dépendant des réseaux d’information distribués pour le traitement des paiements et le contrôle des stocks, s’arrête. Sans ascenseurs, les immeubles de grande hauteur deviennent inaccessibles. (Suite)
L’effondrement, à chaque étape, est un processus historique qui prend du temps pour se dérouler à mesure que le système s’adapte aux circonstances changeantes, compense ses faiblesses et trouve des moyens de continuer à fonctionner à un certain niveau. Mais ce qui change assez soudainement, c’est la foi ou, pour le dire en terme plus cru, le sentiment. Une grande partie de la population ou toute une classe politique d’un pays ou du monde entier peut fonctionner sur la base d’un certain nombre de postulats pendant beaucoup plus longtemps que la situation ne le permet, puis, sur une très courte période de temps, basculer vers un autre ensemble de postulats. Tout ce qui maintient le statu quo au-delà de ce point, c’est l’inertie institutionnelle. Elle impose des limites à la vitesse à laquelle les systèmes peuvent changer sans s’effondrer complètement. Au-delà de ce point, les gens ne toléreront plus les anciennes pratiques que dans l’attente des pratiques de substitution. (Suite)
Certains pensent que les États-Unis sont une superpuissance. Ils citent les chiffres du PIB, les dépenses militaires, la capacité de contraindre divers vassaux américains à accéder aux demandes américaines/israéliennes aux Nations Unies. Ils soulignent également sa capacité à forcer d’autres nations à respecter ses sanctions unilatérales, même si elles sont au mieux inefficaces, généralement contre-productives et tendent à nuire aux alliés des États-Unis. Ne s’agit-il pas là des signes distinctifs d’une véritable superpuissance ? Voyons voir…. Si les États-Unis étaient un super-héros doté de plusieurs super-pouvoirs, quels seraient-ils ? Une définition comme “la superpuissance pour les nuls et en toute impunité” figurerait certainement en tête de liste. Si l’on soustrait l’augmentation de la dette de l’augmentation du PIB, jusqu’à présent, au cours de ce siècle, l’économie américaine s’est contractée, elle n’a pas cru. Une foule d’autres statistiques – chômage, inflation, réserves de pétrole de schiste – ont également été falsifiées. Cette superpuissance est super mal en point, mais elle a la super-capacité de cacher la chose à la plupart de ses propres citoyens pour le moment en leur envoyant un super-flux de super-désinformation dans les médias chaque jour de l’année. Seuls les plus intelligents parviennent à éviter l’impact. (Suite)
La plupart des gens sont familiers du jeu de Monopoly. Son but est d’enseigner aux enfants des capitalistes une leçon précieuse sur le capitalisme, à savoir qu’en dirigeant une entreprise, il n’est pas utile de viser un minimum d’accommodement avec ses concurrents ou de s’efforcer d’atteindre un état stable durable. Au lieu de cela, ce que vous devez faire pour survivre (sans parler de gagner), c’est grandir le plus rapidement possible et manger vos concurrents vivants, sinon vous vous ferez dévorer vous-même. Ce n’est pas seulement un jeu ; c’est exactement comme ça que le capitalisme fonctionne réellement, et si cela ne fonctionne pas pour vous (c’est le cas pour la plupart des gens) alors c’est exactement comme ça que le capitalisme ne fonctionne pas. Ainsi, les Walton ne pouvaient pas se contenter de diriger Walmart comme un simple supermarché ; ils devaient en faire un empire mondial, juste pour survivre. Aujourd’hui, la plupart des gouvernements dans le monde réalisent que ce type de capitalisme débridé est nuisible et cherchent à le réguler. Par exemple, la Russie dispose d’un Service fédéral antimonopole. Le ministère américain de la Justice a une division anti-trust, qui porte bien son nom si sa mission est de détruire la confiance (*) des Américains dans la capacité de leur gouvernement à réglementer les affaires. Il a aussi un site Webqui nous dit ceci : « En raison du blocage des dépenses, les sites Web du ministère de la Justice ne seront pas mis à jour régulièrement »(**). C’est peut-être acceptable pour un pays qui cherche à tout monopoliser – la finance internationale et le droit, les marchés publics de la défense et, bien sûr, l’exercice de la “liberté et de la démocratie” et des “valeurs universelles”. (Suite)
