• Parmi les signatures régulières que nous affectionnons et auxquelles nous prêtons grande attention sur le net, il y a celle du russe Dimitri Orlov. • Il est le créateur d’une forme de pensée que l’on pourrait désigner comme une “science de circonstance”, une “science” suscitée par les circonstances même que nous traversons et que nous décrivons et désignons nous-mêmes comme la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES) : la “collapsologie”, ou “science de l’effondrement”. • Nous pensons que suivre régulièrement ses écrits est d’un intérêt qui rencontre complètement l’orientation de dedefensa.org : cela peut être fait grâce à nos excellents rapports avec Le Sakerfrancophone, qui reprend systématiquement les textes d’Orlov (en général deux par semaine) et les traduit en français. • Avec l’accord du Sakerfrancophone, que nous remercions bien chaleureusement, nous allons donc reprendre les textes d’Orlov dans cette rubrique propre intitulée “Le monde d’Orlov”. • Son fonctionnement est régi par les mêmes règles que celui d’Ouverture Libre mais cette rubrique a désormais une place structurelle dans dedefensa.org. • Le premier texte, une interview d’Orlov par Le Sakerfrancophone du 15 juin 2016, à l’occasion de la sortie en français du livre d’Orlov (Les cinq stades de l’effondrement aux éditions Le retour aux Sources) sert parfaitement de présentation de cet auteur.

Un Ennemi obligeant    12/01/2017

À l'aube de cette transition entre 2 années, il est traditionnel de tirer des conclusions à partir d'un échantillon d'événements notables artificiellement choisis dans le cycle précédent et de faire des prédictions sur ce qui pourrait se passer pendant le suivant, en attribuant une signification artificielle à cette date limite artificielle. “L'hérésie calendaire” : c'est comme cela qu'un prêtre l'a appelé un jour. Une horloge qui passe d'une année à l'autre n'est pas astronomique; c'est simplement une convention. C'est un événement important pour quelques personnes – des comptables pour la plupart – et, par conséquent, pour tous les fidèles de Mammon. Quant à nous, ce n'est rien de plus qu'une borne dans le temps – une relique moussue bientôt oubliée au bord de la route sculptée d'un nombre – et à elle seule, elle n'est guère mémorable. Mais nous pouvons essayer de la rendre mémorable, si nous le voulons, en la traitant comme un marqueur de ce qui est arrivé avant. Quant à ce qui va suivre, vous pouvez compter sur moi pour toujours prédire qu'il y aura plus de la même chose, plus quelques surprises, agréables ou non, et avec cette prédiction, je dois encore probablement me tromper. Nous pouvons aborder cette tâche de rendre le marqueur de temps annuel mémorable avec regret et trépidation ou avec gratitude et espoir, et je choisis cette dernière attitude. L'année s'est terminée par une expression significative et assez inhabituelle de gratitude. (Suite)

Les cinq stades de l’effondrement    07/01/2018

Le Sakerfrancophone : « Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? » Dimitri Orlov : « Je suis quelqu’un qui tape sur un ordinateur portable. C’est très certainement vrai ; personne ne conteste cela. Tout le reste me concernant n’est pas aussi certain. Je ne cherche pas à être timide, seulement à dire la vérité. La plupart des faits sur moi semblent quelque peu contradictoires. J’ai un diplôme d’ingénieur, mais je traite les sciences de l’ingénieur comme un passe-temps. Je suis diplômé en linguistique, matière que je traite aussi comme un passe-temps. J’écris des livres et des articles, pas comme un passe-temps, mais je ne suis pas un humaniste ou un littéraire. J’ai vécu pendant de nombreuses années aux États-Unis, et je connais l’anglais beaucoup mieux que la plupart des Américains, mais je suis russe et à la maison on ne parle que russe. Il n’est même pas possible de dire précisément où je vis, parce que nous vivons sur un voilier, qui se déplace d’un endroit à l’autre. Donc la meilleure chose à faire est de simplement lire ce que je vous écris, et ne pas essayer d’y lire qui je suis, parce que rien de tout cela n’est particulièrement pertinent. Ma motivation pour l’écriture est très simple : je veux donner un sens au monde, pour moi-même, et pour toute autre personne qui pourrait être intéressée. (Suite)