Le début d’une nouvelle année est un bon moment pour tirer des conclusions sur ce qui a changé, ce qui a fonctionné et ce qui a échoué. L’année écoulée a été remarquable à bien des égards en raison d’un grand nombre d’événements irréversibles et transformateurs. D’une certaine façon, en 2019, nous aurons affaire à une planète très différente. Voyons ce qui a réussi et ce qui a échoué. Voyons d’abord ce qui a échoué et qui a perdu. On peut d’ores et déjà affirmer sans risque que le plan de Trump pour redonner sa grandeur à l’Amérique (MAGA) est un échec. Sous les statistiques optimistes de la croissance économique américaine se cache le fait hideux qu’elle est le résultat d’une exonération fiscale accordée aux sociétés transnationales pour les inciter à rapatrier leurs bénéfices. Non seulement cela ne les a pas aidées (les cours de leur action s’effondrent actuellement), mais cela s’est avéré un désastre pour le gouvernement américain ainsi que pour le système économique dans son ensemble. Les recettes fiscales ont diminué, ce qui a entraîné un déficit de plus de 779 milliards de dollars. Pendant ce temps, les guerres commerciales que Trump a lancées ont fait augmenter le déficit commercial de 17% par rapport à l’année précédente. Les plans de rapatriement de la production industrielle des pays à bas coûts restent vaseux parce que les trois éléments clés dont la Chine disposait en s’industrialisant (énergie bon marché, main-d’œuvre bon marché et faible coût des affaires) font totalement défaut [aux États Unis]. (Suite)
Joyeux Noël ! Mais si vous n’aimez pas l’idée de célébrer le 2019ème anniversaire d’un enfant, né d’une chaste union entre une vierge et le Saint-Esprit, qui est ensuite mort pour vos péchés afin de vous sauver d’une éternité en enfer, alors bonne année ! Soyez reconnaissant que la Terre – notre seule et unique planète – ait réussi à faire le tour du soleil une fois de plus sans se faire frapper par une roche géante ou stériliser par une explosion de rayonnement interstellaire. Votre reconnaissance peut être plus efficace si votre gratitude est dirigée vers une divinité ou des divinités de votre choix qui, selon vous, vous ont fourni de si bonnes conditions. Cela peut vous aider à ressentir une certaine joie. Sinon, vous pouvez me remercier personnellement de vous avoir fourni des choses à lire et à écouter pour vous garder sain d’esprit au milieu d’un monde de plus en plus fou. Si oui, vous pouvez cliquer ici et m’envoyer un cadeau. Et alors je ressentirai aussi de la joie. La gratitude est importante. C’est la voie du monde sur laquelle les reconnaissants et les satisfaits prospèrent tandis que les ingrats et les mécontents languissent et périssent. Peu importe à quel point les choses vont mal, vous pouvez toujours être reconnaissant pour quelque chose. La situation de chaque personne est différente en ce qui concerne la gratitude, mais en zoomant un peu et en regardant autour du monde en cette fin d’année, nous pouvons facilement repérer un certain nombre de choses pour lesquelles nous pouvons tous être reconnaissants. (Suite)
En 2019, l’Union européenne, dans un sens, cessera d’exister : la Grande-Bretagne, qui n’est plus si grande, n’en fera pas partie. Certes, elle comprendra encore des joyaux inestimables comme la Lettonie et la Moldavie, mais sur les trois principales nations d’Europe occidentale, il n’en restera que deux, et sur ces deux, l’une est en proie à des manifestations populaires, la sortie de l’Union européenne figurant en bonne place parmi les revendications des manifestants. Si l’Union européenne perd des membres jusqu’à ce qu’elle se dissolve, une telle évolution devrait être considérée comme parfaitement normale. L’Europe n’est jamais restée unifiée longtemps et l’UE, que l’on peut considérer comme le Quatrième Reich, n’aura duré que 46 ans (depuis l’adhésion de la Grande-Bretagne en 1973). C’est beaucoup plus long que les 12 années de vie du Troisième Reich, mais encore assez modeste par rapport aux autres unions eurasiennes : 279 ans pour la Horde d’or ; 298 ans et plus pour l’Empire russe/Union soviétique/Fédération de Russie, multinational, multi-ethnique. Les Européens se sont généralement unifiés sur une base temporaire, afin d’attaquer et de piller d’autres régions, comme Byzance et la Palestine pendant les Croisades – avec des résultats mitigés – ou la Russie, sous Napoléon, puis à nouveau sous Hitler – les deux fois sans succès. L’OTAN n’était et n’est toujours qu’une occupation américaine de l’Europe et elle ne compte pas. L’effort d’unification sans précédent, et actuellement en échec, pour tirer pleinement parti de l’effondrement de l’Union soviétique a été, brièvement, un peu plus fructueux. (Suite)
Nous approchons de la fin 2018 avec un rythme accéléré d’articles et d’analyses annonçant la disparition des États-Unis en tant que superpuissance mondiale, leurs énormes problèmes politiques, économiques et sociaux et leur liste toujours plus longue d’échecs stratégiques et géopolitiques, trop évidents pour être ignorés. Il peut y avoir de nombreux points de vue possibles sur la suite, d’une descente graduelle ou progressive vers la dépression, le dysfonctionnement et l’insignifiance jusqu’à la catastrophe mondiale par le biais d’un anéantissement nucléaire, et il existe à peu près autant de façons de raisonner à ce sujet, sur la base de modèles macroéconomiques, de méthodes d’évaluation des risques, de croyances ardentes en la seconde venue du Christ ou sur de bonnes vieilles méthodes démodées des boules de cristal. Je voudrais proposer une autre méthode : le raisonnement par analogie. Cela m’a déjà été très utile. Je l’ai utilisé pour la première fois il y a 13 ans – le 1er juin 2005 à 9h du matin, pour être vraiment trop précis – lorsque j’ai publié mon tout premier articlesur le sujet (partie 2, partie 3et le tout en français), dans lequel je considérais sérieusement l’idée que les États-Unis allaient suivre le chemin de l’URSS, qui s’était écroulée 14 ans auparavant, le 25 décembre 1991. Je l’ai suivi d’une présentationexpliquant en détail comment la population de l’URSS était par inadvertance, à cause de ses nombreux déficits et inefficacités, beaucoup mieux préparée à survivre à un effondrement que ne le sera jamais celle des États-Unis. (Suite)
Je crois qu’il est malséant de dire du mal des personnes récemment décédées. Cela peut blesser les êtres chers qu’ils ont laissés derrière eux et créer de l’animosité parmi les vivants. La mort doit être traitée avec dignité et décorum. Les morts devraient être pardonnés pour leurs transgressions, car même les vrais méchants pourraient être considérés comme ayant fait une bonne chose à la fin, mourir, débarrassant ainsi le monde de leur présence immonde, leur mort même étant un acte d’expiation. Mais cette façon de penser est-elle pertinente pour la disparition opportune des orbespolitiques américains, qu’il s’agisse de sacs sphériques démocrates suppurants ou de planétoïdes d’excréments républicains ravagés par des vers frétillants ? Ne serait-il pas profondément malhonnête de votre part de faire autre chose que de crier joyeusement à son expulsion finale vers les profondeurs de l’enfer ? N’avez-vous pas ressenti un petit spasme d’exaltation en apprenant que Richard Nixon était mort ? N’avez-vous pas ressenti l’envie de faire une petite danse de joie quand John McCain a calanché ? Et n’aurez-vous pas à vous retenir d’agiter vos petits poings en l’air en criant “Ouaiiiis !” quand vous entendrez qu’Henry Kissinger a finalement passé l’arme à gauche ? (Suite)
Quand j’ai eu cinq ans, j’ai passé l’été dans un petit village à quelques fuseaux horaires à l’est de Moscou et j’ai assisté à l’exécution d’un coq. Mon frère et moi étions allés chez un voisin chercher des œufs. Juste au moment où nous arrivions, le voisin avait attrapé le coq et lui a coupé la tête. Le coq, qui n’avait plus de tête, a alors effectué une acrobatie aérienne tout à fait étonnante. Après avoir effectué un impressionnant décollage, il s’est relevé et a rechuté à plusieurs reprises. Ayant exécuté plusieurs courses folles, il n’a pas été découragé par ce qu’il aurait perçu auparavant comme des collisions frontales. Je connaissais bien les piètres qualités aérodynamiques des oiseaux de basse-cour et j’ai été impressionné par le comportement énergétique et erratique d’un oiseau libéré de la camisole de force mentale de son cerveau. Malheureusement, le spectacle n’a duré qu’une minute environ. Pour être complet, j’ai appris plus tard qu’il est possible de prolonger le spectacle, au besoin, en chauffant la hachette de façon à cautériser le cou coupé. Plus récemment, j’ai appris que l’aérobic sans tête ne se limite pas aux poulets. Les oiseaux figuratifs, de la variété mécanique, peuvent présenter quelque chose de similaire. Le plus grand gâchis de l’histoire de l’aviation militaire, l’avion d’attaque interarméesF-35, en est un bon exemple. Lui aussi risque de perdre la tête, dans le sens où le pilote peut subir un voile noir et s’évanouir. En plus d’être ridiculement coûteux (plus de 1 500 milliards de dollars de coûts prévus pour le projet) et d’être aux prises avec des problèmes (seulement la moitié des avions construits sont considérés comme prêts pour simplement sortir en mission et il y a plus de mille défauts connus qui n’ont pas été corrigés, dont ceux qui les rendent inutiles pour le combat air-air ou le soutien au sol). Les pilotes des F-35 se sentent souvent malades et ils ont perdu connaissance lors de nombreux incidents probablement attribuables à une panne de courant et des problèmes de circulation d’air. (Suite)
a grande majorité des gens physiologiquement et psychologiquement normaux veulent être bon et faire le bien. Ils souhaitent se sentir capables d’accomplir des tâches difficiles et complexes de leur plein gré. Ils veulent avoir le sens de l’action, le sentiment que ce qu’ils font est important pour les autres. Ils veulent être reconnus et respectés pour leurs talents et leurs efforts. Ils veulent aussi pouvoir transmettre leur sagesse et leurs compétences, leur perspicacité et leur connaissance du monde aux générations futures. En vieillissant, ils veulent pouvoir quitter ce monde avec le sentiment qu’ils ont aidé à le construire de leurs propres mains, qu’il est entre de bonnes mains et qu’il existera à jamais. Ils veulent être assurés que les traditions dont ils ont hérité et qu’ils ont transmises, ou celles qu’ils ont contribué à établir, seront respectées, honorées et transmises après leur départ. Même si tout ce qui précède n’entraîne pas un niveau élevé de confort physique et de luxe, mais implique des épreuves et des privations, un danger personnel considérable, et même si de nombreuses vies sont ainsi abrégées, les gens peuvent rester heureux – satisfaits et épanouis – à condition qu’ils puissent contribuer librement à une cause commune. Quand ils sont privés de toutes ces choses, ils cessent d’être physiologiquement et psychologiquement normaux. (Suite)
Un curieux et lourd déséquilibre s’est développé entre les trois grandes puissances internationales – les États-Unis, la Russie et la Chine. Au fur et à mesure que les deux dernières se renforcent et, avec leurs voisins, s’unissent pour former un ensemble eurasien cohérent et coopératif, la première, plongée dans un bourbier qu’elle a elle-même créée, devient de plus en plus désespérée et agit d’une manière économiquement et militairement provocatrice, voire carrément autodestructrice. Des sanctions aux taxes douanières en passant par les bruits de sabre, les États-Unis refusent de s’effacer discrètement. Les réponses de la Russie et de la Chine à ces provocations ont été mesurées et prudentes. La confrontation entre les États-Unis et la Russie se limite principalement à la sphère militaire. Le commerce de la Russie avec les États-Unis est minuscule. Les États-Unis produisent très peu de produits dont la Russie a besoin et ne peuvent trouver un partenaire plus amical et plus fiable en matière d’importation. (Il y a quelques produits américains dont la Russie n’a certainement pas besoin mais qu’elle importe quand même, comme les logiciels Microsoft et les films hollywoodiens, mais c’est une autre histoire.) D’autre part, les États-Unis ont absolument besoin des moteurs de fusées russes ainsi que de plusieurs produits de base essentiels pour la technologie spatiale. C’est la raison pour laquelle les sanctions économiques américaines à l’encontre de la Russie ont été si inefficaces, voire bénéfiques à certains égards, forçant la Russie à remplacer les importations par une production nationale et à rechercher des partenaires commerciaux plus amicaux. (Suite)
Trump a récemment annoncé que les États-Unis avaient l’intention de se retirer du traité FNI(Forces Nucléaires à portée intermédiaire), l’accord de destruction de cette catégorie d’armements conclu en décembre 1987 les États-Unis et l’URSS qui a permis de limiter la folie nucléaire en rendant les attaques nucléaires surprises moins probables. Il en a fait l’annonce de façon désinvolte alors qu’il montait à bord d’un hélicoptère. C’est compréhensible. Moi aussi, j’aime faire des déclarations importantes en montant sur une bicyclette, pour y ajouter un caractère dramatique. Bolton, le gars de la sécurité nationale de Trump, s’est rendu à Moscou pour en discuter. Là, il a rencontré divers personnages locaux – Lavrov, le ministre des Affaires étrangères ; Choïgou, le ministre de la Défense – qui lui ont montré les différentes curiosités locales – le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense, puis ils se sont tous promenés sur la route en brique jaune pour aller voir le magicien au Kremlin. (Suite)
Ma taxonomie de l’effondrement, que j’ai expliquée en détail dans mon livre, Les cinq stades de l’effondrement, publié il y a près de six ans, supposait une certaine cascade canonique d’effondrement. L’effondrement financier devrait passer en premier, car la finance est fondamentalement un jeu de confiance et une fois qu’il devient clair pour une masse critique d’investisseurs que les promesses qui leur sont faites ne seront pas tenues, une organisation financière peut s’effondrer instantanément, comme cela s’est produit à plusieurs reprises, depuis la crise autour de la Folie de la Tulipedu 5 février 1637 à celle de Wall Street des 24 à 29 octobre 1929. L’effondrement commercial devrait logiquement suivre, car le crédit commercial se tarit en raison de l’effondrement financier. Vient ensuite l’effondrement politique, à mesure que les recettes fiscales diminuent en raison des pertes commerciales et de la baisse des revenus. L’effondrement social et culturel vient en dernier. Depuis, alors que j’ai vu plusieurs effondrements se dérouler, j’ai remarqué, à mon grand désarroi, que la séquence d’effondrement canonique n’est pas toujours suivie. Oui, il y a des cas où l’effondrement financier mène toujours la danse, l’effondrement commercial le suit et l’effondrement politique vient ensuite. Mais il y a d’autres cas où l’effondrement social et culturel arrive en tête alors que le domaine financier reste intact. Il est maintenu à flot par des mesures désespérées, en jouant sur la confiance de plus en plus effrontément ou par la fraude pure et simple. Mais le commerce continue de répondre aux besoins de ceux qui ont encore de l’argent, alors même que le monde politique dégénère en une farce pas très drôle. Me suis-je trompé dans ma séquence d’effondrement ? (Suite)
insi va la comptine anglaise,« Humpty Dumpty s’est assis sur un mur, Humpty Dumpty a fait une lourde chute. Tous les chevaux du roi et tous les hommes du roi n’ont pas réussi à recoller Humpty. »C’est souvent présenté comme une énigme, et les enfants sont invités à deviner que Humpty était un œuf. C’est, bien sûr, la mauvaise réponse : la bonne réponse, comme tous les enfants d’aujourd’hui doivent le savoir, est que Dumpty est le dollar américain. Mais revenons à la comptine : pourquoi tous les hommes du roi essaieraient-ils de recoller un œuf cassé, et pourquoi des chevaux seraient-ils envoyés pour aider ? En fait, Dumpty n’était pas un œuf, mais un gros canon qui est tombé accidentellement du mur d’un château pendant la guerre civileanglaise de 1642 à 1649 et s’est brisé en morceaux. Une autre comptine, Ring a ring o’ roses, parle de la Grande peste de 1665. Les comptines ne parlent pas de choses enfantines, mais de choses graves, comme les guerres civiles, les pandémies… et les effondrements de devises. (Suite)
J’ai récemment été contacté par Sam Mitchell, qui a une chaîne YouTube appelée Collapse Chronicles et qui interview les suspects habituels dont Jim Kunstler. Et comme ça ne me dérange pas d’aller partout où va Jim, j’ai accepté de lui donner une interview. Vous pouvez entendre la version audio ici et souffrir de la mauvaise qualité sonore, ou vous pouvez simplement lire ma distillation améliorée ci-dessous. L’interview a été interrompue parce que la connexion internet est tombée en panne. Sam Mitchell : « Vos opinions sont-elles devenues un peu plus sombres depuis que vous avez publié Les cinq stades de l’effondrement il y a quelques années ? » Dimitri Orlov : « Oui, absolument. Ma prémisse dans ce livre était que l’effondrement financier, commercial et politique était inévitable dans de nombreux pays du monde, en particulier aux États-Unis (ce qui ne peut être soutenu ne le sera pas), mais que l’effondrement social et culturel pouvait être évité, comme ce fut le cas en Russie après la chute de l’URSS. Mon but était donc de fournir quelques idées sur la façon de survivre à l’inévitable mais aussi de sauver ce qui peut encore l’être. Depuis lors, je me suis rendu compte que, dans ces mêmes pays fortement surdéveloppés, l’effondrement social et culturel est en grande partie déjà bien avancé mais qu’il est actuellement dissimulé par le fait que les systèmes financiers, commerciaux et politiques fonctionnent encore à un certain niveau, ou du moins prétendent fonctionner en utilisant de l’argent injecté ex nihilo, avec de graves déséquilibres commerciaux, des statistiques falsifiées, des systèmes électoraux trafiqués, etc. Mais une fois que tout cela aura été mis à jour, il deviendra soudain évident qu’il n’y a pas d’institutions sociales éprouvées ou de culture commune cohésive sur laquelle s’appuyer. La mauvaise pensée qui a conduit à l’hypertrophie qui entraîne l’effondrement a également tué la cohésion sociale et culturelle des générations précédentes. En fait, c’était sa première victime. » (Suite)
Il y a exactement trois ans, j’ai publié un article qui m’avait été envoyé par monsieur “Alex S.”, d’Allemagne. Il s’est avéré remarquablement clairvoyant. Au cours des trois années qui ont suivi, les événements en Allemagne se sont déroulés tout à fait conformément à ses prédictions. Le système politique allemand s’effondre. En réponse, Merkel et ceux qui la soutiennent semblent réactiver le scénario suivi par les nationaux-socialistes après l’événement du 23 février 1933 : l’incendie au Reichstag a servi d’excuse à une répression politique de l’opposition. De même, immédiatement après les manifestations à Chemnitz, la presse allemande s’est précipitée pour qualifier les manifestants de fascistes et d’extrémistes. Cela va à l’encontre de l’idée qu’ils pourraient être représentatifs d’un assez grand nombre d’Allemands qui ont maintenant pleinement réalisé où Merkel, avec sa décision de laisser entrer un million et demi de migrants musulmans, emmène leur pays : en enfer. Leur opinion n’est pas un secret : l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) a récemment recueilli 17% à 18% des suffrages, devenant ainsi la deuxième force politique la plus populaire du pays. Ce parti a obtenu ce succès électoral sans rien faire et malgré un accès limité aux médias et l’opposition d’une presse implacablement hostile. Dans la panique, la coalition au pouvoir, qui détient le monopole du pouvoir depuis 14 ans, mais risque aujourd’hui d’être détrônée par l’AfD (qui n’a vu le jour qu’en 2013, en tant que parti eurosceptique à partir d’un groupe de professeurs d’économie), a sonné l’alarme : il y a une conspiration pour renverser la démocratie allemande ! Une poignée de “conspirateurs” ont été arrêtés et inculpés de pogroms contre des réfugiés syriens, en utilisant le standard de non-preuve « hautement probable » de Theresa May, et les fonctionnaires qui avaient osé contester cette histoire ont été licenciés. Ils ne peuvent même pas extrader les imams radicaux de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, avec leurs réserves d’AK-47, mais ici ils ont trouvé une conspiration révolutionnaire complète dans une tasse à thé ! (Suite)
« Guerre froide 2.0 : La menace russe pour la paix et la dépendance de l’Amérique à la guerre » : une interview de Dimitri Orlov par Global Research NewsHour... Global Research: « Nous sommes rejoints par Dimitri Orlov. Il est écrivain, blogueur et analyste géopolitique russo-américain. Son travail s’est concentré sur le déclin et l’effondrement économiques, écologiques et politiques aux États-Unis, et il est également l’auteur de nombreux articles. Ses livres comprennent Réinventer l’Effondrement : L’expérience soviétique et les perspectives américainesetRétrécissement de la technosphère : Se familiariser avec les technologies qui limitent notre autonomie, notre autosuffisance et notre liberté. Il nous rejoint ici depuis Moscou. Merci beaucoup de revenir dans notre émission Dimitri. » Dimitri Orlov : « Je suis très heureux d’être avec vous, Michael. » (Suite)